• Les difficultés sensorielles

    Qui ne connaît pas les particularités sensorielles des personnes autistes ne connaît pas le fonctionnement autistique.

    La plupart des personnes avec TED ont des problèmes sensoriels, à un degré plus ou moins élevé. Ces difficultés expliquent beaucoup de leurs comportements, c'est pourquoi il ne faut pas les ignorer.

    Tous les sens sont concernés, que ce soit la vue, l'audition, l'odorat, le toucher, mais aussi le sens proprioceptif et le sens vestibulaire. Vous n'aviez jamais entendu parler de ces derniers, n'est-ce pas ? Et pourtant, ils sont aussi importants que les autres. Pour simplifier, le sens proprioceptif est le sens du mouvement et le sens vestibulaire celui de la position du corps dans l'espace.

    En bref, ce qu'il faut savoir, c'est que les informations sensorielles ne sont pas traitées par le cerveau correctement chez les personnes autistes et, qu'en conséquence, la personne va avoir une perception très perturbée de son environnement et de son propre corps. Elle va être soit hypersensible soit hyposensible à une stimulation, extérieure ou interne. De plus, cette sensibilité peut fluctuer, plus ou moins rapidement, ce qui lui demande une adaptation constante.

    Les personnes hypersensibles vont développer des "défenses" sensorielles.
    Quelques exemples pour le toucher : difficulté à supporter certains vêtements, n'aime pas se laver, se faire couper les cheveux, les ongles, n'aime pas les câlins, etc.
    Un exemple de défense très connu pour le sens visuel : difficulté à regarder directement les personnes, vision périphérique.

    Comme vous le voyez, rien à voir avec l'affectif, comme on l'a longtemps cru...

    Les personnes hyposensibles, au contraire des hypersensibles, vont stimuler leurs sens.
    Par exemple : vont avoir besoin de toucher les objets et les personnes, mordillent les vêtements, vont tourner sur elles-mêmes ou faire tourner des objets, vont bouger leurs doigts devant leurs yeux, etc.

    Connaître ces troubles sensoriels est indispensable pour pouvoir aider la personne autiste à les gérer et adapter l'environnement.

    A l'école, il sera donc important de limiter autant que possible les stimuli visuels et sonores qui vont déconcentrer l'enfant, le fatiguer, voire lui faire perdre le contrôle si ce stimuli est trop intense pour lui. Je précise "pour lui", car là encore, ce qui dérange un enfant autiste peut nous paraître tout à fait anodin, alors que pour lui c'est quelque chose d'important, voire d'insupportable : un néon qui donne des variations de lumière, un ronronnement de ventilateur par exemple. Pour le bruit, ce n'est pas forcément son intensité qui est en cause, mais sa fréquence sonore. En cas de problème de comportement, il faut toujours penser à enquêter de ce côté-là.

    Certains aménagements sont très simples. En voici quelques-uns parmi beaucoup d'autres :

    • faire asseoir l'enfant plutôt au 1er rang va limiter les stimulations dues aux mouvements des autres enfants
    • pour le bruit, utiliser des boules pour les oreilles ou un casque
    • on peut aussi limiter les informations visuelles d'une page de livre en utilisant des caches pour ne laisser visible que quelques lignes
    • accepter que l'enfant sorte faire une évaluation dans une pièce voisine, où il n'y aura pas de bavardages (difficile d'avoir le silence dans une classe de 28 ou 30 bambins...)

    Ces aménagements sont bien sûr à mettre en place selon les difficultés de l'enfant. Dans l'autisme, rien n'est systématique...

     

    Les stéréotypies

    Les stéréotypies sont la plupart du temps des stimulations sensorielles. Cela signifie qu'elles sont donc agréables pour la personne autiste. Elles ont leur utilité et il ne faut pas les interdire. De toute façon, si on supprime une stéréotypie, il en viendra une autre à la place. Mais il faut tout de même qu'elles soient acceptables socialement, et ponctuelles. Si elles sont envahissantes, il faut les limiter dans le temps, en fréquence et en durée, à l'aide d'un emploi du temps et du Timer.

    Elles servent à se détendre et peuvent aider à la concentration si elles sont pratiquées au bon moment. Ainsi, permettre à un enfant de faire quelques stéréotypies, dans un temps limité, avant un exercice qui va lui demander un effort plus important que d'habitude, va l'aider à mobiliser plus d'attention ensuite. De même, autoriser des stéréotypies à la suite de cet exercice va l'aider à se remettre de cet effort et contribuer à le rencentrer pour l'exercice suivant. Bien sûr, comme d'habitude, ça ne doit pas être systématique, mais adapté à l'enfant, selon ses besoins.

    Les stéréotypies servent d'indicateur du niveau de stress et de fatigue, mais aussi de l'ennui. Plus elles sont présentes, plus l'enfant est stressé et fatigué, ou s'ennuie. Dans le 1er cas, une "pause sensorielle" s'impose. A l'école, il est souhaitable que l'enfant ait un endroit sans stimulis sonores et visuels, pour qu'il puisse se reposer, et qu'il puisse s'y rendre dès que le besoin s'en fait sentir. Dans cet endroit, il pourra faire tout ce qui peut l'aider à se ressourcer : stéréotypies, mais aussi quelque chose en rapport avec ses intérêts particuliers (chapitre à venir). Dans le second cas, il faut lui proposer de l'occupation, à l'aide de pictogrammes, si son niveau de compréhension est bas.

    Elles servent aussi d'indicateur des besoins sensoriels. On pourra donc connaître quels sont les besoins de la personne et lui proposer des objets qui vont l'aider. De même, une stéréotypie gênante peut être remplacée par une autre qui procure les mêmes sensations. Ainsi, pour un enfant qui mordille ses vêtements (qui vont être vite troués ou déchirés...), on aura intérêt à lui proposer quelque chose d'autre à mâcher. Ces chewytubes par exemple, que l'on peut trouver chez Hoptoys.

    chewytubes

    En général, les stéréotypies diminuent d'elles-mêmes avec la rééducation et la structuration du temps et de l'espace. Plus le niveau de compréhension de son environnement augmente, plus son quotidien est prévisible, moins l'enfant sera stressé, donc moins il sera fatigué et aura besoin de stéréotypies.

     

    Les difficultés de compréhension et de repérage dans la classe

    Les personnes autistes ont toutes, à des degrés différents, des difficultés de compréhension du langage et de leur environnement. Ceci pour plusieurs raisons : difficulté à comprendre tout ce qui est abstrait, difficulté à comprendre l'implicite, difficulté à identifier les émotions (les leurs comme celles des autres), difficulté à comprendre le langage non verbal (gestes, attitudes, expressions du visage). La compréhension du langage est littérale, attention donc aux expressions et à l'ironie ! Difficulté également à se repérer dans le temps et dans l'espace. Et ceci, quel que soit le niveau de la personne.

    Tout cela peut s'apprendre, plus ou moins bien et plus ou moins vite, en orthophonie, en psychomotricité, et avec n'importe quel intervenant formé aux techniques éducatives appropriées.

    En attendant, il est important que l'enfant autiste qui va à l'école puisse se repérer dans la classe. Le moyen le plus efficace connu est la structuration du temps et de l'espace.

