• Les enfants qui ne trouvent pas leur place à l’école

     

    Ils sont un peu plus nombreux à chaque rentrée : des enfants apparemment comme les autres, avec leurs joies et leurs peines. Mais pour eux, parce qu’ils ont une peine ou une différence supplémentaire, s’intégrer à l’école est une bataille plus vive que pour les autres. De guerre lasse, ils rendent parfois les armes et passent de difficultés en échec scolaire. Pourquoi tant d’enfants, identifiés ou pas comme angoissés, dyslexiques, hyperactifs ou encore précoces n’arrivent-ils pas à rentrer dans le jeu social de l’école ?

    L’école n’aime pas la différence

    GRANDIR-EDUCATION-CES-ENFANTS-QUI-NE-TROUVENT-PAS-LEUR-PLACE-CM14©-Stéphane-Hette---Fotolia.com 307681 M-3©DR

    Jules, 8 ans, est hyperactif. Incapable de se poser, il réussit la prouesse de s'agiter toute la journée dans la classe tout en écoutant sa maîtresse. Lui n'est pas perturbé dans ses apprentissages mais ses camarades et son enseignante s'épuisent. Il devient le cas. Jérôme, 10 ans, est dyslexique. A force de ne pas trouver ses mots, d'accumuler les zéro en dictée, il s'étiole dans son coin, perd confiance en lui et développe petit à petit une vraie phobie scolaire. Marie, 11 ans, rêve toute la journée et ne semble pas comprendre ce qu'on lui demande. Incapable de répondre à une question, elle fond en larmes dès qu'elle est sollicitée. Romane, 6 ans, si heureuse à l'idée d'apprendre des choses à l'école, s'y ennuie ferme finalement et refuse de se soumettre aux méthodes qu'on lui propose pour arriver à des résultats qu'elle connaît déjà. Diagnostic : c'est une enfant précoce. Kévin, quant à lui, ne sait même pas ce qu'il fait là. A la maison, on ne parle pas français, il s'occupe de ses petits frères quand il rentre, son papa est au chômage et il voit peu sa maman qui part très tôt le matin pour faire des ménages.

    Dis maman, pourquoi l'école ne m'aime pas ? Telle pourrait être la complainte de ces enfants normaux qui se retrouvent « en difficulté scolaire » parce qu'ils sont souvent en difficulté tout court ou qu'ils sont juste un peu différents, pas assez stéréotypés pour passer inaperçus dans une classe et pourtant pas « assez handicapés » pour être légitimement accueillis dans des structures spécialisées. Des enfants « boarder line », avec des fêlures diverses et variées, chacun des cas particuliers que l'institution scolaire n'a pas le temps, la volonté ou la vocation, ou tout cela à la fois, de prendre en compte.

     

    Les enfants qui ne trouvent pas leur place à l’école

    Entrer dans le moule

    enfants qui ne trouvent pas leur place à l'école-ouverture©istock
    « L'enfant aime bien les endroits où il pense qu'on l'aime bien » confirme Richard Redondo, Président de l'Association Française des Psychologues de l'Education nationale (AFPEN). Alors, l'école manquerait-elle de ce supplément d'âme qui ferait que chacun s'y sentirait bien et y trouverait sa place ? « Là n'est pas vraiment le problème, rétorque Richard Redondo. Le problème est qu'il y a trop souvent inadéquation entre ce que l'école demande et l'image que les parents en donnent à leur enfant. Quand il n'y a pas de confiance entre l'enseignant, l'institution d'un côté  et les parents de l'autre, ça ne marche pas. On le sait maintenant, un enfant qui est bien à l'école, c'est un enfant qui « réussit » à peu près normalement et qui y vient volontiers, même s'il n'a pas des résultats extraordinaires. Et pour cela, il faut avoir compris une chose très simple : à l'école, je dois faire ce qu'on me demande de faire au moment où on me le demande. Doués ou pas doués, en difficulté ou pas sur le plan de l'apprentissage, les enfants qui arrivent à « coller » à cela s'en sortent, les autres sont rejetés par l'institution. C'est le grand apprentissage de la maternelle, une majorité d'élèves de primaire y arrivent très bien et ça devient souvent une catastrophe au collège parce que les enfants deviennent ados, qu'ils se rendent compte qu'on veut les faire rentrer dans un moule et qu'ils y résistent».

    Où est la norme ?

    Coller à la norme : voilà tout le problème de ceux qui s'en éloignent un peu plus que les autres. André Agard-Maréchal, psychologue scolaire et auteur de Il aurait pu être bon à l'école, l'école et la norme (Albin Michel, 2005), n'y va pas par quatre chemins pour décrire les directives ministérielles concernant les élèves dits « en difficulté » : « Si j'ai bien compris, donc, l'école serait une grande, bonne et grosse machine dont l'objectif serait de produire des élèves « normés », c'est-à-dire selon une norme : raisonnement et pensées normales, comportements sociaux normaux, rapport à l'autorité normal, mais aussi imaginaire normal... Et j'en oublie. Tout ça pour en venir à la conclusion : devenir élève, c'est pour un enfant devenir normal ».

