• Les Troubles du Spectre Autistique

     

    Les Troubles du Spectre Autistiquehttp://www.dragonbleutv.com/documentaires/1-les-troubles-du-spectre-autistiques

     

    Dans cette vidéo de 28 minutes réalisée en septembre 2011 par Sophie ROBERT, le docteur Monica ZILBOVICIUS, psychiatre et directrice de recherche à l’INSERM, Unité Inserm 1000, fait le point sur la recherche fondamentale en neurologie de l’autisme, grâce aux dernières découvertes de la neuroimagerie.
    Un exposé aussi limpide qu’essentiel sur les fonctions du sillon temporal supérieur et la procédure d’eye tracking.
    Le Dr Zilbovicius et son équipe sont hébergés au service de radiologie pédiatrique de l’hôpital Necker.

     

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  • Comment Vivre dans ce Monde Lorsque l’on est Hypersensible ?

     

    « Par Laura Marie »: Sources

     

    Ce monde n’est pas rose et nous en avons tous conscience. Notre vie est faite de « contraste » entre ce que nous appelons le « bien » et le « mal », le « négatif » et le « positif », ce que nous aimons et ce que nous n’aimons pas. Chaque jour de notre vie, de notre naissance à notre mort, nous utilisons nos 5 sens qui nous procurent soit des sensations agréables, soit désagréables. Toute notre vie est gérée à travers ces 5 sens principaux (même si nous verrons plus bas que d’autres sens peuvent se rajouter). Toutes nos réactions sont basées principalement sur ce que nous voyons, entendons, goûtons, touchons ou sentons.

    Pour rappel, voici quels sont nos 5 sens :5-sens

    La vue, l’ouïe, le goût, le toucher, et l’odorat.

    Lorsque l’on est « hypersensible », cela veut dire que tous nos sens sont exacerbés. Je suis par exemple une vraie hypersensible et je confirme, tout est accentué et ressenti beaucoup plus fort au niveau de mes 5 sens (et même de mon « 6ème » sens dont je parlerai plus bas).

    J’ai par exemple une vue extrêmement performante (supérieure à ce qui est exigé pour un pilote), je suis très sensible aux odeurs (bonnes comme mauvaises), le bruit m’irrite très vite, je suis très sensible au toucher (j’ai immédiatement des frissons si l’on me touche et je suis très sensible aux massages), je ne supporte pas beaucoup de matières sur ma peau, une trop forte lumière me rend extrêmement inconfortable, je ne supporte pas la sensation de faim, je réagis très vite émotionnellement, et j’ai absolument toutes les caractéristiques de l’hypersensible citées ci-dessous.

    En clair, l’hypersensible ressent tout, perçoit tout, voit tout, d’une manière beaucoup plus élevée et intense que la plupart des gens. On estime à 15-20% la part de la population qui serait hypersensible.

    Les caractéristiques de l’hypersensible

    • Hypersensibilité au bruit (qui agresse ses oreilles trop sensibles, qui l’empêche de se concentrer, de penser).
    • Ne supporte pas la sensation de faim
    • Ne supporte pas les endroits trop peuplés
    • Hypersensibilité aux textiles (ne supporte pas certaines matières sur sa peau, ou les étiquettes des vêtements)
    • Hypersensibilité aux aliments ou textures d’aliments
    • Très réceptif au toucher (sensible aux caresses et massages)
    • Très sensible à la lumière (certaines lumières peuvent vraiment le rendre inconfortable)
    • Indignation contre l’injustice

