• On estime que 1 % à 3 % des enfants et des adolescents sont victimes de phobie scolaire (photo d'illustration).

    Garçons ou filles, très bons élèves ou un peu moins bons, bosseurs ou refusant de faire leurs devoirs, angoissés à l'idée d'aller à l'école ou d'obtenir une mauvaise note, timides, dans la lune ou hyperactifs… De la maternelle aux études post-bac, ces enfants ont un point commun : l'école leur fait peur.

    « C'est allé très vite, j'étais en classe de 5e. Plusieurs copines se sont liguées contre moi et ont commencé à m'insulter, à m'envoyer des messages de menaces sur mon téléphone et sur MSN. Pendant trois mois, j'ai trouvé des excuses pour ne pas aller au collège. Au début, j'inventais que j'avais mal à la tête et mal au ventre, mais petit à petit, je le ressentais vraiment. »

    Emma (son prénom a été modifié), originaire de Dunkerque (Nord), a aujourd'hui 22 ans. Il lui a fallu cinq ans pour parler de ce traumatisme à sa mère. Aujourd'hui en dernière année d'école de commerce à Paris, elle avoue avoir vécu une période très difficile : « Ces filles m'ont fait pleurer comme jamais personne ne le fera. Je m'en suis sortie parce que j'ai eu de la chance : c'était la fin de l'année, il y avait les vacances scolaires, et à la rentrée, le groupe de filles a été éclaté dans des classes différentes. »

    On estime que 1 % à 3 % des enfants et des adolescents victimes de phobie scolaire. Et si Emma s'en est sortie seule, ce n'est pas le cas de tous les écoliers, collégiens et lycéens. Pour s'attaquer le plus efficacement possible à la phobie scolaire, les professionnels de l'éducation et de la santé préconisent un parcours en trois étapes : diagnostiquer, entamer un dialogue entre l'enfant, la famille, l'école et éventuellement le milieu médical, puis passer à la phase de soins.

    • Détecter : « Elle ne rentre pas dans le moule »

    « Dès les premiers mois du CP, Alessia pleurait avant d'aller à l'école et ne voulait plus manger à la cantine. Puis elle a commencé à avoir des troubles obsessionnels compulsifs [TOC], sa culotte la serrait et elle tirait sur ses pantalons, et petit à petit elle ne voulait plus que des jupes, sans collant, même en hiver ! » C'est ainsi que Barbara (qui ne souhaite pas donner son nom de famille), mère de trois enfants près de Marseille, comprend que son aînée est en souffrance.

    « Sa maîtresse disait qu'elle était pertinente, mais qu'elle ne rentrait pas dans le moule… Dès le premier trimestre, elle disait qu'il faudrait qu'elle redouble son CP. » Inquiète, Barbara fait alors passer différents tests à Alessia et découvre qu'elle est « précoce, hypersensible et angoissée par beaucoup de choses ». Beaucoup de choses, mais surtout à l'école, par l'oubli de matériel, la mauvaise compréhension d'une consigne ou l'obtention d'une mauvaise note.

    Lire notre post de blog : Du simple frisson à la phobie scolaire

    Retards, absentéisme, mutisme, insolence voire violence, refus de travailler, pleurs, crises d'angoisse ou tocs... « Selon l'âge de l'enfant, il ne manifeste pas les mêmes signes », explique le docteur Isabelle Latinis-Heritier, pédopsychiatre et responsable du centre d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne).

    « En maternelle, il y a surtout des enjeux de séparation des parents, la peur de l'inconnue. En primaire, ce sont plutôt des troubles des fonctions instrumentales liés aux apprentissages de la lecture, de l'écriture, du calcul. Au collège et lycée, ce peut être des décompensations plus graves, plus longues à résoudre, comme des dépressions ».

    « Une phobie est une résistance au système scolaire », analyse le docteur Fernando Bayro-Corrochano, psychanalyste et psychothérapeute au Centre médical spécialisé de l'enfant et de l'adolescent à Paris. Pour le psychanalyste, dont 20 % des patients sont des enfants atteints de ce type d'angoisse, il est important de remonter aux origines de la phobie, pour localiser où et quand elle est apparue : « Il faut demander à l'enfant de raconter ce qui se passe à l'école, quelle relation il a avec son enseignant, s'il a déjà eu des remarques désobligeantes ou s'il trouve la maîtresse trop exigeante, s'il s'entend bien avec ses camarades aussi… » Mais parler, pour l'enfant, est souvent le premier obstacle.

    « Quand ils arrivent à l'infirmerie, les enfants ont déjà somatisé et la plupart d'entre eux n'arrive pas à dire qu'ils ont peur de l'école », témoigne Brigitte Accart, infirmière scolaire dans le Val-d'Oise et secrétaire générale du syndicat d'infirmières scolaires SNIES-UNSA. « Un simple “J'ai mal à la tête” » ou “J'ai mal au ventre” peut cacher plein de choses, il ne faut pas s'arrêter là. Si l'enfant revient plusieurs fois, il faut commencer à creuser avec l'enseignant et la famille pour mettre bout à bout toutes les informations, car les enfants ne laissent pas apparaître les mêmes choses devant les parents, le prof, le CPE, l'infirmière… »

    La phase de rencontre et de dialogue avec un membre de l'équipe éducative ou avec un professionnel de santé est également l'occasion d'appréhender la relation de l'enfant avec ses parents. « On dit trop souvent que c'est l'enfant qui a un problème, mais ce peut aussi être lié à son environnement familial, souligne le docteur Bayro-Corrochano. Il arrive que l'enfant soit perturbé par une situation économique difficile des parents, ou suite à un divorce, pour signaler qu'on ne lui a pas demandé son avis… »

    La phobie scolaire peut également découler d'un important déficit de confiance en soi ou d'une peur de l'échec, d'où l'importance d'encourager l'enfant et de dédramatiser les enjeux. « A 7 ou 8 ans, certains me disent déjà qu'il faut qu'ils travaillent bien à l'école pour ne pas devenir clochard ! Je n'arrête pas de leur dire que le programme scolaire est à la hauteur de tous les enfants, de l'école primaire jusqu'au bac ! », témoigne le docteur Bayro-Corrochano. Un discours bien différent de celui parfois véhiculé dans la cour de récréation ou par les professeurs, et qui culpabilise l'enfant en difficulté, justement sous prétexte que « le CM2, la 3e ou le bac, c'est facile et tout le monde peut y arriver ».

