• Si vous êtes un professionnel dans le domaine de l’éducation, cet article s’adresse à vous. J’ai pensé qu’il serait intéressant de faire une liste d’applications Web, Mac, iPhone et iPad utiles pour les enseignants.

     

    Pour y parvenir, j’ai contacté plusieurs professionnels. Parmi celles qui m’ont été recommandées par les huit personnes ayant répondu à mon appel, voici celles que j’ai sélectionnées

     

    Explain Everything : 2.99 $ – Disponible sur iPad

     

    Cet outil permet aux enseignants et aux élèves de créer des capsules explicatives de toutes sortes. « Selon moi, c’est l’application la plus puissante de l’iPad », explique Sébastien Wart, conseiller en technologies de l’information et en optimisation Web. « Comme son nom l’indique, plusieurs mélanges/mashups multimédias sont possibles, permettant l’expression créative, la démonstration soutenue, le récit numérique interpellant, etc. Très conviviale à utiliser (comme le sont toutes les bonnes apps pour iPad) et partageable sous diverses formes et plateformes. Excellent outil de création pédagogique, autant pour l’élève-apprenant que l’enseignant-apprenant » ajoute Jacques Cool, agent pédagogique provincial.

     

    Les suites iWork et iLife d’Apple – Gratuit – Disponible sur Mac, iPhone et iPad

    Ces applications sont essentielles pour les professeurs, car elles offrent le plus de possibilités d’expression tout en offrant une qualité de finition quasi inégalée par les concurrents. « Les enseignants aiment créer des livres avec iBooks Author pour les distribuer aux iPad de leurs élèves. Il est très simple de créer du matériel interactif avec cette app gratuite » explique Renaud Boisjoly, Président Lagente. « Nous utilisons Garageband principalement pour développer la fluidité de lecture et pour l’enregistrement de nos émissions de radio en classe » complète François Bourdon, cofondateur iClasse. Pour Sébastien Wart « Le nouvel iMovie est très puissant et il permet de faire de très beaux montages vidéos facilement et de façon professionnelle. De plus, les bandes-annonces intégrées permettent à un élève de se présenter en début d’année ou de faire la bande-annonce d’un projet».

     

    Cogito - Gratuit – Disponible pour iPad

     

    Il s’agit d’un système d’agenda conçu pour remplacer l’agenda papier familier aux enseignants et aux élèves qui est de plus en plus populaire au Québec. Renaud Boisjoly explique : « j’ai mis mes 20 ans d’expérience en technopédagogie à contribution pour en faire un outil convivial et efficace pour les élèves qui ont leur propre iPad. Il peut servir aux enseignants pour leur propre planification également et est très simple à utiliser ».

     

    Flipboard - Gratuit – Disponible sur iPhone et iPad

     

    Flipboard permet de regrouper l’ensemble de ses comptes et de ses abonnements dans une seule place. « L’application permet de faire de la veille comme si on regardait un magazine. Il est aussi facile de créer son propre magazine » explique Sébastien Wart. Pour Jacques Cool : « Avec l’iPad, la curation de l’information sur des thématiques qui nous intéressent devient fort agréable (visuellement, en particulier) avec Flipboard. Bien sûr, il y a les thèmes suggérés, mais cette app devient encore plus intéressante quand on y développe ses propres sujets, partageables dans les réseaux sociaux. Oui, la curation à MON goût ».

     

    iDoceo - 6,99 $ - Disponible sur iPad

     

    Cette application est un carnet de notes pour professeurs. Elle vous aide à vous garder au courant de plusieurs points : des classes, des étudiants, de leurs informations personnelles et de faire des annotations associées aux élèves. « J’exporte les données pour les profs et ils n’ont qu’à les télécharger » explique Julie Gauvin, directrice adjointe de l’enseignement et de l’innovation pédagogique.

     

    Pocket - Gratuit – Disponible pour iPhone et iPad

     

    L’application permet de sauvegarder des pages Web et « les étudiants peuvent consulter plus tard les liens même s’ils ne sont pas en ligne. Ils apprennent à s’organiser autrement  » explique Pierre Poulin, cofondateur iClasse.

     

    Codea – 9.99 $ - Disponible pour iPad

     

    Cette application permet de créer des jeux simples ou complexes pour iPad et les distribuer sur l’App Store. Pour Renaud Boisjoly « cela encourage le développement de talent en programmation en classe ».

     

    Inspiration - Gratuit – Disponible sur iPad

     

    L’application favorise l’apprentissage visuel. Vous pouvez créer facilement de superbes diagrammes, des organiseurs graphiques et des plans ! « Idéal pour les tempêtes d’idées » pour Julie Gauvin.