    • Recherche de sens (cherche à comprendre et expliquer tout)
    • Sentiment d’être aliéné et seul
    • Volonté d’être original, et de ne pas pouvoir ou vouloir entrer dans la norme
    • Profonde aspiration à vouloir apporter quelque chose au monde grâce à sa créativité
    • Vouloir continuellement apprendre de nouvelles choses
    • Les informations nerveuses circulent très vite, ce qui rend l’hypersensible hyper-réactif, il réagit à tous les stimuli, sans vraiment filtrer.
    • Il « voit » tout, « entend » tout, ressent tout, ce qui peut être parfois difficile à gérer
    • Il est envahi par une quantité très importante d’idées, de paroles, d’informations et de perceptions, ce qui est aussi souvent difficile à gérer.
    • Il est sensible aux ambiances. Il peut être perturbé et affecté par tous les conflits, les tensions et les problèmes psychologiques des personnes qui l’entourent, même s’il n’est pas responsable ni concerné.
    • Il est extrêmement empathique : Il a la capacité de se mettre à la place des autres et de ressentir leur souffrance. Il est envahi par les sentiments et les émotions des autres et de lui-même. Il ressent tout très fortement. L’affectif prend beaucoup de place dans sa vie.
    • Intensité émotionnelle : il a facilement les larmes aux yeux, il est « à fleur de peau ».
    • La tristesse, la joie, la colère peuvent prendre chez lui des proportions démesurées. Il peut passer rapidement du rire aux larmes.
    • Colères soudaines pour des raisons qui peuvent paraître « ridicules » pour l’entourage. Mais l’hypersensible est pourtant sincère. Il ressent fortement les choses et son entourage a souvent du mal à comprendre ses débordements (ne percevant pas les mêmes choses que lui).
    • Il a besoin d’amour parce qu’il est sensible, émotif et qu’il vit beaucoup dans l’affectif.

    L’hypersensibilité semble être de naissance et déterminée génétiquement. Vraisemblablement, les hypersensibles ont un système nerveux plus sensible et réagissent aux stimuli internes et externes de manière plus forte que l’individu moyen. Je confirme, on « nait » hypersensible ou non. Personnellement, je sais que je suis comme cela depuis toute petite. Le problème, c’est que l’hypersensible, étant donné que cela ne représente qu’1 à 2 personnes sur 10, se sent souvent très seul et incompris, et pense souvent qu’il a un problème (ou on lui fait croire cela). Or, l’hypersensibilité présente de nombreux avantages et les personnes les plus remarquables dans l’histoire de l’humanité, ont très souvent été justement, des hypersensibles.

    Hypersensibilité et sur-efficience mentale

    Les hypersensibles le sont souvent à cause d’un autre paramètre : la sur-efficience mentale. Voici quelques caractéristiques de la sur-efficience mentale :

    • - Hyperstimulabilité, hyperesthésie, hypersensibilité, susceptibilité
    • - Fonctionnement cérébral non linéaire : en arborescence ou par associations
    • - Curiosité, créativité, imagination débordante
    • - Capacité à faire plusieurs choses en même temps, persévérance (si l’intérêt le justifie)
    • - Intérêts très variés, passant facilement d’un domaine à l’autre
    • - Recherche de la compagnie de personnes plus âgées
    • - Grand sens de l’humour, mais très particulier, souvent incompris
    • - Respect des règles bien comprises (« logiques »), mais tendance à questionner l’autorité non fondée
    • - Perfectionnisme, doublé d’une extrême lucidité, qui entraînent parfois le doute, la peur de l’échec
    • - Le surdoué a un besoin immense d’être aimé, tellement grand qu’il est rarement comblé.
    • - Être en extase même avec un tout petit quelque chose
    • - Ne jamais s’ennuyer s’il est seul, comprendre vite
    • - Expérimenter et beaucoup apprendre
    • - Avoir une sensibilité aux personnes, une empathie naturelle
    • - Avoir la possibilité de « jouer » avec la vie
    • - Avoir des sensations fortes en musique et en art
    • - Ne pas être impressionné
    • - Avoir une capacité d’ouverture.

    Il y a quelques années l’on m’a expliqué que c’était mon cas, et j’ai commencé à comprendre que je n’avais pas un « problème », mais simplement que mon cerveau et mes sens fonctionnaient trop vite. Dans ma tête, c’est un peu comme un ordinateur qui aurait 30 fenêtres ouvertes en même temps, et cela en permanence. La plus grande peine de ma vie, c’est toujours à la fin de chaque journée de n’avoir pas pu réaliser toutes les choses que j’aurais aimé réaliser. (Je créée trop vite par rapport à ma capacité humaine de réalisation).

    Au delà de nos 5 sens

    Nos 5 sens sont les sens « principaux » que nous utilisons pour vivre chaque jour. Mais ce serait diminuer fortement les capacités de l’être humain que de penser que ce sont eux qui nous définissent entièrement, car ils ne constituent finalement que nos sens « corporels ».

    En effet, nous sommes doté5-senss d’un corps, d’une âme et d’un esprit. Et par conséquent, d’autres sens s’ajoutent aux 5 que nous connaissons tous : les sens « spirituels ».