    Or, quoi de plus difficile à définir que la normalité ? Et cette normalité scolaire obligatoire est-elle un gage de réussite ? Prépare-t-elle, surtout, à un avenir professionnel qui sera sur bien des aspects « anormal » ? Et puis, quel élève passera tout au long de son parcours scolaire au travers des gouttes et des tonnerres de la vie, entre difficultés familiales, déboires sentimentaux et rencontre avec le « mauvais prof », celui avec lequel il n'aura pas d'affinité, qui l'éloignera temporairement ou à jamais des maths ou du français ? Partant de ce principe, tous les élèves sont anormaux. Reste à définir la limite du scolairement acceptable, variable selon le niveau d'exigence et de résistance des professeurs et des établissements. Toujours est-il que les enfants étiquetés « en difficulté » sont menacés à moyen terme de déscolarisation parce qu'il n'y a pas de place pour eux. Ils entrent mal dans un cadre normatif, ils n'entrent pas non plus dans les lois du handicap. De là à nier purement et simplement leur existence, il n'y a qu'un pas... Un comble quand on sait qu'un peu plus d'un élève par classe est aujourd'hui signalé comme « en difficulté ».
     

    Les enfants qui ne trouvent pas leur place à l’école

    GRANDIR-EDUCATION-CES-ENFANTS-QUI-NE-TROUVENT-PAS-LEUR-PLACE-CM14-2©DR
    André Agard-Maréchal est psychologue de l'Education nationale et notamment auteur de « il aurait pu être bon élève, l'école et la norme ». Il décrypte pour nous le malaise des enfants qui semblent embarrasser l'éc André Agard-Maréchal est psychologue de l'Education nationale et notamment auteur de « il aurait pu être bon élève, l'école et la norme ». Il décrypte pour nous le malaise des enfants qui semblent embarrasser l'école.


    Côté Mômes : Dans votre ouvrage, vous dites clairement que votre rôle se résume souvent à aider plus les enseignants que les enfants, ce que vous déplorez. Vous vous insurgez contre le systématisme du signalement d'un enfant dès qu'il n'est pas dans la norme. L'école est-elle incapable d'intégrer les différences ?

    André Agard-Maréchal :
    Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que l'école ne s'occupe pas des individus mais d'objets, de nombres, de quantités. Elle a absolument besoin que les choses soient rangées en ordre et dans les cases prévues. Ce qui pose problème, c'est la petitesse de ces cases et leur nombre réduit par rapport à la complexité, la richesse de la vie et les difficultés que les enseignants rencontrent. Face aux difficultés d'un enfant, on a très peu de réponses à lui fournir. Soit il relève de l'enseignement ordinaire, soit il est handicapé, point final ! Et les enseignants sont finalement aussi aliénés que les enfants par une machine institutionnelle extrêmement lourde qui leur  impose des conditions de travail pas toujours faciles. Dès lors, certains enseignants ont la tentation de signaler de plus en plus d'élèves... Mais on a l'impression que c'est d'abord leur malaise professionnel qu'ils signalent.

     
    CM : Que se passe-t-il concrètement pour un enfant signalé par un enseignant ?
    AAM :
    Quand un enfant est signalé par un enseignant, c'est d'abord pour que l'on nomme, que l'on mette un mot savant sur le problème qu'il rencontre. Il est alors dyslexique, dysphasique, dyspraxique, dysorthographique, enfin tout ce que vous voulez. Et cela pose déjà la question du handicap. Le gros problème, c'est justement la définition du handicap et notamment du handicap mental. Un handicap physique ou sensoriel se mesure. Pour le handicap mental, on rentre dans des notions très floues, très dangereuses aussi. Par exemple, il n'y a pas de définition du trouble de la conduite mais un établissement spécialisé est nécessaire dans ce cas selon la loi ! Un enfant qui a des troubles de la conduite, s'il est identifié comme handicapé, aura une réponse à son problème car la loi sur le handicap est assez bien suivie dorénavant... Sinon ? Il n'en aura pas. On ne va pas se poser la question de savoir pourquoi l'enfant s'est réfugié dans un symptôme. On va juste se poser la question de nommer ce symptôme en fonction des catégories, des critères et des classements prévus. Si c'est un peu plus compliqué que ça, on le fait rentrer de force, avec un chausse-pied, dans une catégorie. Nous les psychologues, on se demande pourquoi l'enfant a « choisi » de développer ce symptôme en fonction du contexte dans lequel il est. Mais ça, ça n'intéresse pas l'institution.
     
    CM : Mais alors, que deviennent ces enfants que l'école ordinaire a du mal à prendre en charge, en difficulté mais pas handicapés ?
    AAM :
    Théoriquement, ces enfants devraient être pris en charge par les réseaux d'aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED), réseaux mis en place en 1990 et qui sont actuellement menacés de disparition. Dans certains départements, ils sont déjà supprimés. Les maîtres des RASED avaient une particularité : ils n'avaient pas de classe, ils intervenaient dans des classes ordinaires où ils pouvaient prendre en charge des petits groupes ou individuellement des enfants en difficulté, voire, ce qui était encore mieux, intervenir avec le maître ordinaire dans la classe au niveau de certains enfants.