    La structuration du temps se fera principalement à l'aide d'un emploi du temps, adapté au niveau de l'enfant. Pour un enfant non lecteur, on utilisera des pictogrammes, des photos, voire même des objets quand la symbolisation n'est pas comprise. Cet emploi du temps pourra être très simplifié au début et sur une courte durée, 1/2 journée par exemple ou même moins. Ca fera l'objet d'un chapitre à part. L'utilisation d'un time-timer est également indiquée. Il permet de mesurer le temps qui passe, sans avoir besoin de savoir lire l'heure.

    timerTimer2

    La structuration de l'espace se fera en matérialisant bien la fonction de chaque emplacement de la classe, à l'aide d'étagères, qui peuvent aussi servir de cloisons, de tapis, d'étiquettes, de pictogrammes.

    C'est en classe de Maternelle que ce problème est le plus gênant car l'enfant n'a pas de place assise attribuée à l'avance. De plus, toute la classe se déplace en fonction de l'activité à venir et chacun s'assoit où il peut. Alors, imaginez un enfant qui n'a pas compris ce qu'on allait faire, où on allait le faire, ni pendant combien de temps, ni ce qui se passera après, ni à quel endroit il doit s'asseoir (car il ne saura pas forcément le choisir tout seul), ni même s'il va rentrer à la maison plus tard. il a de quoi paniquer !

    Au primaire, le problème de repérage dans la classe se trouve presque résolu puisque chacun a sa place attribuée quasiment pour l'année. C'est déjà ça ! Ouf !

    Donner les moyens à l'enfant autiste de se repérer dans l'espace et dans le temps, c'est comme donner un fauteuil roulant à un enfant paraplégique ou un appareil pour entendre à un enfant sourd. Les priver de ces moyens ne fait que les sur-handicaper. Utiliser ces moyens va considérablement diminuer les problèmes de comportement.

    Je conseille aux enseignants qui liront ce texte d'aller voir ce site :

    http://www.do2learn.com/organizationtools/classroom/buildaclassroom/index.htm

    C'est en anglais, désolée, mais je n'en ai pas trouvé en français. Pour voir des photos de la classe, cliquez sur les liens à droite du plan.

    L'inscription à l'école

    L'inscription à l'école se fait à la Mairie de votre domicile, comme pour tous les enfants.

    Ensuite, il vous faut contacter l'enseignant(e) référent(e), pour l'informer du handicap de votre enfant et faire la demande d'un(e) auxiliaire de vie scolaire. Cet enseignant est là pour vous aider dans vos démarches et à faire cette demande auprès de la MDPH. Cette demande d'attribution peut prendre un certain temps, aussi n'hésitez pas à vous y prendre bien à l'avance. Je pense que le faire au même moment que l'inscription n'est pas trop tôt.

    Prenez également RV avec le directeur de l'école de votre quartier. Munissez-vous d'un document, assez court pour commencer, présentant l'autisme, afin qu'il soit informé un minimum de ce dont il s'agit, car c'est rarement le cas. Les enseignants n'ont, pour la plupart, aucune formation à ce sujet. Vous trouverez ce genre de document sur de nombreux sites d'associations. En voici déjà 2 :

    http://autisme.france.free.fr/
    Aller dans le menu "Qu'est-ce que l'autisme ?", où vous trouverez une "carte d'accompagnement"

    http://satellite.satedi.org/article.php3?id_article=74

    Rencontrer le directeur de l'école va vous permettre de l'informer mais aussi de prendre la température de sa motivation à scolariser votre enfant. Pour que les conditions de cette scolarisation soient optimales, il faut en effet qu'il y ait entre tous les intervenants, c'est-à-dire l'équipe enseignante, l'AVS, les professionnels et vous-même une véritable transparence, une bonne communication, un véritable partenariat. Si l'école de votre quartier ne semble pas prête à ça, il vaut mieux en chercher une autre, si c'est possible. Sinon, il faudra faire preuve de beaucoup de patience et de diplomatie pour que l'école adhère à ce projet.

    On peut comprendre que ça soit difficile pour l'école car c'est très différent de ce qui se pratique d'habitude. Il faut également se mettre à la place de l'enseignant. Celui-ci n'a aucune formation aux TED, n'a peut-être jamais eu d'AVS dans sa classe et a donc toutes les raisons d'être effrayé par cette scolarisation. D'autant plus que l'autisme fait peur, l'image qui en est connue étant complètement déformée. Il va donc falloir informer pour rassurer et, surtout, montrer qu'il ne sera pas seul face à cette difficulté. Il sera d'ailleurs certainement utile que les professionnels, comme l'orthophoniste ou le psychologue (formés aux TED), le contactent pour lui fournir les outils existants.

    Ce partenariat est indispensable car chaque intervenant possède des connaissances complémentaires et a une place bien précise dans cette scolarisation : l'enseignant possède la pédagogie et est le maître de sa classe, l'AVS pallie aux difficultés dues au handicap, les professionnels apportent leur connaissance de l'autisme, et les parents leur connaissance de l'enfant (parfois aussi de l'autisme d'ailleurs). Toutes ces personnes font partie de l'équipe éducative et pourront ainsi coordonner leurs efforts pour le bien-être de l'enfant autiste, mais aussi de toute la classe.

    Pour connaître vos droits et toutes les démarches, ce site est très complet :

    http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page01.htm

     

     

     


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    2.5 Les troubles associés

    Atteinte de certaines fonctions difficultés d’apprentissage

    Certaines étapes du processus cognitif ne sont pas épargnées malgré l’intelligence normale

    • Difficultés d’organisation du mouvement = dyspraxie
    • Difficultés de repérage des données spatiales
    • Difficultés dans l’analyse des images

    2.5.1 Les troubles sensoriels

    Les troubles du regard
    Troubles de la fixation, de la poursuite oculaire, de l’exploration.
    Les troubles auditifs
    • Lésion des centres auditifs primaires
    • Lésion de la cochlée

    2.5.2 La comitialité

    Les lésions cérébrales troubles de l’excitation neuronale.

    2.5.3 Les troubles du langage

    • Atteinte du versant sensoriel
    • Atteinte du versant moteur

    2.5.4 Les troubles praxiques

    L’action est précédée d’un projet d’action intégrant les données du mouvement nécessaires pour accomplir l’action.

    2.5.5 Les troubles gnosiques

    Intégration et décodage des stimuli qui arrivent au cerveau.

    2.5.6 Les troubles psycho-affectifs

    • Les hospitalisations rendent difficiles la construction de la relation.
    • Sentiment de culpabilité hyperprotection ou rejet.
    • Les attitudes spastiques difficulté de dialogue tonique.
    • Les troubles neurovisuels perturbation des échanges, de la communication non-verbale.
    • Adolescence : prise de conscience de l’irréversibilité du handicap.

    2.5.7 Les troubles liés à un dysfonctionnement frontal

    Tripotage, adhérence, trouble de la mémoire

    2.6 Les fonctions neurovisuelles

    2.6.1 Les voies practo-motrices

    Regarder = saisir l’information sur la rétine.

    3 sortes de mouvements pré-programmés qui sont combinés de façon permanente dans la vie quotidienne.

    • La fixation
    • Le balayage
    • La poursuite oculaire

    Chez les enfants IMC Trouble de la pré-programmation de ces mouvements

    2.6.2 Les voies sensori-gnosiques

    Voies sensorielles qui conduisent à l’analyse ou au décodage des images captées.

    • Le récepteur = la rétine (cônes + bâtonnets)
    • Le décodage = interprétation et accès à la signification (cortex).
      Selon le type d’information : le décodage se fera dans des zones distinctes des lobes occipitaux.
    • L’accès à la signification = décodage du sens du message visuel (zones associatives).
      Confrontation : Informations issues des récepteurs + connaissances emmagasinées dans les domaines langagier, mnésique, raisonnemental.

