• Repenser la relation prof-élève

    (Rivière-du-Loup) En ces premiers jours de classe, des milliers de petits Québécois apprennent à partager leur quotidien avec un nouvel enseignant. Ce lien que le prof tentera de créer avec ses élèves aura une influence déterminante dans leur parcours scolaire. À un point tel que pour lutter contre le décrochage, la commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup a décidé de revenir à la base en misant sur la relation maître-élève. La recette porte fruit, le taux de décrochage est en baisse. Autopsie d'un projet unique au Québec.

    «L'enseignement, ce n'est pas une science exacte. On travaille avant tout avec des humains. Au cours des dernières années, avec l'arrivée de la réforme, on a beaucoup été centré sur les nouveaux programmes, les grilles d'évaluation. On ne connaissait plus nos jeunes. Le côté humain avait été évacué. Maintenant, on revient à l'essentiel. Ce ne sont pas des formations sur le programme de maths dont on a besoin, ce sont des formations sur la façon de travailler avec nos jeunes.»

    Dominic Charest est prof de mathématiques en cinquième secondaire à l'école secondaire Chanoine-Beaudet, située à Saint-Pascal-de-Kamouraska. Comme tous ses collègues, il a reçu des formations sur l'importance de développer ce précieux lien d'attachement avec ses élèves, qui se tisse à coups de sourires et de tapes dans le dos.

    Il y a quatre ans, la commission scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup a mis sur pied un plan d'action pour diminuer le décrochage. Au coeur de l'opération : la relation maître-élève, le premier facteur qui incite un jeune à rester sur les bancs d'école, selon la recherche en éducation.

    «Avant de s'occuper du volet académique, il faut s'occuper du volet affectif. C'est le lien que le prof va tisser avec l'élève qui compte avant tout», affirme Monic Vézina, responsable de ce plan d'action à la commission scolaire.

    Formations

    Richard Robillard, psychoéducateur et chargé de cours à l'Université de Sherbrooke, a été appelé en renfort. C'est lui qui, depuis quatre ans, donne des formations sur l'importance du lien d'attachement aux enseignants, mais aussi aux professionnels et au personnel des services de garde. Des formations ont même été offertes aux parents en soirée.

    Résultat : au quotidien, chaque enseignant a été invité à adopter de petits gestes qui font une grande différence. Dominic Charest, par exemple, se fait un devoir de saluer chaque élève qui entre dans sa classe. «On ne devrait pas avoir le droit d'être assis derrière notre bureau lorsque le cours commence», lance-t-il.

    Martine Lavoie, enseignante en adaptation scolaire, sait maintenant qu'il suffit parfois d'une phrase ou deux pour changer complètement la dynamique d'un cours. Il est important de donner aux jeunes l'attention qu'ils ont besoin et obtiennent trop souvent par la confrontation et les hausses de ton.

    «C'est pas grand-chose, mais des fois, juste de dire à un élève "wow, ça te fait bien, ta nouvelle coupe de cheveux" ou "c'est beau ce que tu portes", ça montre qu'on s'intéresse à eux, dit-elle. Il faut créer un lien avant de leur apprendre le français.»

    Dans d'autres écoles, des enseignants passent un petit moment seul à seul avec chaque élève, non pas pour revoir des notions de math ou de français, mais plutôt pour mieux les connaître (lire «Un petit moment privilégié avec Mme Chantale»).

    Baisse du taux de décrochage

    La recette semble porter fruit, puisque le taux de décrochage, qui était de 18 % il y a quatre ans, a chuté à 9 %, ce qui place la commission scolaire au troisième rang à l'échelle de la province. Au total, 361 000 $ ont été investis dans ce projet.

    Peu importe les moyens mis en place, les sceptiques pourraient dire qu'il s'agit d'une question d'attitude et qu'il y aura toujours des profs «qui l'ont et d'autres qui ne l'ont pas». M. Robillard reconnaît qu'il est plus facile pour certains de créer de bons liens avec leurs élèves, mais tout le monde peut y arriver, dit-il. «Chacun a son style.»