    On parle souvent par exemple du « 6ème sens », que l’on associe souvent à l’intuition par exemple.

    Il y a aussi l’émotion, l’imagination, la conscience et l’inspiration. D’où provient tout cela ? L’on s’aperçoit bien qu’ils ne proviennent pas des 5 sens corporels, ils sont à part, et ceux qui les maîtrisent ont une vie beaucoup plus riche et sereine que ceux qui les ignorent et ne cherchent pas à les développer, continuant à vivre la vie à travers le filtre unique des 5 sens corporels.

    Comment vivre dans ce monde en tant qu’hypersensible

    - Comment m’intégrer aux personnes que je fréquente, aux groupes, à la vie sociale ?
    – Comment acquérir une certaine sérénité et paix intérieure malgré ces nombreuses pensées, images et sensations qui m’habitent en permanence ?
    – Comment arriver à ne faire qu’une seule chose à la fois sans trop me disperser ?
    – Comment cesser de penser que j’ai un problème et de vouloir être une personne « normale » ?
    – Comment vivre sur terre, sans pour autant rejeter le fonctionnement de la société ?

    Je suis passée par toutes ces questions et voici ce que mon expérience m’a fait comprendre, ainsi que mes conseils :

    1) Cesser immédiatement de penser que « nous avons un problème ».

    L’hypersensible a tous ses sens hyper développés. C’est peut être quelque chose de fatigant parfois, mais de l’autre côté, c’est un ÉNORME avantage. Voici les avantages que j’ai personnellement trouvé au fait d’être hypersensible :

    - Grande capacité de compassion pour les autres ce qui fait que les gens aiment se confier à nous et nous font confiance.

    - Intuitions très développées et vitesse d’analyse et de réflexion hors norme, ce qui fait que nous sommes beaucoup moins propices au fait de nous faire « avoir » par les autres et à nous retrouver dans des situations que nous n’aurions pas vues venir

    - Créativité et imagination exacerbées, ce qui fait que nous ne nous ennuyons jamais et la vie pour nous est un cocktail de possibilités infinies. Les personnes hypersensibles deviennent souvent de grands artistes, écrivains, créateurs, inventeurs, et visionnaires en tous genre. Leur sensibilité et leur imagination mixées, leur permettent de changer le monde.

    - Nous sommes des personnes avec un très bon « fond », étant de profonds empathiques, nous ne pouvons faire aux autres ce que nous n’aimerions pas qu’ils nous fassent (comme nous pouvons ressentir la douleur des autres). Nous voulons au contraire aider les plus faibles, et toujours défendre les injustices.

    - L’on ne s’ennuie pas avec nous, puisque nos émotions ne sont pas toujours les mêmes, nous avons de l’enthousiasme très fort, mais aussi de la tristesse très forte, des colères très fortes, en clair, la routine émotionnelle n’existe pas chez les hypersensibles (couplée à notre imagination débordante)

    - Nous sommes propices à l’apprentissage permanent, et à la remise en question, ce qui fait que nous sommes des personnes en constante évolution (comparé à ceux qui sont « moins sensibles » mais qui au final restent les mêmes toute leur vie).

    2) Se protéger des lieux, personnes et circonstances qui peuvent nous toucher

    Connaissant notre hypersensibilité, il est impératif de se protéger. Le monde ne changera pas du jour au lendemain, c’est donc à nous de nous y adapter en sélectionnant avec attention tout ce que nous faisons, les endroits où nous allons, ce que nous regardons et les gens que nous fréquentons.

    L’hypersensible a besoin d’être dans des environnements positifs, sereins et sains. Il doit éviter les milieux stressants et compétitifs. Il en va de même pour les personnes qu’il fréquente, car il détecte toute mauvaise intention ou émotion négative chez les autres. L’hypersensible a souvent besoin de solitude et n’aime pas être dans les endroits trop peuplés. Il devra donc respecter cela pour se protéger et conserver son bien-être et ce n’est aucunement un acte égoïste mais au contraire un grand acte d’amour propre et de respect de soi.

    Cela ne veut pas dire que l’hypersensible doit vivre dans une bulle coupée du monde et en ignorer les problèmes. Il doit se connaître assez pour comprendre ce qu’il peut regarder, faire, et qui il peut fréquenter sans devenir ensuite trop déstabilisé par ses émotions. Un exemple :

    Je suis hypersensible, par conséquent regarder des images de maltraitance animale provoque en moi une telle violence et tristesse que je peux difficilement regarder ces images sans en être bouleversée. Je décide donc de ne pas trop m’exposer à ces images.