     

    iTunes U - Gratuit – Disponible pour iPad

     

    Cette application permet aux enseignants de gérer leurs contenus. Les étudiants peuvent y accéder dans l’app iTunes U sur iPad. « Le gestionnaire de cours permet à ces derniers de structurer et de bâtir leur matériel directement sur le Web ou sur leur iPad. Les élèves s’abonnent au cours et le tour est joué. Un système de distribution et de gestion de cours gratuit ! » explique Renaud Boisjoly.

     

    Tellagami - Gratuit – Disponible sur iPhone et iPad

     

    Cette application mobile permet de créer et de partager une vidéo d’animation rapide. «Cette application est parfaite pour les situations de communication orale, surtout pour les élèves plus anxieux ou gêné dans ce genre de contexte.» pour François Bourdon

     

    Etherpad - Gratuit – Disponible sur Mac

     

    L’application favorise l’écriture collaborative en ligne. Une fois déployé sur votre serveur, il est accessible depuis un navigateur Web. Vous pouvez ensuite créer des documents qui peuvent être modifiés à partir de votre navigateur Web. « Il s’agit de mon coup de cœur depuis toujours » explique Marie-Claude Gauthier, enseignante de français 1re et 5e secondaire.

     

    Book Creator - Gratuit et 4.99 $ – Disponible sur iPad

     

    Cette application permet de créer vos propres livres électroniques et de les envoyer à vos amis ou de les soumettre à l’iBooks Store. « Il est simple de faire un livre de qualité en y intégrant du texte, de l’image et de la vidéo. La version gratuite permet de faire un livre et la version payante permet d’en créer plusieurs. La nouvelle mise à jour permet même d’exporter le livre en vidéo. Ceci est super si on veut partager une création avec un public qui n’a pas d’iPad » explique Sébastien Wart.

     

    Scratch Jr - Gratuit – Disponible sur iPad

     

    L’application permet d’introduire de jeunes enfants (5-7 ans) au codage et à la programmation Web en leur permettant de créer leurs propres histoires et des jeux interactifs. « Une compétence INCONTOURNABLE pour le monde d’aujourd’hui. » pour Jacques Cool.

     

    Minecraft - 5,99 $ – Disponible sur iPhone et iPad

     

    Il s’agit d’un jeu où vous placez des blocs et partez à l’aventure. «Par exemple, en univers social, les élèves recréent l’aménagement d’une terre seigneuriale vers 1745. Nous l’avons aussi utilisé pour développer les pratiques de communication, de coopération et de collaboration ou encore en mathématiques » explique François Bourdon.

     

    Pour terminer, j’ai trouvé intéressant que Corinne Gilbert, conseillère pédagogique TIC, me partage son kit parfait : « Selon moi, il s’agit d’iMovie, Explain Everything, Google Drive, Book Creator, Green screen by DoInk, Tellagami et Puppet Pals. ».

     

    Ce qui m’amène à vous poser la question : et vous, quel est le vôtre ?

     

    Faites-m’en part dans les commentaires.

     

    Je vous invite aussi à me partager d’autres applications que vous aimez utiliser et qui vous ont été utiles. Je suis certaine que cela pourra servir à d’autres professionnels dans le domaine de l’éducation.

     

    A+

     

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  • En France, 3 à 5 % des enfants sont atteints de T.D.A.H ou Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité. Ce trouble est communément appelé l’hyperactivité. Les symptômes sont l’agitation permanente, les troubles de l’attention ainsi qu’une forte impulsivité. Retrouvez E=M6 chaque dimanche sur M6.

     


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  • Diagnostiquer dès le plus jeune âge les troubles du comportement tels que l’autisme ou l’hyperactivité avec déficit de l’attention, c’est la mission endossée par des chercheurs de l’Université de Birkbeck à Londres. Au sein du Baby Lab, comprenez le laboratoire pour bébé, ils travaillent à la mise au point d’un test de dépistage pour les bébés de six à dix mois, basé non plus sur le comportement mais sur l’activité cérébrale. Des capteurs sont placés sur le crâne du bébé alors qu’on lui montre des visages qui le regardent puis se détournent alternativement.

    “ Nous avons choisi les objets les plus importants dans l’environnement d’un bébé, à savoir les visages. Ils se familiarisent très rapidement avec le visage de leur mère. Le regard, le moment où quelqu’un les regarde, est aussi très important. Quand on les regarde, cela signifie qu’on veut interagir avec eux. Quand on détourne le regard, on peut vouloir attirer leur attention sur ce qu’ils peuvent apprendre de l’environnement. Un enfant qui ne développera pas d’autisme fera la différence entre quelqu’un qui les regarde ou détourne le regard, parce que cela signifie des choses différentes. Les enfants autistes ne font pas la différence,” explique Teodora Gliga, directrice du programme de recherche.