    Emma, la jeune Dunkerquoise pour qui la classe de 5e fut un calvaire, se souvient qu'à l'époque, elle n'avait personne à qui parler. « S'il y avait eu un psychologue à l'école j'y serais sûrement allée, mais ce n'était pas le cas, confie-t-elle. Mes profs, mes parents ? J'avais honte, et surtout, j'avais peur qu'ils ne me croient pas. Dans ces moments-là, on doute de tout, même de nous, et on se demande si tout n'est pas de notre faute, si on ne l'a pas mérité. »

    Pour les adolescents qui seraient en quête de contacts extérieurs au milieu familial ou scolaire, il existe deux types de structures prêtes à les accueillir un peu partout sur le territoire. Près de 85 Maisons des adolescents implantées dans les grandes villes dispensent conseils, informations et écoute aux jeunes de 12 à 25 ans, ainsi qu'une prise en charge médicale et psychologique gratuite si nécessaire.

    Des points d'accueil et d'écoute jeunes de proximité, plus ou moins nombreux selon les départements (1 à 5 en province, jusqu'à 40 par département en région parisienne et 130 à Paris) accueillent eux aussi sans rendez-vous et sans conditions, de manière gratuite et confidentielle, les jeunes qui le souhaitent – sans possibilité de soins sur place en revanche.

    • Se soigner : « Il n'y a rien de magique »

    Il n'existe pas un seul parcours thérapeutique : chaque enfant doit suivre un parcours adapté, construit autour de ses besoins spécifiques et de son caractère. « Certains enfants ne supportent pas le rythme de l'école, ils ne sont pas dans la performance, dans la compétition, explique le docteur Bayro-Corrochano. Des activités extrascolaires peuvent compenser et servir de soupape, comme le sport ou les arts plastiques. »

    De plus en plus, la tendance est à la complémentarité des disciplines. Certains médecins, à l'instar de Marie-Rose Moro, psychiatre-psychanalyste pour enfants et adolescents à la Maison de Solenn, préconisent même, dans certains cas, des méthodes moins conventionnelles : « Souvent, on a besoin de plusieurs éléments dans le traitement : psychothérapies, thérapie familiale, activité en hôpital de jour, mais aussi pourquoi pas, hypnose ou techniques qui s'intéressent au corps comme la relaxation. Il n'y a rien de magique, ni de miraculeux. Avec les phobies scolaires, on est dans un domaine où il y a une partie subjective et plusieurs stratégies sont possibles. »

    Lire la critique du livre d'Anne-Marie Rocco : Vaincre la phobie scolaire, le combat d'une mère

    Pour le docteur Latinis-Heritier, il est possible de faire correspondre un dispositif d'accueil à chaque stade de phobie scolaire, selon la gravité des symptômes : « Le premier stade, c'est la médecine ambulatoire, soit dans le secteur public, avec les centres médico-psychologiques, soit dans le privé, dans un cabinet de ville. Si les symptômes sont plus graves, on peut proposer une place en CATTP. Enfin, en dernier recours, il arrive qu'on préconise l'hospitalisation, en pédiatrie et/ou en psychiatrie. »

    En cas d'absentéisme prolongé, il est enfin très important de soigner le retour en classe. Un moment essentiel qui, s'il n'est pas bien préparé, peut réduire à néant plusieurs semaines voire plusieurs mois : « Il faut discuter du retour de l'enfant avec l'équipe de vie scolaire, les enseignants, les parents. Si un retour à temps plein n'est pas envisageable, on peut éventuellement décider d'un projet d'accueil individualisé pour une réintégration progressive, explique Brigitte Accart, secrétaire générale du syndicat d'infirmières scolaires SNIES. Il ne faut pas non plus hésiter à être plus clément avec l'élève, qui aura peut-être accumulé des lacunes durant son absence, à le revaloriser pour qu'il reprenne confiance. »

    Lucile Berland


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  • Rares sont les élèves qui aiment faire leurs devoirs et tout le monde a tendance à les repousser.. Voici quelques conseils pour ne pas céder à la procrastination et être motivé pour étudier.

     

    Étapes

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      Faites planning à l'avance. Si vous avez une étude, faites le maximum de vos devoirs à ce moment-là. Plus vous en faites à l'école, moins vous en aurez à faire à la maison. Travaillez à l'école (si un créneau horaire est réservé à l'étude), pendant le pause déjeuner, ou lors de n'importe quel moment de temps libre dont vous disposez. Demandez de l'aide si vous ne comprenez pas : vos professeurs sont là pour vous aider.
      • Faites en priorité les devoirs les plus difficiles.
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      Décomposez : posez une première phrase ou un premier pas pour les problèmes et les essais, décomposez le problème en petits bouts (allez-y étape par étape), puis posez la deuxième pensée/étape, etc. en y allant ainsi une phrase ou une idée à la fois.