    Mais, de l’autre côté, cela ne veut pas dire que je ne vais rien faire pour que les choses évoluent. Au contraire, j’utilise ce que je ressens comme force, pour un changement positif dans le monde en sensibilisant les autres sur ces sujets et en étant moi-même actrice de ce changement.

    3) Utiliser son hypersensibilité comme force

    Un peu comme dans le point numéro 1, rendez-vous bien compte de la force qu’est votre hypersensibilité. Si vous êtes nés avec ces facultés (oui, ce sont selon des facultés que d’autres n’ont pas), alors, autant les utiliser.  L’hypersensible a besoin de se réaliser (puisqu’il a besoin de sens dans sa vie) donc c’est en s’investissant dans une grande cause, ou dans un travail qui correspondra avec sa passion, et en se concen­trant régulièrement sur une activité qui lui plaît (artis­tique, physique, spirituelle…), qu’il développera sa confiance en lui et qu’il deviendra moins sensible aux critiques.

    Aujourd’hui je me rend compte par exemple à quel point mon hypersensibilité est une force puisqu’elle me permet de comprendre mes clients à un niveau très élevé, d’être touchée par de nombreuses causes dans le monde et d’avoir ainsi la volonté de faire quelque chose pour que cela évolue. Une personne non sensible ne développera à l’inverse pas l’envie de contribuer à changer les choses qui ne vont pas dans ce monde, ni ne sera apte à aider profondément les autres, étant dépourvue d’empathie.

    4) Pratiquer la méditation et toute activité visant à donner plus de sérénité et de paix intérieure

    L’hypersensible à besoin de se vider régulièrement la tête, et également de toutes les émotions ingurgitées pendant la journée (les siennes ou celles des autres puisque c’est une éponge). La méditation est un excellent moyen de dissiper tout cela. L’activité physique aussi, la musique, l’art, et pratiquement tout activité qui permet en fait à l’esprit de s’évader et à ne plus penser.
    Se détacher de l’opinion des autres est aussi un must pour l’hypersensible. Puisque les hypersensibles encore une fois ne constituent que 15 à 20% de la population, nous pouvons parfois nous sentir très seuls. Mais encore une fois, il faut tourner cela comme une force et se rappeler de tous les avantages que notre hypersensibilité présente.

    Hypersensible5) Comprendre que rien n’est hasard et que si vous êtes hypersensibles, c’est qu’il y a une raison

    Si tout le monde était hypersensible, alors il n’y aurait pas de chirurgiens, de pompiers, de policiers, d’infirmiers…

    Mais si personne n’était hypersensible alors il n’y aurait pas d’artistes, de révolutionnaires, de chanteurs, d’écrivains, de psychologues, de bénévoles en tous genres, de créateurs de refuges…
    Il faut de tout pour faire un monde et si vous êtes hypersensibles, c’est qu’il y a une bonne raison à cela. Il vous suffit d’utiliser cette hypersensibilité pour le bon métier, et d’être entouré des bonnes personnes qui sauront reconnaitre cela en vous comme étant une qualité et l’honorer.

    Conclusion

    Vivre dans ce monde violent, dur, et souvent sans conscience peut être extrêmement difficile pour une personne hypersensible. Plusieurs fois, on peut même se demander ce que l’on fait là, à quoi bon continuer, puisque tout cela n’a pas de sens.
    Mais dans ce monde, rien n’est hasard. Même si cela peut être difficile à comprendre d’un point de vue « terrestre », à l’échelle de l’univers, tout a sa place, et tout est parfait. Si une personne nait « hypersensible » (au même titre que d’autres caractéristiques qui pourraient le différencier des autres ou lui apporter des challenges supplémentaires), c’est qu’il y a une bonne raison derrière tout cela. Le tout est de trouver laquelle.

    Qu’est ce qui vous procure le plus de joie dans la vie ? Réfléchissez à vos passions et trouvez comment allier votre sensibilité et votre passion, pour ainsi donner naissance à une activité qui vous donnera votre place dans le monde et vous fera réaliser que tout cela n’était vraiment pas un hasard, que c’était bien votre destinée, et que tout cela était vraiment parfait, pour ce que vous étiez sensés accomplir et apporter à ce monde.