    Aujourd'hui, les enfants qui développent des symptômes scolaires (dyslexie, phobie, inhibition intellectuelle, etc.) se retrouvent à gérer tout seuls leurs symptômes qui ne vont pas céder parce qu'un symptôme, ça sert à quelque chose. L'enfant ne peut plus faire autrement, il est coincé dans une aliénation dont il ne peut plus se sortir. En outre, à partir du moment où un symptôme est reconnu, admis et identifié, l'enfant y « colle » alors qu'il y a probablement à l'origine de son problème des raisons pour lesquelles, par exemple, il n'a pas appris à lire, et notamment la façon dont la famille a abordé la question de la lecture. Quand on dit « il est dyslexique », eh bien voilà, c'est réglé. Les dyslexiques doivent être maintenus en classe ordinaire, on doit leur donner un temps supplémentaire, favoriser l'oral. Mais ce n'est pas encore appliqué ! Pour des enfants qui souffrent de troubles du comportement, c'est géré au cas par cas et comme on peut... Et ça se passe très mal en général.

     Quant aux hyperactifs, c'est une belle supercherie. Un enfant que l'on nomme hyperactif, c'est simplement celui que l'on appelait dans le temps un caractériel ou un emmerdeur. Un enfant qui n'a pas trouvé tout petit des limites à son désir de toute-puissance. Et il y en a deux sortes : ceux qui apprennent quand même et ceux qu'apprennent pas. Pour eux, il y a problème ave l'institution alors qu'il  suffirait sans doute de redresser la barre en lui imposant une autorité qui le « remette à sa place ». Mais l'hyperactivité, inventée il y a 25 ans par des pédiatres en Californie pour écouler la molécule d'un laboratoire pharmaceutique qui ne servait à rien, a été pour certains une manne financière.
     
    CM : Comment pouvez-vous aider ces enfants à votre niveau ? Comment les enseignants peuvent-ils agir au leur ?
    AAM : L'autre jour, j'ai été confronté à un inspecteur de l'Education nationale qui voulait absolument me faire dire d'un enfant qu'il était débile sous prétexte qu'il n'avait pas envie d'apprendre. J'ai fini par craquer en lui disant que, simplement, il n'avait pas le désir d'apprendre parce qu'il n'avait pas rencontré quelque chose qui le motive. L'inspecteur me dit ironique : « j'aimerais bien savoir comment on peut créer un désir d'apprendre ». Je lui ai répondu qu'il il faudrait peut-être que cela rencontre un désir d'enseigner. Si l'enseignant est bien à la place où il a envie d'être, tout se passe bien. S'il ne fait que remplir le vide du temps en attendant les vacances, ça ne marchera pas.

    Je fais partie de l'ancienne école normale, celle de Jules Ferry, celle où l'on entrait en fin de troisième parce qu'on était enfant d'ouvrier. Et moi, on m'a appris la pédagogie pendant un an. Si je voulais enseigner l'addition, on m'apprenait comment j'allais m'y prendre. Les IUFM posent problème. On fait de la théorie, on fait de la psychologie mais on ne fait pas de pédagogie. Tous les jeunes qui sortent des IUFM le disent : quand ils sont confrontés au terrain, ils se rendent compte que leur formation ne leur a servi à rien. Et puis il y a aussi un problème de formation des psychologues scolaires : on le devient aujourd'hui avec 3 ans d'enseignement et un an seulement de psychologie derrière soi ! Alors que la formation de psychologue, ce sont 5 ans d'études poussées en psychologie. L'Education nationale est hors la loi française et européenne. Une formation sérieuse demande beaucoup de réflexion sur, notamment, ce qu'est le rôle d'un psy dans une institution On fabrique ce que j'appelle des Jivaro, des réducteurs de têtes. On est revenu au début des années 50 où le psy était celui qui mesurait le QI et puis point. Et hélas les psys qui ont un petit pouvoir ne lâchent pas leur valise à tests comme ça ! Il faudrait revoir complètement la fonction... Et puis, nous ne sommes pas assez nombreux. D'année en année, avec les départs à la retraite non remplacés, il y en a de moins en moins.
     

    votre commentaire
  • Soutien scolaire: 5 choses à ne pas faire pour aider son enfant à l’école

    L’échec scolaire est devenu l’une des plus grandes terreurs des parents ! Aussi la tentation est-elle forte de voler au secours de ses bambins à la moindre difficulté. Mais attention, certaines bouées de secours risquent plutôt de les faire couler !

    Aide aux devoirs: ne jouez pas au prof !

    grandir-école-les 5 choses à ne pas faire pour l'aider à l'école-3621931
    En classe, votre enfant apprend selon certaines méthodes pédagogiques et on lui demande, à la maison, de travailler dans cette logique établie par le professeur. Les outils dont il dispose ne sont peut-être pas les meilleurs à votre sens, vous avez sans doute plus simple ou plus juste pour lui faire intégrer les tables de multiplication ou l’imparfait du subjonctif… Seulement voilà, ce n’est pas ce qu’on lui demande et vous risquez de le perturber dans ses apprentissage en voulant vous en mêler.

    Et, même si les méthodes employées sont contestables, elles ont le mérite d’exister et d’habituer votre enfant à fonctionner en suivant certaines règles… L’essentiel est sauvé ! Et si vraiment aberration il y a, parlez-en dare-dare au professeur sans le dénigrer devant votre bambin. Les litiges de ce type, ça se règle entre adultes… Face à l’enfant, un peu comme papa et maman, on est co-hé-rents !