    Martine Lavoie croit aussi que ça se développe. «Et j'en suis un bon exemple», lance-t-elle en riant. Formée pour travailler au préscolaire et au primaire, elle s'est retrouvée un peu malgré elle en adaptation scolaire au secondaire, à enseigner à de «grands garçons» de 15 ou 16 ans qui parlent fort et en mènent large.

    «Avant, le secondaire, ça me faisait peur. Et j'ai mangé mes croûtes au début, je n'ai pas trouvé ça toujours facile. Mais il faut être à l'écoute et se rappeler qu'on est là pour eux.»

    Et souvent, les premiers intéressés en sont des plus reconnaissants. Raphaël, 15 ans, a réussi à passer ses mathématiques de deuxième secondaire en grande partie à cause de sa prof, dit-il. Mme Annie «répondait à toutes mes questions, elle me poussait toujours pour que je repousse mes limites», raconte-t-il.

    Pour l'aider pendant ses examens, Mme Annie l'a assis à côté de son bureau, tout près d'elle. «Ça me rassurait, lance Raphaël. J'ai pas trop confiance en moi. Ça m'aidait d'avoir quelqu'un qui croit en moi.»

    Un petit moment privilégié avec Mme Chantale

    À l'école primaire Saint-François, à Rivière-du-Loup, des profs partagent quelque chose de précieux avec leurs élèves : du temps.

    Chaque semaine, des enfants ont droit à un petit moment privilégié seul à seul avec leur enseignante. Ils en profitent pour jouer aux cartes, parler de la dernière chicane dans la cour d'école ou de ce qu'ils ont fait pendant la fin de semaine. L'objectif : mieux connaître l'enfant qui se cache derrière l'élève.

    «On se permet de leur dire des choses qu'on ne dirait pas dans le corridor», raconte Nancy D'Amours, enseignante en troisième année. «J'ai entendu des choses cette année qui m'ont pris au coeur. Ça change le regard qu'on a de certains enfants. On a des petits durs à cuire et on se rend compte qu'ils n'ont aucune estime de soi. On comprend plein de choses, on devient plus empathique.»

    L'inverse est aussi vrai. «On a découvert une autre personne de notre enseignante», lance Émy-Rose, une des élèves de Mme Nancy.

    La directrice de l'école, Sonia Julien, a mis en place il y a trois ans ces rencontres individuelles - qu'elle appelle des «suivis affectifs» - dans le cadre du plan d'action de la commission scolaire pour renforcer la relation prof-élève. Elle ne reviendrait pas en arrière.

    «C'est magique», lance-t-elle. Mais encore faut-il avoir l'argent pour embaucher une autre enseignante qui remplace les profs lorsqu'ils sont en rencontre individuelle. À la commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup, on a pigé dans les sommes consacrées aux élèves à risque pour financer l'opération. Les élèves plus vulnérables sont rencontrés plus souvent.

    Lorsqu'on a offert pour la première fois à Caroline Lévesque, enseignante en première année, d'être dégagée chaque semaine pour passer plus de temps seul à seul avec des élèves, elle n'en croyait pas ses oreilles. «J'ai dit : "Pardon, on me donne du temps?" C'était presque trop beau pour être vrai!» lance-t-elle en riant.

    Chaque enseignant adapte la formule à sa façon. À la fin de l'année scolaire, Chantale Pelletier en a profité pour remettre un certificat à chaque enfant où elle inscrit une qualité qui la rend fière de lui. «Ce n'est pas grand-chose, mais c'est important pour eux. Je le vois dans leurs yeux.»

    Entre le «Jell-O» et le «mur de béton», le «colonne vertébrale»

    Richard Robillard se décrit lui-même comme un «mal parti dans la vie». Après s'être fait mettre à la porte de quatre écoles, il s'en est sorti grâce à des adultes qui ont changé sa vie. Aujourd'hui psychopédagogue et chargé de cours à l'Université de Sherbrooke, il enseigne aux enseignants comment exercer une «saine autorité» qui leur permet de créer des liens avec leurs élèves.

