• ORIENTATION DIAGNOSTIQUE ET CONDUITE A TENIR DEVANT UN TROUBLE DE LA MARCHE ET UN TROUBLE DE L'EQUILIBRE

    DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE

    1) La marche ataxique

     

    a) Atteintes des voies proprioceptives au niveau des nerfs périphériques, des cordons postérieurs de la moelle ou du lemnisque médian

     

    Le patient peut rapporter une sensation de marcher sur du coton ou du sable, très évocatrice. La marche est talonnante, le pied retombant trop brusquement sur le sol. L'instabilité debout est aggravée par l'occlusion des yeux.

     

    L'anomalie d'examen retrouvée est la diminution de la sensibilité arthrokinétique.

    Les polynévrites et polyradiculonévrites, les atteintes cordonales postérieures carentielles, compressives ou inflammatoires (sclérose en plaque, tabès), et les atteintes thalamiques ou plus rarement pariétales controlatérales sont les étiologies en cause.

     

    b) Atteinte cérébelleuse (cf syndrome cérébelleux)

     

    La marche est surtout altérée dans les syndromes cérébelleux cinétiques des lésions hémisphériques. L'examen rapporte les autres éléments du syndrome cérébelleux. Le demi-tour est particulièrement affecté dans ce cas.

     

    L'atteinte du vermis se traduit par un syndrome cérébelleux statique. L'occlusion des yeux est sans effet.

     

    c) Atteinte vestibulaire

     

    L'ataxie labyrinthique (syndrome vestibulaire périphérique) est marquée par un vertige, une marche en étoile, un Romberg labyrinthique, une déviation conjuguée des index, un nystagmus. Les troubles sont aggravés par l'occlusion des yeux. Le Romberg, la chute et la déviation des doigts se font du côté lésé. Par contre, le nystagmus du type horizontal/rotatoire bat du côté opposé.

     

    Citons parmi les étiologies: la maladie de Ménière, le neurinome de l'acoustique, la sclérose en plaque, une labyrinthite virale et neuronite vestibulaire.

     

    Les syndromes vestibulaires centraux ont une sémiologie moins bien définie. Plus que des vertiges, ils se manifestent par des troubles de l'équilibre et des adaptations posturales. Le nystagmus est assez spécifique, étant selon le siège de la lésion: multidirectionnel selon la direction du regard, monoculaire ou vertical.

     

    2) Les lésions pyramidales

     

    a) unilatérale en dehors du cas évident de l'hémiplégie

     

    La démarche est spastique avec fauchage unilatéral. Le membre inférieur est en extension et en équin. Le membre supérieur est en adduction, pronation et demi-flexion. Le déficit moteur est parfois minime avec frottement du bord externe du pied entraînant une usure anormale de la chaussure, ou simplement fatigabilité d'un membre inférieur.

     

    L'examen retrouve les éléments du syndrome pyramidal et permet l'orientation diagnostique.

     

    b) Bilatérale avec démarche spastique responsable d'un fauchage bilatéral

     

    Elle est soit le fait d'une paraparésie par compression, sclérose en plaque..., soit plus rarement d'une atteinte cérébrale bilatérale.

     

    + Démarche lacunaire par lésions des 2 capsules internes

     

    Le syndrome pyramidal est bilatéral. Le syndrome lacunaire au complet associe marche à petits pas, syndrome pseudo-bulbaire, troubles sphinctériens et détérioration intellectuelle plus tardive.

     

    3) Les syndromes parkinsoniens

     

    Marche à petits pas avec festination/perte du ballant du bras très précoce/enrayage cinétique facilement obtenu si l'on demande au patient de franchir un passage étroit/demi-tour difficile.

     

    Par contre, la marche est facilitée dans les lieux vastes et si l'on demande au patient de bien lever les genoux.

     

    4) Les myopathies: démarche dandinante 'en canard'

     

    L'atteinte des ceintures pelviennes des myopathies évoluées donne une démarche dandinante 'en canard'. Il en est ainsi de toute pathologie affectant la ceinture pelvienne.

     

    5) Les syndromes neurogènes périphériques: le steppage

     

    Ce peut être une polynévrite bilatérale, une atteinte tronculaire unilatérale (tronc du sciatique ou sciatique poplité externe (SPE)) ou encore radiculaire.

     

    6) La démarche dystonique

     

    L'attitude dystonique du pied en équin est accompagnée d'une attitude dystonique du membre supérieur en pronation du même côté. La marche aggrave ces attitudes.

     

    Dernière modification de cette fiche : 26/10/2007


     Auteur : Equipe Médicale Medinfos


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