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(Québec) «Y a-t-il une explication au fait que certains troubles du cerveau apparaissent dès la naissance (comme les troubles envahissants du développement), d'autres après l'adolescence ou au début de l'âge adulte (comme la schizophrénie) et plusieurs à partir d'un âge avancé (60-70 ans) seulement?», demande Olivier Gauvin-Tremblay, de Québec.
Il y a des explications, oui, ou, du moins, des hypothèses. Mais surtout, il y a deux choses à dire et à distinguer ici, explique la neuropsychologue de l'Université Laval Nancie Rouleau: d'abord, c'est vrai, beaucoup de maladies mentales ont un «âge type» pour l'apparition de certains symptômes; mais, ensuite, précise la chercheuse, les symptômes n'apparaissent pas tous en même temps, et ce ne sont souvent que les plus spectaculaires qui sont associés à un «âge type». Dans la plupart des cas, on peut voir d'autres symptômes surgir bien avant.
Par exemple, la maladie d'Alzheimer fait partie de ces maladies qui «apparaissent» ou dont on finit par les apercevoir sur le tard, la plupart des gens étant diagnostiqués passé l'âge de 60 ans. Cela s'explique par le fait que les symptômes sont causés par une accumulation de dommages au cerveau - et, par définition, il faut du temps avant que l'accumulation se fasse.
Au stade où les patients finissent par consulter, ils ont habituellement des problèmes évidents de mémoire, commencent à se perdre, à répéter inutilement leurs questions, à avoir de la difficulté à payer leurs factures, etc. Mais les premiers signes du mal apparaissent bien avant (pertes de mémoire occasionnelles, chercher ses mots, etc.).
De la même manière, dit Mme Rouleau, c'est généralement vers la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte qu'apparaissent les signes les plus spectaculaires (et stigmatisants) de la schizophrénie, soit les hallucinations, le délire, la désorganisation. On ne comprend pas encore tout à fait pourquoi il en est ainsi, mais on sait qu'un événement majeur se produit dans le cerveau des adolescents, qui donne une bonne avenue d'explication : l'élagage synaptique.
«Quand on naît, explique Mme Rouleau, on a un grand nombre de connexions entre nos neurones, plus grand que ce dont on a besoin. Cela nous donne une chance de bien nous développer. Et selon ce à quoi on sera exposé pendant l'enfance, on va développer nos connexions différemment - plus de connexions motrices si on fait plus de sport, par exemple. Mais à l'adolescence, il y a une destruction de connexions inutilisées, parce qu'on ne serait pas aussi efficace autrement. Transmettre des signaux prend un certain temps, et on ne garde pas toutes les routes. L'élagage synaptique sert à ça: à l'adolescence, on se construit des autoroutes.»
«C'est peut-être pour ça que ces symptômes-là (de la schizophrénie) apparaissent à ce moment-là. On est un peu fragile à cet âge-là», poursuit Dre Rouleau. On connaît toutefois des cas - rares, mais quand même - de psychoses qui sont apparus dès l'enfance, nuance-t-elle. L'élagage synaptique ne saurait donc pas tout expliquer.
Quoi qu'il en soit, les idées délirantes (souvent paranoïaques), les discours incohérents et les hallucinations ne sont pas les seuls symptômes de la schizophrénie. La maladie vient généralement avec des troubles cognitifs comme des pertes de mémoire, et l'on peut les voir beaucoup plus tôt qu'on le croirait a priori. «Les troubles de mémoire, par exemple, on les a dès l'âge de cinq ans, chez certains patients. [...] Ce qui est embêtant, c'est que, souvent, ça ne paraît pas. J'ai des patients qui sont à l'université, qui ont de bons emplois, on ne le voit pas. [...] Ils développent des stratégies pour contourner ça. Ils ont ces problèmes-là depuis qu'ils sont bébés, alors ils apprennent beaucoup mieux à compenser que, par exemple, les adultes qui subissent des dommages au cerveau dans un accident», dit Dre Rouleau.