    Le cerveau doit organiser la perception, l’intégrer à un ensemble de connaissances cognitives et interpréter l’information jusqu’à ce qu’elle prenne sens.

    2.7 La pathologie de la vision : les agnosies

    Agnosie visuelle = troubles des fonctions perceptives concernant l’identification par le canal visuel des objets, images, sans trouble élémentaire de la vision.

    Atteinte des voies afférentes, celles qui permettent l’attribution d’un sens à ce qui est vu.

    L’agnosie des images

    La plus fréquente des agnosies même si elles sont encore négligées.

    L’enfant a un comportement étrange vis à vis des images.

    Fluctuation des réponses.

    Image indécodable : caractéristiques physiques

    Rôle du regard dans la construction de l’espace :

    • La topologie : situer les objets les uns par rapport aux autres
    • Les orientations par rapport à un axe de référence : axe vertical ou axe de symétrie corporelle

    Conséquence : dans la vie quotidienne et scolaire

    • Apprentissage de praxies complexes
    • L’accès à la représentation de la troisième dimension
    • Acquisition de notions géométriques
    • Activités de repérage sur un plan

    2.8 La dyspraxie visuo-spatiale

    Praxies : fonctions cognitives élaborées permettant la gestion de tous les gestes volontaires finalisés

    Anomalie touchant les fonctions de planification et de pré programmation de gestes volontaires.

    Ces troubles de l’assemblage sont intriqués avec des difficultés d’analyse visuelle.

    Il n’y a ni insuffisance d’apprentissage, ni déficit mental.

    La dyspraxie de l’habillage :

    Pathologie fréquente.

    Il confond devant/derrière, endroit/envers.

    Grande lenteur

    2.8.1 Les praxies

    Coordination volontaire des mouvements vers un but.

    Le mouvement est la résultante d’un apprentissage et non d’un réflexe.

    Le geste intentionnel suppose :

    • Élaboration d’un plan ou d’un programme moteur permettant d’atteindre un but précis.
    • Contribution de rétroactions kinesthésiques, proprioceptives, vestibulaires.
    • S’appuie sur des informations du monde extérieur

    2.8.2 La dyspraxie

    • Trouble de la coordination développementale altération marquée dans le développement de la coordination motrice.
    • Peut survenir :
      • Chez des enfants sans aucun antécédent neurologique = Dyspraxie développementale.
      • Chez des enfants présentant des antécédents particuliers : IMC…

    Conséquence :

    Retard du développement psychomoteur

    Déficit d’intégration sensori-motrice affectant le schéma corporel (infos visuo-spatiales et proprioceptives imprécises).

    2.9 Les troubles liés au syndrome frontal

    Le cortex préfrontal sous-tend de nombreuses fonctions cognitives :

    • Troubles de l’attention
    • Troubles du geste
    • Trouble de la mémoire de travail

    Chez l’enfant :

    • « Tripotage » incessant de tout matériel situé dans l’espace de préhension. Manipulation sans projet.
    • Adhérence excessive : tendance à poursuivre une action (parole, geste) sans but.
      Les persévérations peuvent se voir :
      • Domaine idéique
      • Domaine verbal
      • Domaine graphique.
    • Défaut d’adhérence :
      • Au niveau du langage : diffluence
      • Impulsivité : enfant distrait, agité
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    2.1 - Définition
    2.2 - Les premiers signes
    2.3 - Etiologie
    2.4 - Les différentes formes cliniques
    2.5 - Les troubles associés
    2.6 - Les fonctions neurovisuelles
    2.7 - La pathologie de la vision : les agnosies
    2.8 - La dyspraxie visuo-spatiale
    2.9 - Les troubles liés au syndrome frontal
    2.10 - Le bilan psychomoteur
    2.11 - Evaluation praxiques et visuo-spatiales
    2.12 - Evaluation des troubles gnosiques visuels
    2.13 - Les fonctions exécutives
    2.14 - La prise en charge de l’enfant IMC
    2.15 - Evaluation et prise en charge de l’enfant polyhandicapé
    2.5.1 - Les troubles sensoriels
    2.5.2 - La comitialité
    2.5.3 - Les troubles du langage
    2.5.4 - Les troubles praxiques
    2.5.5 - Les troubles gnosiques
    2.5.6 - Les troubles psycho-affectifs
    2.5.7 - Les troubles liés à un dysfonctionnement frontal
    2.6.1 - Les voies practo-motrices
    2.6.2 - Les voies sensori-gnosiques
    2.8.1 - Les praxies
    2.8.2 - La dyspraxie

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  • Sommaire : Les troubles du traitement sensoriel (retenez l’expression apparentée : dysfonction du traitement de l’information sensorielle) surviennent quand une personne éprouve de la difficulté à interpréter les stimuli sensoriels, ce qui a pour conséquence de déclencher chez cette personne des troubles de l’humeur et du comportement. Les personnes touchées semblent submergées par ce qui paraît être pour toute autre personne un niveau normal de stimuli sensoriels (par ex., un bruit ordinaire, de la lumière, un simple toucher). Il est important de savoir à quel moment une personne éprouve des troubles du traitement sensoriel, car il y a des façons de déterminer quels sont les déclencheurs sensoriels et de fournir un meilleur « régime sensoriel ».

     

    Les troubles du traitement sensoriel chez les enfants et les adolescents

    Introduction

    Un jeune garçon est si sensible au toucher qu’il ne peut pas supporter d’être enlacé ou touché. Ses parents doivent même retirer les étiquettes de ses vêtements. Une fillette est si sensible au bruit que lorsque celui-ci devient trop fort, elle fond en larmes ou pique une colère. Une autre fillette ne tient pas en place une seconde à un tel point qu’elle finit par déranger les professeurs et les autres élèves par ses mouvements incessants. Qu’arrive‑t‑il à ces enfants ? S’agit-il simplement d’enfants combatifs ou difficiles ? Est-ce les parents qui ne savent pas s’y prendre ? Ou y aurait-il une autre réponse ...

    Troubles du traitement sensoriel

    Avoir des troubles du traitement sensoriel, qui est le fait que la personne interprète mal l’information perçue par les sens, comme le toucher, le bruit ou le mouvement, est un état de santé complexe.

     

    Nos sens nous envoient continuellement de l’information.

     

    On dénombre les types de stimuli sensoriels suivants :

    • Stimuli visuels : ce que vous voyez;
    • Stimuli auditifs : les bruits que vous entendez;
    • Stimuli tactiles : les sensations au toucher ou sur la peau, etc.;
    • Stimuli olfactifs : les odeurs que vous sentez;
    • Stimuli gustatifs : le goût de la nourriture ou du liquide que vous avalez;
    • Stimuli vestibulaires : la sensation que vous donne le mouvement, par exemple le fait de remuer les bras, les jambes ou tout votre corps.

    Grâce à l’action réunie de tous nos sens, nous pouvons accomplir nos tâches quotidiennes. Nous le faisons automatiquement, sans y penser, pourtant il ne se passe pas un instant sans que nous traitions des stimuli sensoriels.

     

    Chaque personne a ses préférences sensorielles qui lui sont propres. Pensez à l’histoire de Boucles d’or et les Trois Ours et ce qui se passe quand elle goûte les bols de gruau ? Le premier était « trop froid »; le deuxième, « trop chaud »; mais, heureusement le dernier était « juste bien ».