    Les chercheurs ont ainsi remarqué que chez les sujets qui se révèlent autistes plus tard, l’activité cérébrale à six mois est moindre en réponse aux mouvements des yeux.

    Si cette découverte permet de dépister l’autisme. les chercheurs ne sont pas encore certains que le test mis au point permette de diagnostiquer l’hyperactivité chez les bébés.

    Derrière ce test, il y a la conviction que repérer les signes précurseurs de ces troubles permet d’intervenir plus tôt et de façon plus efficace pour améliorer la qualité de vie de l’enfant comme de sa famille.

     

    http://fr.euronews.com/2014/07/16/grande-bretagne-depister-l-autisme-des-six-mois/


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  • Nombreux sont les enfants qui aujourd'hui souffrent de troubles de l'attention, de manque de concentration, d'hyperactivité , de dyslexie, ou encore de difficultés d'apprentissage.

    Paul est né par césarienne. Sa mère avait pris rendez-vous avec son gynécologue le 23 Septembre à 10h du matin pour accoucher. Paul a certainement vécu un gros stress d'être expulsé ainsi du ventre bien chaud de sa maman, et peut-être n'était-il pas prêt? Par la suite il était très fragile, et ressentait beaucoup de stress.

    Victor est un petit garçon de 7 ans qui n'arrive pas à faire du vélo, ne parvient pas à coordonner ses bras et ses jambes pour apprendre à nager, et il est assez maladroit. Ses parents n'arrêtent pas de lui dire qu'il n'est vraiment pas doué, s'énervent car il n'arrive pas à se lancer sur son vélo, ni à nager, et lui bien sur se sent déjà nul et dit qu'il n'y arrivera jamais.

    Emma, 9 ans, n'aime pas écrire, a une faible compréhension en lecture. Max quant à lui ne tient pas en place, il doit toujours bouger dans tous les sens. Julie 10 ans, est dyslexique, elle confond les lettres, n'arrive pas à lire, et perd déjà confiance en elle. Sébastien quant à lui est très émotif et pleure ou se met en colère pour un rien. Il déteste les changements et les imprévus dans ses habitudes.

    Et si les difficultés que rencontrent tous ces enfants pouvaient trouver leur origine dans des réflexes primitifs qu'ils n'auraient pas développés, ou pas intégrés totalement?

    Mais c'est quoi les réflexes primitifs?

    Les réflexes primitifs sont des mouvements que l'on peut observer chez le nouveau-né. Les plus connus, seront le réflexe de la marche, le réflexe de succion, le réflexe d'agrippement, mais il en existe pleins d'autres (on en a observé environ 70 réflexes). Certains apparaissent pendant la vie fœtale, d'autres ont lieu au moment de l'accouchement ou encore dans les semaines qui suivent leur naissance.

    Ces différents mouvements sont en réalité des mouvements automatiques qui permettent au bébé de développer et de créer des connexions neuronales entre les différentes parties de leur cerveau (reptilien, limbique, préfrontal). C'est ainsi que l'enfant apprend progressivement à coordonner ses gestes, trouver un équilibre dans l'espace, s'y déplacer tout en multipliant différentes expériences sensorielles.

    Si le bébé n'effectue pas successivement ces mouvements, il pourra alors s'ensuivre des déficits posturaux, des troubles d'apprentissage et comportementaux.

    Si j'utilise une métaphore, c'est un peu comme différents maillons d'une chaîne qui doivent s'emmailler les uns dans les autres. Il suffit alors que 2 ou 3 maillons ne se positionnent pas correctement pour que toute la chaîne soit défaillante et entraîne un déséquilibre.

    Les raisons pour lesquelles ces réflexes ne se développent pas , où ne sont pas complètement intégrés, pourraient être dû à un stress in utero de la mère, à un accouchement difficile, ou encore d'autres facteurs environnementaux après la naissance (peu de contact physique, peu de temps passé sur le ventre, trop de transat, parc, environnement stressant, dépression de la mère...).

    Prenez soin de doucement stimuler votre bébé sur le plan moteur et sensoriel et ce d'autant plus que sa naissance aura nécessité une intervention médicale importante.