Celle-ci participe d'ailleurs à un grand projet de recherche qui consiste à suivre 40 familles québécoises atteintes de schizophrénie ou de trouble bipolaire, remontant parfois jusqu'à cinq générations. Des articles qui en ont été issus ont montré que certains des traits de la schizophrénie, comme une mémoire un peu diminuée, sont aussi présents chez la famille immédiate des patients - même si les symptômes plus lourds ne le sont pas nécessairement.
Troubles envahissants
Enfin, concernant les troubles envahissants du développement, il semble que l'on ait encore le même modèle. Du moins, c'est le cas pour le TED dans lequel se spécialise Dre Rouleau, le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), qui se caractérise par des enfants ayant de la difficulté à se concentrer, à maîtriser leur impulsivité et parfois à tenir en place. «En clinique, dit-elle, ils nous arrivent vers la maternelle ou la première année, quand la dysfonction est suffisante pour consulter.»
Cependant, les premiers signes du problème se manifestent souvent bien avant. «Même dans le ventre des mères! Les mères nous rapportent que ces bébés-là bougeaient énormément. Et il y a des retards qui apparaissent, dans le langage par exemple. Pour un bébé, ça prend beaucoup de concentration pour, par exemple, apprendre à parler, puisqu'il faut fixer le visage des adultes, etc.»
Mais dans le cas des enfants ayant un TDAH, disons que les signes avant-coureurs ont peu de chance de passer longtemps inaperçus aux yeux des parents...
Autres sources: National Institute on Aging, Alzheimer's Disease Fact Sheet, National Institutes of Health, 2012, http://1.usa.gov/1iv0nvi
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Nombreux sont les enfants qui aujourd'hui souffrent de troubles de l'attention, de manque de concentration, d'hyperactivité , de dyslexie, ou encore de difficultés d'apprentissage.
Paul est né par césarienne. Sa mère avait pris rendez-vous avec son gynécologue le 23 Septembre à 10h du matin pour accoucher. Paul a certainement vécu un gros stress d'être expulsé ainsi du ventre bien chaud de sa maman, et peut-être n'était-il pas prêt? Par la suite il était très fragile, et ressentait beaucoup de stress.
Victor est un petit garçon de 7 ans qui n'arrive pas à faire du vélo, ne parvient pas à coordonner ses bras et ses jambes pour apprendre à nager, et il est assez maladroit. Ses parents n'arrêtent pas de lui dire qu'il n'est vraiment pas doué, s'énervent car il n'arrive pas à se lancer sur son vélo, ni à nager, et lui bien sur se sent déjà nul et dit qu'il n'y arrivera jamais.
Emma, 9 ans, n'aime pas écrire, a une faible compréhension en lecture. Max quant à lui ne tient pas en place, il doit toujours bouger dans tous les sens. Julie 10 ans, est dyslexique, elle confond les lettres, n'arrive pas à lire, et perd déjà confiance en elle. Sébastien quant à lui est très émotif et pleure ou se met en colère pour un rien. Il déteste les changements et les imprévus dans ses habitudes.
Et si les difficultés que rencontrent tous ces enfants pouvaient trouver leur origine dans des réflexes primitifs qu'ils n'auraient pas développés, ou pas intégrés totalement?
Mais c'est quoi les réflexes primitifs?
Les réflexes primitifs sont des mouvements que l'on peut observer chez le nouveau-né. Les plus connus, seront le réflexe de la marche, le réflexe de succion, le réflexe d'agrippement, mais il en existe pleins d'autres (on en a observé environ 70 réflexes). Certains apparaissent pendant la vie fœtale, d'autres ont lieu au moment de l'accouchement ou encore dans les semaines qui suivent leur naissance.
Ces différents mouvements sont en réalité des mouvements automatiques qui permettent au bébé de développer et de créer des connexions neuronales entre les différentes parties de leur cerveau (reptilien, limbique, préfrontal). C'est ainsi que l'enfant apprend progressivement à coordonner ses gestes, trouver un équilibre dans l'espace, s'y déplacer tout en multipliant différentes expériences sensorielles.