     

    Quand nous avons la capacité de traiter adéquatement les stimuli sensoriels, notre système nerveux contrôle les stimuli sans effort. Nous nous sentons « juste bien ». Dans cet état de « juste bien‑être », nous sommes calmes, éveillés, concentrés et prêts à travailler et à apprendre.

    À quoi reconnaît-on les troubles du traitement sensoriel ?

    Voici certains types courants de troubles du traitement sensoriel :

     

    1. Défenses sensorielles

     

    Les enfants dans ce cas deviennent submergés par un trop-plein d’informations sensorielles, car leur système nerveux perçoit les choses très rapidement ou intensément. Il leur semble que tout est trop bruyant, trop rapide ou trop brillant.

     

    Les différents types d’hypersensibilité sensorielle sont les suivants :

    • Hypersensibilité tactile / toucher : Ces enfants réagissent vivement à toute sensation tactile, comme par exemple les étiquettes des vêtements ou la texture des aliments, trop mous ou trop croquants, d’où le risque pour ces enfants de se montrer difficiles sur la nourriture.
       
    • Hypersensibilité visuelle : Toute sensation visuelle produit un effet de sur stimulation chez ces enfants. Ce peut être, par exemple, l’éclairage fluorescent ou intense ou les lieux où les stimuli visuels sont nombreux, comme les salles de classe, les centres commerciaux, les foires.
    • Hypersensibilité statique : (impression que les choses « vont trop vite ») : Ces enfants ont tendance à ressentir les mouvements trop intensément, ce qui fait qu’ils sont souvent malades en voiture ou qu’ils ont peur de pratiquer des activités où l’un des pieds ne touche pas le sol. Ils ne monteront pas à une échelle ou dans un manège.
    • Hypersensibilité auditive : Ces enfants sont vivement incommodés par le bruit des appareils ménagers, d’une tondeuse à gazon, de l’autobus scolaire ainsi que par tout le bruit à l’intérieur d’une salle de classe ou d’une assemblée d’élèves. Souvent les enfants ayant une hypersensibilité auditive peuvent se mettre à faire eux-mêmes du bruit (par ex. leurs propres sons ou du bruit blanc) pour tenter de noyer tout autre bruit qui les dérange.

    Combat, fuite ou apathie

     

    Un enfant submergé par les stimuli sensoriels peut réagir d’une des façons suivantes :

     

    • Combat :
    • Fuite :
    • Apathie :

    il se fâche, se montre irritable, pique une colère ou explose de rage;
    il est pris de panique, s’enfuit ou se replie sur lui-même; Il est tellement submergé qu’il n’est tout simplement plus capable de parler ou de remuer.

     

    2. Enfants recherchant plus de stimuli

     

    Certains enfants, dont le système nerveux a besoin de plus de stimuli sensoriels, peuvent donner l’impression d’éprouver un besoin insatiable de stimulation sensorielle. Ils peuvent par exemple rechercher une stimulation par le mouvement en se balançant rythmiquement sur leur chaise. Ils peuvent chercher à obtenir une stimulation par le mouvement de la bouche en mâchonnant leur chemise. Ceux qui ne parviennent pas à combler leurs propres besoins sensoriels risquent de se plaindre de « s’ennuyer à mourir ». 

     

    3. Enfants ayant une insuffisance de sensibilité sensorielle
      (hyposensibilité sensorielle)

     

    Les enfants ayant une insuffisance de sensibilité sensorielle sont peu remuants et semblent passifs. Ils ne pas font l’effort d’obtenir une stimulation sensorielle et semblent accomplir leurs activités quotidiennes de façon léthargique et sans motivation. Ces enfants semblent avoir besoin de plus de stimuli sensoriels avant de pouvoir saisir l’information. On peut par exemple faire faire quelques exercices physiques à l’enfant avant qu’il s’assoie pour ses cours, ou lui faire faire des travaux pratiques.

     

    Mauvaise coordination motrice

     

    En raison des difficultés qu’ils éprouvent à traiter l’information sensorielle, un certain nombre d’enfants ayant ce type de problèmes peuvent paraître empruntés et maladroits dans leurs activités quotidiennes. Ainsi l’enfant dont le système tactile transmet mal l’information aura une moindre capacité à bien tenir des objets dans la main. D’autres pourront avoir de la difficulté à monter les escaliers, faire du vélo ou patiner.

    Quelques mots sur le diagnostic

    À l’heure actuelle, la sensibilisation aux troubles de traitement sensoriels est restreinte, car n’étant pas reconnus comme une affection, ils ne figurent pas (encore) au Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM). Toutefois, une campagne est en cours pour faire reconnaître officiellement les troubles de traitement sensoriels comme l’état pathologique nommé « Dysfonction du traitement de l’information sensorielle ».

     

    S’il est possible qu’un enfant ait uniquement des troubles du traitement sensoriel, bien souvent ceux-ci vont de pair avec d’autres troubles comme le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention, les troubles du développement, les troubles d’apprentissage, les troubles du spectre autistique.

    En cas de soupçons de troubles du traitement sensoriels

    Faites examiner votre enfant par votre médecin de famille (ou par un pédiatre) pour vérifier qu’il n’existe pas d’autres problèmes médicaux. Même si le médecin exclut tout autre problème médical, n’oubliez pas qu’un grand nombre de médecins ne sont pas toujours au courant des troubles du traitement sensoriel.

     

    La prochaine démarche sera de prendre un rendez-vous avec un ergothérapeute pour évaluation. Pour ce faire, l’ergothérapeute rencontre l’enfant et ses parents, dans le but d’établir l’historique sensoriel de l’enfant depuis sa naissance, l’historique de son développement, les symptômes actuels et sa façon de fonctionner. Il demande aux parents de remplir divers rapports de mesures relatifs aux conséquences des troubles du traitement sensoriel sur le bon fonctionnement de l’enfant. Il se peut que l’ergothérapeute conduise également une évaluation de l’enfant au moyen de normes d’évaluation, qu’il procède à un examen clinique de ses réactions à des stimuli sensoriels et de ses capacités de coordination et de mobilité.

    Comment traite-t-on les dysfonctions liées au traitement sensoriel ?

    Au Canada, dans la plupart des établissements financés par des fonds publics (comme les hôpitaux pour enfants) ce sont les ergothérapeutes qui traitent les dysfonctions de l’information sensorielle. Pour ce faire, ils utilisent les méthodes suivantes : 

     

    1. Adaptations de l’environnement et aménagement, comme :

    • De permettre à un enfant sensible au bruit de s’assoir dans sa classe à une distance éloignée de l’agitation de la porte;
    • D’enlever les étiquettes des vêtements d’un enfant sensible au toucher;
    • De savoir reconnaître le moment où l’enfant montre des signes de surstimulation et lui réserver un endroit paisible où il pourra retrouver son calme.

    2. Interactions suggérées

     

    Par exemple, pour un enfant qui a besoin de plus de stimuli sensoriels pour pouvoir se concentrer, on utilise un ensemble de stimuli sensoriels, comme :

    • La voix (par ex., la parole, le bruit, la musique);
    • Des stimuli visuels (par ex., les dessins, les images);
    • Des stimuli par la manipulation (des objets que l’enfant peut physiquement tenir dans la main ou pétrir, comme des balles antistress, etc.).

