• Un changement de nom pour marquer une nouvelle mais timide étape. Exit les auxiliaires de vie scolaire (AVS) et bienvenue aux accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).

     

    Le comité technique ministériel a examiné le projet de décret sur ces AESH, mardi 13 mai. Ce texte devrait être prochainement publié au Journal officiel. Il met en musique les annonces faites par Jean-Marc Ayrault en août 2013.

     

    Un CDI au bout de six années de CDD

     

    Les AESH seront recrutés sur des contrats à durée déterminée d’au moins douze mois. Au bout de six années, ils pourront être embauchés en contrat à durée indéterminée (CDD). C’est le principal changement par rapport au dispositif actuel.

     

    Recrutement réservé aux diplômés de l’aide à la personne

     

    Les candidats devront être titulaires d’un diplôme professionnel dans le domaine de l’aide à la personne. Ceux qui peuvent justifier d’une expérience professionnelle de deux ans dans l’accompagnement scolaire en seront dispensés. Ce diplôme, en cours d’élaboration, sera issu de la fusion entre les diplômes d’auxiliaire de vie sociale et d’aide médico-psychologique.

     

    3 000 embauches en CDI à la rentrée 2014

     

    Dès la rentrée prochaine, le ministère de l’Éducation nationale proposera un CDI aux assistants d’éducation (AED) travaillant comme AVS depuis six ans. Cela devrait concerner 3 000 personnes en 2014, puis autour de 5 000 chacune des cinq années suivantes. Ceux qui étaient parvenus au terme de leurs six années de contrat avant que cette réforme ne se mette en place (exemple : une personne ayant travaillé de 2005 à 2011) pourront également se porter candidats.

     

    Un CDD après deux années de contrat aidé

     

    Et les contrats aidés ? Jusqu’à présent, le terme générique d’AVS regroupe en effet des personnels intervenant, principalement, sous deux statuts. Le premier : les assistants d’éducation (AED), ayant au moins le bac, embauchés sur un contrat à durée déterminée de droit public de trois ans, renouvelable une fois (28 000 personnes). Le second : les contrats uniques d’insertion (CUI) – des contrats aidés, d’une durée maximale de deux ans, recrutés sans condition de diplôme (26 000 personnes). Ces CUI pourront, à l’issue de leur contrat de deux années, être recrutés comme AESH en CDD. Et prétendre, au bout de six années, à un CDI.

     

    Un système à trois vitesses ne mettant pas fin à la précarité

     

    Le système va donc désormais fonctionner à trois vitesses : 1 – les contrats aidés (CUI), pour deux années ; 2 – les AESH en CDD, pour six années ; 3 – les AESH en CDI. Sans compter les AED qui finissent leur contrat avant de pouvoir prétendre à un CDI… Si cette réforme permet de sortir une partie des accompagnants de la précarité, elle est bien loin d’y mettre fin.

     

    Toujours pas d’accompagnement au-delà du temps scolaire

    « Nous regrettons également que le champ d’intervention de ces AESH soit circonscrit à l’école. La commission Komitès [qui avait planché sur le sujet] préconisait une prise en charge globale, dans et hors l’école, de l’enfant, souligne Christian Chevalier, le secrétaire général du syndicat SE-UNSA. Très concrètement, cela veut dire que l’enfant en situation de handicap risque de ne pas pouvoir participer aux activités périscolaires, mises en place dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, faute d’accompagnement. Ce n’est pas admissible. » Franck Seuret –


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  • Mieux vaut habiter dans la Drôme que dans les Hauts-de-Seine lorsqu’on est parent d’un élève handicapé.

    Carte de France part des élèves handicapés à la rentrée 2013 par départementSelon la 11e édition de Géographie de l’école, publiée fin juin, le pourcentage d’enfants en situation de handicap dans les effectifs des écoles primaires (maternelles et élémentaires confondues) et dans les collèges peut varier du simple au triple d’un département à l’autre. Les statistiques du ministère de l’Éducation nationale tendent donc à accréditer l’idée que certains départements sont plus accueillants que d’autres pour les écoliers et collégiens handicapés.