    Selon M. Robillard, il existe trois grands types de profs lorsque vient le temps de parler d'autorité avec les enfants.

    Le prof «mur de béton»

    Il s'agit du prof très strict, qui ne montre pas de signe d'ouverture envers l'élève. «C'est comme s'il disait à l'enfant : "Viens me rejoindre et si tu n'es pas capable, dérange-moi pas"», explique M. Robillard. Un prof qui agit ainsi risque de passe à côté de certains élèves qui ne se sentent pas interpellés par cette attitude.

    Le prof «Jell-O»

    Pour ce type d'enseignant, le prof est l'ami de l'élève et il se met au même niveau que lui. Alors, bien souvent, c'est l'élève qui décide. Il s'agit d'une façon d'intervenir «qui a contribué à créer un égocentrisme épouvantable chez certains jeunes», alors que l'enfant a plutôt besoin d'adultes qui lui servent de modèles positifs, selon M. Robillard.

    Le prof «colonne vertébrale»

    Il s'agit d'un enseignant qui exerce une saine autorité, avec bienveillance. Comme la colonne vertébrale, il sait être ferme et souple à la fois. «Habituellement, les enfants fonctionnent très bien avec ça», affirme le psychopédagogue.

    Comment cette attitude se traduit-elle, au quotidien? En recherchant des solutions plutôt que des punitions, affirme M. Robillard. «Dans une entreprise, quand on a un problème, on cherche des solutions. En éducation, quand on a un problème, on cherche des punitions. Ça n'a pas de maudit bon sens!»

    Un élève qui chahute et qui dérange toute la classe pourrait se faire mettre à la porte par son enseignant, en guise de punition. «Dehors, tu me déranges, tu reviendras quand tu te seras calmé.»

    Avec le même élève, un prof à la recherche d'une solution l'enverra plutôt dans le local de l'orthopédagogue ou de la travailleuse sociale avec du travail à faire en lui disant : «Je viens te rejoindre tantôt.» De cette façon, «on ne se débarrasse pas de l'enfant et on ne coupe pas le lien, explique M. Robillard. Oui, c'est possible que l'enfant prenne ça comme une punition. Mais il va vite comprendre que c'est ça, la solution.»


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  • Etre parent a été un peu un défi pour moi et ma femme au cours des dernières années, en raison à la fois de nos enfants ont leur propre ensemble de problèmes de santé mentale. En plus de la dépression et la toxicomanie de notre fils aîné, notre plus jeune fils est atteint du TDAH et l'anxiété, qui a créé une situation incroyablement difficile quand il est venu à son éducation.

    La lutte de notre plus jeune fils avec le TDAH, l'anxiété et l'apprentissage a commencé à la fin de l'école secondaire. Bien qu'il était très intelligent et testé au large des charts, l'apprentissage et de la compréhension dans un environnement grand public n'était tout simplement pas travailler pour lui. Quand est venu le temps pour le lycée, ma femme et moi avons eu vraiment aucune idée à quoi s'attendre. Mais parce que nous vivions dans un des meilleurs districts scolaires dans notre état​​, nous espérions que notre fils serait d'obtenir l'aide dont il avait besoin.

    Mauvais.

    Notre fils a passé neuvième et dixième années dans notre école publique locale. Bien que cette école est régulièrement classé comme l'un des meilleurs lycées aux Etats-Unis, ce n'était pas un bon choix pour notre enfant et ses circonstances. Même avec un programme d'enseignement individualisé (PEI) en place, l'école était à peu près une catastrophe de notre fils. L'école lui donnerait «accommodements» - plus de temps pour faire des tests, la capacité de transformer les devoirs à la fin, etc Tout cela sonne bien en théorie, mais il a été continue d'être enseigné dans les classes ordinaires, il arrive souvent avec de plus de 30 autres enfants. Il n'a tout simplement pas attirer l'attention individualisée dont il avait besoin. Comme notre fils si bien dit un jour: «Quelle différence cela fait-il si je reçois plus de temps pour passer des tests si je ne sais pas ce que je fais?"