    3. Activités incorporées dans les activités quotidiennes/Régimes sensoriels

     

    L’enfant prend part à des activités apaisantes ou stimulantes qui l’aident à se maintenir à un niveau de vigilance optimal dans l’accomplissement de ses activités quotidiennes.

     

    Ce peut être, par exemple, des activités comme :

    • Sauter sur un mini-trampoline, le matin, pour être bien réveillé;
    • Faire des exercices de« musculation » pour se relaxer avant un rendez‑vous chez le dentiste.

    Dans l’idéal, un ergothérapeute certifié devrait prendre part à l’élaboration du plan de traitement de l’enfant.

    Autorégulation

    On définit l’autorégulation comme la capacité à maintenir un niveau de vigilance optimal en fonction de la tâche à accomplir. C’est, par exemple, la capacité à demeurer concentré pendant un cours. Les enfants qui ont des troubles du traitement sensoriel ont souvent des problèmes d’autorégulation.

     

    En bref, il y a trois niveaux principaux de vigilance :

     

    Sous-stimulé

    <-->

    « Juste Bien »

    <-->

     

    Surstimulé

    Somnolent, léthargique; distrait; difficultés à se concentrer.

     

    Calme, éveillé et concentré. Prêt à jouer et à apprendre.

     

    Hyperactif, surexcité, colérique, inquiet, impossible à maîtriser, difficultés à se concentrer.

     

     

     

     

     

     

    Un ergothérapeute peut identifier et montrer à votre enfant les moyens qui l’aideront à s’autoréguler.


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  •   La phobie sociale :Qu’est-ce que c’est ?

    La phobie sociale, également appelée « anxiété sociale », fait partie des troubles anxieux, tout comme l'état de stress post-traumatique et les TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs).

    Elle se caractérise par une peur intense des situations dans lesquelles la personne phobique est confrontée aux regards des autres. Cette peur devient rapidement une angoisse profonde lorsqu'elle est amenée à prendre la parole devant un groupe de personnes ou simplement lorsqu'elle est observée par des personnes ne faisant pas partie de son entourage.

    Le fait d'être exposée au regard et au jugement des autres crée, pour la personne souffrant de phobie sociale, une anxiété importante nourrie par la crainte d'agir de façon humiliante ou embarrassante. Elle s'isole donc peu à peu afin d'éviter ces situations qui provoquent chez elle un malaise important.  

    La phobie sociale pourrait s'apparenter à une timidité extrême et pathologique ayant un impact important sur la vie sociale, familiale et professionnelle des personnes qui en sont atteintes. Les personnes souffrant de phobie sociale cherchent à éviter à tout prix les situations angoissantes où elles doivent entrer en contact avec d'autres individus. Elles sont tout à fait conscientes de leur difficulté et tarderont souvent à consulter car elles ont souvent honte de leur trouble. Elles ont d'ailleurs très souvent une faible estime d'elles-mêmes.

    Prévalence

    Selon des études récentes, 2 à 4% de la population serait atteinte de phobie sociale. Elle toucherait davantage les femmes que les hommes et débuterait à l'adolescence1.

    Diagnostic

    Pour poser le diagnostic de phobie sociale, il faut s'assurer que la personne présente une peur persistante des situations dans lesquelles elle est exposée au regard des autres.

    La personne souffrant de phobie sociale est terrifiée à l'idée de dire ou faire quelque chose qui pourrait amener les autres à avoir un jugement négatif à son encontre. Cette peur va rapidement devenir une angoisse permanente qui amènera la personne à éviter ces situations par des conduites d’évitement.

    Le professionnel de la santé pourra se référer aux critères de diagnostic de la phobie sociale figurant dans le DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders – 4ème édition) ou la CIM-10 (Classification Statistique Internationale des maladies et des problèmes de santé connexes – 10ème révision). Il mènera un entretien clinique précis afin de rechercher les signes de manifestation de ce trouble.

    De nombreuses échelles telles que l'échelle de phobie sociale de Liebowitz2, sont à la disposition des médecins et des psychologues. Ils pourront les utiliser afin de valider objectivement leur diagnostic et d'évaluer l'intensité de la phobie sociale présentée par le patient.

    Phobie sociale ou trac ?

    Lorsque nous n'exerçons pas une profession qui nous amène à prendre régulièrement la parole, à débattre ou encore à argumenter en public, nous sommes tous confrontés au trac. Qui ne se rappelle pas avoir eu très peur le jour d'un examen oral ou d'une soutenance ? Cet état est tout à fait normal. D'ailleurs, cette anxiété importante qui apparaît avant l'événement en question, disparaît rapidement après sa réalisation. Dans le cadre de la phobie sociale, l'anxiété ne diminue pas, mais elle peut augmenter durant l'événement et peut même parfois aboutir à une attaque de panique faisant perdre tous moyens et toute possibilité de performance et de réussite. La honte envahit la personne après la présentation. Enfin, la peur que cet événement malheureux se répète envahit les pensées de la personne phobique sociale encore longtemps après l'événement.

    Causes

    A l'heure actuelle, il semble que des facteurs neurobiologiques, éducatifs, environnementaux et psychologiques entreraient en jeu dans l'apparition de l'anxiété sociale. 

    Bien qu'aucun gène n'ait été clairement identifié, des études mettent en avant un risque familial. Si l’un des membres d’une famille souffre de phobie sociale, il y a plus de chances qu'un autre membre de cette famille soit atteint par ce trouble, que dans une famille où personne n'est atteint. Une étude3 menée sur des jumeaux identiques (monozygotes) montre que si un des jumeaux souffre d'anxiété sociale, il y a 12,6% de chances pour que son jumeau en soit également atteint. Cette probabilité passe à 9,8% s'il s'agit de jumeaux différents (dizygotes).

    D'autres études mettent en avant des perturbations hormonales chez des personnes souffrant de phobie sociale. Elles révèlent un taux hormonal de cortisol (= hormone du stress) perturbé chez les phobiques sociaux4.

    Des recherches se sont aussi intéressées à la perturbation des neuromédiateurs chez les phobiques sociaux ; elles relèvent un hyperfonctionnement du système noradrénergique et une hypoactivité du système dopaminergique5,6.

    L'éducation et l'environnement semblent également jouer un rôle dans la survenue d'une phobie sociale. Des études montrent que les phobiques sociaux sont souvent issus de familles dans lesquelles il y a peu d'interactions avec l'environnement extérieur. Dans leur enfance, ils auraient souvent bénéficié d'une surprotection parentale qui ne les aurait pas incités à aller au contact des autres. Enfin, on retrouve souvent une expérience traumatisante en lien avec l'exposition au regard et à l'évaluation des autres qui peut avoir précipité l'apparition de ce trouble.

    Troubles associés

    Les personnes qui souffrent de phobie sociale présentent souvent d'autres troubles psychologiques associés, tels que :

    • un autre trouble anxieux comme une éreutophobie (= peur de rougir en public) ou une agoraphobie (= peur de la foule);
    • une dépression8 ;
    • une faible estime de soi ;
    • une consommation excessive de substances ayant des propriétés anxiolytiques, tel que l'alcool9 ;
    • un trouble de la personnalité du type « personnalité évitante ».

    Complications

    Le retentissement de cette phobie sur la sphère sociale (réduction des activités de loisir ou difficultés à avoir des relations amoureuses) et sur la sphère professionnelle (difficultés à assister à des réunions ou à interagir avec les collègues) est notable. La qualité de vie de ces personnes est dégradée13.