    Ne faites pas l’enfant !

    Il ne sait pas par quel bout prendre son exposé ? Il n’arrive pas à faire sa fiche de lecture ? Il n’a pas le temps de faire son devoir de maths parce qu’il a foot, piscine, judo et Nintendo ? Autant de mauvaises raisons pour faire les choses à sa place.

    Dans l’apprentissage, ce n’est pas tant le résultat qui compte que le cheminement pour y arriver.
    Et si vous faites ce chemin à la place de votre enfant, il n’en tirera rien… Si ce n’est, certes, une bonne note mais un net recul dans son autonomie, sa capacité à affronter les problèmes, bref, sa responsabilisation !

    Soutien scolaire: préférez la carotte (petite!) au bâton

    Chacun le sait : un enfant a besoin d’être encouragé dans ses apprentissages, valorisé dans ses efforts. La confiance en lui qu’il acquerra en grandissant, au fil des années, repose en grande partie sur le regard bienveillant que vous saurez poser sur lui. Alors, pas d’affolement à la moindre mauvaise note et surtout pas de conclusions hâtives clairement énoncées du type « Tu n’y arriveras jamais, ma pauvre fille ». C’est, cela va sans dire, ultra décourageant !

    En revanche, l’exact inverse peut s’avérer nocif aussi. Donner de l’argent de poche supplémentaire ou acheter un cadeau à la moindre bonne note risque de faire prendre la grosse tête à Jules… Qui aura vite fait de se reposer sur ses lauriers. Les efforts et l’apprentissage, c’est toute la vie ! alors, on félicite, mais pas à outrance. Après tout, c’est normal, pas extraordinaire, d’avoir un bulletin correct !

    Evitez les projections !

    Votre enfant est un être unique, à part entière ! En un mot, il n’est pas vous. Vouloir qu’il soit bon en maths parce que vous ne l’étiez pas ou regretter qu’il ne soit pas bon en orthographe parce que vous l’étiez ne le fera pas avancer !

    Bien au contraire, il risque de ressentir votre déception et de faire des blocages. Ses penchants sont les siens, pas les vôtres, et il est inutile, voire nocif, de vous appesantir avec des constats du type « C’est quand même dingue que tu ne comprennes pas ça, pour moi c’était tout naturel » ou « De toute façon, les maths, dans la famille, ça n’a jamais été notre truc ».

    Ne jouez pas les Zorro !

    Il a pris une heure de colle qui vous paraît totalement injustifiée - du moins d’après ce qu’il vous en dit -, il s’est pris une remarque désagréable à la place d’un camarade ? C’est peut-être injuste mais vous n’étiez pas là pour le voir et le professeur ou le surveillant ont pris la décision qui leur paraissait opportune.

    Alors, à moins d’abus répétés et clairement identifiables à l’égard de votre enfant, laissez le corps enseignant gérer la vie de l’école… Ce n’est pas votre boulot ! Et l’école, c’est aussi l’école de la vie, avec ses injustices, ses manquements et son droit à l’erreur! Je sais, plus facile à dire qu'à faire...

    Article de Anne-Claire Thérizols


    votre commentaire
  • Homeschooling : Faire l'école à la maison, comment ça marche?

    Devoirs© istock
    Selon le département des évaluations et de la prospective de l'Éducation nationale, le nombre d'enfants qui ne sont pas inscrits dans un établissement scolaire public ou privé serait d'environ 50 000 dont : 3 000 scolarisés à domicile et 47 000 suivants des cours par correspondance. Il s‘agit de familles n’ayant jamais scolarisé leurs enfants ou les ayant retirés de l’école. Ils suivent des cours par correspondance (par le CNED ou des cours privés), ou bien des pédagogies particulières (Montessori, Freinet, Steiner...). D’autres « homeschoolers » se servent de divers supports piochés ça et là, manuels scolaires, cahiers de devoirs, logiciels d’apprentissages... On laisse au vécu quotidien le soin de faire acquérir à l’enfant par lui-même diverses connaissances.
    Un choix évident pour ces parents qui ne veulent pas soustraire leurs enfants aux dures règles de l’Education nationale et des instits « formés à la chaîne ». Ceux qui ont les compétences requises font cours à leurs enfants. Pour les autres, c’est le CNED, pour les cours par correspondance, ou le recours aux méthodes Montessori, Freinet, ou encore Steiner. Travailler à son rythme, apprendre ce qu’on a envie d’apprendre, travailler en fonction des intérêts des enfants, leur apprendre l’autonomie. Les enfants pratiquent souvent plusieurs activités sportives, de manière à ne pas se désocialiser. Au regard de la loi, n’oublions pas que ce n’est pas l’école qui est obligatoire, mais l’instruction.

    Que dit la loi, justement ?

    La loi Jules Ferry (aujourd'hui, article L131-2 du Code de l'éducation), garantit la liberté d'instruction en donnant le choix aux parents du mode d'instruction de leurs enfants. Deux situations légales sont distinguées : la scolarisation à distance (via le Cned en section d'accès réglementé, ou des cours par correspondances privés reconnus par l'État) et l'« instruction en famille » (IEF) qui regroupe les autres cas.