    Après sa deuxième année, ma femme et moi avons décidé que nous ne voulions pas envoyer notre fils à la même école secondaire. Nous savions qu'il était capable d'effectuer autant de meilleurs résultats scolaires et senti que nous avions à faire un changement. Bien sûr, l'école locale est connue pour des scores élevés de test et de demander aux élèves de passer à des collèges et des universités prestigieuses. Mais si vous n'êtes pas un étudiant «normal», n'a plus d'importance. En fait, si vous n'êtes pas un apprenant normale vous avez tendance à se perdre dans la masse et - je déteste le dire - un peu oublié. Non seulement les notes de notre fils souffrent, mais l'expérience lui faisait plus anxieux. C'était très frustrant pour nous tous.

    Pour notre plus grand plaisir, entre la deuxième année de notre fils et les années juniors, nous avons trouvé un petit bijou d'un pensionnat qui se spécialise dans l'enseignement des enfants fait avec le TDAH, TDA, la dyslexie et d'autres différences d'apprentissage. Un axée sur les forces, expérientiel lycée qui a offert ce que nous pensions être l'environnement d'apprentissage alternative parfaite pour notre fils. Alors que nous roulions à la maison après une tournée de l'école, notre fils a déclaré de façon si éloquente: «Je pense que cette école pourrait changer ma vie."

    Et changer sa vie il l'a fait.

    Notre fils est allé de se sentir «perdu» à l'école de se sentir les bienvenus. De mauvaises notes à obtenir d'excellentes notes. Et de ne pas vouloir aller à l'école à tous à aimer absolument. Il s'épanouit dans cet étudiant nous savions qu'il pourrait être, a développé des amitiés durables avec d'autres étudiants de partout dans le monde, et a fait des choses qu'il n'aurait jamais avez fait à l'école publique, comme l'exécution de pièces de théâtre; jouer de la musique et chanter devant des foules; écrire des chansons; et en effectuant slam pour son projet senior. Il a même teint ses cheveux bleu à un moment donné.

    Il a fait ces choses parce qu'il se sentait à l'aise dans l'environnement de l'école: Un environnement où les jeunes ayant des besoins similaires, comme et se soutiennent mutuellement, et les enseignants et les administrateurs donnent effectivement les élèves l'attention individualisée dont ils ont besoin. Contrairement à l'école secondaire publique massive, la plus petite école est plus comme une grande famille où tout le monde peut être eux-mêmes et d'apprendre d'une manière qui fait sens pour eux.

    Le 7 Juin notre fils est diplômé de l'école secondaire, et, récemment, ma femme et je l'ai déposé à l'université pour le début de sa première année. Je ne peux même pas commencer à vous dire combien nous sommes fiers de notre fils. Je peux aussi dire honnêtement que cela ne serait arrivé si nous n'avions pas pris un acte de foi et de mettre notre confiance dans une école, nous avions de bonnes vibes sur.

    Si vous avez un enfant qui a du mal à l'école publique en raison de la différence de l'apprentissage, s'il vous plaît ne pas abandonner. Explorer d'autres options. Trouver une école alternative qui reconnaîtra le potentiel de votre enfant, maximiser, et leur permettre de réaliser de grandes choses. Une école où le personnel reconnaît que les enfants ont différents styles d'apprentissage et travailler dur pour faire ressortir le meilleur dans votre fils ou votre fille. Ces écoles sont là, mais il faut les chercher.

    Bien sûr, les écoles privées ne sont pas pas cher. Mais ne vous laissez pas décourager. Vous seriez surpris de voir combien l'aide financière peut vous être fourni en fonction de votre besoin. Ma femme et moi sommes des gens pas riches et n'ont jamais rêvé d'être en mesure d'envoyer un enfant à l'école privée. Même si, avec l'aide, nous avons pu le faire fonctionner. Et l'argent que nous avons passé a été l'un des plus importants investissements que nous ayons jamais faites: Un investissement dans l'avenir de notre fils.