    Dans de rares cas, ce trouble normalement présent dans des situations très précises, comme parler devant un auditoire ou manger en public, peut se généraliser à toutes les situations d’interactions sociales et de performance en public. On parle alors de phobie sociale généralisée.

    La phobie sociale est à l'origine d'une grande souffrance pour les personnes qui en sont atteintes. Le risque de passage à l'acte suicidaire est important.

     

    Les personnes souffrant d'anxiété sociale ont des pensées négatives vis à vis d'elles-mêmes et une anxiété importante les amenant petit à petit à éviter les situations où elles doivent entrer en contact avec d'autres personnes.

    Les personnes atteintes de cette phobie prêtent une grande attention aux comportements des autres et les interprètent toujours négativement. Elles ont l'impression que les autres les rejettent et les critiquent. Elles ont souvent une faible estime d’elles-mêmes ainsi que de nombreuses pensées négatives du type : 

    • « je suis nul(le) » 
    • « je ne vais pas y arriver » 
    • « je vais encore m'humilier »

    Les principales peurs et situations redoutées par les personnes souffrant de phobie sociale sont :

    • la peur de prendre la parole en public ;
    • la peur de rougir en public ;
    • la peur de manger ou de boire en public ;
    • la peur de participer à des réunions ;
    • la peur des situations de performances (examens, tests, etc...) ;
    • la peur d'être taquiné(e)
    • la peur de devoir téléphoner à des personnes non-familières.

    Face à ces peurs, la personne tente dans un premier temps de tenir bon en se contrôlant, mais ce stress permanent l’amène petit à petit à fuir et éviter ces situations sociales.

    Enfin, l'anxiété importante générée par une situation redoutée évolue souvent en attaque de panique avec des symptômes physiques tels qu’une augmentation du rythme cardiaque, la survenue de vertiges, une sensation d'étouffement, des tremblements, des rougissements, etc…

     

    Personnes à risque

    L'anxiété sociale apparaît le plus souvent au cours de l'adolescence même si des signes avant-coureurs comme l'inhibition peuvent apparaître durant l'enfance. Elle peut également débuter à l'âge adulte, suite à un traumatisme.

    Des études ont montré que les personnes célibataires, veuves, divorcées ou séparées sont davantage touchées par cette forme de phobie.

    Facteurs de risque

    La phobie sociale peut débuter brutalement suite à un événement traumatisant et/ou humiliant, comme les moqueries d’amis à l'école lors d'une présentation orale.

    Elle peut également débuter de façon insidieuse : la personne ressent d’abord une gêne lorsqu'elle est confrontée au regard d'autrui qui se transforme petit à petit en angoisse.

    Elle peut apparaître dans une situation précise (parler en public) ou se généraliser à toutes les situations où la personne est confrontée au regard des autres.

    Prévention

    Les personnes qui souffrent de phobie sociale sont souvent rongées par la honte. Elles ne consultent que très rarement à ce sujet car elles ont peur du jugement que le médecin peut avoir à leur encontre. Devant toute manifestation de stress liée au jugement et au regard d'autrui et qui s'installe dans le temps, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste afin d'éviter qu’un cercle vicieux ne se mette en place et au sein duquel la peur d'avoir peur prendra le dessus.

    Les parents peuvent être vigilants face à des comportements qui pourraient faire penser que leur enfant vit mal les situations de groupe et d'évaluation. Une timidité extrême combinée à une faible estime de soi est à surveiller.

    Traitements médicaux

    Thérapies

    • Les TCC

    Les psychothérapies cognitivo-comportementales ont montré leur efficacité dans le traitement de la phobie sociale. Le thérapeute pourra entres autres aider la personne qui souffre de cette phobie à affronter sa peur des situations sociales.

    Le psychothérapeute expose progressivement la personne aux situations redoutées. Grâce à la relaxation et au travail effectué en parallèle sur les pensées et les émotions ressenties par la personne phobique, le thérapeute va établir une liste d'objectifs à atteindre tout au long de la thérapie. L'objectif final est que le patient arrive à affronter ses plus grosses peurs sans anxiété.

    • L'affirmation de soi

    Les thérapies d'affirmation de soi ont pour but d'aider la personne à interagir de façon plus efficace avec les autres. Elles sont très utiles et assez efficaces pour lutter contre l'anxiété sociale. Le but de ces thérapies est d'amener les personnes à exprimer et à affirmer leurs opinions et leurs sentiments sans anxiété. 

    Elles se déroulent souvent en groupe et les jeux de rôle font partie des outils utilisés pour mettre les personnes dans des situations proches de situations réelles.

    Médicaments

    Associés à une psychothérapie, les médicaments sont utilisés afin de réduire les symptômes physiques de l’anxiété, ainsi que les pensées et les émotions négatives.

    Les principaux médicaments recommandés  dans le traitement de la phobie sociale sont les antidépresseurs tels que la phénelzine, la paroxétine (DEROXAT®), l'escitalopram, la sertraline et la venlafaxine (EFFEXOR®).

    Les anxiolytiques tels que les benzodiazépines (XANAX®) sont utilisés de façon occasionnelle. Leur efficacité sur l'anxiété est notable mais l'utilisation des benzodiazépines aurait tendance à renforcer les évitements et empêcher les phases d'expositions nécessaires à l'extinction et à l'habituation de l’anxiété.

    Dans le cadre de sa démarche de qualité, Passeportsanté.net vous propose de découvrir l’opinion d’un professionnel de la santé. Le Dre Céline Brodar, psychologue, vous donne son avis sur la phobie sociale :


    La phobie sociale s'apparente à un véritable handicap pour les personnes qui en sont atteintes. Il ne faut pas banaliser cette souffrance ni la mettre sur le compte d'une importante timidité. Alors que la personne timide a peur d'être ignorée par les autres et n'a que la volonté d'être acceptée par autrui, la personne phobique sociale est envahie par la peur d'être humiliée par les autres et cherche à se faire oublier. Plus qu'une gêne, c'est une véritable panique qui envahit la personne phobique dans les situations où elle se sent observée. Persuadée qu'elle n'est pas à la hauteur ou qu'elle est « nulle », elle s'isole petit à petit et peut alors sombrer dans la dépression. Devant des manifestations de ce type, il ne faut surtout pas hésiter à consulter un psychologue ou un psychiatre qui connait bien ce trouble. En travaillant sur l'estime de soi et l'affirmation de soi, de véritables changements et améliorations sont plus que possibles.

    Céline Brodar, psychologue

     

     

    En traitement

    Efficacité probable

    Relaxation, art-thérapie, hypnothérapie

    Voir la légende des symboles

    Efficacité probable Relaxation. La relaxation peut être efficace afin de lutter contre l'anxiété qui accompagne la phobie sociale. Différents types de relaxation peuvent être utilisés, comme la relaxation de Jacobson, dans le but d'obtenir une détente musculaire et une bonne respiration.

    Efficacité probable Art-thérapie. L'art-thérapie est une thérapie qui utilise la création artistique pour permettre à la personne de se connecter avec son inconscient. La personne pourra alors permettre à son inconscient de s'exprimer via ses productions artistiques. Guidée par un art-thérapeute, la personne pourra résoudre des problématiques par un autre moyen que la parole.
    Concernant, la prise en charge des phobies, l'art-thérapie pourrait aider les personnes à mieux gérer les symptômes qui accompagnent l'anxiété.