Si le bébé n'effectue pas successivement ces mouvements, il pourra alors s'ensuivre des déficits posturaux, des troubles d'apprentissage et comportementaux.
Si j'utilise une métaphore, c'est un peu comme différents maillons d'une chaîne qui doivent s'emmailler les uns dans les autres. Il suffit alors que 2 ou 3 maillons ne se positionnent pas correctement pour que toute la chaîne soit défaillante et entraîne un déséquilibre.
Les raisons pour lesquelles ces réflexes ne se développent pas , où ne sont pas complètement intégrés, pourraient être dû à un stress in utero de la mère, à un accouchement difficile, ou encore d'autres facteurs environnementaux après la naissance (peu de contact physique, peu de temps passé sur le ventre, trop de transat, parc, environnement stressant, dépression de la mère...).
Prenez soin de doucement stimuler votre bébé sur le plan moteur et sensoriel et ce d'autant plus que sa naissance aura nécessité une intervention médicale importante.
Il est primordial aujourd'hui de laisser un bébé effectuer un maximum de mouvements. Ne le laissez pas trop dans un maxi-cosy, un transat, un trotteur, car il est alors dans une position dans laquelle il ne peut pas bouger librement, et risquerait s'il est trop souvent assis de développer une hypotonie corporelle, c'est à dire ne pas avoir assez de tonus musculaire.
Un bébé doit être mis dès qu'il sait tenir sa tête un maximum sur le ventre, ceci renforcera le tonus musculaire des muscles du cou, du dos, des bras et développera ses compétences visuelles. La phase de la marche à 4 pattes est aussi très importante, car elle va permettre par la suite à l'enfant une bonne latéralisation entre les 2 hémisphères du cerveau, donc une bonne compréhension globale des choses.
Les massages sont aussi très bénéfiques pour les bébés car ils permettent de renforcer son développement physique, psychologique et émotionnel. Le porter, stimulera son sens de l'équilibre.
Plus le bébé sera touché, bercé, pourra bouger, plus il développera ses différents sens vestibulaires, tactiles.Aujourd'hui, on ne remet plus en question la plasticité cérébrale, c'est à dire la capacité du cerveau à se réorganiser, former de nouvelles cellules cérébrales et de nouvelles connexions de traitement de l'information entre les cellules. C'est grâce à cette plasticité que l'on peut intervenir sur la réintégration des réflexes. Ainsi, Paul, Maxime, Victor, Emma, Max, Victor, Sébastien, Julie, peuvent retrouver tout leur potentiel et ne plus être dépendants de ces troubles d'apprentissage ou de comportement.
Comment ?
Des techniques ont été mises au point par des équipes de médecins et chercheurs aux Etats Unis, en Angleterre, en Suède, en Pologne. Il s'agît de faire des mouvements corporels très spécifiques, effectués lentement, de façon à redonner au système corps/mental des informations qui ont manqué pendant la première année de vie. Les mouvements rythmiques du programme de RMT (Rhythmic movement training.) sont très efficaces, car ils reproduisent des séquences de mouvements rythmiques effectués spontanément par le bébé.
La réintégration de ces réflexes permettront alors à l'enfant de se sentir pleinement en sécurité, de retrouver une liberté au niveau posturale, et d'avoir un plein accès à ses capacités comportementales, intellectuelles.
six bonnes habitudes de vie à inculquer à vos enfants1 sur 7-
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doc IEN Tarentaise
O.Delplancke et divers06/2007* Résumé : Apporter un éclairage aux enseignants des écoles maternelles et élémentaires sur les différents troubles des apprentissages rencontrés par certains élèves : des fiches d'aide au repérage de ces différents troublesObjectif
Apporter un éclairage aux enseignants des écoles maternelles et élémentaires sur les différents troubles d’apprentissage rencontrés par certains élèves.
Mise en garde
Les fiches que nous proposons ne peuvent, en aucun cas, servir à établir des diagnostics.
Le trouble d’un enfant a rarement une seule origine. La complexité du cerveau et de son fonctionnement oblige à explorer les différents domaines qui peuvent avoir une influence sur les apprentissages (psychologique, médical, instrumental, développemental ….).