    Faire l'école à la maison: il faut se déclarer

    Les familles en situation d'instruction en famille, dont les enfants en âge d'instruction obligatoire ne sont pas inscrits dans un établissement d'enseignement à distance, doivent effectuer une déclaration annuelle d'instruction en famille auprès de leur mairie et de leur inspection académique dans les 8 jours suivant la rentrée scolaire, mais aussi dans les 8 jours après un changement de résidence. Un manquement à cette obligation peut entraîner une amende de 5e classe (1 500 €). Dans le cas où les enfants sont inscrits auprès d'un centre de cours par correspondance reconnu (scolarisation à distance), c'est l'organisme qui est tenu d'effectuer les démarches auprès de la mairie et de l'inspection d'académie.

    Un contrôle annuel

    Les familles dont les enfants sont soumis à l'obligation d'instruction, et instruits en famille ou bien inscrits à un établissement d'enseignement par correspondance, font l'objet d'une enquête diligentée par les services sociaux de la mairie dont l'objectif est de s'enquérir des motifs de leur mode d'instruction, et de vérifier qu'il est donné aux enfants un enseignement compatible avec leur état de santé et les conditions de vie de la famille. Les résultats de l'enquête sont transmis à l'inspection académique, et lorsqu'elle n'a pas été effectuée par la mairie, l'enquête peut alors être diligentée par le préfet.

     

    Ces familles font l'objet d'un contrôle pédagogique annuel, destiné à « faire vérifier que l'enseignement assuré est conforme au droit de l'enfant à l'instruction. », c'est-à-dire de nature à garantir « l'acquisition des instruments fondamentaux du savoir, des connaissances de base, des éléments de la culture générale et, selon les choix, de la formation professionnelle et technique et, d'autre part, l'éducation lui permettant [à l'enfant] de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle et d'exercer sa citoyenneté. » Ce contrôle, plus intense que celui auquel sont soumis les enseignants (une inspection tous les 3 ou 4 ans) est parfois ressenti comme une inquisition par les familles.

     

    À l'issue de la fin de la période d'instruction obligatoire (16 ans), l'instruction donnée à ces enfants doit ainsi les avoir amenés à maîtriser l'ensemble des compétences inscrites dans le socle commun des connaissances. Cependant, et en vertu de la liberté pédagogique, le niveau des enfants n'a pas à être contrôlé.

     

    L’école à la maison – témoignages

    Si certains ont décidé de suivre le programme scolaire classique, pour d’autres les apprentissages se font à partir des situations de la vie réelle. Beaucoup adoptent une formule mixte, un peu de travail (français, maths, anglais), souvent le matin et sport l’après-midi. L’enseignement est délivré en fonction des volontés de l’enfant.

    La question de la socialisation

    La principale critique faite aux familles déscolarisantes concerne la question de la socialisation en France. Aux Etats-Unis, plus de 2 millions d’enfants ne sont pas scolarisés. Les grandes universités ont même un cursus spécial pour les homeschoolers. La plupart des américains a une famille unschooling comme voisin. Du côté des parents, c’est un choix difficile et contraignant. Cela implique d’être complètement disponible, de disposer d’un certain nombre de ressources (livres, jeux éducatifs, ordinateur,…), d’organiser des sorties fréquentes dans des lieux culturels, ainsi que des connaissances en matière de pédagogie et d’éducation.

    Une alternative à l’échec scolaire ?

    Enseigner à ses enfants à domicile permet avant tout aux parents de passer tout leur temps avec leurs enfants. Ils ont un contrôle total sur ce qu’ils apprennent et les protègent de toutes situations sociales négatives et autres mauvaises influences extérieures. C’est un apprentissage adapté au rythme et aux difficultés de l’enfant. Dans Insoumission à l'école obligatoire, l’auteur Catherine Baker fait la critique du système éducatif obligatoire et justifie les parents qui ont choisi le unschooling (la non-scolarisation, la non-éducation à domicile: « [...] dès que le déclin de l'Église s'est manifesté, il a fallu que l'État trouve de toute urgence le moyen de se faire admettre dans les esprits et ce de façon aussi totalitaire que l'Église y était parvenue ».

    L’organisation du quotidien

    Les parents qui ont fait ce choix de vie se confrontent à un quotidien bien différent des autres, mais chacun sa méthode. « Nous n'avons pas d'organisation particulière, j'ai fait le choix d'arrêter de travailler à l'extérieur et de créer mon emploi depuis chez moi. Les journées se répartissent entre les jeux, les activités à la maison ou à l'extérieur, mon travail, les films et documentaires et les réponses aux questions des enfants sous forme de recherches ensemble » explique une maman de deux enfants de 7 et 11 ans.

    Quelle méthode de travail ?

    Sophie, maman d’une fille de 10 ans préconise « une méthode naturelle. Nous nous orientons vers ce qui attire notre intérêt ou les choses qui se présentent. La lecture vient naturellement par le besoin de trouver les informations dans les livres et les ordinateurs, les maths dans les nécessités de calculer le prix des choses, suivre une recette, calculer des distances pour une construction etc. »

    L’importance des activités à l’extérieur

    « De la danse, une chorale, des arts plastiques, des jeux de rôles, des visites et ateliers dans tous les musées de paris, des sorties natures dans les bois avec des entomologistes, archéologues, des promenades avec des historiens, des cours de cuisine. Du japonais, de l'anglais, des sorties à la Villette, au palais de la découverte, au Louvre, a l'orangerie, à Samara... » Sophie.

