• Auteur : Karine Morasse, Ph.D.

    Depuis mai 2013, le Trouble du spectre autistique (TSA) regroupe les conditions qui étaient connues sous les noms d’autisme, syndrome d’Asperger, TED non spécifié et Trouble désintégratif de l’enfance. La 5e édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) de l’Association Américaine de Psychiatrie (APA) redéfinit en effet ce que l’on nommait auparavant les Troubles envahissants du développement.

    Cette redéfinition de l’autisme est basée sur les recherches scientifiques menées au cours des dernières décennies, recherches qui ont permis une meilleure compréhension de cette condition et des troubles associés.

     CaracteristiquesTSA

    QU’EST-CE CE QUE LE TSA ?

    Le Trouble du spectre autistique, appelé aussi Trouble du spectre de l’autisme ou plus simplement autisme, est un trouble du développement. Les premiers signes se manifestent en bas âge, mais l’impact au quotidien peut ne devenir évident que plus tard, vers l’âge scolaire par exemple. L’autisme, tel que défini par le DSM-5, est caractérisé par deux catégories de comportements atypiques. La première catégorie concerne la communication sociale et les interactions sociales, alors que la seconde touche les aspects restreints et répétitifs des comportements, intérêts et activités.

    TDA-DSM5 

     1. DÉFICIT DE LA COMMUNICATION SOCIALE ET DES INTERACTIONS

    Les autistes manifestent moins de réciprocité sociale que les neurotypiques (c’est ainsi que les autistes appellent les personnes non autistes). L’absence de réciprocité se traduit par le fait d’être «dans sa bulle» et de ne porter aucune attention aux autres, mais le manque de réciprocité se manifeste souvent par des signes plus subtils.

    Par exemple, certains autistes n’initient pas les interactions, mais répondent volontiers aux gens qui s’adressent à eux. D’autres vont d’eux-même vers les gens, mais d’une façon atypique, par exemple en se tenant tout près d’eux et en les fixant intensément.

    On observe aussi un partage limité des intérêts et des émotions. Par exemple, la petite Sophie, contrairement à sa soeur Adèle, n’appelle jamais ses parents pour leur montrer ses dessins ou ses constructions en Lego. De plus ses parents ont dû déduire qu’elle aimait dessiner et faire des Lego parce qu’elle y passe beaucoup de temps et qu’il est difficile de l’amener à faire autre chose, mais Sophie ne manifeste pas son plaisir lors de ces activités.

    Le manque de réciprocité sociale peut aussi se manifester par une difficulté à initier ou à soutenir une conversation. Par exemple, certains autistes répondront de façon laconique aux questions qu’on leur pose et on devra sans cesse nourrir la conversation, alors que d’autres monologuent sans arrêt sur un sujet qui les intéresse, sans se préoccuper de l’intérêt de leur interlocuteur.

    Le trouble des interactions et de la communication sociales se manifeste aussi par des difficultés avec la communication non verbale. En interaction avec une ou plusieurs autres personnes, il n’y a pas que les mots que l’on dit qui servent à communiquer un message: il y a aussi la façon dont on les dit. L’intonation que l’on utilise, les gestes qu’on ajoute, l’expression faciale que l’on adopte servent tous à moduler notre message. Le regard est aussi un élément important de la communication.

    Par exemple, «c’est TOI qui a mangé mon biscuit !!», dit avec un air fâché ne voudra pas dire la même chose que «c’est toi qui a mangé mon biscuit ?» dit avec un sourire. Ce sont aussi les éléments de communication non verbale qui permettront de savoir si une phrase est ironique, ou si la personne qui la dit nous taquine.

    Les gestes permettent aussi de mieux comprendre le message. Par exemple, nous pointons pour faire référence à quelque chose qui nous intéresse: «Oh, regarde !», ne veut rien dire si on ne suit pas du regard le doigt qui pointe.

    Les personnes autistes ont du mal à comprendre et à utiliser la communication non verbale. Ils ont du mal à établir le contact visuel avec les autres, ont tendance à prendre les mots au pied de la lettre et l’humour leur est souvent difficilement accessible.

    Finalement, le trouble des interactions et de la communication sociale se manifeste par une difficulté marquée à développer, maintenir et comprendre les relations avec les autres. Bien que certains autistes n’éprouvent pas le besoin d’avoir des amis, plusieurs présentent des difficultés plus subtiles. Le désir de relation avec d’autres est alors présent, mais la personne autiste a du mal à comprendre les règles implicites qui régissent les relations.