    Efficacité probable Hypnothérapie. Dans un état d'hypnose, l'inconscient occuperait l'avant-plan, laissant en veilleuse le conscient habituellement hyperactif. Grâce à l'expertise de l'hypnothérapeute et aux techniques de l'hypnothérapie, on pourrait rendre accessible au sujet des ressources peu exploitées de son cerveau, en activant notamment ses pouvoirs d'autoguérison.
    De nombreuses études ont montré que l'hypnose était efficace pour réduire l'anxiété qui accompagne

    Pour en savoir plus au sujet de la phobie sociale, Passeportsanté.net vous propose une sélection d’associations et de sites gouvernementaux traitant du sujet de la phobie sociale. Vous pourrez ainsi y trouver des renseignements supplémentaires et contacter des communautés ou des groupes d’entraide vous permettant d’en apprendre davantage sur la maladie.


    Sites d'intérêt

    ACTA
    Association Canadienne des troubles anxieux.
    www.anxietycanada.ca

    ATAQ
    Association des Troubles Anxieux du Québec.
    www.ataq.org/

    Groupes de soutien

    Médiagora
    L'association pour celles et ceux qui souffrent d'anxiété.
    www.inpes.sante.fr

    Revivre-France
    Ce site propose des groupes d'accueil, d'écoute, d'entraide et de compréhension.
    www.revivre-france.org

     

     

    Recherche et rédaction : Céline Brodar, psychologue

    Fiche créée : novembre 2012

    Références

    Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

    Bibliographie

    Natural Standard (Ed). Medical Conditions ou Foods, Herbs & Supplements – social anxiety, Nature Medicine Quality Standards. [Consulté le 29 mars 2011]. www.naturalstandard.com

    Notes

    1 Solyom L, Leewidge B, Solyom C. Delineating social phobia. Br J Psychiatry 1986 ; 149 : 464-70.
    2. Yao SN, Note I, Fanget F, Albuisson E, Bouvard M, Jalenques I. Social anxiety in patients with social phobia: validation of the Liebowitz social anxiety scale: the French version. Encephale.1999 Sep-Oct ; 25(5):429-435
    3. Kendler KS, Myers J, Prescott CA et al. The genetic epidemiology of irrational fears and phobias in men. Arch Gen Psychiatry 2001 ; 58 (3) : 257-65
    4. Potts NL, Davidson JR, Krishnan KR, Doraiswamy PM, Ritchie JC. Levels of urinary free cortisol in social phobia. J Clin Psychiatry. 1991;52(Suppl):41–42
    5. Stein MB, Tancer ME, Uhde TW. Heart rate and plasma norepinephrine responsivity to orthostatic challenge in anxiety disorders. Comparison of patients with panic disorder and social phobia and normal control subjects. Arch Gen Psychiatry 1999 ; 49 (4) : 311-7.
    6. Stein MB, Heuser IJ, Juncos JL et al. anxiety disorders in patients with Parkinson’s disease. Am J Psychiatry 1990 ; 147 (2) : 217-20
    7. Barlow DH, Dinardo PA, Vermilyea BB, Vermilyea J, Blanchard E. Comorbidity and depresion among the anxiety disorders: issues in diagnosis and classification. J Nerv Ment Dis 1986 ; 174 : 63-72.
    8. Lepine JP, Lellouch J. Classification and epidemiology of social phobia. Eur Arch Psychiatr Clin Neurosci 1995 ; 244 : 290-6.
    9. Mullaney JA, Trippett CJ. Alcohol dependence and phobias: clinical description and relevance.The British Journal of psychiatry (1979) 135: 565-573
    11. Pelissolo A, Huron C, Fanget F, Servant D, Stiti S, Richard-Berthe C, Boyer P. Les phobies sociales en psychiatrie:caractéristiques cliniques et modalités de prise en charge (étude Phoenix). L’encéphale 2006 ; 32 : 106-12.
    12. Schneier FR, Johnson J, Hornig C. Social phobia : comorbidity and morbidity in an epidemiologic sample. Arch. Gen. Psychiatr 1992 ; 49 : 282-8.
    13. Wittchen HU, Fuetsch M, Sonntag H, Muller N, Liebowitch M. Disability and quality of life in pure and comorbid social phobia. Findings from a controlled study. Eur Psychiatry 2000 ; 15 : 46-58.
    14. Julien-Daniel. Le bon usage des antidépresseurs dans les troubles dépressifs et les troubles anxieux de l'adulte / Guelfi,. 2007, vol. 165, n° 8. - 589-592

     

     

     


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  •  par http://www.cheo.on.ca/uploads/healthbits/social_anxiety_f.pdf

     

    trouble d’anxiété sociale

    Qu’est-ce qu’un trouble d’anxiété sociale?

     

    Un trouble d’anxiété sociale (parfois nommé phobie sociale) est un problème qui rend les

    enfants et les jeunes très anxieux ou inquiets dans de nombreuses situations quotidiennes. Des

    études démontrent qu’environ 1 jeune sur 20 est aux prises avec ce problème. Les enfants et

    les jeunes qui présentent un trouble d’anxiété sociale peuvent être angoissés à l’idée de :

    rencontrer de nouvelles personnes;

     

    se rendre à un nouvel endroit;  

    parler en public;  

    parler en classe;  

    boire ou manger devant les autres;  

    se servir des toilettes publiques lorsque d’autres personnes sont près;  

    faire des erreurs devant les autres.

     

    Quelle est la différence entre la timidité et un trouble d’anxiété sociale?

     

    Nous vivons tous un moment de timidité au cours de notre vie. Certaines cultures valorisent la timidité plus que d’autres. Le fait d’être parfois timide n’est pas un problème. En fait, être « juste assez » timide dans certaines situations nous empêche de faire des choses qui pourraient s’avérer embarrassantes pour nous ou les autres. En revanche, l’anxiété sociale excède la

    simple timidité occasionnelle. La timidité peut nuire au plaisir d’aller à l’école, à se faire des amis et à participer à des activités amusantes. Les enfants et les jeunes aux prises avec un problème d’anxiété sociale tentent d’éviter (ou vont endurer avec angoisse) des situations sociales, comme :

     

    parler à des personnes qui ne sont pas de bons amis ou des membres de la famille;  

    aller à une fête ou à une danse;

    parler au téléphone;  

    parler à des inconnus;  

    exprimer des opinions;  

    parler à des personnes en position d’autorité (comme un professeur ou un patron). Les intimidateurs peuvent harceler les enfants et les jeunes atteints d’anxiété sociale, car ils les perçoivent comme des cibles faciles.

     

    Quelles sont les causes de l’anxiété sociale?

     

    Beaucoup éléments contribuent à l’anxiété sociale :

     

    1.La génétique :

    Certains enfants sont tout simplement nés avec une prédisposition à être plus timides et anxieux ou avec un tempérament timide et anxieux. Un enfant a un risque accru de présenter un trouble d’anxiété (incluant l’anxiété sociale) si des membres de la famille en

    sont également atteints.

     

    2.Les événements de la vie :

     

    Les enfants et les jeunes peuvent être plus timides ou craintifs dans des situations sociales

    s’ils :

     

    ont eu de mauvaises expériences dans le passé, comme l’intimidation, les taquineries, l’embarras ou le rejet.  

    n’ont pas la chance d’apprendre comment gérer les situations sociales (p. ex., si les parents les surprotègent dans certaines situations).