    Pourquoi ce choix ?

    Maryline, deux enfants. « Pour pleins de raisons ! Pour respecter leurs rythmes biologiques (ne pas les réveiller entre autre), pour permettre un apprentissage complètement individualisé, pour pouvoir leur offrir un apprentissage très ouvert sur l'extérieur et le concret (d'où les sorties), pour pouvoir les laisser apprendre par plaisir et curiosité. Pour éviter le système de notation que nous désapprouvons, nous voulons que nos enfants progressent dans leurs apprentissages parce qu'ils sont curieux et passionnés et non pas pour avoir de bonnes notes, pour éviter également les violences scolaires (que ce soit les punitions, les humiliations, les violences entre élèves ou le simple fait d'être obligé dès 5-6 ans de rester assis sans bouger pendant des heures), pour pouvoir vivre ensemble également, pour pouvoir voyager le plus souvent possible, pour pouvoir les laisser libre le plus souvent possible, libre de choisir leur activité, laisser libre cours à leurs idées. »

    Pourquoi, pas l’Education nationale ?

    Ecole : les enfants handicapés © philidor / Fotolia

    Maryline : « Une fois franchit l'âge de 6 ans, les enfants sont rivés sur une chaise 6h par jour et doivent écouter sans broncher des cours qui pour la plupart et le plus souvent ne les intéresse pas. On ne leur demande pas leur avis. Et ensuite ils sont notés dessus, compris ou pas compris, on passe à la suite. Il est impossible d'individualiser l'enseignement quand un seul prof gère 30 élèves ! Du coup ça tue la curiosité des enfants… Ça tue leur plaisir d'apprendre... »

     

    « Je dirai non respect des rythmes individuels, non prise en compte des particularités, mode de pensée rigide au service de l'Etat, ceci dit j'ai bien conscience que des perles rares existent, j'en ai eu moi même, deux professeurs sur tout mon cursus (bac+5) qui m'ont réellement donné envie d'apprendre avec un immense plaisir »

     

    Le contrôle de l’Etat

    Maryline : « L'incompréhension est immense entre les familles non-scolarisées et les inspecteurs. Mais comme l'administration se sent si puissante, on a le sentiment d'être le pot de terre contre le pot de fer. On vit avec la menace du signalement au procureur, ce qui nous donne le sentiment d'une chasse aux sorcières... Heureusement certains inspecteurs sont ouverts et acceptent de dialoguer et de s'adapter, mais en proportion ils représentent un faible pourcentage. »

     

    Sophie : « Le contrôle crée un énorme stress et est humiliant. Toujours le même système ou des gens se sentent supérieurs à d'autres et veulent leur inculquer un savoir. Chose stupide car le savoir ne s'acquiert pas mais c'est chacun qui crée son savoir, sa construction neuronale. Donc a partir du moment où on part d'un rapport de dominant à dominé, il n'y a plus d'échange possible. »

     

    90% des familles ne seraient pas satisfaites de la manière dont les contrôles se déroulent.

     

    A l’approche des élections présidentielles des voix s’élèvent contre l’instruction à domicile. Pour en finir avec le décrochage scolaire, des députés socialistes ont déposé cette année plusieurs propositions de loi dans le but de rendre l’école obligatoire, et non plus uniquement l’instruction.

     

    Associations

    Pour plus d’informations, trois grandes associations regroupent les familles non scolarisantes :

    -LEDA (Les enfants d’abord) : www.lesenfantsdabord.org

    -Le CISE (Choisir d’instruire son enfant) : www.cise.fr

    -LAIA (Libres d’apprendre et d’instruire autrement) : http://laia.asso.free.fr/

     

    A lire sur le sujet :

    Les apprentissages autonomes – Comment les enfants s’instruisent sans enseignement, John Holt, aux éditions L’instant présent :

    John Holt a été, dans les années 1970 et 1980, le précurseur de l’école à la maison aux Etats-Unis, qui concerne désormais 5 % des enfants américains. Mais John Holt est surtout précurseur de la légitimité et l’efficacité des apprentissages autonomes, ceux qui sont à l’initiative des enfants, en interaction avec leur entourage.

    L’enseignement individuel - Une alternative à l’échec scolaire, de Philippe Marhic, aux éditions L’Harmattan :

    Ce professeur dans le secondaire propose des analyses, des conseils et pistes de travail pour prodiguer des cours particuliers, à travers des méthodes de travail, des fiches techniques et des exercices.

     

    Article de Marie Deghetto

     


    votre commentaire
  • Sauter une classe : grand bond en avant ou saut périlleux ?

    Sauter une classe-iStock 000015780724Small
    Régulièrement soulevée par les parents, parfois proposée par le milieu éducatif, la question du passage anticipé fait débat. Sauter une classe ou pas? Une seule question doit guider votre démarche : cette accélération du parcours scolaire est-elle une réponse adéquate au profil d'apprentissage particulier de votre enfant ?