      Lisez ce que vous avez déjà écrit/fait pour vérifier et voir ce qui en découle, pour diriger votre façon de penser vers votre prochaine étape, et ainsi de suite.
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      Fixez-vous des buts et des récompenses. Une fois que vous avez atteint votre but et terminé vos devoirs, récompensez-vous avec quelque chose que vous trouvez agréable de faire après avoir fini. (Attention : n'utilisez pas la nourriture comme une récompense, cela pourrait vous causer des problèmes de santé sur le long terme.) Gardez un livre que vous avez envie de lire pour le moment où vous aurez fini vos devoirs, organisez-vous pour parler au téléphone avec un ami lorsque vous avez tous les deux terminé ce que vous avez à faire. Allez sur votre site web préféré ou consacrez-vous à un grand projet qui vous a toujours tenu à cœur.
      • Profitez de tous les ponts ou des vacances qui s'offrent à vous. Le vendredi, dites-vous que vous êtes presque en week-end et que plus vite vous aurez fini vos devoirs, plus vite vous serez libre. Souvenez-vous que vous profiterez mieux de vos vacances de Pâques, de Noël ou de l'été une fois que vos devoirs seront faits.
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      Le meilleur moyen d'éviter la procrastination est de faire ce que vous avez à faire au moment même où vous y pensez ; ne repoussez pas en vous disant que vous le ferez plus tard.
      • Réfléchissez de cette manière : si vous procrastinez, vous allez passez du temps à vous inquiéter pour votre tâche en plus du temps que vous passerez à la faire. Si vous passez immédiatement à l'action dès que vous y pensez, vous aurez plus de temps pour vous détendre.
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      Ne travaillez pas plus dur, mais plus intelligemment. Un cerveau épuisé retient moins d'informations. Découpez le temps que vous devez consacrer à votre travail. Faites régulièrement des pauses. Mettez un minuteur, accordez-vous 5 ou 10 minutes de pause pour chaque heure d'étude. Levez-vous, étirez-vous, faites quelques pas. Buvez de l'eau et mangez des fruits : l'eau rafraîchira votre organisme et une pomme vous fera autant de bien qu'une boisson énergisante.
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      Pensez aux conséquences. Que se passera-t-il si vous ne faites pas vos devoirs ? Vous aurez une mauvaise note ? Vous décevrez votre professeur ? Si vous ne vous sentez pas concerné par ces choses-là, souvenez-vous que les devoirs sont faits pour vous aider à apprendre, ce que tout le monde veut. Dans la vie, le savoir aide à maîtriser les règles du jeu.
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      Pensez aux avantages. Que se passera-t-il si vous faites vos devoirs ? Vous aurez une bonne note. Votre professeur se rendra compte de vos efforts. Vous aurez appris des choses, et vous aurez fait un pas sur le chemin vers une vie meilleure simplement en posant un stylo sur une feuille de papier ! Vous mettre dans un état d'esprit positif vous permettra de récolter les fruits de votre labeur vous donnera de l'espoir et l'énergie nécessaire pour vous concentrer à nouveau sur votre travail, et même pour aimer ce que vous êtes en train de faire !
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      Trouvez un endroit où vous ne soyez pas distrait. Installez-vous à un endroit réservé au travail, où les amis, la télévision et toutes les distractions potentielles ne soient pas présentes. Il faut que votre lieu d'étude comporte une surface dure, une table par exemple, pour pouvoir écrire dessus. Si comme de nombreux lycéens vous avez besoin d'un ordinateur, évitez les messageries instantanées, les sites web qui n'ont pas de lieu avec vos devoirs, etc. Si vous avez du mal à vous concentrer ou à rester éveillé, envisagez de faire vos devoirs à la bibliothèque, à une table située près d'un lieu de passage. L'atmosphère calme vous aidera à vous concentrer, une légère activité autour de vous vous empêchera de vous endormir, et s'il y a quelque chose que vous ne comprenez pas, vous pourrez tirer parti de l'aide des bibliothécaires et des ouvrages de référence.
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      Rangez votre bureau et votre chambre. Il est plus facile de se concentrer sur ses devoirs quand ce n'est pas la pagaille autour de soi. Prenez 5 minutes pour ranger votre lien de travail avant de commencer.
      • Attention, ne vous mettez pas à faire le ménage frénétiquement pour procrastiner. Ne vous occupez que de l'endroit où vous travaillez et laissez le reste tel quel.
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      Trouvez un camarade avec qui faire vos devoirs. Il ne doit pas s'agir d'un ami extravagant qui risque de vous distraire. Trouvez quelqu'un de calme et de concentré à côté de qui vous pouvez vous asseoir. Cela vous aidera à vous sentir bien en travaillant, car quelqu'un travaillera à vos côtés. Faites simplement attention à ne pas finir par passer plus de temps à discuter qu'à travailler.
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      Créez votre propre méthode d'apprentissage. Chacun a son propre rythme d'apprentissage et utilise sa propre méthode pour mémoriser les informations. Certaines personnes trouvent que marcher aide, d'autres écoutent de la musique en apprenant. Faites des essais jusqu'à trouver la méthode qui fonctionne le mieux pour vous.
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      Écoutez éventuellement de la musique calme. Écouter de la musique en travaillant n'est pas bon pour tout le monde. Vous pouvez essayer d'écouter de la musique classique ou des chansons instrumentales. Si vous n'aimez pas le classique, choisissez simplement un morceau calme que vous ne connaissez pas pour ne pas être absorbé par la musique, et commencez à travailler.
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      Faites un peu d'exercice physique pendant vos pauses. Cela permet de faire monter la tension et de rester éveillé. Marchez un peu, étirez-vous, faites des flexions, ou courez sur place.
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      Établissez une routine. Les devoirs deviendront ainsi une habitude. Planifiez vos heures et vos journées en une organisation parfaite de ce que vous ferez cette semaine, la semaine prochaine et même les suivantes. Il y aura des imprévus bien sûr, mais au moins, vous saurez ce que vous avez à faire !
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      Déconnectez-vous. Éteignez l'ordinateur, le téléphone, etc. qui vous distraient facilement. Ne vous jetez pas sur votre ordinateur ou votre téléphone pendant vos pauses ou vous ne vous souviendrez plus de ce que vous étiez en train d'apprendre et que ça retardera l'heure à laquelle vous terminerez. Restez loin d'eux à tout prix, sauf si vous devez faire vos devoirs sur l'ordinateur.
      • Mettez votre téléphone, votre ordinateur, et tout ce qui peut vous distraire hors d'atteinte. Installez-vous dans une pièce calme où vous savez que vous ne serez pas dérangé. Réglez un minuteur toutes les heures ou toutes les 30 minutes pour toujours savoir depuis combien de temps vous travaillez et pour ne pas perdre la notion du temps.
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      Établissez des priorités. Classez vos devoirs en fonction de vos aptitudes dans telle et telle matière. Consacrez-vous en premier aux choses pour lesquelles vous n'êtes pas très bon. Si c'est une tâche facile, prenez une pause et faites-le en 15 minutes puis retournez travailler ! S'il s'agit d'un projet au long cours, faites-le en dernier. Non pas parce que ce n'est pas important, mais vous avez besoin de garder du temps pour ce qui est à rendre en premier.
      • Toutefois, la stratégie peut aussi consister à faire les choses les plus faciles en premier et à garder le plus difficile pour la fin. Il peut être décourageant de se jeter directement sur les choses difficiles, et les études montrent que les gens apprennent mieux en commençant par les leçons faciles et travaillent ensuite sur les choses plus difficiles. Faire rapidement quelques exercices faciles peut vous rappeler qu'il est agréable d'être productif.
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      Visez un certain succès : vous préférerez peut-être effectuer 1 ou 2 tâches faciles au début d'une séance de devoirs, réservant ainsi les choses difficiles pour la fin. Vous atteler directement aux tâches les plus dures peut être décourageant et les études montrent que beaucoup de gens apprennent bien mieux quand ils commencent par des sujets plus faciles pour s'attacher ensuite à des tâches plus ardues. Vous réserver quelques tâches simples et faites rapidement peut vous rappeler à quel point il est bon d'être productif.
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      Utilisez des problèmes plus simples pour trouver les techniques pour résoudre des problèmes plus durs. La plupart des problèmes peuvent être décomposés en problèmes plus simples. C'est une clé à essayer d'appliquer à la plupart des travaux de mathématiques, de sciences et pour les examens.

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  • Le guide antistress des devoirs à la maison

     

    Comment s'organiser ?

    Chaque soir, la plupart des enfants franchissent le seuil de la maison chargés de leçons à apprendre et de devoirs à faire… Quand et comment s’y mettre ?