    Il est primordial aujourd'hui de laisser un bébé effectuer un maximum de mouvements. Ne le laissez pas trop dans un maxi-cosy, un transat, un trotteur, car il est alors dans une position dans laquelle il ne peut pas bouger librement, et risquerait s'il est trop souvent assis de développer une hypotonie corporelle, c'est à dire ne pas avoir assez de tonus musculaire.

    Un bébé doit être mis dès qu'il sait tenir sa tête un maximum sur le ventre, ceci renforcera le tonus musculaire des muscles du cou, du dos, des bras et développera ses compétences visuelles. La phase de la marche à 4 pattes est aussi très importante, car elle va permettre par la suite à l'enfant une bonne latéralisation entre les 2 hémisphères du cerveau, donc une bonne compréhension globale des choses.

    Les massages sont aussi très bénéfiques pour les bébés car ils permettent de renforcer son développement physique, psychologique et émotionnel. Le porter, stimulera son sens de l'équilibre.
    Plus le bébé sera touché, bercé, pourra bouger, plus il développera ses différents sens vestibulaires, tactiles.

    Aujourd'hui, on ne remet plus en question la plasticité cérébrale, c'est à dire la capacité du cerveau à se réorganiser, former de nouvelles cellules cérébrales et de nouvelles connexions de traitement de l'information entre les cellules. C'est grâce à cette plasticité que l'on peut intervenir sur la réintégration des réflexes. Ainsi, Paul, Maxime, Victor, Emma, Max, Victor, Sébastien, Julie, peuvent retrouver tout leur potentiel et ne plus être dépendants de ces troubles d'apprentissage ou de comportement.

    Comment ?

    Des techniques ont été mises au point par des équipes de médecins et chercheurs aux Etats Unis, en Angleterre, en Suède, en Pologne. Il s'agît de faire des mouvements corporels très spécifiques, effectués lentement, de façon à redonner au système corps/mental des informations qui ont manqué pendant la première année de vie. Les mouvements rythmiques du programme de RMT (Rhythmic movement training.) sont très efficaces, car ils reproduisent des séquences de mouvements rythmiques effectués spontanément par le bébé.

    La réintégration de ces réflexes permettront alors à l'enfant de se sentir pleinement en sécurité, de retrouver une liberté au niveau posturale, et d'avoir un plein accès à ses capacités comportementales, intellectuelles.

     

     

     

      Carole Bloch 


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  • Le burn out n'est pas uniquement réservé à la sphère professionnelle. Les mères sont aussi concernées par ce fléau. Fatigue, surmenage, dépression... pourquoi les mères craquent et comment les aider ?

    Candice Satara-Bartko  - 10 mars 2014
    femme triste-bébé
     

    C’est un autre tabou de la maternité. L’épuisement des mères ou « burn out maternel » est pourtant une réalité. Dans un livre poignant paru en 2011, Stéphanie Allénou raconte sa lente descente aux enfers après la naissance de ses jumeaux. Comme cette jeune femme, elles sont aujourd’hui des milliers à perdre pied fâce à leur bébé, dans la culpabilité et l’indifférence

    Des mères sous pression

    Il n’y a pas plus grand bonheur que d’avoir des enfants. Mais en devenant mère on doit aussi affronter de nombreuses difficultés auxquelles on est généralement peu préparée. Au fil des mois, le manque de sommeil, de soutien, la répétition lancinante des urgences, peut vite devenir insoutenable. C’est alors que le malaise s’installe. « On parle d’épuisement maternel quand les mères ont le sentiment qu’il n’y a plus de coupure entre elles et les contraintes du quotidien, observe Sylviane Giampino, psychologue et spécialiste de la parentalité. Même si elles investissent la maternité, elles se sentent sous pression du matin jusqu’au soir et ne parviennent plus à récupérer. » Longtemps tabou, le syndrome de l’épuisement maternel sort aujourd’hui de l’ombre grâce aux témoignages courageux de mamans. Ce phénomène insidieux touche aussi bien les femmes qui travaillent que celles qui sont au foyer, et n’épargne aucun milieu social. De fait, les femmes qui cumulent les facteurs déstabilisants comme la précarité, l’isolement ou les problèmes familiaux, sont plus vulnérables.Toutes les études montrent également que l'arrivée de jumeaux dans une famille provoque des difficultés psychologiques dans les mois et les années qui suivent la naissance.
    Malgré l’implication croissante des pères, les femmes continuent d’assumer seules l’essentiel des tâches domestiques. Le déséquilibre est d’autant plus prononcé qu’il y a d’enfants dans la famille, et que le dernier est petit, conclut une étude de l’Ined paru en 2009. La société a aussi sa part de responsabilité dans le naufrage des mères « On nous présente la maternité comme un paradis dans lequel les femmes ne peuvent que s’accomplir, constate Cécile Croquin, présidente de l’association Maman blues. La découverte de la réalité est parfois violente. Les mères n’osent pas avouer leur mal être et se mettent à culpabiliser. »

