• Objectif
    Réussite

     

    Objectif Réussite


    votre commentaire
  • L'Enfant Surdoué

     

    L'Enfant SurdouéC'est un enfant dont l'âge mental est en avance de plusieurs années par rapport à son âge réel, physique et affectif. II lui faut assumer au quotidien ce décalage entre les différents secteurs de son développement. La précocité est « embarrassante ». L'enfant ne répond pas à l'image que l'on pourrait attendre de lui : il déroute ceux qui le côtoient…

    Comme beaucoup d’enfants, il est curieux de tout mais de façon intarissable. Il recherche le plus fréquemment le dialogue avec les adultes, mais préfère travailler seul et s’isole très souvent. Il apprécie, et cherche des jeux complexes, mais ne supporte pas d'échouer jusqu’à même éviter l’éventualité de la déception, renoncer pour ne pas souffrir, et fuir. Il peut très vite se lasser d’une activité, mais sitôt qu’elle l’intéresse il peut y rester collé de nombreuses heures ; il est infatigable, mais ne sait pas que ses parents ne le sont pas.

    II préfère bien souvent des camarades plus âgés que lui, mais ne peut partager leurs préoccupations, mal à l'aise avec les enfants de son âge, il est souvent mis à l'écart, rejeté parce que ressenti comme étant différent. La souffrance peut devenir telle, que l'école peut être totalement désinvestie ; il peut la comparer à une arène ; un lieu où il se sent persécuté. Aussi, l'enfant peut présenter des troubles psychologiques liés à l'angoisse de se retrouver seul dans « la cage aux fauves » ! (agoraphobie, inhibition, timidité extrême…).

    II a tout compris très vite : « laisse un peu les autres répondre » entend-il quelquefois. II a besoin de passer à autre chose, il attend en vain : il devient rêveur ou agité, il subit critiques et punitions. Selon son caractère, il va se refermer sur lui-même (inhibition, solitude, introversion), se réfugier dans les larmes, ou bien encore devenir agressif, et dans le pire des cas, rejeter toute activité scolaire...

     

    L'Enfant Surdoué

    L'Hypersensibilité de l'enfant précoce

    Par Pascal BARBECANNE, Psychologue clinicien, IRLES.

    www.irles-aquitaine.fr
    Article sous licence Creative Commons.


    L’hypersensibilité ou l'hyperesthésie désigne la capacité sensorielle exacerbée, des cinq sens en ce qui concerne les enfants intellectuellement précoces.
    Un surdoué a des compétences visuelles, olfactives, gustatives hors normes, mais aussi kinesthésiques (le toucher). La vue est fine, perçante diront certains. L’enfant perçoit les reliefs de façon plus nette, les contrastes sont marqués. Il remarque tous les détails d’une scène, il les analyse, cherche à les comprendre et à y mettre du sens. Le regard est scrutateur et peu déranger... Les enfants ont une appréhension de leur environnement dans la recherche de sens.

    Au niveau de l’ouïe, l’écoute est acérée ; elle distingue simultanément des informations en provenance de plusieurs sources, comme si le surdoué disposait de plusieurs canaux auditifs. Il possède une grande capacité de discrimination auditive et en même temps, il a besoin d’entendre la globalité des sons pour en donner du sens... On peut faire l’analogie au Jazz où pour improviser il faut ressentir : ressentir les sons, les harmonies, les changements de climats, ressentir sa musique du bout des doigts... Cela demande de connaitre et comprendre le thème choisi ; être capable en pleine exécution d’écouter les autres musiciens pour créer de l’émulation et de la cohérence, du sens. L’approche de l’improvisation est dite « horizontale » bâtie à l’aide de phrases musicales qui ont une histoire, une émotion, un début, une fin. Ces phrases participent dans un contexte musical construit comme un dialogue spontané entre plusieurs interprètes qui jouent (dans tous les sens du terme)... Etre surdoué c’est vivre en perpétuelle improvisation dans son rapport au monde...