    Motivatrice et membre de l’Acmée, Brigitte Prot (auteur de J’suis pas motivé, je fais pas exprès !, Albin Michel, 2003) conseille d’imposer une rupture après le retour de l’école. « Avant 13 ans, trois quarts d’heure au moins sont nécessaires à l’enfant pour vivre la transition et quitter tout à fait l’univers scolaire afin d’entrer dans celui de la vie domestique. » Goûter, jeu, sport… Activités mais aussi discussions doivent être différentes ; difficile pour lui de se changer les idées si vous l’accueillez en lui demandant de parler de son interro de maths… La règle d’or : installer un rituel « devoirs du soir », avec heure, lieu et durée identiques chaque jour. « Cette rigueur favorise la structure des apprentissages. »

    Pour quelle durée ? Il n’y a pas de règle, le rythme et la quantité de devoirs donnés étant variables. Cependant, le temps de travail idéal, entre 8 et 12 ans, est de une demi-heure en continu. Au-delà, l’enfant ne peut plus se concentrer efficacement. Ce temps ne doit être consacré à rien d’autre.

    Cela posé, « entre 8 et 10 ans, il n’est pas rare qu’il ait besoin de courtes pauses », précise Brigitte Prot. Selon elle, cela vaut surtout pour les créatifs et les rêveurs… Dans ce cas, faites des pauses de trois minutes, pendant lesquelles vous pouvez proposer une activité créative (dessin, puzzle, Lego…). L’écolier la commence avant les devoirs, la poursuit deux ou trois fois pendant et la termine une fois le travail fini. L’activité permet de ne pas rompre le calme exigé pour les devoirs, mais aussi « de relier la créativité au travail, la rupture entre ces deux mondes étant l’une des grandes causes de démotivation chez ces petits rêveurs ».

    Acmée : Association Agir pour la communication et la motivation dans l’éducation et l’enseignement, 9, square des Cottages, 91200 Athis-Mons. T. : 01.43.26.90.04 .

    Faut-il être présent ?

    Oui, parce que l’adulte est le garant de l’organisation. « Il faut des années à un enfant pour être en mesure de gérer son emploi du temps », indique Brigitte Prot. Seul face à ses cahiers, il risque de s’attarder sur un exercice, de manquer de concentration pour les autres… De plus, il a besoin que son travail soit validé par un regard d’adulte. « Etudiant, grand frère, voisin…, l’essentiel est qu’il s’agisse d’une personne en laquelle l’enfant ait confiance et dont il sait qu’elle est là pour le soutenir et aussi le féliciter. » L’accompagnateur lui offre un cadre sécurisant et nourrit sa confiance en lui.

    S’il n’y a pas d’adulte ou si votre enfant est gardé par une baby-sitter maîtrisant mal le français, vous pouvez lui indiquer en début d’année une méthodologie de travail. Il peut, par exemple, faire seul ses devoirs de lecture ou les exercices simples. A votre retour, prenez le temps de vérifier ce qui a été fait, et bien sûr accompagnez-le pour la suite.

    Jusqu'où l'aider ?

    Cultivez son envie de lire... sur Internet

    Voici un nouveau site dédié à la lecture pour les 3-10 ans: www.iletaitunehistoire.com Un site gratuit avec des contenus éducatifs ludiques et interactifs : des fables de La Fontaine à écouter, des albums photos, des jeux sur des contes et des poésies ou encore des aides à la lecture en ligne.

    Comment intervenir sans entraver son autonomie ? En étant à ses côtés, le risque est de le laisser penser que l’on est à sa disposition. « Il doit comprendre, en l’expérimentant, que vous n’êtes pas là pour faire à sa place. » Regardez ensemble la liste des exercices demandés, aidez-le à se lancer en établissant un emploi du temps de travail, puis vaquez à vos activités, en lui précisant toutefois que vous êtes là s’il a besoin d’aide. Enfin, vérifiez avec lui le travail effectué… « Vous devez garder à l’esprit qu’il s’agit d’un accompagnement vers une prise d’autonomie de l’enfant », insiste Brigitte Prot.

    La principale clé ? N’apportez pas les réponses aux problèmes, mais apprenez à votre enfant à se poser les bonnes questions pour avancer dans son raisonnement et pour y répondre seul : « Qu’est-ce que tu dois faire pour diviser ce nombre par deux ? Tu veux conjuguer ce verbe : sais-tu à quel groupe il appartient ?, etc. » A court terme, cette démarche lui offre la satisfaction de voir qu’il possède en lui les moyens de résoudre tous les problèmes. A long terme, elle lui permet d’acquérir une autonomie et d’élaborer sa propre méthode de travail.

     

    Quel rôle jouer ?

    Brigitte Prot constate que beaucoup de parents oscillent entre deux attitudes : d’un côté, ceux qui jugent les devoirs à la maison inutiles ou "trop lourds". De l’autre, ceux qui exigent toujours plus et ajoutent quantité d’exercices. Ces deux attitudes sont néfastes aux progrès de l’enfant : la première revient à nier ses capacités et le décourage dans ses efforts d’apprentissage. La seconde lui inflige une pression excessive et favorise un rejet du travail. Ces comportements cachent souvent un manque de confiance et de communication avec le monde de l’école.

    Vous pouvez rencontrer régulièrement les professeurs, suggère le pédagogue Philippe Meirieu (directeur de l’Institut universitaire de formations des maîtres (IUFM) de Lyon, il est l’auteur de “Faire l’école, faire la classe”, ESF, 2004), discuter avec eux des devoirs du soir, mais aussi leur demander des conseils pour savoir comment aider votre enfant : « Apprendre une poésie ou réviser un contrôle, personne ne sait faire cela spontanément ! » Quoi qu’il en soit, le respect du rôle de chacun est indispensable. Aussi, poursuit Philippe Meirieu, « refaire la leçon à la place du professeur, expliquer que l’on dispose d’une méthode plus efficace… cela crée, aux yeux de votre enfant, un conflit de loyautés (envers son professeur et/ou envers son parent) qui le met, à coup sûr, en difficulté. »

    Ajouter des exercices ?

    Proposer un ou deux exercices supplémentaires peut être utile si vous voulez vous assurer que votre enfant a assimilé la leçon. Mais expliquez-le-lui : « Tu as vu que cet exercice t’a posé problème, on va en faire un dernier pour que tu sois sûr de savoir le résoudre quand tu seras en classe. »

    Une autre façon de tester ses acquis : en proposer une application pratique et ludique. Après un devoir de maths, faites-lui lire une recette de cuisine ; après une dictée, cherchez des définitions dans le dictionnaire ou sur Internet, mais sans tomber dans la démarche qui consiste à faire de tout un apprentissage. Trop solliciter un enfant est le meilleur moyen de le dégoûter.

    Comment gérer une crise ?