    Burn out maternel : les signaux d’alerte

    mère avec bébé dans les bras

    La psychologue Violaine Gueritault est la première à avoir utilisé le terme de « Burn out » pour décrire l’épuisement maternel. « Ce concept avait été uniquement décrit et validé scientifiquement dans le contexte professionnel, explique-elle. J’ai pris ces facteurs et j’ai découvert qu’ils s’appliquaient parfaitement à l’expérience de la mère. » Comme dans le travail, le burn out maternel ne se produit pas du jour au lendemain, sa progression est lente et sournoise. « Cet état psychologique résulte d’une accumulation de stresseurs variés, caractérisés par une intensité modérée et un aspect chronique et répétitif. », poursuit la spécialiste. Les nuits hachées, les cris des enfants, les responsabilités quotidiennes sont autant de contraintes qui se répètent inlassablement et provoquent à la longue chez la mère un épuisement psychologique et physique.

    Les phases du burn out maternel

    femme triste

    L’épuisement émotionnel
    La première phase correspond à l’épuisement émotionnel. Chaque individu dispose d’un réservoir d’énergie physique et psychologique. Les responsabilités quotidiennes de la mère usent petit à petit l’ensemble de son capital énergie. Vient un moment où elle se sent vidée de ses ressources. Elle craque, s’effondre… Au réveil, la simple idée de penser à tout ce qui l’attend dans la journée lui donne la sensation de couler d’entrée de jeu.
    La distance s’installe
    « Petit à petit, je sens que, de plus en plus, les choses glissent sur moi. Certains reflexes tendent à disparaitre. Je suis parfois comme indifférente à ce qui peut arriver à mes enfants. » Ce passage du livre de Stéphanie Allénou illustre la 2e phase du burn out : le détachement émotionnel vis à vis de ses enfants, des autres. Pour se protéger et économiser le peu d’énergie restante, la mère met en place un mécanisme de défense. Elle continue d’accomplir mécaniquement les tâches du quotidien, mais en revanche fait une croix totale sur l’investissement émotionnel. Tout coup elle se sent distancée de ses enfants, de son mari, de son quotidien.
    Le reniement
    La dernière phase du burn out est probablement la plus préoccupante. La mère prend conscience du fossé qui se creuse entre l’idée qu’elle se faisait de la maternité et la réalité présente telle qu’elle la perçoit. « Tous ses rêves de super maman s’effondrent, souligne Violaine Guéritault. Elle se sent en situation d’échec personnel. »  Perte de confiance, repli sur soi, crises de colère récurrentes pouvant aboutir à des comportements agressifs envers les enfants… c’est la chute libre.  Résignées, les mères laissent alors s’installer la rancœur et l’amertume.

    S'en sortir, c'est possible

    famille-parents-enfants

    L’épuisement maternel se heurte souvent à l’incompréhension de l’entourage. Le compagnon se retrouve démuni et ne sait pas comment agir pour soulager la maman. « C’est très culpabilisant pour un homme de voir sa femme se fragiliser au moment où elle devient mère, souligne Sylviane Giampino. Pour autant, bien souvent, personne ne perçoit les signaux de détresse que la mère envoie. C’est à elle seule de sortir la tête de l’eau au moment où elle se sent prête. Le déclic ?  Il a souvent lieu lorsque la maman prend conscience du cycle infernal dans lequel elle est engagée. Une énième fessée, une colère plus forte que les autres ou simplement une envie irrépressible de tout quitter…
    Le premier des traitements reste le dialogue. Il existe des structures d’aides, des lieux de rencontres où l’on peut parler et être écoutée sans être jugée. L’association les Pâtes au beurre à Nantes, la Maison verte à Paris créée sous l'impulsion de Françoise Dolto, accueillent parents et enfants en difficulté. Certaines PMI peuvent également apporter de l’aide aux mères en souffrance. De nombreux réseaux d’entraide entre mères, à l’image de HubWin mamans, se développent aussi sur internet. Même si rien ne remplace le contact humain, ces outils peuvent soulager les mères, au moins momentanément. Plus largement, le fait pour les femmes de découvrir que leur mal être est reconnu, qu’il a un nom - l’épuisement maternel-, et que d’autre mères vivent ce malaise, est déjà une première victoire.


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