Il est donc important qu’il y ait un partenariat entre les familles, les enseignants, les psychologues scolaires, les médecins scolaires et les neuropsychologues pour évaluer les capacités des enfants dans les différents domaines et poser un diagnostic (par exclusion).
Il conviendra de ne pas attendre que l’élève soit en situation d’échec pour associer psychologue scolaire, membres du RASED et de la santé scolaire à votre démarche.
Auteurs
Travail collectif réalisé sur l’initiative d’Ollivier Delplancke IEN de la circonscription de Moûtiers
- Marie-France LUTRIN (vice-présidente de l’Association Départementale des Parents d’Enfants Intellectuellement Précoces)
- Catherine BARRAUD (psychiatre, spécialiste de l’enfant intellectuellement précoce)
- Ghislaine REILLE (neuropsychologue clinicienne, spécialiste des troubles des apprentissages)
- Sylvie VIALAT, Hélène LEPESANT (médecins du service de santé scolaire)
- Marie-Dominique BOSSERT, Annick BERGER, Laure GUILLOT (infirmières du service de santé scolaire)
- Jacques MENJOZ (enseignant référent)
- Les membres du RASED : Marie-Françoise MOULY, Isabelle MICHAULT (psychologues scolaires), Jean-François CASTAING, Jean-Pierre DUTERTRE, William REFFO, Christelle DEGLI, Jean-Luc TRAINI, Philippe DUNAND, Cathy BATAILLE (maîtres E), Nicole MONBEILLARD, Marc ROUDET (maîtres G)
- Brigitte BOIRARD (directrice de l’école Darantasia) que nous remercions pour son accueil et sa contribution à nos travaux.
SOMMAIRE
Des principaux troubles rencontrés
Déficit attentionnel avec ou sans hyperactivité
Troubles des fonctions exécutives
Les Enfants Intellectuellement Précoces
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Récemment, le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, y est allé d’une déclaration « maladroite ».
« Il n’y a pas un enfant qui va mourir de ça et qui va s’empêcher de lire, parce qu’il existe déjà des livres [dans les bibliothèques] » a-t-il déclaré au Devoir.
Dernièrement, il est revenu sur ses propos.
Mais le mal est fait. L’homme qui est censé prendre soin de l’éducation de nos jeunes a minimisé l’importance de l’accès aux livres. À des œuvres variées, éducatives, ludiques… et à jour.
Dans Le Devoir, monsieur Bolduc a dit « Nos bibliothèques sont déjà bien équipées. […] Va dans les écoles, des livres, il y en a, et en passant, les livres ont été achetés l’an passé, il y a 2 ans, ou 20 ans. »
Je n’ai pas visité beaucoup de bibliothèques scolaires ces derniers temps. Mais d’après ce que j’ai pu constater, de mes propres yeux ou en discutant avec des amis du milieu, ce n’est pas le paradis. C’était déjà assez peu garni pendant mon primaire, un peu plus lors de mon secondaire…
Et justement, quand monsieur Bolduc parle de livres achetés il y a 20 ans… Sait-il que depuis, on ne parle plus de l’URSS? Qu’il y a eu une première ministre au Québec, un président noir aux États-Unis? Que même au niveau de la littérature jeunesse, certaines thématiques et expressions ont changé? Mes enfants accrocheraient-ils aux mêmes bouquins que les jeunes de mon époque? Je ne veux pas dire de brûler ce qui se faisait et il ne faut pas négliger les grands classiques littéraires. Mais une bibliothèque, comme une société, se doit d’évoluer, de grandir…
C’est vrai, jusqu’à preuve du contraire, personne n’est mort de ne pas avoir lu des livres.