    Les élèves handicapés représentent 2% des effectifs

    Dans le primaire, la moyenne nationale s’élève à 2% (2,3% dans les Carte de France part des eleves handicapes scolarises parmi les eleves de college a la rentree 2013collèges). Mais dans la Drôme, la Meuse et la Saône-et-Loire, les enfants handicapés représentaient près de 3% des effectifs des écoles primaires, à la rentrée 2013, contre 1% seulement dans le Maine-et-Loire, les Hauts-de-Seine et Mayotte. Le taux de prévalence du handicap étant sensiblement le même dans toute la France, il faut chercher l’explication ailleurs.

    Deux tiers des élèves handicapés scolarisés en classe ordinaire

    carte de france part des eleves handicapes scolarises dans une classe ordinaire dans le premier degre a la rentree 2013Ce que confirment d’ailleurs les écarts, d’un département à l’autre, dans la répartition des élèves entre classe ordinaire et Classe pour l’inclusion scolaire, en primaire, et Unité localisée pour l’inclusion scolaire, en collège. Dans ces Clis et Ulis, les élèves reçoivent un enseignement spécifique, encadrés par un enseignant spécialisé.

    Au niveau national, deux élèves handicapés sur trois sont scolarisés dans une classe ordinaire, et un sur trois en Clis. Mais, dans le centre de la France, le pourcentage des élèves en classe ordinaire tombe sous la barre des 59% alors qu’en Bretagne et dans le Sud-Est, il dépasse les 73%. En collège, l’écart est encore plus important.

    Pas assez de places en Sessad = moins d’élèves à l’école

    Ces écarts s’expliquent, en partie, par les différences de taux d’équipements. En services d’éducation et de soins spécialisés à domicile (Sessad), notamment. Un enfant ayant besoin d’un accompagnement médico-social pour être scolarisé sera contraint d’aller en établissement spécialisé s’il n’y a pas de Sessad à proximité. La création de Sessad est de la responsabilité des agences régionales de santé.

    Les MDPH attribuent plus ou moins facilement des auxiliaires de vie scolaire

    Autre acteur majeur : les Maisons départementales des personnes handicapées. Les MDPH sont en effet chargées de l’orientation des enfants : en classe ordinaire ; en Clis ou Ulis ; ou vers un établissement spécialisé. Elles décident également d’affecter, ou pas, auprès de l’enfant handicapé, un auxiliaire de vie scolaire chargé de l’assister, à temps plein ou à temps partiel. Or, sans AVS, certains élèves en situation de handicap ne peuvent être scolarisés en classe ordinaire.

    L’Éducation nationale a aussi sa part de responsabilités

    Enfin, le directeur académique des services de l’Éducation nationale joue également un rôle important. Ce Da-sen est chargé d’animer et de mettre en œuvre la politique éducative dans les départements. Certains peuvent faire de la politique inclusive une priorité ; d’autres, pas… Pour le bonheur, ou le malheur, des parents d’enfant(s) handicapé(s). Franck Seuret


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  • Un mois après une rentrée marquée par la réforme des rythmes scolaires, Sophie Cluzel s’indigne du traitement réservé aux élèves en situation de handicap. Interview de la présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant un handicap (Fnaseph).

    Sophie CluzelFaire Face : Quel bilan dressez-vous de la rentrée ?
    Sophie Cluzel : Il semble qu’il y ait eu, globalement, moins de problèmes que les années précédentes. Moins d’enfants sans auxiliaire de vie scolaire (AVS) ou accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH), le jour de la rentrée, alors que la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) avait notifié qu’ils en avaient besoin. Moins de directeurs d’école refusant l’accès à des enfants, au motif que leur AVS ou AESH n’était pas encore affecté. Les académies ont démarré les procédures de recrutement plus tôt que les années passées. Ce qui a permis de limiter les ratés. Mais paradoxalement, cette anticipation pose problème maintenant.