    La bonne volonté de part et d’autre ne suffit pas toujours, et certains soirs, l’étape des devoirs tourne à la crise. Dans ce cas, conseille Brigitte Prot, « fermez les cahiers et passez à autre chose… en prévoyant de vous y remettre plus tard dans la soirée ou le lendemain matin ». Car s’acharner, c’est risquer de faire de ce rituel des devoirs le « rituel des tensions ».

    « Entre votre enfant et vous, les enjeux affectifs sont tels qu’ils ne permettent pas toujours à chacun de prendre la distance suffisante pour bien vivre cette relation de travail », explique Brigitte Prot. Vous êtes tenté de revivre votre propre scolarité à travers celle de votre écolier ; et lui risque de culpabiliser et de perdre ses moyens à l’idée de vous décevoir. La solution : passer le relais à un autre adulte, proche ou étudiant.

    QUand penser aux cours particuliers ?

    De plus en plus de parents perfectionnistes ou stressés anticipent les difficultés de leur enfant, constate Brigitte Prot. Faire appel à un professeur particulier est envisageable, « mais seulement si des lacunes ont été repérées par l’enseignant ». Dans le cas contraire, votre enfant a le sentiment que vous vous inquiétez. Il perd confiance, angoisse… et se bloque. Seuls des besoins réels justifient le recours à des leçons particulières. N’oubliez pas non plus d’en parler avec lui : « Ce n’est pas une punition, mais une aide pour que tu sois plus à l’aise en classe » ; et de limiter ces leçons dans la durée, par exemple pendant un trimestre.

    Quand lacher les brides ?

    Sur internet

    Espacerpa est destiné aux élèves en difficulté en français et en maths, dès le CM1. Les connaissances et capacités de l’enfant sont évaluées dès l’inscription ; ses progrès, régulièrement analysés. Le site fonctionne aussi pendant les vacances.

    Paraschool offre de véritables cours particuliers, payants. Le profil de l’enfant enregistré permet d’évaluer ses progrès.

    Cyberprofs est destiné aux élèves du secondaire (collège et lycée). Des fiches par matière donnent des conseils généraux. L’élève peut aussi poser sa question en ligne (5 euros la question. Abonnements au trimestre, au mois, à la semaine).

    Cyberpapy est un site gratuit et très avenant : les professeurs sont des grands-parents, parfois des professeurs à la retraite. Un pont intelligent entre les générations.

    Clairacademy, le site de la marque de papeterie Clairefontaine propose des fiches et, très utile, une sélection des différents sites d’aide pour les plus jeunes.

    Maxicours offre une aide à partir du CE1, avec des fiches bien faites, des tests d’évaluation et des exercices interactifs.

    La prise d’autonomie dans le travail scolaire varie largement d’un enfant à l’autre. C’est à vous d’être attentif au rythme de votre propre enfant, en évitant d’abord de le comparer à ses camarades. Puis en lui laissant davantage d’indépendance dans son travail, par exemple en réduisant progressivement les vérifications des devoirs à une fois tous les deux jours, puis tous les trois ou quatre jours.

    Si votre enfant réussit bien seul, s’il sait se poser les questions qui lui permettent d’avancer dans son raisonnement, votre accompagnement devient inutile. « Mais votre présence et votre regard sur le travail final – ne serait-ce qu’une fois par semaine – reste indispensable jusqu’à 13 ans environ. » Brigitte Prot constate en effet que, généralement en fin de cinquième, une étape est franchie. Ou votre enfant a pris conscience des enjeux scolaires et a acquis une totale autonomie dans son travail, et vous pouvez dès lors lâcher la bride. Ou il se rebelle contre les devoirs, et vous devrez mettre en place une autre forme d’accompagnement : travail en groupe, auprès d’un autre parent, d’un grand frère… Dans tous les cas, après plus de cinq ans d’accompagnement, vous pouvez envisager la fin de ce rituel quotidien… sans pour autant démissionner de votre rôle d’éducateur toujours attentif aux progrès de votre enfant.

    L'avis de l'expert : Béatrice Copper-Royer

    « Ne surinvestissez pas votre enfant ! »

    Psychologue, Béatrice Copper-Royer a publié Non, tu n’es pas encore ado ! (avec Guillemette de La Borie, Albin Michel, 2004). Elle revient sur les principaux écueils à éviter dans le suivi du travail scolaire. Et sur la place que chacun doit occuper dans la famille.

    Pourquoi les devoirs mettent-ils certains parents dans un réel état d’angoisse ?
    Béatrice Copper-Royer : Il faut d’abord distinguer père et mère – c’est souvent elle qui s’occupe des devoirs. Son implication n’est pas la même. Pour une mère, réussir à faire travailler son enfant, c’est être une bonne mère ; si cela se passe mal, elle se voit comme une mauvaise mère. Le père, lui, a plus de distance. Ensuite, il faut comprendre le changement dans les relations parents-enfants que crée l’entrée à l’école. C’est le premier regard extérieur sur l’enfant, qui peut écorner l’image que les parents se faisaient de lui, et surtout d’eux-mêmes. Ceux qui ont surinvesti leur enfant réalisent qu’il n’est pas l’enfant idéal dont ils rêvaient.
    D’autant que l’entrée à l’école de nos enfants nous ramène à notre propre histoire…
    Béatrice Copper-Royer : Pour en revenir aux mères, travailler avec ses enfants peut faire naître des sentiments violents, de colère notamment. Parce qu’elle est renvoyée à sa propre histoire. Si elle était une élève brillante, il lui est incompréhensible et angoissant de se trouver face à son enfant qui peine. Si sa scolarité a été mauvaise, elle la revit douloureusement. Dans les deux cas, l’angoisse domine.
    Quelles sont les conséquences sur l’enfant ?
    Béatrice Copper-Royer : Quand ça se passe mal, il peut entendre des mots terribles qui, même si on regrette de les avoir prononcés, ont du poids. Il a le sentiment de déplaire à ses parents ; il perd l’estime de lui-même. C’est insupportable. Quand les devoirs se font dans la douleur, l’enfant ne gagne aucune autonomie, reste immature. Un enfant immature ne trouve aucun sens à son travail scolaire.
    Comment sortir de cette situation ?
    Béatrice Copper-Royer : Il faut expliquer à l’enfant : « Je m’énerve parce que ça me rappelle des mauvais souvenirs. On va trouver un relais. » On doit alors se tourner vers un autre adulte. C’est un moment idéal pour réfléchir sur la place de chacun dans la famille, sur les liens entre parents et enfants, sur le regard que l’on porte sur eux.
    Quel est le rôle du père ?
    Béatrice Copper-Royer : Il doit avoir une parole apaisante. Etre celui qui sépare, désamorce la crise, remet chacun à sa place.
    Quels conseils donneriez-vous aux parents ?
    Béatrice Copper-Royer : Ne pas surinvestir son enfant ! Le surinvestissement, phénomène qui s’aggrave, ne peut conduire qu’à des déceptions gigantesques. L’enfant que l’on a survalorisé vivra durement l’épreuve de la réalité. Ensuite, ne pas faire de chantage à l’avenir. Cela n’a pas de sens de parler du bac et de chômage à un enfant de 8 ans. Cela ne lui dit rien. Il ne pensera qu’une chose : mes parents n’ont pas confiance en moi. Là encore, on retrouve le problème de l’estime de soi. Enfin, ne pas perdre de vue l’objectif de rendre l’enfant le plus autonome possible. Cela passe par le plaisir. Un enfant qui travaille avec plaisir trouve du sens à ce qu’il fait.