     

    La façon d’aider les enfants et les jeunes aux prises avec des problèmes d’anxiété sociale

    Feuille de renseignements à l’intention des parents

    et des aidants

     

    Conflits ou tensions avec amis ou camarades de classes  

    Problèmes à l’école ou sentir trop de pression pour réussir Il peut s’avérer difficile pour un adulte de voir la perspective d’un enfant ou d’un adolescent. Une situation qui semble banale pour un adulte peut sembler énorme pour un enfant ou un jeune.

    Et certains enfants sont plus sensibles aux tensions ou au stress.

     

    Bref aperçu des traitements de l’anxiété sociale... 

    L’anxiété sociale est souvent traitée par une thérapie comportementale et cognitive (la pensée). Ce type de counselling aide les enfants et les jeunes à :

    apprendre à penser de manière plus positive, ce qui change graduellement leur façon de voir les choses;  

    devenir graduellement plus à l’aise dans des situations qu’ils craignent;  

    apprendre des aptitudes sociales et à les mettre en pratique;  

    régler des problèmes.  

     

    Les conseillers peuvent utiliser ces méthodes pour aider votre enfant. Vous pouvez également apprendre à vous en servir avec votre enfant.

     

    1.    Restructuration cognitive

     

    Les enfants et les jeunes aux prises avec un problème d’anxiété sociale sont nombreux à penser qu’ils ne font rien de bon, et ont cessé d’essayer. Les conseillers peuvent aider les enfants à apprendre à penser de façon différente et à se voir et à voir les autres de manière plus positive.

     

     

     

    2.    Exposition

     

    Cette approche consiste à exposer graduellement l’enfant ou le jeune à ce qu’il craint, jusqu’à ce que la peur se dissipe. Les conseillers travailleront par étape en commençant par des choses faciles, en évoluant vers des choses plus difficiles. Par exemple, si votre enfant a peur de parler aux professeurs, il pourrait s’agir de :

    seulement regarder le professeur ou lui dire bonjour;  

    parler au professeur lorsqu’il est seul;  

    parler au professeur lorsqu’un ami est près;  

    parler au professeur en classe.

     

    3.    Jeux de rôles

     

    Les jeux de rôles offrent une occasion à votre enfant de pratiquer de nouvelles façons de gérer les situations qui l’effrayent. Par exemple, si votre enfant a de la difficulté à parler à d’autres enfants, vous ou un conseiller pouvez faire semblant d’être un enfant afin qu’il puisse s’exercer à parler.

     

    4.    Formation entourant les aptitudes sociales

     

    Puisque les enfants atteints d’anxiété sociale évitent les situations sociales, ils n’ont pas la même occasion d’apprendre comment se faire des amis, à demander de l’aide ou à inviter quelqu’un à jouer. Un conseiller peut enseigner à votre enfant les « règles » et les étap

    es pour établir un lien avec les autres de façon positive.

     

    5.    Résolution de problème

     

    Un conseiller peut travailler avec votre enfant pour déterminer les problèmes qui lui causent des difficultés. Le conseiller aidera votre enfant à régler les problèmes en :

    effectuant des séances de remue-méninges pour trouver des solutions;  

    pesant le pour et le contre de chaque solution;  

    choisissant la meilleure solution;  

    planifiant la façon de concrétiser la solution.

     

    Que faire si vous pensez que votre enfant fait de l’anxiété sociale?

     

    Commencez par amener l’enfant chez le médecin (comme votre médecin de famille ou un pédiatre) et décrivez ses inquiétudes et les situations qui le rendent anxieux. Votre médecin pourra vérifier s’il y a présence de problèmes médicaux. Il pourra aussi vous diriger vers des psychologues ou des travailleurs sociaux.

     

    Médication

     

    Les médicaments peuvent aider certains enfants et jeunes. Ils doivent être prescrits par un médecin, comme votre médecin de famille ou un psychiatre. Habituellement, ils sont utilisés seulement lorsque :

     

    le counseling n’est pas efficace;  

    l’anxiété est tellement grave que le counseling n’est pas possible (si votre enfant a trop peur de parler avec le conseiller)

     

    Acquérir des aptitudes sociales, une étape à la fois

     

    Même si cela peut effrayer votre enfant ou votre adolescent, il a besoin de passer du temps avec les autres pour apprendre les aptitudes qui l’aideront à se faire des amis, et les garder. Il vous sera utile :

     

    1. de prévoir des activités avec d’autres parents et enfants.

     

    Mais n’en faites pas trop du même coup. Un trop grand nombre de personnes ou d’activités de groupes

    en même temps pourrait s’avérer stressant pour votre enfant.

     

    2. d’inviter votre enfant ou adolescent à faire des efforts, mais pas d’un seul coup.       

     

    Commencez par une activité simple, comme regarder un film ou jouer un jeu vidéo avec un autre enfant ou adolescent et demeurez près de lui. Si tout se passe bien, essayez quelque chose qui requiert plus de conversation, comme un jeu de société ou un jeu de cartes. Avoir quelque chose « à faire » aide à enlever un peu de pression sur la conversation. Évoluez graduellement vers des activités qui incluent plus d’enfants ou celles qui n’ont pas trop de règlements, comme jouer à « faire semblant », ou simplement « passer du temps ensemble ».

     

    3. d’éviter de prendre les commandes

    .

    Les enfants anxieux ont de la difficulté à être sociaux, et les parents s’en mêlent parfois et dirigent un peu trop les choses. Cela enlève des occasions aux enfants d’apprendre comment gérer leur vie sociale. Aidez votre enfant à prévoir les problèmes et à les régler en posantdes questions et enoffrant gentiment des suggestions.

     

    Pour aider votre enfant ou votre adolescent anxieux

     

    Comprendre et appuyer un enfant ou un adolescent anxieux n’est pas facile.

    Voici comment vous pouvez aider :

     

    1.Ne blâmez personne.

     

    Ne vous blâmez pas et ne blâmez pas votre enfant pour les problèmes d’anxiété sociale, cela n’aidera pas. Concentrez plutôt votreénergie à tenter d’améliorer la situation. Posez-vous la question : « Que puis-je faire maintenant pour aider mon enfant? »

     

    2Laissez votre enfant affronter ses peurs

     

    . Il est naturel de vouloir protéger votre enfant ou votre jeune des choses qui l’inquiètent, et il peut être difficile d’aider votre enfant à travailler sur ses sentiments. Cependant, éviter les situations qui le rendent anxieux peut aggraver les choses, car l’enfant rate des occasions de développer les aptitudes dont il a besoin pour se faire des amis, et les garder.

     

     

    3.Tous les sentiments sont corrects.

     

    Il est naturel pour les parents de vouloir changer les sentiments de leurs enfants lorsque ces derniers sont inquiets ou tristes. Toutefois, dire des choses comme : « Ne sois pas triste, il n’y a pas de raison d’être triste! »donne comme message à votre enfant que ses sentiments sont mauvais. Cela peut faire en sorte qu’il garde ses sentiments pour lui. Encouragez votre enfant à vous dire comment il se sent lorsque vous serez seuls avec lui.

     

    4.Si vous ne réussissez pas du premier coup...essayez encore!

     

    Les enfants et les jeunes qui font de l’anxiété tentent habituellement d’éviter les choses qu’ils perçoivent comme un obstacle ou qui les stressent. Lorsque votre enfant semble avoir de la difficulté dans certaines situations : 

    parlez avec lui de ce qui est difficile;  

    aidez votre enfant à trouver des idées qui pourraient l’aider la prochaine fois;  

    soyez compatissant;  

    donnez-lui de l’espoir en lui rappelant qu’il y aura d’autres occasions pour mieux gérer la situation.  


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