    Elle comprend mal les différents types de relations (ami, connaissance, relation amoureuse, etc.) et se montre souvent maladroite dans son approche. Choisir un ami, aborder une personne dans une fête, savoir à qui on peut faire confiance, s’apercevoir quand on dérange quelqu’un sont autant de défis parfois difficiles à surmonter pour une personne autiste.

    Chez les enfants autistes, on observe aussi souvent une difficulté à jouer avec d’autres enfants. Ils ont du mal à suivre les idées proposées par les autres, à partager leurs jouets ou à «faire semblant». Ils font parfois preuve de peu d’imagination.

    2. CARACTÈRE RESTREINT ET RÉPÉTITIF DES COMPORTEMENTS, INTÉRÊTS ET ACTIVITÉS

    On observe souvent la présence de mouvements stéréotypés et répétitifs, qu’il s’agisse d’agitation ou de torsion des doigts ou des mains, de balancements du corps ou autres. L’utilisation des objets peut aussi être stéréotypée et répétitive: aligner les objets, faire tourner les roues des petites voitures, ouvrir ou fermer les portes à répétition en sont quelques exemples. Finalement, le langage peut aussi être stéréotypé et répétitif. On peut par exemple observer de l’écholalie immédiate (répéter les propos d’autrui) ou différée (redire à répétition des parties de films ou d’annonces publicitaires, etc.). On note aussi souvent un langage exagérément formel (parler comme un adulte ou comme une encyclopédie), un pseudo accent (souvent décrit comme un accent français) ou parfois aussi l’utilisation de mots inventés. Un jeune garçon par exemple qualifiait la toilette de «baisse-culottes». On remarque aussi parfois des particularités telles que nommer les gens d’après leur âge ou leur adresse ou nommer les couleurs avec des chiffres par exemple.

    Une caractéristique fréquente de l’autisme est la rigidité comportementale: besoin que les choses soient immuables, adhésion inflexible à des routines ou à des séquences de comportements, détresse lors des changements d’horaire ou de routine, etc. Par exemples, certaines personnes mangent toujours les mêmes aliments, dans la même vaisselle et assis au même endroit à la table. D’autres refusent de brosser leurs dents avant de s’être habillés, se déshabillent entièrement s’ils ont oublié une étape, même minime, dans leur habillage, ou font une crise si on change de chemin pour se rendre à un endroit. Certains peuvent même réagir très négativement si un proche change de coupe de cheveux ou si on déplace un meuble de quelques centimètres.

    Les intérêts sont aussi souvent restreints et atypiques, soit par leur focus ou leur intensité. Il peut s’agir par exemple d’un intérêt intense pour les lumières, les ventilateurs ou autres objets tournants, les calculatrices ou les tuyaux de plomberie. Cela peut aussi se manifester par un attachement excessif pour un objet, comme un tournevis jouet, un bouton ou un sac particulier dont la personne refuse de se séparer. Finalement, il s’agit parfois aussi d’un intérêt habituel en fonction de l’âge de la personne, mais d’une intensité trop importante. Par exemple, certains jeunes peuvent passer plusieurs heures par jour à récolter des informations sur les dinosaures, à chercher des insectes ou à lire sur la vie des vedettes de l’heure, et qu’il s’avère extrêmement difficile de les intéresser à autre chose.

    Finalement, la présence d’atypies sensorielles est fréquente dans l’autisme. Il peut s’agir d’une hyper réactivité à certains sons, textures, odeurs ou stimuli visuels, comme la sonnerie du micro-onde, des pleurs d’enfants, une texture de vêtements, une couleur en particulier, etc. On observe parfois plutôt une hyporéactivité, à la douleur, à la température ou à des bruits forts par exemple. Les particularités sensorielles peuvent se manifester par l’évitement, mais aussi par la recherche de certains stimuli.

    TSA Chiffres

    APPARITION ET IMPACT DES SYMPTÔMES

    Les symptômes doivent être présents dès le jeune âge, mais leur impact au quotidien peut se manifester plus tardivement. Par exemple, les enfants qui présentent des déficits moins sévères peuvent commencer à éprouver des difficultés au quotidien lorsque les relations sociales se complexifient.

    L’impact au quotidien doit être significatif, mais l’intensité des symptômes et du handicap associé varient d’une personne autiste à l’autre et peut aussi varier au fil des ans chez une même personne.