    (Propos recueillis par Sophie Rostain)

     

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  • http://www.cndp.fr/bienlire/02-atelier/document/dossier_devoirsmaison.pdf

     

    Les devoirs à la maison :  50 ans de travail au NOIR

     

    Suppression des devoirs à la maison

     

     

     

    Circulaire du 29 décembre 1956

     

    Abrogée par la circulaire n° 94-226 du 6 septembre 1994.

     

    Objet : Application de l’arrêté du 23 novembre 1956 relatif à la modification des horaires dans les cours élémentaire, moyen et supérieur des Écoles primaires élémentaires.
    B.O.E.N. n° 1 du 7 janvier 1956
    Aux Recteurs (pour information) ; aux Inspecteurs d’Académie (pour exécution)

     


    *   *   *
    *

     

    L’arrêté du 23 novembre 1956 (B.O. n° 42 du 29-11-56, p. 3005 ; 100-Pr-& II a, p. 9) aménage les horaires des cours élémentaires et moyens des écoles primaires de façon à dégager cinq heures par semaine pour la rédaction des devoirs.

     

     

     

    1- Suppression des devoirs à la maison ou en étude

     

    Principes

     

    Des études récentes sur les problèmes relatifs à l’efficacité du travail scolaire dans ses rapports avec la santé des enfants ont mis en évidence l’excès du travail écrit généralement exigé des élèves. En effet, le développement normal physiologique et intellectuel d’un enfant de moins de onze ans s’accomode mal d’une journée de travail trop longue. Six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail soutenu ne peut qu’apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants. Enfin le travail écrit fait hors de la classe, hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu’un intérêt éducatif limité.

     

    En conséquence, aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif et les inspecteurs départementaux de l’enseignement du premier degré sont invités à veiller à son application stricte.

     

    Elle ne doit entraîner ni la suppression pure et simple des devoirs, ni une détérioration de l’enseignement des disciplines principales. Elle doit par ailleurs être effective et contrôlable.

     

    Les dispositions suivantes ont pour objet de répondre à cette triple obligation :

     

    Des devoirs continueront à être donnés. Il convient de noter que le mot devoir doit être entendu dans sa définition courante. Le “devoir” se distingue de “l’exercice” en ce que, tandis que celui-ci permet de s’assurer sur-le-champ si une leçon a été comprise, celui-là permet, en outre, de mesurer l’acquis de l’élève et de contrôler ses qualités de réflexion, d’imagination et de jugement. Il exige de l’enfant un effort personnel et soutenu, une mise en forme et “au propre” utiles à sa formation, à celle de son esprit comme à celle de son caractère; il ne saurait être question de le priver des bénéfices qu’il peut en retirer. La longueur du devoir sera évidemment réglée selon le temps dont l’élève disposera pour le faire, recopie soignée comprise.

     

    Dès maintenant, les devoirs portent essentiellement sur les disciplines principales. Il continuera à en être ainsi et si une petite partie du temps réservé sera employée à l’exécution de croquis géographiques, de dessins relatifs aux leçons d’observation, de lignes d’écriture, etc, la part de beaucoup la plus importante sera réservée à l’étude du français et du calcul. Ces disciplines conserveront ainsi et renforceront encore leur position dominante dans l’enseignement primaire élémentaire.

     

    Ces devoirs, qu’on ne fera plus hors de la classe, c’est pendant la classe qu’ils seront faits. Dans quelles conditions et à quels moments ? Il est évident tout d’abord qu’un régime différent sera institué s’il s’agit de classes homagènes ou bien de classes à plusieurs cours. Dans celles-ci l’obligation où se trouve le maître d’occuper une division pendant que son attention s’attache à une autre a pour conséquence d’ouvrir au travail écrit des possibilités et du temps qui rendent facile l’exécution des devoirs.

     

    Dans les classes homogènes où chaque minute a pour pour chaque élève son emploi, il fallait trouver ces possibilités et ce temps. Les horaires ont été à cette fin allégés et redistribués. Les heures disponibles ainsi obtenues, il m’est apparu qu’il convenait de les répartir de manière, d’une part, à ne pas rompre le déroulement de la classe, et d’autre part, à marquer leur caractère propre de telle sorte que l’élève ait le sentiment d’être appelé à un effort personnel et autonome, d’accoplir un devoir au sens plein et traditionnel du mot. C’est pour satisfaire cette double exigence que chaque séance s’une demi-journée comportera à un moment qui pourra varier selon les nécessités de l’emploi du temps, mais qui aura sa place marquée dans l’horaire, une demi-heure consacrée à l’élaboration des devoirs sous le contrôle actif et vigilant du maître.

     

    Ces devoirs que l’on fait désormais en classe seront corrigés en classe. Cela ne dispense pas le maître de reprendre après la classe les cahiers des élèves pour noter les exercices et s’assurer qu’il n’a pas commis d’erreurs dans ses corrections. Mais on ne saurait trop insister sur les bénéfices que retire l’enfant d’un contrôle qu’il est appelé à faire lui-même de son propre travail. Quant au maître, si au cours de l’élaboration son intervention, sans cesser d’être active, doit rester discrète, la correction lui permettra de savoir si ses leçons ont porté, si les notions ont été assimilées, si les règles ont été comprises. La correction d’un devoir, pour être éducative, doit suivre immédiatement son exécution. Le temps affermit les acquisitions de l’esprit, les mauvaises comme les bonnes et il faut éviter l’enracinement des erreurs.

     

    Ces dispositifs sont d’ailleurs conformes aux prescriptions de l’arrêté organique de 1887 qui disait : “La correction des devoirs et la récitation des leçons ont lieu pendant les heures de classe auxquelles se rapportent ces devoirs et ces leçons. Dans la règle, les devoirs sont corrigés au tableau noir en même temps que se fait la visite des cahiers.” (Il est fait exception cependant pour la rédaction dont la correction, demandant plus d’attention et de soin de la part du maître, sera faite en dehors de la classe)

     

    Cahier de devoirs

     

    Il est indispensable de réunir dans un même cahier - le cahier de devoir du jour - les exercices écrits de la journée. Ce cahier, une fois terminé, sera communiqué aux familles, qui seront ainsi tenues au courant du travail de leur enfant, de ses progrès, de ses faiblesses...

     

     

     

    II. Les nouveaux horaires

     

    Il ne semble pas que la réduction de certains horaires puisse créer des difficultés insolubles. La morale (¼ d’heure), le dessin ou le travail manuel (½ heure), le chant (¼ d’heure) ont des programmes qui peuvent s’inscrire sans peine dans les nouveaux horaires.

     

    En histoire et en géographie, l’horaire est réduit d’une demi-heure. Si l’on veut bien suivre les conseils de modération par lesquels débutent les programmes et que reprennent les instructions, si l’on veut bien, comme on y est expressément invité, faire un choix entre les faits à étudier, non seulement l’enseignement de l’histoire et de la géographie ne souffrira pas de la réduction des horaires, mais peut-être y gagnera-t-il en simplicité et, par là-même, en intérêt et en efficacité.

     

    Les exercices d’observation sont réduits d’une demi-heure au cours moyen. On n’oubliera pas que le programme, à ce cours, débute par une remarque importante : “N. B. : le maître ne se croira pas tenu de traiter toutes les questions mentionnées ci-après. Quelques observations bien conduites valent mieux que l’examen superficiel de nombreux faits”. Les maîtres, en attendant une refonte et un allégement des programmes d’histoire, de géographie et de sciences d’observation, voudront bien s’inspirer de ces sages conseils.

     

    L’enseignement ne perdra rien à cet allégement. N’oublions pas, au surplus, la latitude laissée au maître de prendre un peu de temps sur les cinq heures réservées en principe aux devoirs pour l’exécution des croquis géographiques ou scientifiques. La réduction effective de l’horaire, aussi bien en histoire et géographie qu’en sciences, n’atteindra donc pas la demi-heure.

     

    Reste l’écriture, dont on regrettera peut-être la disparition à l’horaire du cours moyen. Mais il est possible de rectifier et de perfectionner la calligraphie des enfants pendant les heures consacrées aux devoirs : faire un problème par écrit, par exemple, ce n’est pas seulement résoudre une difficulté arithmétique, ce n’est pas seulement rédiger en bon français une solution correcte, c’est aussi écrire proprement, bien disposer opérations et solution. Et puis, il n’est pas interdit de faire copier, pendant l’heure de devoirs, la maxime par laquelle s’est résumée la leçon de morale du jour, et d’exiger pour cette copie une calligraphie parfaite.

     

    Au total, il est permis d’espérer que les nouveaux horaires, en dégageant chaque semaine 5 heures pour la rédaction des devoirs, vont accroître très sensiblement l’efficacité de l’enseignement du français et du calcul dans les deux cours où doivent se prendre les habitudes de bien lire, bien écrire et bien compter, où doivent s’inscrire profondément et sûrement dans l’esprit de nos petits élèves les notions fondamentales nécessaires à toute culture extérieure.

     

    Libérés des devoirs du soir, les enfants de 7 à 11 ans pourront consacrer plus aisément le temps nécessaire à l’étude des leçons, étude qu’il conviendra de borner selon l’âge de nos élèves, à la mémorisation de très courts résumés ou de quelques vers de la récitation, à la lecture d’une demi-page ou d’une page.

     

     

     

    III. Les études du soir

     

    Reste le cas des élèves qui fréquentent les études du soir.

     

    Les études du soir, rappelons-le, si elles n’ont rien d’obligatoire, correspondent en bien des milieux à une nécessité sociale. Travail extérieur de la mère, conditions médiocres de logement, autant de justifications du maintien et du développement des études. Il n’est pas jusqu’à l’introduction au foyer familial des signes nouveaux du progrès (radio, télévision), qui pour de tout autres raisons, ne plaide en leur faveur.

     

    Mais, exonérées de l’exécution des devoirs, les études sont-elles destinées à devenir de simples garderies ? S’y résigner serait, malgré leur rôle social, les condamner à brève échéance. Il faut donc qu’elles conservent leur fonction éducative et que, sans être indispensable à l’instruction des enfants, le temps que ceux-ci y passeront ne soit pas, et même ne semble pas être du temps perdu.

     

    Vue sous cet angle, que sera donc l’étude du soir ? Elle aura pour objet essentiel l’étude des leçons. Le maître surveillant s’assurera que le texte de la leçon est compris. Au besoin des interrogations orales rapides, des interrogations par procédé La Martinière précéderont et appelleront les explications nécessaires.

     

    C’est à ces occupations que sera employée la première partie de l’étude du soir. Le reste en sera consacré soit à des occupations individuelles, soit à des occupations collectives.

     

    En ce qui concerne les premières, nous n’en voyons guère de plus profitable que la lecture d’un livre de la bibliothèque, d’un livre récréatif et attrayant, capable d’intéresser des enfants tout en contribuant à leur éducation. La littérature enfantine, tant française qu’étrangère, offre un choix plus que suffisant d’ouvrages de cette sorte. Ainsi sera encouragé chez les élèves le goût de la lecture, goût qu’ils auront des chances de conserver.

     

    Je ne verrais qu’avantages à ce que de temps en temps un élève soit invité à raconter à ses camarades le livre qu’il vient de lire. Ce serait un excellent exercice d’élocution.

     

    Un effort nouveau sera fait pour enrichir les bibliothèques existantes et pour en créer partout où il n’en existe pas encore.

     

    On peut recommander également, et cette énumération n’a qu’une valeur indicative, les travaux à l’aiguille, le tricot, la broderie pour les filles ; les jeux de meccano, le bricol-bois, la linogravure pour les garçons ; en un mot, toutes les activités susceptibles de contribuer au développement de l’habileté manuelle, de l’attention, du goût et de la réflexion.

     

    L’étude du soir peut également être utilisée pour des activités collectives, que l’équipement sans cesse amélioré des écoles permet maintenant de réaliser : projection de films, audition de disques, le cas échéant même, quand les programmes d’émission le permettent, radio et télévision, utilisées à l’école avec discernement en vue de la formation morale et intellectuelle des enfants.

     

    Certains maîtres estimeront peut-être souhaitable d’organiser une chorale avec leurs élèves. L’étude du soir leur offre maintenant le temps qui leur manquait.

     

    Enfin, la coopérative scolaire peut fournir de nombreuses occupations utiles et récréatives : collections diverses (herbier, insectes, roches), choix de gravures pour la décoration de la classe, etc. L’énumération n’est pas limitative. Connaissant l’ingéniosité des maîtres, nous sommes convaincus qu’ils sauront mettre à profit le temps qui leur est donné pour élargir leur activité, développer le sens moral, social et civique de l’enfant et trouver le moyen de les distraire en les éduquant, dans une discipline d’autant plus aisée que les enfants seront davantage occupés et intéressés.