    Sauter une classe ou passage anticipé, pour le bien de l'enfant?

    Depuis 1989, la loi sur les cycles des écoles élémentaires répartit les programmes en trois grandes étapes : l'élève est dans le cycle 1 de la maternelle jusqu'à la fin de la section de grands ; il entre ensuite dans un cycle 2 jusqu'en fin de CE1, puis il a trois années pour acquérir les enseignements du cycle 3. Le saut de classe ou, plus officiellement, « passage anticipé » consiste alors à réduire la durée d'un cycle, lorsqu'on constate qu'un enfant a acquis les compétences de l'année supérieure. Cette pratique est-elle toujours profitable à l'élève ? Qui décide de cette mesure ? Quels bénéfices peut en tirer l'enfant ? Dominique Truant, inspectrice du premier degré dans l'académie d'Aix-Marseille, nous fait part de son expérience de terrain…

    Qui prend le plus souvent l'initiative de faire une demande de passage anticipé pour un enfant ? Les enseignants ou les parents ?

    C'est vraiment un travail partenarial entre la famille et l'école, au sens large. L'alerte peut venir des parents, mais aussi du médecin scolaire ou tout simplement de l'enseignant qui nous dit : « J'ai l'impression que cet enfant s'ennuie en classe, il vaudrait mieux lui donner des savoirs avec des enjeux plus forts. » Il nous arrive de donner deux années d'avance ou plus à un enfant. À ce moment-là, nous demandons à un psychologue scolaire de lui fasse passer un test. La précocité intellectuelle est une réalité mesurée par des tests d'intelligence normés, dont certains évaluent la capacité d'apprentissage des enfants. À partir des résultats, le psychologue va émettre un avis favorable s'il a détecté que l'enfant possédait un certain profil cognitif, généralement de type simultané, verbal ou non verbal (voir encadré).

     

    La demande ne vient donc pas toujours des parents ?

    Non, au contraire, nous sommes même parfois amenés à persuader certaines familles qui redoutent ce changement. « Il va perdre tous ses copains » ou « Je ne vois pas l'avantage de lui faire gagner une année » sont des réserves que nous entendons souvent. On admet assez facilement qu'un enfant marche à 9 mois et un autre à 18, mais l'on accepte plus difficilement que l'un apprenne à lire en décembre et l'autre en juin, ou même un an en avance. Et pourtant, c'est pareil. Chaque enfant est unique dans son développement et, pour certains, le passage anticipé peut être une réponse.

     

    Quels sont les signes qui peuvent mettre les parents sur la piste d'une précocité intellectuelle ?

    C'est le fait que leur enfant aille très vite dans les résolutions d'exercices. En général, si vous voyez apparaître dix exercices sur la même notion, c'est que le maître lui en a fait faire plus qu'aux autres. Et cela fait boule de neige parce que plus l'élève en fait, meilleur il est et plus vite il va.

    Souvent, les enfants intellectuellement précoces sont aussi un peu brouillons. Une fois qu'ils ont résolu un problème, cela ne les intéresse plus de souligner la phrase-réponse : ils ont envie de passer à autre chose. Nous avons tous les défauts de nos qualités !

     

    Quel est le critère le plus déterminant pour qu'une demande de passage anticipé soit acceptée ?

    Pour moi, c'est toujours une réponse à un enfant qui a des besoins particuliers. On est tout le temps en train de parler des élèves qui rencontrent des difficultés en raison d'un retard de développement, d'une situation de handicap ou parce qu'ils ont été malades. Lorsqu'un enfant ne peut pas aller à l'école normalement, nous trouvons logique de lui octroyer un temps supplémentaire pour rattraper les connaissances qu'il n'a pas pu acquérir. À l'inverse, quand un enfant a acquis les compétences qui lui permettent d'aborder les apprentissages de l'année supérieure, le passage anticipé peut être une réponse aux « difficultés » que lui pose cette avance. On est tous différents dans nos manières d'apprendre. Mais ce n'est pas parce qu'on a un an d'avance qu'on réussit forcément sa vie et ce n'est pas parce qu'on a un an de retard qu'on la rate. C'est totalement autre chose qui se joue là, c'est surtout un rythme d'apprentissage et une réponse à un profil cognitif qui va vite. Il ne s'agit pas que ces enfants-là s'ennuient en classe.

     

    Les capacités cognitives ne sont pas tout. Sur le plan psychoaffectif, sur quelle base peut-on déterminer qu'un enfant est mûr ou pas pour passer en classe supérieure ?

    Bien sûr, il faut que l'enfant ait envie et l'on devrait traiter le maintien dans une classe, c'est-à-dire le redoublement, de la même manière. On ne devrait pas maintenir un enfant qui dit : « Non, je vais perdre tous mes copains. Je préférerais aller faire les mathématiques en CE2 plutôt qu'en CM1 et rester dans ma classe pour les autres matières. » En Angleterre, c'est ce qui se passe : on peut aller plus loin en anglais et assister à certains cours du niveau inférieur pour valider son année en maths par exemple. En France, nous sommes très attachés à nos classes d'âge : il suffit de voir ce qu'il se passe lorsqu'on crée des cours doubles dans une école. Tous les parents y sont farouchement opposés, alors que c'est au contraire passionnant : on peut justement avoir cette souplesse. Souvent, ce sont les parents des élèves les plus âgés qui ont peur alors que les études réalisées sur le sujet ont prouvé que c'était ces derniers qui en tiraient le plus profit. Il y a des idées reçues qui méritent réellement d'être interrogées par les chercheurs…

     

    Vous arrive-t-il de refuser ?