    Il arrive aussi que des gens présentent un profil de comportement s’apparentant à ce que l’on retrouve dans le TSA, mais sans que l’impact au quotidien soit significatif. Par exemple, certaines personnes plus solitaires présentent des traits du spectre de l’autisme, mais ont toujours fonctionné sans aide ou services particuliers, ont une vie sociale qui les satisfont, occupent un emploi et ont souvent une vie de couple et des enfants. On ne pose bien sûr alors pas de diagnostic de TSA.

    LA NEUROPSYCHOLOGIE DE L’AUTISME

    On ne connaît pas encore les causes précises de l’autisme et il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de le guérir. De plus, plusieurs personnes, dont beaucoup d’autistes, expriment que l’autisme n’est pas une maladie, mais plutôt une façon différente de percevoir le monde et d’interagir  lui. Selon eux, plutôt que de tenter de les guérir, mieux vaut essayer de les comprendre et de s’adapter à eux.

    Depuis près de 60 ans, les chercheurs et professionnels tentent de mieux comprendre l’autisme. Les neuropsychologues jouent un rôle crucial dans cette quête.

    LE FONCTIONNEMENT COGNITIF DES AUTISTES

    Une des caractéristiques de la cognition autistique est la présence de forces et de limites cognitives marquées. En effet, les autistes sont souvent très habiles dans certains domaines, tels que la mémoire ou le dessin par exemple, mais éprouvent de grandes difficultés dans d’autres domaines, comme la résolution de problèmes ou la compréhension du langage figuré.

    C’est pourquoi les chercheurs ont du mal à mesurer l’intelligence des personnes autistes. En effet, selon les tests qu’on utilise pour évaluer leur fonctionnement, le niveau intellectuel peut varier de façon importante. De plus, contrairement à ce qu’on observe chez les neurotypiques, le niveau intellectuel mesuré ne correspond souvent pas au niveau de fonctionnement au quotidien ou au rendement scolaire. Ainsi, alors que certains chercheurs estiment que 75% des autistes présentent une déficience intellectuelle associée, d’autres affirment plutôt que la majorité des personnes autistes, voire jusqu’à 75%, ne présente pas de déficience intellectuelle.

    Le rôle du neuropsychologue clinicien est donc de mieux comprendre les forces et limites cognitives d’une personne afin de proposer des interventions qui correspondent réellement à ses capacités.

    LES CAPACITÉS SPÉCIALES

    Les capacités spéciales sont des îlots d’habiletés supérieures au fonctionnement général d’un individu. Elles peuvent parfois atteindre des niveaux remarquables. L’exemple le plus connu est celui de Rain Man, joué par Dustin Hoffman dans le célèbre film des années ’80, inspiré d’un homme nommé Kim Peek qui possédait une mémoire prodigieuse.

    Ces capacités exceptionnelles touchent un nombre restreint d’habiletés, telles que la mémoire, les mathématiques, le dessin, les constructions en trois dimensions ou la musique par exemple. Elles ne se retrouvent toutefois à un niveau aussi extraordinaire que chez un nombre relativement petit de personnes autistes.

    Cependant, une grande partie des autistes possèdent des pics relatifs d’habiletés. Ces habiletés dépassent le niveau attendu compte tenu du fonctionnement général de la personne, sans toutefois être nettement supérieur au niveau de la population générale.

    Ainsi, plusieurs personnes autistes peuvent mémoriser avec aisance de longues listes d’items, apprennent la musique avec une facilité déconcertante, perçoivent des odeurs avec une acuité surprenante, font des calculs mentaux avec une grande rapidité ou performent particulièrement bien aux jeux vidéo par exemple.

    Lorsqu’on parvient à identifier les forces d’une personne autiste, on peut l’aider à les utiliser pour favoriser son adaptation au monde des neurotypiques. Un élève autiste doué en mathématiques par exemple pourrait servir de pair aidant pour ses collègues de classe. Un autre qui est bon en orthographe sera plus facilement accepté pour un travail d’équipe, même si ses interactions avec ses collègues sont parfois difficiles.

    LE NEUROPSYCHOLOGUE EST EN MESURE D’IDENTIFIER LES FORCES AUTANT QUE LES LIMITES COGNITIVES D’UNE PERSONNE AUTISTE.

    Il pourra ainsi proposer des façons d’adapter l’environnement de la personne à sa façon de percevoir, de comprendre et d’apprendre. Il contribuera, en collaboration avec les autres intervenants, à l’actualisation du plein potentiel de l’individu.

     

    TSA-Pionniers

     

     

    RÉFÉRENCES

     

    POUR EN SAVOIR PLUS…

    Fédération québécoise de l’autisme

    Société canadienne de l’autisme

    Fondation canadienne de l’autisme

    Autism Speaks

    Site de Temple Grandin

     

    Reportage:

    Kim Peek, le plus grand savant du monde

     

    Témoignages d’autistes:

    L’autisme vu de l’intérieur (en 4 parties):

    http://www.youtube.com/watch?v=iziheKlZADU

    http://www.youtube.com/watch?v=eVlHHxJjhSE

    http://www.youtube.com/watch?v=i4hZE_BoXBc

    http://www.youtube.com/watch?v=siCE80-Grpk

    Sur la perception dans l’autisme:

    http://martinwinckler.com/spip.php?article1083

    Allégorie écrite par une autiste pour nous faire comprendre son monde:

    http://www.autisme.qc.ca/TED/je-suis-ted/temoignages-publications-de-TED/bienvenue-a-autismapolis.html

     

    Karine Morasse

     


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  • et si on parlait de harcèlement

     

    Agir contre le harcèlement à l'école

     

     

    Agir contre le harcèlement à l'école est un site du Ministère de l'Education Nationale qui nous donne les pistes nécessaires pour comprendre les différents types de harcèlements dont les jeunes peuvent être victime à l'école, à savoir : le harcèlement physique, le harcèlement moral et le cyber-harcèlement.

    Des quizz sont à la disposition de chacun des acteurs concernés :
    - Enseignants, savez-vous reconnaître le harcèlement ? Faites ce petit test pour le découvrir...
    - Parents, savez-vous reconnaître le harcèlement ? Faites ce petit test pour le découvrir...
    - Et vous les élèves, savez-vous reconnaître le harcèlement ? Faites ce petit test pour le découvrir...

    En cliquant ici, vous trouverez un guide publié sur le site "Les Petits Citoyens"  aux éditions "Et si on s'parlait", expliquant aux enfants, de façon ludique, ce qu'est le harcèlement à l'école.

     

     

     

    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=339140842922599&id=153803784789640&notif_t=notify_me


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  • Une rentrée scolaire pour enfants différentsJe suis la maman de deux jeunes enfants ayant des troubles neurologiques dont la dyspraxie, la dysphasie et je côtoie l’épilepsie au quotidien. Je travaille en milieu scolaire depuis une quinzaine d’années et il me fait plaisir de partager  avec vous mes trucs et mon expérience pour que la rentrée scolaire de vos enfants soit le début d’une belle histoire. Évidement, si c’est bon pour nos enfants «différents», c’est aussi bon pour tous les jeunes écoliers.  Bonne rentrée!

    Quand nos petits ont des difficultés particulières, des handicaps, des troubles neurologiques ou une même une maladie, la rentrée scolaire (surtout la première!) est un moment des plus angoissants pour toute la famille.  Pourtant, il existe plusieurs petits trucs qui peuvent rendre cette rentrée plus facile! 

    Il faut commencer à s’organiser avant de début des classes, prendre le temps de se donner des outils pour vivre cette étape le plus positivement possible.  Mon outil de prédilection: un calendrier familial où seront inscrits le plus grand nombre de choses pour ne rien oublier. Il deviendra vite le centre de renseignements familial.  Mettez-y de la couleur, pourquoi pas une différente pour chaque membre de la famille? Ajoutez-y des autocollants et, avec votre enfant, comptez les journées qui s’en viennent, dont le fameux jour «J».  

    Manipuler les fournitures scolaires

    Évidemment, il y a l’achat d’articles scolaires. Nous sommes souvent portés à les identifier et à les ranger soigneusement jusqu’au grand jour.

    Mais pourquoi ne pas laisser les enfants les manipuler, les empiler, en les aidant  à reconnaître leur nom, à ouvrir et fermer les boîtes de crayon, à enfiler le tablier, à porter le sac d’école, l’enlever et surtout l’ouvrir! C’est déjà tout un défi pour certains!

    Quand vous achetez le sac, pensez que moins le sac aura de poches, plus facile en sera l’organisation et n’oubliez pas que les belles couleurs pastels ne résistent au fait d’être souvent posés par terre. 

    Choisir ses batailles… vestimentaires!

    Il faut toujours penser à favoriser  ce qui aidera nos enfants à développer leur autonomie, dans le but de compenser pour les autres défis qui les attendent. Concrètement, ça veut notamment dire acheter des souliers avec des fermetures de velcro et des vêtements souples munis de fermetures éclairs plutôt que des boutons. 