    Les êtres hypersensibles sont souvent, en plus, des personnes ayant des « missions de vie » plus importantes que d’autres, avec donc des challenges plus conséquents. Apprendre à aimer et à honorer son hypersensibilité est la chose la plus importante, pour enfin pouvoir offrir au monde les choses extraordinaires qu’elle peut nous permettre de créer.

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  • Le Haut Potentiel Intellectuel. J.-D. Nordmann

     

    http://vimeo.com/m/33048739

     

    Le Haut Potentiel Intellectuel. J.-D. Nordmann


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  • Thérapie pour enfants : maux tus et bouches cousues...

    Enfant et thérapie 1©Jamie Wilson - Fotolia.com

    Nombreux sont les enfants qui, plus ou moins régulièrement, ont rendez-vous chez une dame ou un monsieur qui tente de percer les mystères de leur comportement. Comprennent-ils ce qu'ils font là ? En retirent-ils un bien-être qu'ils peuvent s'expliquer ou ont-ils simplement l'impression de faire « plaisir » à leurs parents ? Nous avons recueilli quelques impressions auprès des premiers intéressés !

    Enfant violent : Terreur des bacs à sable !

    Hugo a aujourd'hui 7 ans. A l'entrée en maternelle, à 2 ans ½, son comportement change du tout au tout. A ce moment-là, il apprend que sa maman attend un autre enfant et que ses grands-parents divorcent. Il devient soudain agressif envers ses camarades et systématiquement oppositionnel face aux adultes. A tel point que ses parents ne peuvent plus faire face aux remontrances incessantes de l'école et aux crises perpétuelles d'Hugo. De culpabilité en désespoirs, de faux diagnostics d'hyperactivité en errances pour trouver enfin une aide efficace face à une souffrance parentale encore assez mal reconnue - avoir un enfant « perturbé » mais pas « malade » -, Hugo atterrit enfin au Centre de la Mère et de l'Enfant de Limoges où il suit depuis deux ans une thérapie de groupe. « J'aime bien aller au groupe voir les docteurs. Avant, j'aimais pas. On joue, on fait des trucs mais y'en a là-bas qui sont vraiment toc toc ». Si ça lui fait du bien ? Hugo se contente de hausser les épaules. A l'école, les choses se sont en tout cas nettement améliorées.

     

    Enfant déprimé : quand il refuse de coopérer

    enfants et thérapie©istock

    Chloé a 11 ans. Elle a de temps en temps des coups de déprime et dit parfois à sa maman -désespoir ou provocation ? - qu'elle va se suicider « puisque c'est comme ça ». Elle passe de longs moments enfermée dans sa chambre, avant de passer d'un coup à des états d'euphorie intense. Puis reviennent les « je suis nulle », « pas intelligente », « j'y arriverai pas ». Malgré l'inquiétude de sa maman, elle refuse catégoriquement d'aller voir un psy. Pourtant, elle accepte volontiers de répondre à nos questions.

    - Chloé, pourquoi refuses-tu d'aller voir un psy ?

    - Parce que ça sert à rien. Si c'est pour me faire faire des dessins, merci bien !

    - Tu sais, à ton âge, il ne te fera plus faire de dessins, il parlera avec toi, essaiera de comprendre ce qui ne va pas...

    - Mais je vais bien. Enfin je veux dire même si je lui parlais, il pourrait rien changer à ma vie, alors ça sert à rien.

    - Peut-être qu'il ne pourrait rien changer mais il pourrait t'aider à être plus heureuse ?

    - Ah ? Ben ça m'étonnerait, il pourra rien faire pour que j'aille plus à l'école, que je vive à la campagne, que je stresse plus, quoi !

    Fin du dialogue, Chloé est déjà passée à autre chose.

    Enfant et psy : une prise de conscience difficile

    Manon, 7 ans, voit un psy tous les 15 jours depuis trois mois pour cause de possessivité outrancière envers sa maman et d'« insubordination » envers les adultes en général. Elle sait pourquoi, et semble plutôt bien s'en porter !

    - Tu aimes bien aller chez ta psy ?

    - Oui, mais j'aime pas ce mot. Je l'appelle Nounou, c'est mieux !

    - Ce n'est pourtant pas ta nounou ?

    - Non mais c'est pareil, elle est gentille pareil et puis, tout ce que je lui dis, elle le répète pas.

    - Ca te fait du bien d'aller la voir ?

    - Beaucoup, c'est comme une copine. On dessine, on écoute de la musique, on parle, on fait des jeux et j'ai l'impression qu'elle m'aime bien.

    - Pourquoi vas-tu la voir ?

    - Parce que mes parents veulent. Et parce que j'étais pas sage.

    - Ca va mieux maintenant ?

    - Ben, je sais pas. Oui, je crois. J'ai entendu maman qui disait ça.

     

     

    Thérapie pour enfants : maux tus et bouches cousues...

    Enfants et thérapie 2©Gayanée Bereyziat

    témoignage d'enfant : Audrey, 10 ans, convaincue !

    « J'étais tout le temps triste et je criais beaucoup. Alors papa et maman m'ont dit que j'allais aller voir quelqu'un pour parler. Au début, je ne comprenais pas pourquoi il fallait que je parle à quelqu'un, à quoi ça servait. Je préférais parler à mes copines. Et puis j'avais pas envie d'y aller. Maman s'est fâchée un peu en disant que ça pouvait pas durer comme ça. Maintenant ça fait plusieurs fois que j'y vais et j'aime bien, en fait. Je me sens plus calme. Mais je l'ai pas avoué à mes copines et des fois, c'est dur ne pas leur dire mais j'ai peur qu'elle se moquent de moi
     

    Enfants en thérapie : ce que les parents en pensent

    Chrystelle : « Rémi, 9 ans, a peur du noir depuis tout petit et s'endort avec une veilleuse. Il a aussi d'autres peurs, qu'il énonce très clairement : il dit qu'il voit des gens, même la journée, et il court parfois comme s'il était poursuivi pour se réfugier dans une autre pièce... Il croit que le ciel va lui tomber sur la tête... Je crois qu'il ne se sent pas en sécurité et nous avons donc pris rendez-vous chez un psy dans deux mois... A suivre ! »

     

    Maïté : « Mon fils Guillaume, 5 ans, voit un psy depuis peu. Il y va un peu à reculons mais après 2 séances, il s'avère que se serait utile de persévérer... Peur du noir, bouderies, bagarres, insolence... Cela me soulage de le savoir entre des mains expertes... Mais lui ? Il est encore un peu tôt pour le dire. »

     

    Sandrine : « Clément a 10 ans, il voit un psy depuis 5 ans maintenant. Il a suivi une thérapie individuelle qui n'a rien donné. Nous nous sommes donc lancés sur une thérapie de groupe. Lui est visiblement content d'y aller mais, personnellement, je ne vois pas d'amélioration. Depuis le 3 mois, il a des séances de microkiné qui l'ont mieux aidé. »

     

    Ce que les enfants ne nous diront pas

    Une séance chez le psy, pour un enfant, c'est pareil que pour un grand... Au détail près qu'au début de la thérapie, au moins, le psy reçoit aussi ses parents, ensemble ou séparément, pour mieux situer l'enfant dans son contexte familial. Le thérapeute fera régulièrement le point avec eux mais, en dehors de ces « bilans », tout ce que l'enfant lui aura confié restera strictement confidentiel... Ce qui explique pourquoi l'enfant se sent en sécurité pour lui parler - un des seuls moments où son comportement ne sera pas guidé par une institution ou jugé par ses parents -, ce qui rend aussi difficile le travail du journaliste qui cherche à savoir ce que l'enfant pense de sa thérapie et de son psy !

     

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  • Enfants précoces, sois bête et tais-toi ?

     

    Qu’on les appelle précoces, surdoués, à haut potentiel, ces enfants-là ont en commun un QI élevé, mesure incontestable d’une intelligence « supérieure ». Une supériorité qui entraîne parfois dans le contexte scolaire, comme bien des différences, des parcours chaotiques faits de déni, d’incompréhension, de repli sur soi pour, dans certains cas, mener à l’échec. Décryptage d’un atout potentiellement dangereux.
    Précoce, GRANDIR-PSY-ENFANTS-PRECOCES©DR
    Qu'est-ce qu'un enfant surdoué ? Un enfant qui présente un QI - quotient intellectuel - supérieur à la moyenne, à partir de 125, la moyenne française étant de 100. Les diagnostiquer est chose aisée : les tests, scientifiques, incontestés, ne mentent pas et personne aujourd'hui ne les remet en question. Ce QI restera une constante pour toute la vie. Intelligent donc, plus que les autres, ce qui a priori ne devrait être qu'un avantage. Sauf que cette intelligence-là est aussi et surtout différente. Elle n'est pas juste du « plus ». Elle implique une autre façon de raisonner, de comprendre une consigne, d'appréhender un problème. Et c'est là que, dans un contexte scolaire, les difficultés commencent.