    FF : Que voulez-vous dire ?
    S.C : Les AVS recrutés courant juin pour la rentrée 2014/2015 ont été sélectionnés sur les critères prévalant pour les assistants d’éducation (1) : avoir au moins le niveau bac. Mais fin juin, le statut d’assistant d’éducation a été remplacé par celui d’AESH. Et les critères de recrutement ont changé : « Les candidats aux fonctions d’AESH doivent être titulaires d’un diplôme professionnel dans le domaine de l’aide à la personne. » Résultat : les personnes recrutées au niveau bac, mais n’ayant pas ce type de diplôme, ne peuvent continuer à exercer. Le ministère a donc rompu leur contrat de travail, courant septembre, durant leur période d’essai. Nous avons connaissance de plusieurs dizaines d’enfants qui ont perdu leur AVS, alors que celui-ci donnait entière satisfaction. C’est insensé.

    FF : Quels retours avez-vous concernant les activités périscolaires, mises en place après la classe, dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires ?
    S.C : Ces temps d’activité périscolaires (Tap) relèvent de la responsabilité des collectivités locales. C’est donc à elles de prévoir leur accessibilité aux enfants en situation de handicap. Y compris l’accompagnement humain s’il est nécessaire car les AVS ou les AESH, employés par le ministère de l’Éducation nationale n’ont pas pour mission d’accompagner les enfants aux ateliers théâtre, poterie ou basket. Mais de nombreuses collectivités n’ont pas pris ces besoins en considération. Résultat : beaucoup d’enfants ont situation de handicap en sont exclus.

    FF : Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
    S.C : Certaines situations sont particulièrement révoltantes. Je pense à cet enfant que la mairie a écarté d’office des Tap, sans même lui proposer un essai, parce qu’il n’y avait pas d’accompagnement. Pourtant, durant une partie du temps scolaire, il n’a pas d’AVS et cela se passe très bien. Dans certaines communes d’Île-de-France, les Tap sont regroupés le vendredi après-midi. Et bien, le Stif, l’organisme en charge des transports des élèves handicapés en Île-de-France, refuse de ramener les élèves handicapés, le vendredi soir, en arguant que sa mission ne concerne que le transport scolaire !

    FF : Que conseillez-vous aux familles ?
    S.C : Qu’elles nous alertent. Nous transmettons tous les cas au Défenseur des droits, afin qu’il se prononce sur le traitement discriminatoire dont sont victimes ces élèves en situation de handicap. Nous leurs conseillons également de bien préciser la participation aux Tap, dans le projet de vie qu’elles soumettent à la MDPH. Il est important que cette dernière prenne en considération ce nouveau besoin de compensation. C’est un levier pour faire évoluer la position des mairies.
    C’est d’autant plus important que la prestation de compensation du handicap enfant ne couvre pas les besoins d’aide humaine pour les activités éducatives, mais seulement pour les actes essentiels de la vie quotidienne. La PCH ne peut donc servir à financer une auxiliaire de vie qui accompagnerait l’enfant aux Tap. Les familles se trouvent dans une impasse. Propos recueillis par Franck Seuret


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  • Bonjour,

    En effectuant des recherches, j’ai découvert ce livre pour enfants offert gratuitement sur Internet : Pourquoi je ne peux pas être attentif? Il s’agit d’un album abordant le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

    Plus précisément, ce livre raconte l’histoire de Nicolas, un jeune garçon de 10 ans ayant un TDAH. Le jeune garçon nous raconte différentes étapes de son enfance, avant et après l’obtention de son diagnostic.  Il nous présente aussi certains de ses amis, ce qui permet au jeune lecteur de voir qu’il existe plusieurs types de TDA, soit le TDA avec hyperactivité, le TDA sans hyperactivité ainsi que le TDA avec impulsivité.  Dans les dernières pages, se trouve une section d’informations pour les parents.

     

    Le document est en format PDF. Il est donc possible de l’imprimer ou de le lire à l’écran. Pour le télécharger, il suffit de cliquer ici. Le livre est également disponible en anglais ici. À ma connaissance, ce livre existe uniquement en format PDF. Il ne semble pas disponible en format papier.

     

    Livre TDAH

    Par David H. Shawn et Illana H. Shawn Disponible sur le site Shire Canada

     

    Je vous précise que le livre a été publié en collaboration avec une société pharmaceutique, donc que le personnage principal prend des médicaments. Selon votre vision de la médication, c’est un élément à considérer avant de présenter cette histoire à un enfant.

     

    Bonne lecture!