    Souvent, les enfants intellectuellement précoces sont aussi hypersensibles. C'est parfois des enfants qui vont pleurer s'ils n'ont pas validé toutes leurs compétences sur le livret d'évaluation. Ils sont très exigeants avec eux-mêmes, en général. Parfois, on peut hésiter à les mettre dans une classe supérieure parce qu'au niveau de leur sensibilité, il va être difficile pour eux de ne pas être le meilleur des meilleurs. C'est pour ça que ça doit être au cas par cas.

    Tout va dépendre aussi de leur développement affectif. Parfois, on peut être très performant au niveau cognitif, et pas aussi développé au niveau de ses relations sociales par exemple. Il y a un équilibre à trouver entre le développement cognitif de l'élève et son développement social, voire son physique. J'ai vu des enfants intellectuellement précoces qui avaient peur de monter sur une table ! Dans ce cas, nous allons plutôt proposer à l'enfant de s'investir dans la musique, pour qu'il apprenne un instrument, ou lui enseigner une langue étrangère de manière poussée. Il y a plusieurs manières de répondre à une rapidité d'apprentissage et de développement.

     

    Il existe des établissements spécialisés pour les enfants intellectuellement précoces. N'est-ce pas là une façon de solutionner le risque de marginalisation que rencontrent ces élèves lorsqu'ils sont scolarisés dans le système classique ?

    Je pense que réunir énormément d'enfants intellectuellement précoces, c'est se priver de la diversité cognitive. Selon moi, il vaut mieux qu'ils côtoient d'autres modes de pensée. Par la suite, dans leur vie sociale, lorsqu'ils vont exercer un emploi, ils n'auront pas toujours des « simultanés verbaux » (voir encadré) devant eux. Et s'ils managent une équipe, il va falloir qu'ils comprennent le fonctionnement cognitif des autres. Pour moi, tous les élèves ont leur place à l'école.

     

    Existe-t-il des classes plus faciles à sauter que d'autres ?

    Il y a vraiment une continuité dans les programmes donc, normalement, un passage anticipé en début de cycle, comme en CE2, CM1, ne pose pas de problème. On peut vraiment basculer au programme de l'année d'après. Dans les cours doubles, il y a plein d'enfants qui font les exercices de CE2 et qui, quand ils ont fini, passent à ceux du CM1.


    votre commentaire
  • Le stress de la performance scolaire

    Cela peut commencer très jeune. Un enfant peut développer très tôt un stress de la performance, seul ou « avec l’aide » de ses parents ! Aussi, voyez comment rassurer votre progéniture tout en prenant du recul pour résoudre le mal-être de votre enfant.

    Le stress de la performance par définition

    9ans 12 ans - école - scolaritélestressdelaperformance - delphine 1© Hallgerd
    La réussite scolaire ou sportive à tout prix peut être un facteur de stress important chez les enfants. Ceux-ci vont manifester leur mal-être de manière plus ou moins évidente.

    Avant un contrôle ou une rencontre sportive par exemple, ils peuvent présenter différents symptômes comme par exemple des troubles du sommeil, des maux de ventre, voire des vomissements, tremblements, crises de panique, angoisses,…Lorsque les manifestations du stress sont excessives et durables, il est raisonnable de s’interroger sur l’origine de la situation pour y remédier.

    Les origines du stress

    Bien souvent, plusieurs causes sont à l’origine du stress de la performance.

    Votre enfant, qui reçoit beaucoup d’encouragements à la maison, qui est valorisé et soutenu peut s’apercevoir en entrant à l’école, que finalement, il n’est pas toujours le premier, que ses dessins ne sont pas les plus beaux ni ses rédactions les meilleurs.
    Cette incompréhension est une première cause de stress. 
    9ans 12 ans - école - scolaritélestressdelaperformance - delphine 2© Nano
    Les parents, de leur côté, peuvent eux aussi contribuer au stress de la performance de leur enfant.

    Demander toujours plus
    , ne jamais manifester son intérêt ou son contentement face aux activités de l’enfant, l’encourager à pratiquer un sport qu’il n’aime pas, sont autant de gestes qui participent au mal-être de l’enfant.

    Pourquoi et comment réagir ?

    Car le stress de la performance engendre un cercle vicieux : plus l’enfant est stressé, moins il réussit et moins il réussit et plus il est stressé !

    Déceler un stress de la performance chez son enfant et prendre conscience des difficultés que cela peut entrainer est une première étape. Ensuite, de simples mots peuvent suffire à l’apaiser.

     Ecouter, rassurer, soutenir sont autant de gestes à (re)trouver pour accompagner un « retour à la normal ». enfant (re)prenne confiance en lui, Même si ces résultats scolaires ne sont pas toujours exceptionnels, lui redonner goût à l’apprentissage et définir avec lui les activités qui l’intéressent vraiment.

    Article de Delphine Barrais


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique