• Une rentrée scolaire pour enfants différents

    Une rentrée scolaire pour enfants différentsJe suis la maman de deux jeunes enfants ayant des troubles neurologiques dont la dyspraxie, la dysphasie et je côtoie l’épilepsie au quotidien. Je travaille en milieu scolaire depuis une quinzaine d’années et il me fait plaisir de partager  avec vous mes trucs et mon expérience pour que la rentrée scolaire de vos enfants soit le début d’une belle histoire. Évidement, si c’est bon pour nos enfants «différents», c’est aussi bon pour tous les jeunes écoliers.  Bonne rentrée!

    Quand nos petits ont des difficultés particulières, des handicaps, des troubles neurologiques ou une même une maladie, la rentrée scolaire (surtout la première!) est un moment des plus angoissants pour toute la famille.  Pourtant, il existe plusieurs petits trucs qui peuvent rendre cette rentrée plus facile! 

    Il faut commencer à s’organiser avant de début des classes, prendre le temps de se donner des outils pour vivre cette étape le plus positivement possible.  Mon outil de prédilection: un calendrier familial où seront inscrits le plus grand nombre de choses pour ne rien oublier. Il deviendra vite le centre de renseignements familial.  Mettez-y de la couleur, pourquoi pas une différente pour chaque membre de la famille? Ajoutez-y des autocollants et, avec votre enfant, comptez les journées qui s’en viennent, dont le fameux jour «J».  

    Manipuler les fournitures scolaires

    Évidemment, il y a l’achat d’articles scolaires. Nous sommes souvent portés à les identifier et à les ranger soigneusement jusqu’au grand jour.

    Mais pourquoi ne pas laisser les enfants les manipuler, les empiler, en les aidant  à reconnaître leur nom, à ouvrir et fermer les boîtes de crayon, à enfiler le tablier, à porter le sac d’école, l’enlever et surtout l’ouvrir! C’est déjà tout un défi pour certains!

    Quand vous achetez le sac, pensez que moins le sac aura de poches, plus facile en sera l’organisation et n’oubliez pas que les belles couleurs pastels ne résistent au fait d’être souvent posés par terre. 

    Choisir ses batailles… vestimentaires!

    Il faut toujours penser à favoriser  ce qui aidera nos enfants à développer leur autonomie, dans le but de compenser pour les autres défis qui les attendent. Concrètement, ça veut notamment dire acheter des souliers avec des fermetures de velcro et des vêtements souples munis de fermetures éclairs plutôt que des boutons. 

    Aussi, si  démêler et coiffer les cheveux est une bataille quotidienne qui vous épuise, coupez-les! On garde notre énergie pour ce qui est vraiment important: les apprentissages!

    Veiller à la sécurité

    Côté sécurité, affichez vos couleurs!  On a souvent peur des étiquettes et des préjugés, mais en même temps, si c’était une façon d’éduquer et d’éviter des incidents?  En plus des noms, ajoutez une photo de votre enfant quand c’est possible (boîte à lunch, sac d’école).  À défaut d’être capable de se reconnaître et/ou de dire son nom, un adulte ou un autre élève pourra rapidement identifier votre enfant. 

    De plus, je vous suggère de lui procurer bracelet médical et, quand c’est possible et utile, identifiez la maladie ou le handicap. Même si ce n’est pas facile, mettez votre gêne de côté et présentez-vous aux différents intervenants: «Bonjour, je suis la maman de…, mon enfant a telle(s)  problématique (s), si vous avez des questions, je suis toujours disponible pour vous éclairer, je vous souhaite une belle rentrée scolaire, etc».

    Visitez le parc de la prochaine école, passez plusieurs fois devant et allez même y jouer histoire de donner confiance à nos petits et ainsi, lors de la première récréation, ils iront dans les modules sans gêne.  Montez et glissez avec eux, repérez les endroits plus risqués de la cour comme une marche, un trou et faites-en un jeu! 

     

    Mettre en place la routine

     

    Préparez une routine du matin, avec ou sans votre enfant. Vous pouvez l’illustrer pour qu’elle soit plus facile à comprendre. Pas besoin d’être un grand artiste : il suffit de déterminer les points importants et de les illustrer avec un dessin, un pictogramme  ou encore mieux une photo.

    Présentez-les de façon linéaire, de gauche à droite (préparation à la lecture en prime!) et pratiquez-la avec votre enfant. L’habillage est difficile?  Là aussi, une autre séquence de photos ou d’illustrations pourra grandement aider votre petit. 

    Pour les chaussures, un petit autocollant sur la face externe de la semelle sera utile pour les mettre du bon côté. Sinon, dessinez-les sur un carton résistant, plastifiez-le si possible, collez-le par terre avec de la gommette et déposez-y les souliers.  Ils seront toujours du bon côté! Installez une petite chaise ou un petit banc dans l’entrée pour que l’enfant soit capable de les mettre tout seuls.

    En parler

    Partagez vos beaux souvenirs d’école ou aidez-vous avec des livres jeunesse publiés sur le sujet. Sortez vos vieilles photos et vos albums, parlez de vos peurs, de vos craintes, mais surtout, n’oubliez pas les bonnes choses.  

    La maternelle est une année importante dans le parcours scolaire d’un enfant.  Objectifs scolaires atteints ou pas, si votre enfant aime l’école, c’est le plus beau cadeau à lui offrir, handicap ou pas, différence ou pas, maladie ou pas…

    Partager la différence

    Si votre enfant est déjà suivi dans un centre de réadaptation ou avec d’autres spécialistes, vous pourriez leur demander de venir à la mi-septembre rencontrer l’équipe-école et les compagnons de classe pour démystifier le tout et, même, donner des trucs. 

    Il existe depuis quelques années une grande variété de petits livres qui d’adressent aux enfants ayant comme sujet la différence, les handicaps, les maladies, les allergies et autres problématiques. 

    Empruntez-les ou achetez celui qui colle le plus avec votre réalité.  Vous pourrez en offrir un à la classe ou même au service de garde quelques jours après la rentrée.

    La rentrée scolaire est en soi déjà assez fatigante, on se facilitera la vie en réduisant l’horaire des premières semaines en annulant toutes les thérapies, les examens et autres rendez-vous (la plupart des intervenants comprendront sans difficulté).

    Et d’ici le jour «J», ne soyez pas trop sérieux, faites le plein de soleil, de câlins, de chatouilles et de grand air pour réduire au maximum le stress de tout le monde. Préparez-vous mentalement à couper le cordon, vous n’aurez plus de beaux résumés de la journée comme au CPE. 

    Parfois, on doit jouer au détective pour savoir ce qui se passe à l’école (ma fillette ne parlait pas encore à sa rentrée), mais les yeux  de nos enfants ne nous trompent jamais : ils brillent toujours après une belle journée…

    Julie Philippon
    Collaboratrice, maman, enseignante et bien plus encore…


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