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  • 8 troubles à ne pas confondre avec le TDAH (déficit de l'attention et/ou hyperactivité)Le trouble déficit de l'attention et/ou hyperactivité (TDAH) est un trouble neurobiologique caractérisé par soit un déficit de l'attention, soit une hyperactivité et une impulsivité, ou les deux.

     

    Plusieurs autres troubles peuvent avoir des symptômes en commun avec le TDAH. En voici quelques uns, selon le DSM-5 (1).

     

    Le trouble oppositionnel avec provocation

     

    Les enfants et adolescents présentant un trouble oppositionnel avec provocation peuvent résister à des tâches à l'école ou au travail qui exigent une application par refus de se conformer aux exigences des autres. Leur comportement est caractérisé par la négativité, l'hostilité et la défiance.

     

     

     

    Ces symptômes doivent être différenciés de l'aversion de l'école ou de tâches exigeantes mentalement en raison de la difficulté à maintenir un effort mental, l'oubli des consignes, ou l'impulsivité chez les enfants atteints du TDAH. Le diagnostic différentiel peut toutefois être compliqué par le fait que certains enfants atteints de TDAH peuvent développer des attitudes d'opposition secondaires envers ces tâches.

     

    Le trouble de dérégulation de l'humeur explosive

     

    Le trouble de dérégulation de l'humeur explosive est caractérisé par une irritabilité omniprésente et une intolérance à la frustration, mais l'impulsivité et l'inattention ne sont pas des caractéristiques essentielles. Cependant, la plupart des enfants et adolescents atteints de ce trouble ont aussi des symptômes qui répondent aux critères du TDAH qui est diagnostiqué séparément.

     

    Le trouble explosif intermittent

     

    Le TDAH et le trouble explosif intermittent peuvent avoir en commun des niveaux élevés de comportements impulsifs. Cependant, les personnes présentant le trouble explosif intermittent présentent des agressions graves envers les autres, ce qui n'est pas caractéristique du TDAH, et elles ne connaissent pas les problèmes de maintien de l'attention du TDAH. Le trouble explosif intermittent, qui est rare dans l'enfance, peut aussi être diagnostiqué en présence d'un TDAH.

     

    Le trouble d'apprentissage spécifique

     

    Les enfants atteints d'un trouble spécifique de l'apprentissage peuvent apparaître inattentifs à cause de la frustration, du manque d'intérêt, ou d'une capacité limitée. Cependant, l'inattention ne leur nuit pas en dehors du travail scolaire.

     

    Le trouble du développement intellectuel (déficience intellectuelle)

     

    Les symptômes du TDAH sont fréquents chez les enfants placés dans des milieux scolaires qui ne conviennent pas à leur capacité intellectuelle. Dans de tels cas, les symptômes ne sont pas évidents au cours de tâches non-académiques. Un diagnostic de TDAH en déficience intellectuelle exige que l'inattention ou l'hyperactivité soit excessives pour l'âge mental.

     

    Le trouble du spectre de l'autisme

     

    Les enfants atteints de TDAH et ceux atteints d'autisme manifestent de l'inattention, un dysfonctionnement social, et un comportement difficile à gérer. Le dysfonctionnement social et rejet par les pairs chez ceux atteints de TDAH doivent être distingués du désengagement social, de l'isolement et de l'indifférence aux signaux de la communication des enfants autistes.

     

    Le trouble réactionnel de l'attachement

     

    Les enfants atteints d'un trouble réactionnel de l'attachement peuvent montrer une désinhibition sociale, mais pas l'ensemble complet des symptômes du TDAH, et présenter d'autres caractéristiques telles que le manque de relations durables qui ne sont pas caractéristiques du TDAH.

     

    Le trouble bipolaire

     

    Les personnes atteintes d'un trouble bipolaire peuvent avoir une activité accrue, un manque de concentration, et une impulsivité accrue, mais ces caractéristiques sont épisodiques, survenant plusieurs jours à la fois. L'augmentation de l'impulsivité ou de l'inattention est accompagnée d'une élévation de l'humeur, d'idées de grandeur, et d'autres caractéristiques spécifiques. Le trouble bipolaire est rare chez les pré-adolescents.

     

    Voyez également:

     

     

    (1) DSM-5, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ("Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders"), publié par l'American Psychiatric Association et utilisé internationalement.

    Psychomédia


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