    Sur le plan de l’odorat, le surdoué a conservé la capacité de se servir des odeurs pour retirer des informations sur les personnes et les choses qui l’entourent. Il en parle rarement car il ignore bien souvent que les autres ne disposent pas de ce sens exacerbé. Parfois il fini par croire que son odorat est une tare honteuse. Une tare qui lui permet pourtant de mémoriser plus facilement, de comprendre certaines choses qui sont invisibles par les autres.

    Concernant le gout et le toucher, les enfants surdoués sont plutôt des gastronomes. Ils sont fréquemment dérangés par certaines textures au contact de la peau (la laine, le synthétique…) jusqu’à des réactions épidermiques pouvant entraîner dans certains cas des allergies. A contrario, ils ont besoin de toucher les autres pour bien comprendre ; comme si par le geste ils s’assuraient d’avoir bien intégré toutes les composantes d’un objet.

     


    votre commentaire
  • LA PSYCHANALYSE, LES DYS ET L’AUTISME

     

    LA PSYCHANALYSE, LES DYS ET L’AUTISME

    Les enfants « dys » aussi sont des victimes de la psychanalyse

    Le documentaire « Le Mur ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » met crûment en lumière la persistance de théories et de pratiques psychanalytiques totalement dépassées, réfutées scientifiquement, et inefficaces, dans la prise en charge des enfants avec autisme en France. Grâce à ce documentaire, grâce à la tentative de censure dont il a fait l’objet, grâce à l’exposition médiatique et à la prise de conscience politique qui ont suivi, la prise en charge de l’autisme en France est sur le point de progresser autant en 2012 qu’au cours des trente années qui ont précédé.

    On ne peut que s’en féliciter pour les enfants autistes et leurs familles. Et les autres? Les enfants autistes ne sont pas les seules victimes de la psychanalyse. Il ne faudrait pas qu’ils soient les seuls bénéficiaires de la prise de conscience qui est en train de s’opérer.

    Les enfants avec troubles spécifiques du langage ou des apprentissages et leurs familles ont été victimes des mêmes théories et des mêmes pratiques que les enfants autistes: mère trop distante ou trop fusionnelle, père pas assez présent, complexe d’Œdipe mal résolu, « secret familial », absence de « désir de parler », manifestation d’une souffrance par le trouble, dysharmonie, psychose… Ces hypothèses ont été les seules considérées par beaucoup de psychanalystes qui ont pris en charge des enfants dys, alors même qu’elles n’ont jamais été étayées par des données scientifiques, et alors qu’en parallèle les données s’accumulaient en faveur de l’hypothèse de troubles neurodéveloppementaux d’origine en partie génétique[1].

    Les  troubles spécifiques du langage et des apprentissages, dont la prévalence est dix fois celle de l’autisme, ont largement bénéficié du rapport Ringard sur l’enfant dysphasique et l’enfant dyslexique (2000), qui a débouché sur la circulaire pour la « Mise en œuvre d’un plan d’action pour les enfants atteints d’un trouble spécifique du langage oral et écrit » (7 février 2002). Ces mesures ont permis la création des centres référents pour les troubles du langage, ont conduit à mettre à jour la formation de nombreux professionnels, et ont incontestablement apporté au cours des dix dernières années une amélioration significative du diagnostic et de la prise en charge des enfants avec troubles du langage ou des apprentissages.

    Pourtant, aujourd’hui encore, on compte de nombreux enfants dys en situation d’errance diagnostique et/ou thérapeutique, notamment dans les Centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP). Ces enfants sont souvent pris en charge suivant une grille de lecture exclusivement psychanalytique, sans diagnostic pluridisciplinaire, sans rééducation adaptée, à l’encontre de toutes les recommandations scientifiques et médicales, françaises et internationales. Lorsqu’ils sont finalement diagnostiqués et pris en charge d’une manière adéquate, il est souvent bien tard, beaucoup d’années de scolarité ont été perdues, et au fil des années de nombreuses difficultés se sont superposées au trouble initial: échec scolaire, perte d’estime de soi, troubles psychologiques, conflits familiaux… Il est temps que cesse cet immense gâchis.