     

    En tout état de cause, dans le cadre de ces instructions, la plus large initiative est laissée à MM. les Inspecteurs d’Académie qui, dès réception de la présente circulaire, inviteront le comité technique paritaire départemental à étudier, dans le cadre des règles établies par les présentes instructions, l’organisation et le contenu des études du soir, dont ils établiront ensuite le règlement. Ainsi comprises, ces études contribueront à faire aimer l’école, à la rendre pour les enfants plus vivante et plus aimable.

     

    Pour le Ministre et par autorisation :
    Le Directeur général de l’Enseignement du Premier degré,
    A. Beslais

     


    *   *   *
    *

     

    Note

     

    J’ai repris ce texte sur le site de l’école de Vitruve. Il était suivi du commentaire suivant, que je reprends tel quel :

     

    « Les circulaires du 28 janvier 1958, n° 64-496 du 17 décembre 1964, n° 71-38 du 28 janvier 1971 rappellent cette première circulaire interdisant les devoirs écrits à la maison. En 1996, le Ministre F. Bayrou rappellera l’interdiction à nouveau. Sans plus de succès : à l’école primaire près de 70 % des enseignants déclarent donner tous les jours du travail à leurs élèves. »

     

    Les circulaires du 28 janvier 1958 et n° 71-38 du 28 janvier 1971 ont été abrogées par la circulaire n° 94-226 du 6 septembre 1994, en même temps que la présente circulaire. Je ne suis pas certain du statut exact de la circulaire n° 64-496 du 17 décembre 1964, mais elle semble toujours en vigueur.

     

    J’ai complété le texte du site de Vitruve, réduit à sa première partie, qui seule concerne les devoirs à la maison, par une version complète trouvée sur le site protéiforme de S. Huet. Cette version complète permet de resituer la suppression des devoirs dans son contexte réglementaire.

     

     
    Daniel Calin

     


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  • Scolarité des élèves handicapés en Europe: à l'ordre du jour

    Résumé : Ou en est la scolarisation des enfants handicapés en Europe ? Peut-elle inspirer la France ? C'est l'enjeu d'une nouvelle étude qui ne se contente pas de dresser un bilan et propose des pistes pour ouvrir les écoles au plus grand nombre.
     
    Par Handicap.fr / E. Dal'Secco le 10-01-2013
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    Dans le monde, 250 millions d'enfants porteurs d'un handicap ne sont pas scolarisés. Pourtant, dans la majorité des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), des progrès notables ont été réalisés depuis les années 90 en faveur d'une plus grande inclusion scolaire, visant à adapter l'école à la diversité de ses élèves, dont les enfants en situation de handicap. En France, par exemple, le nombre d'élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire a augmenté de 30 % entre 2005 et 2011. Des progrès notables, certes, mais qui ne sont pas sans soulever de nombreuses questions. Assiste-t-on à la disparition du secteur spécialisé ? Comment les besoins éducatifs particuliers des enfants sont-ils évalués et pris en compte ? Quels sont les acteurs professionnels qui interviennent dans la mise en place d'une scolarisation en milieu ordinaire ?

    Et à l'étranger ?


    Cette ambition européenne commune masque des réalités contrastées selon les pays. C'est ce que révèle l'étude (Note d'analyse 314 - Janvier 2013) parue le 9 janvier 2013, « La scolarisation des enfants en situation de handicap dans les pays européens ». Les repères sur la situation française sont mis en parallèle avec des expériences étrangères. On y évoque, notamment, les pays dont la quasi-totalité des élèves sont scolarisés en école ordinaire, à la fois ceux du Nord (Suède, Norvège, Islande) et du Sud de l'Europe (Italie, Espagne, Portugal). A l'inverse des pays à forte prévalence d'écoles ou de classes spécialisées comme la Belgique ou l'Allemagne ! La France, quant à elle, tout comme la Grande-Bretagne, se situe dans une catégorie intermédiaire qui combine les deux systèmes. Malgré ces disparités, on peut néanmoins repérer des problématiques partagées : le rôle nouveau de l'enseignement spécialisé, la formation des enseignants et des personnels d'accompagnement, la reconnaissance statutaire des personnels, l'accompagnement et le rôle des enseignants dans l'évaluation des besoins et la définition de l'orientation.

    De nouvelles réformes en vue ?


    S'appuyant sur cette comparaison internationale des modes d'inclusion scolaire, cette étude trace des voies de réforme pour la France, portant sur trois axes majeurs : l'efficacité de la scolarisation, les procédures d'orientation et les dispositifs d'accompagnement. Elle a en effet été menée par le Centre d'analyse stratégique, une institution d'expertise et d'aide à la décision placée auprès du Premier ministre qui a pour mission d'éclairer le gouvernement dans la définition et la mise en oeuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale et technologique.

    Quatre grandes propositions


    1° : Se doter d'un système de suivi des diplômes obtenus par les élèves handicapés, des connaissances et des compétences acquises au regard du socle commun et en fonction des différents modes de scolarisation.
    2° : Renforcer la coordination entre les MDPH et les établissements qui travaillent autour du projet personnalisé de scolarisation (PPS) en confiant l'évaluation des besoins d'accompagnement à l'établissement, après orientation par la MDPH.
    3° : Définir un socle d'exigences nationales sur la formation au handicap des futurs enseignants.

    4° : Favoriser la formation continue des enseignants et inciter les établissements spécialisés à devenir des centres-ressources, ouverts également aux personnels d'accompagnement (AVS) et aux familles, pour toute question pédagogique, de vie scolaire ou de soins.

    Etudes supérieures : toujours le black-out !


    La démarche d'inclusion des enfants à besoins éducatifs particuliers a permis d'intégrer de nombreux enfants handicapés au système scolaire ordinaire. Toutefois, des progrès restent à faire pour que chacun puisse bénéficier du meilleur système en fonction de son handicap. Par ailleurs, de nouvelles difficultés se posent aux jeunes handicapés lors du passage à l'enseignement supérieur et lors de l'intégration dans l'emploi. Une réalité que l'on retrouve d'ailleurs dans tous les pays européens ! C'est donc sur ces deux derniers domaines que le Centre d'analyse stratégique poursuivra ses travaux.

    Feuilleter la note de synthèse (11 pages) :

    https://asp.zone-secure.net/v2/index.jsp?id=2594/4831/31335&lng=fr
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    http://www.strategie.gouv.fr/content/scolarisation-enfants-handicap%C3%A9s-NA314

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