    Il ya deux ans, je ne pouvais même pas imaginer notre fils étant dans la position qu'il est aujourd'hui. Mais ça se passe vraiment. Ma femme et moi sommes allés de pleurer des larmes de désespoir et de frustration à pleurer des larmes de joie et de gratitude. Tout cela parce que nous sommes sortis de la zone de confort des écoles publiques et avons pris une chance sur quelque chose de différent.

    Votre enfant de différence d'apprentissage ne ​​doit pas être oublié dans une école publique. Il ya quelque chose de mieux attendre là-bas pour lui. Si vous vous sentez comme l'éducation de votre enfant a atteint une impasse, prendre un acte de foi comme ma femme et je l'ai fait. Si vous le faites, les chances sont un filet apparaîtra et la vie de votre enfant sera transformé à jamais.

    "Nous devons respecter nos étudiants exactement où ils sont exactement les cerveaux qu'ils ont à l'heure actuelle. Nous devons utiliser tous les outils que nous avons à notre disposition et ne pas attendre pour les faire correspondre dans un moule ou tout se comporter exactement de la même chose." - Dr. Gene R. Carter


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  • Mélina Rivard mène de front plusieurs recherches pour améliorer la compréhension, le dépistage et les traitements de l'autisme.
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    Photo: Istock.

    Les causes précises de l'autisme demeurent inconnues à ce jour. Selon de nombreuses études étiologiques, l'apport de la génétique serait de l'ordre de 70 % à 90 %, alors que les facteurs environnementaux restent à être validés. Présent dans tous les groupes ethnoculturels et socioéconomiques, le trouble du spectre de l'autisme (TSA) affecte les garçons cinq fois plus souvent que les filles, «un phénomène s'expliquant en grande partie par un trouble neurodéveloppemental à forte composante génétique», dit Mélina Rivard, professeure au Département de psychologie et directrice du Laboratoire d'étude des problématiques comportementales en autisme et des autres retards du développement (ÉPAULARD).

    L'autisme recouvre un large spectre de symptômes dont les types, le nombre et la gravité varient selon les enfants. «L'outil diagnostic DSM-5, paru en 2013, relie le trouble du spectre de l'autisme à deux domaines de symptômes présents tôt dans l'enfance, soit le déficit de communication sociale et les comportements et intérêts restreints et répétitifs», explique la professeure.

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    La professeure Mélina Rivard. Photo: Émilie Tournevache.

    Mélina Rivard s'intéresse depuis longtemps au phénomène de l'autisme. C'est ce qui l'a incitée à entreprendre des études universitaires, d'abord en enseignement en adaptation scolaire et sociale, puis en psychologie. Membre aujourd'hui de la Chaire de recherche en déficience intellectuelle et troubles du comportement, dont la titulaire est sa collègue Diane Morin, professeure au même département, la jeune chercheuse de 32 ans a participé, depuis 2009, à divers projets d'étude qui ont obtenu des subventions totalisant plus de 2,5 millions de dollars.

    Troubles concomitants

    Les recherches de Mélina Rivard se déploient autour de trois grands axes. L'un d'eux concerne les jeunes enfants qui manifestent un TSA, mais aussi des troubles du comportement. Il n'est pas rare, en effet, que l'autisme se présente en cooccurrence avec le trouble anxieux, des comportements violents ou agités, ou encore avec un retard intellectuel et des problèmes de santé physique. Un chevauchement important existe notamment entre le TSA et la déficience intellectuelle. «Une étude menée auprès de 250 enfants âgés de 2 à 5 ans ayant reçu un premier diagnostic d'autisme a montré que 40 % d'entre eux présentaient aussi une déficience intellectuelle. Celle-ci se caractérise par des limitations significatives du fonctionnement intellectuel – QI inférieur à 70 – et du comportement adaptatif – autonomie, relations sociales, résolution de problèmes –, lesquelles doivent survenir avant l'âge de 18 ans», note la professeure.