Mais combien d’esprits se sont nourris, développés, en lisant? Combien de préjugés sont tombés, combien de jeunes ont eu envie de voyager, d’inventer, d’apprendre, de suivre leurs rêves, etc. en dévorant des romans, des biographies? Sans compter que la lecture contribue grandement à l’acquisition d’une bonne orthographe…
Vous me direz qu’il y a Internet, les livres numériques. Que ce n’est plus comme avant. D’accord. Mais pour moi, rien ne remplacera le papier. Rien ne remplacera ces moments à parcourir les rayons d’une bibliothèque ou d’une librairie. Les odeurs de neuf et de vieux, les textures de papier, les couvertures. L’atmosphère, les bruits feutrés de l’endroit. D’ailleurs, j’ai récemment lu un article au sujet d’une étude sur le papier VS le numérique. Je ne le retrouve pas, mais on y expliquait que les gens retiennent mieux ce qui est lu dans un « vrai » livre…
Je sais, les parents doivent contribuer. J’ai eu la chance de grandir avec des parents grands lecteurs et des livres à profusion malgré notre peu de moyens financiers. Mais tous les parents n’ont pas ce réflexe de transmettre l’amour de la lecture à leur progéniture ou ne peuvent acheter des livres ou fréquenter une bibliothèque municipale.
Alors il reste l’école. Pour ma part, à la quantité de livres que je dévorais, heureusement qu’il y a eu l’école.
En bonus, il y a eu la bibliothécaire. Est-ce que ça existe encore dans chaque école? On m’a dit que non. Mon fils n’en avait pas l’an passé, en tout cas.
À ma polyvalente, la bibliothécaire se nommait Esther. Une grande blonde un peu intimidante de prime abord. Qui rapidement, a repéré mon intérêt pour la littérature et m’a partagé des coups de cœur. Car ce qui est chouette avant ou après la lecture d’un bouquin, c’est de pouvoir en discuter avec des gens passionnés. J’ai eu cette chance.
La bibliothèque scolaire m’a aussi donné l’opportunité d’ouvrir des livres que je n’aurais pas eus à la maison. Je me souviens, j’avais une quinzaine d’années… La littérature jeunesse était beaucoup moins généreuse qu’aujourd’hui et ça faisait bien longtemps que je lisais des romans pour adultes. Un matin, je suis tombée sur « J’ai besoin de personne » de Reynald Cantin. En lisant la présentation qu’on faisait de l’auteur « enseignant au secondaire, qui connait bien les adolescents, etc. », l’ado que j’étais s’est dit « Bon! Encore un qui pense qu’il sait ce qu’on vit! » Et j’ai emprunté le livre, afin de confirmer mon préjugé de jeune qui se la jouait cynique.
J’ai été happée par le livre.
Une fois dans ma vie, j’ai écrit une lettre à une « personnalité ». C’était monsieur Cantin. Pour lui avouer ma réaction première et pour le remercier pour son histoire.
Monsieur Cantin m’a répondu, à la main. J’ai conservé sa lettre pendant des années, avant de la perdre dans un déménagement. Je me souviens qu’il m’avait écrit « Si un jour on me dit que les jeunes ne savent plus lire au Québec, je dirai que je connais quelqu’un à… » Et qu’il me disait aussi qu’un jour, on se croiserait peut-être chez Québec Amérique, lorsque j’aurais publié mes livres. (D’accord, je n’ai pas publié encore, mais il m’a encouragée et c’est précieux!)
Je vous raconte cette tranche de vie parce que j’aimerais que les messieurs Bolduc de ce monde réalisent qu’un livre, dans une bibliothèque, ça peut faire son effet des années durant.
Ne pas le lire ne tue pas personne. Mais le lire empêche certains espoirs de mourir…
Et honnêtement, si je repense à mes cours d’histoire et de géographie, la littérature m’a permis de ne pas sortir de l’école totalement inculte en ces matières. J’ai en effet beaucoup plus appris en lisant des romans historiques et même, théologiques, que sur les bancs d’écoles…
Maintenant, il ne me reste qu’à souhaiter que monsieur Bolduc et ses émules ne coupent pas dans les cours dont l’abolition ne fera mourir personne. La philosophie? L’art? L’économie? L’anglais?
Dans le fond, se serait plus simple et économique de retourner à l’époque pré Charlemagne*. Allons travailler aux champs, laissons le pouvoir à une poignée d’individus ayant accès aux livres.
Personne n’en mourra.
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