    Il ne s’agit pas pour autant de rejeter tout apport de la psychologie ou de la psychiatrie aux troubles dys. Une partie des enfants dys ont également des troubles psychologiques voire psychiatriques, souvent consécutifs à la situation d’échec et de détresse dans laquelle ils sont plongés. Ces troubles, même s’ils ne constituent pas la cause primaire des troubles du langage ou des apprentissages, nécessitent aussi une prise en charge, et celle-ci doit être efficace, donc évaluée.

    En résumé, les enfants dys ont besoin d’une part, d’un diagnostic pluridisciplinaire, basé sur les classifications médicales internationales, incluant typiquement au moins un bilan de langage et un bilan neuropsychologique. Une grille de lecture exclusivement psychanalytique est inadéquate pour un diagnostic correct. D’autre part, ils ont besoin d’une prise en charge globale, incluant une rééducation adaptée au profil cognitif spécifique de l’enfant, et, si les symptômes le justifient, d’une prise en charge psychologique. Mais cette dernière ne doit pas se faire en lieu et place d’une rééducation. De plus, les méthodes de rééducation et de psychothérapie doivent être évaluées et faire la preuve de leur efficacité, ce qui fait cruellement défaut actuellement. Enfin, les retards d’apprentissage s’accumulent vite et se rattrapent difficilement, et les prises en charge offrent un pronostic d’autant meilleur qu’elles interviennent tôt, d’où l’importance d’un diagnostic précoce, sans attendre un quelconque « désir » et sans passer par une longue phase d’observation informelle. Pour permettre la mise en œuvre effective de ces mesures, une mise à jour de la formation de tous les professionnels concernés paraît impérative.

    Vincent Lochmann, Président de la Fédération Française des Dys ,
    Membre du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées

    Franck Ramus, Directeur de recherches au CNRS,
    Membre du Comité Scientifique de la Fédération Française des Dys

    www.ffdys.fr


    [1] Expertise collective de l’Inserm. (2007). Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie: Bilan des données scientifiques. Paris: Editions INSERM. Téléchargeable sur http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/074000190/index.shtml.

     

     


    votre commentaire
  • Les alignements de jouets, on peut en sortir !

     

    Les alignements de jouets, on peut en sortir !

    alignements de jouets

    Le Petit Prince avait bien aligné ses petites voitures. Le long d’un motif du tapis, elles étaient bien toutes collées les unes aux autres, c’était bien rangé.
    Et si à ce moment là, je shootais malencontreusement sur l’une d’elle, je vous raconte pas la crise.

    Bon mais ça, maintenant c’est du passé. Comme quoi, même ça, ce n’est pas immuable. 

    J’ai entendu beaucoup de parents dirent qu’ils avaient peur que leur enfant ne puisse se débarrasser de leur tocs envahissants. Mon fils en avait plein, il n’en a plus, du moins ce n’est plus du tout envahissant. Allez, je vais vous expliquer pourquoi.

    Attention, tout ceci s’est passé sur des années, donc pas la peine de croire que ça va s’arrêter du jour au lendemain, c’est faux.

    Un enfant autiste n’aligne pas ses jouets parce qu’il est idiot, ou pour vous embêter, c’est uniquement parce que ça lui fait du bien. Vous n’avez pas des petits rituels rassurants, vous ? Moi je vous raconte, je suis dingue du ménage : si la maison est en bazar, j’ai l’impression que c’est le bazar dans ma tête, donc je range, sinon je ne me sens pas bien. Et non, je ne suis pas autiste. Donc pour le Petit Prince, c’était pareil : il rangeait bien tout, faisait des empilements de gros cubes et on jouait à la « Tour la plus haute du monde » , il disposait ses nounours dans un certain ordre sur son lit, c’était comme ça.

    Plus tard, il s’est pris de passion pour les Legos. Il construisait des trucs pas possible mais malheur à quiconque s’en approcherait… si jamais une pièce venait à se casser, c’était le drame. Toutes ses constructions, il les conservait sur des étagères, dans sa chambre, sur son bureau… ça prenait bien la poussière mais il était interdit de les démonter. Bon, ben, on a fait avec !

    Sauf que parfois, les constructions trainaient partout dans sa chambre et là ça venait directement contrarier ma petite manie du rangement à moi, et c’était le choc frontal. J’avais juste envie de balancer tout dans un sac et les filer à des gosses mais non, j’avais pas le droit, parce que le Petit Prince, lui, avait besoin de cette accumulation de Legos.

    Puis ça c’est calmé avec les Legos, on est passé aux Nerfs. On s’est retrouvé avec plus de 13 Nerfs dans sa chambre, engins volumineux, moches mais avec qui il jouait vraiment beaucoup, et qui lui ont permis aussi de trouver des copains de jeux qui eux aussi auraient bien aimé avoir autant de Nerfs. Il dormait même avec pour contrer les cauchemars...

    Tout ça pour dire que jusqu’à ses 5 ans, il alignait ses jouets, et puis quand il a commencé à verbaliser, l’alignement s’est arrêté, mais il a commencé à accumuler. Les voitures,  les constructions d’engins roulants en Legos,  les Nerfs… et j’en passe : on peut assimiler à ça à un profil de collectionneur. Il ne fallait pas toucher ou ranger ses jouets à sa place, car il y mettait SON ordre.

    En fait, pour se rassurer, mon enfant autiste avait besoin de mettre de l’ordre dans son monde. Il alignait les objets, s’intéressait à un aspect particulier d’un jouet plutôt qu’à sa fonction, (la couleur, le toucher, etc.), c’est comme ça. Au fur et à mesure qu’il a « ouvert sa bulle » au monde extérieur, il a accepté de mieux en mieux notre « désordre » dans son ordre et a été stimulé par plus de choses, donc il a fini tranquillement par se défaire de ses comportements obsessionnels. Mais attention, ça prend du temps ! Il faut laisser le temps à l’enfant d’ouvrir sa bulle d’abord, d’avoir envie d’interagir avec les autres et de ne pas obéir qu’à ses propres règles ( ça c’est super dur, pour un autiste..) et puis d’être suffisamment en confiance pour déplacer ses centres d’intérêts vers des activités moins envahissantes.

    Aujourd’hui, le Petit Prince a 13 ans. Il a gardé tous ses Legos, même s’il n’y joue plus tellement, ses constructions préférées sont sur une étagère. La Petoufette a récupéré les petites voitures, mais elle n’y joue que dans la chambre de son frère, parce que j’estime que ça reste les jouets du Petit Prince. Je pense que si je lui retire ses voitures, ça va lui faire un peu mal au coeur, donc dans la chambre de mon fils, il y a des bacs avec les voitures et la Petoufette a le droit d’y jouer.

    Il a changé de centre d’intérêt en passant du réel au virtuel : il est toujours fan de constructions, et du coup il joue à construire dans des jeux en ligne comme Minecraft. D’ailleurs il m’a dit l’autre jour que quand il était un peu angoissé – à l’idée de faire ses devoirs, ou d’ apprendre une leçon, le fait d’aller modifier une pièce dans une de ses « maisons » qu’il a construites sur Minecraft l’apaisait puisque ça lui faisait penser à autre chose, plutôt que de ressasser en boucle et d’angoisser.

    Voilà ! Tout cela pour dire que si au départ les troubles sont envahissants, ils peuvent parfaitement s’atténuer au fil du temps, il faut juste être patient.


    votre commentaire