    « L'enfant précoce va dans toutes les déductions possibles à partir d'une première pensée, c'est foisonnant. Il peut se poser à l'école plusieurs cas de figure : l'appréhension d'un problème est rapide et intuitive, se passant volontiers du cheminement que l'école attend de ses élèves. Tout va très vite. Ce raisonnement, l'enfant précoce l'a peut-être eu mais il l'a déjà oublié quand il tient la solution et il n'a pas envie d'en rendre compte, il a envie de passer à autre chose. Et puis, les enfants précoces sont souvent très attachés au sens des mots. Parfois, l'enseignant veut poser une question mais la tourne de manière impropre. L'enfant précoce part alors dans une mauvaise direction. Un exemple : dans un cours de chimie, si l'on demande de « relater » une expérience, cet enfant va la « raconter » avec des phrases puisque c'est strictement ce que veut dire « relater ». Or, ce sont des formules que le professeur attendait »
    explique Clotilde Beylouneh, longtemps psychologue de l'éducation en classes spécialisées et auteur du récent ouvrage Mon enfant est précoce, comment l'accompagner aux éditions Marabout.

     Autre exemple cette fois donné par Jeanne Siaud-Facchin, spécialiste reconnue des surdoués et notamment auteur de L'enfant surdoué, livre de référence en la matière : celui d'un enfant de 9 ans à qui elle demanda un jour en quoi il était fort à l'école et qui lui répondit naturellement par cette interrogation : Fort à l'école ? En classe ou à la récré ? ».

    Enfant surdoué : y a-t-il quelqu'un pour me comprendre?

    enfant précoce©istock

    On l'aura compris, un enfant précoce est un enfant exigeant, qui attend beaucoup de ses professeurs. Mais sa forme de pensée singulière le fait souvent passer à côté de ce que l'institution scolaire, normative, attend. Lui-même ne comprend pas alors les causes de ses difficultés et vit les reproches qu'on peut lui faire comme autant d'attaques injustifiées qui blessent l'image qu'il a de lui-même et entame la confiance qu'il met dans les adultes. Dès lors, se sentant incompris, il peut préférer s'isoler, s'inhiber, avoir la tentation du mépris, voir du déni puisque la nature même de l'enseignement ne lui donne pas la possibilité d'exercer ses compétences. Et cela rejaillit tout naturellement sur ses relations avec ses petits camarades dont il se sent différent sans pouvoir se l'expliquer et dont il attend pourtant beaucoup affectivement. Il n'est pas rare qu'il tombe alors dans un ennui profond, s'enferme dans ses pensées et développe des troubles du comportement. On compte en effet une forte proportion d'enfants hyperactifs par exemple chez les surdoués. Or, il n'existe à aujourd'hui aucun enseignement spécifique au sein de l'Education nationale  mais des « aménagements » dans certains établissements, laissé à l'appréciation du chef d'établissement et du Conseil des maîtres.

     

    En pratique, pour l'instant, ces enfants, dans le meilleur des cas, sautent des classes... ou redoublent parce qu'ils ont baissé les bras, renoncé à être compris. Leurs parents peuvent juste espérer en la chance de tomber, en une heureuse année scolaire, sur le professeur qui fera la différence. « L'enfant précoce a une facilité à ne pas respecter les adultes parce qu'il arrive souvent qu'il s'aperçoive qu'ils sont moins intelligents que lui ! Donc, il va spontanément aller dans le mépris. Or, le prof est celui qu'il ne faut surtout pas mépriser ! Il leur faudrait des profs intelligents, qui les aiment, qui les comprennent, et que eux respectent, aiment et admirent. Le prof idéal en fait ! » précise encore Clotilde Beylouneh. Ce qui supposerait qu'outre leur bonne volonté, les professeurs soient formés à ce particularisme aussi. Faute de quoi, les rapports sont souvent conflictuels. Et la spécialiste de préciser : « Certains enseignants ne peuvent concevoir que le surdouement - appelé aussi douance au Canada, ndlr - existe, et encore moins que ce soit à eux de le détecter, car cela reviendrait à coopérer avec l'inégalité. Pourtant, on dit que le génie, c'est quelqu'un a qui a apporté quelque chose à l'humanité. L'enfant précoce, par analogie, c'est un peu la même chose. Il est là pour nous apporter des choses, pour nous montrer par exemple les insuffisances du système scolaire ».

     

    Enfants précoces : témoignage d’Anne-Marie, maman de Charles, 10 ans, entré en 6ème en septembre

    Côté Mômes : Comment avez-vous découvert la précocité de Charles ?  Sa maîtresse de l'époque s'en est-elle rendu compte ?
    Anne-Marie : Les « bizarreries » se remarquent très vite en famille. Tant que l'enfant est en maternelle, c'est-à-dire sans apprentissage contraignant (apprendre, restituer ce que veut l'enseignant, être noté), il n'y a pas de difficultés. C'est même plutôt agréable et amusant. On sent le potentiel, même si on ne met pas de nom dessus par manque d'informations. Mais on se rend compte qu'il se passe quelque chose dans les réflexions sur le monde environnant  « si quelqu'un est sur Mars, voit-il la Terre comme nous voyons Mars, comme un petit point lumineux ? » (4 ans), dans les remarques sur le côté irrévocable de la mort (4 ans), dans la prise de conscience de la matière et des atomes (8 ans), dans le sens de l'humour déroutant (9 ans). Mais globalement, rien ne transparaît en classe.

    L'enseignant le trouve solitaire et peu participatif, l'enfant est à part, en retrait et il observe les autres enfants. Quand on l'interroge sur son silence en classe, il dit : « je ne réponds pas en classe, car la maîtresse sait que je sais, alors ça ne sert à rien » (5 ans).


    CM : Charles a-t-il connu des soucis à l'école dus à sa précocité  tels l'ennui, le déni de l'enseignement ou du professeur, une attitude de refus, des soucis relationnels avec ses camarades ?
    AM : Dans le cas de Charles, le déclencheur fut une attitude violente en récréation en dernière année de maternelle. Les tests nous ont permis de mettre un nom sur son silence en classe, sur son agressivité dans la cour et sur son ouverture et sa puissance de réflexion avec les adultes. Nous n'avons rien dit à l'école, comme une maladie que l'on cache. Cependant, la psychologue nous avait conseillé de lui faire sauter le CE2, nous savions donc qu'il faudrait un jour en parler, si les enseignants ne proposaient
    rien d'eux-mêmes en CE1 ! En attendant, nous tâchions de le faire rentrer dans la norme à l'école et
    de l'aider à s'épanouir et à créer en dehors du milieu scolaire.

    CM : Charles a-t-il été contraint, à un moment donné, de changer d'établissement ?
    AM : Lorsque nous avons demandé le saut de classe dans l'école où il était, le directeur n'a pas été très favorable « on connaît cela, les QI élevés on en a plein, etc. ». De leur côté, les enseignants disaient qu'il n'était pas mûr, qu'il était trop lent. Nous avons donc changé d'école, tout en restant dans un contexte scolaire classique. L'intelligence du directeur a été de contacter la psychologue et de trouver l'enseignant qui conviendrait à Charles. Patience, patience, patience !

    Pour Charles, le primaire se termine. Sa chance a été de rencontrer deux enseignantes formidables pour ses deux dernières années CM1 et CM2. Qu'en sera-t-il du collège cette année avec la multiplication des professeurs ? Les uns attentifs et ouverts pourront-ils atténuer la douleur ressentie avec les autres droits et normatifs ? C'est le mystère de la 6ème qui commence.


    Pour plus d'informations :
    AEHPI (Association pour l'épanouissement des Enfant
    à Haut Potentiel Intellectuel) - www.ae-hpi.org - ae-hpi@wanadoo.fr - Tél. : 01 30 82 49 23

    AEP (Association pour les Enfants Précoces) : Tél. : 01 34 14 83 97 - cette association est à l'origine de l'ouverture en cette rentrée de l'Ecole de Paris qui accueillera une quarantaine d'élèves de 3 à 15 ans dans le sud de Paris

    AFEP : Association Française des Enfants Précoces

     

    Article de Anne-Claire Thérizols


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