    Mélina Rivard insiste sur l'importance de traiter l'ensemble de ces problèmes pour éviter l'exacerbation du TSA. Grâce à une subvention récente, elle compte mener au cours des cinq prochaines années une étude visant à établir des normes pour les tests de dépistage de troubles concomitants ainsi que des outils d'évaluation des facteurs de risque. «Les connaissances sont encore peu avancées dans ce domaine, dit la chercheuse, mais le Québec est à la fine pointe des recherches.»

    Intervention intensive

    Un autre axe de recherche regroupe quatre projets subventionnés portant sur l'évaluation des programmes d'intervention précoce, notamment le programme d'intervention comportementale intensive (ICI), qui mise sur l'apprentissage de comportements facilitant l'intégration à l'école.

    «Plus on agit tôt et de façon intensive, plus on a de chances d'éviter la cristallisation des symptômes et des comportements problématiques», affirme Mélina Rivard. Implanté au Québec depuis 2003, le programme ICI a fait ses preuves, soulignent la plupart des études. «L'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESS) a publié récemment un avis s'appuyant sur plusieurs méta-analyses, lesquelles confirmaient l'efficacité du programme. Il y a au moins neuf autres pays dans le monde, dont les États-Unis, la France et l'Australie, qui l'appliquent de façon universelle», observe la professeure.

    Certaines études soutiennent qu'il faudrait intervenir de manière intensive un minimum de 25 heures par semaine pour que le programme soit pleinement efficace. Or, la moyenne québécoise est de moins de 20 heures. «Mon équipe a évalué 300 enfants de la Montérégie qui avaient bénéficié du programme ICI de 16 à 20 heures par semaine, pendant trois ans. Les résultats ont révélé que ces enfants avaient fait des progrès substantiels», souligne Mélina Rivard, qui reconnaît en même temps la nécessité d'intervenir de façon toujours plus intensive. «Idéalement, c'est ce que l'on doit faire, dit-elle. Il faut tenir compte, toutefois, des limites imposées par divers facteurs : les longues listes d'attente, les ressources distribuées inégalement selon les régions et les lacunes dans la formation des intervenants.»

    Soutenir les familles

    La professeure s'intéresse enfin aux grands oubliés des études consacrées à l'autisme, soit les parents et familles, notamment ceux  issus de l'immigration ou de milieux socio-économiques défavorisés, qui ne reçoivent pas toujours des services correspondant à leurs besoins. «Les taux de détresse, de dépression et de divorce dans ces familles sont particulièrement élevés et inquiétants», rappelle Mélina Rivard.

    Les défis sont nombreux et consistent, entre autres, à documenter les situations et à déterminer quels services auront un effet bénéfique. «Nous savons déjà qu'il faut aider les parents à mieux comprendre le phénomène de l'autisme, tout en les outillant pour qu'ils soient capables de s'orienter sur l'autoroute extrêmement encombrée des services sociaux et de santé. Les parents ont aussi besoin de soutien afin d'intervenir efficacement auprès de leur enfant et ce, au quotidien.»


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  • Troubles de la personnalité

    Les troubles de la personnalité causent une déviation des traits de caractère habituels.

    Ce comportement devient chronique et stable. Il entraîne de la souffrance ou des perturbations dans les pensées, les comportements ou les relations que la personne entretient.

    Ce trouble apparaît au cours de l'adolescence et se manifeste dans au moins 2 des domaines suivants :

    • Apprentissage
    • Émotionnel
    • Interpersonnel
    • Contrôle des impulsions

     

    Symptômes des troubles de la personnalité

    Les symptômes des troubles de la personnalité se distinguent par leur présence et leur durée.

    • Idées suicidaires
    • Difficulté à s'entendre avec les autres
    • Déviation du comportement
    • Constance du comportement déviant
    • Comportement inflexible
    • Irritabilité
    • Hostilité
    • Manipulation
    • Crainte
    • Exigence
    • Instabilité
    • Changement marqué de l’humeur
    • Faible estime de soi
    • Hypersensibilité à la critique
    • Grande détresse
    • Colère
    • Difficultés de fonctionnement
    • Impulsivité

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  • Trouble déficitaire de l'attention,
    avec ou sans hyperactivité
    (TDAH ou TDA)

    clinique et prise en charge

     

     


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