    Aussi, si  démêler et coiffer les cheveux est une bataille quotidienne qui vous épuise, coupez-les! On garde notre énergie pour ce qui est vraiment important: les apprentissages!

    Veiller à la sécurité

    Côté sécurité, affichez vos couleurs!  On a souvent peur des étiquettes et des préjugés, mais en même temps, si c’était une façon d’éduquer et d’éviter des incidents?  En plus des noms, ajoutez une photo de votre enfant quand c’est possible (boîte à lunch, sac d’école).  À défaut d’être capable de se reconnaître et/ou de dire son nom, un adulte ou un autre élève pourra rapidement identifier votre enfant. 

    De plus, je vous suggère de lui procurer bracelet médical et, quand c’est possible et utile, identifiez la maladie ou le handicap. Même si ce n’est pas facile, mettez votre gêne de côté et présentez-vous aux différents intervenants: «Bonjour, je suis la maman de…, mon enfant a telle(s)  problématique (s), si vous avez des questions, je suis toujours disponible pour vous éclairer, je vous souhaite une belle rentrée scolaire, etc».

    Visitez le parc de la prochaine école, passez plusieurs fois devant et allez même y jouer histoire de donner confiance à nos petits et ainsi, lors de la première récréation, ils iront dans les modules sans gêne.  Montez et glissez avec eux, repérez les endroits plus risqués de la cour comme une marche, un trou et faites-en un jeu! 

     

    Mettre en place la routine

     

    Préparez une routine du matin, avec ou sans votre enfant. Vous pouvez l’illustrer pour qu’elle soit plus facile à comprendre. Pas besoin d’être un grand artiste : il suffit de déterminer les points importants et de les illustrer avec un dessin, un pictogramme  ou encore mieux une photo.

    Présentez-les de façon linéaire, de gauche à droite (préparation à la lecture en prime!) et pratiquez-la avec votre enfant. L’habillage est difficile?  Là aussi, une autre séquence de photos ou d’illustrations pourra grandement aider votre petit. 

    Pour les chaussures, un petit autocollant sur la face externe de la semelle sera utile pour les mettre du bon côté. Sinon, dessinez-les sur un carton résistant, plastifiez-le si possible, collez-le par terre avec de la gommette et déposez-y les souliers.  Ils seront toujours du bon côté! Installez une petite chaise ou un petit banc dans l’entrée pour que l’enfant soit capable de les mettre tout seuls.

    En parler

    Partagez vos beaux souvenirs d’école ou aidez-vous avec des livres jeunesse publiés sur le sujet. Sortez vos vieilles photos et vos albums, parlez de vos peurs, de vos craintes, mais surtout, n’oubliez pas les bonnes choses.  

    La maternelle est une année importante dans le parcours scolaire d’un enfant.  Objectifs scolaires atteints ou pas, si votre enfant aime l’école, c’est le plus beau cadeau à lui offrir, handicap ou pas, différence ou pas, maladie ou pas…

    Partager la différence

    Si votre enfant est déjà suivi dans un centre de réadaptation ou avec d’autres spécialistes, vous pourriez leur demander de venir à la mi-septembre rencontrer l’équipe-école et les compagnons de classe pour démystifier le tout et, même, donner des trucs. 

    Il existe depuis quelques années une grande variété de petits livres qui d’adressent aux enfants ayant comme sujet la différence, les handicaps, les maladies, les allergies et autres problématiques. 

    Empruntez-les ou achetez celui qui colle le plus avec votre réalité.  Vous pourrez en offrir un à la classe ou même au service de garde quelques jours après la rentrée.

    La rentrée scolaire est en soi déjà assez fatigante, on se facilitera la vie en réduisant l’horaire des premières semaines en annulant toutes les thérapies, les examens et autres rendez-vous (la plupart des intervenants comprendront sans difficulté).

    Et d’ici le jour «J», ne soyez pas trop sérieux, faites le plein de soleil, de câlins, de chatouilles et de grand air pour réduire au maximum le stress de tout le monde. Préparez-vous mentalement à couper le cordon, vous n’aurez plus de beaux résumés de la journée comme au CPE. 

    Parfois, on doit jouer au détective pour savoir ce qui se passe à l’école (ma fillette ne parlait pas encore à sa rentrée), mais les yeux  de nos enfants ne nous trompent jamais : ils brillent toujours après une belle journée…

    Julie Philippon
    Collaboratrice, maman, enseignante et bien plus encore…


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