• Attention à ce que vous dites à vos enfants. Attention à l'estime de soi

    Ces petites phrases en principe bien anodines qui font partie du quotidien peuvent laisser des traces négatives et imprégner l’enfant d’un faux sentiment de culpabilité. Autopsie de notre langage de parents.

    « Si tu n’arrêtes pas, tu vas aller te coucher »

    En associant la punition au fait d’aller se coucher, l’enfant va finir par vraiment considérer le fait d’aller au lit comme une forme de punition et mettra tout en œuvre pour éviter d’aller dormir. Il ne voudra pas être « puni » tous les soirs quand même! Essayez de tourner votre phrase en conseil plutôt qu’en menace et l’enfant ne fera pas de lien négatif entre les deux. Ainsi avec « Tu as besoin d’un peu de repos, va t’étendre quelques minutes », vous obtiendrez la même chose sans les conséquences d’interprétation négative.

    « Tu es méchant! » ou « Tu n’es pas gentil! »

    C’est sûr que quand fiston tape sa sœur, on dit la première chose qui nous traverse l’esprit pour l’arrêter et lui faire réaliser que ce n’est pas bien. Excepté qu’il faut comprendre que ce n’est pas l’enfant qui est méchant, c’est l’action qu’il a posée qui n’est pas bien. En lui disant qu’il est méchant, l’enfant absorbe cette image que vous lui renvoyez de lui-même à une période où il a encore de la difficulté à s’exprimer, encore plus au niveau de ses émotions. Il peut vraiment grandir en se croyant méchant, comme certains des personnages imaginaires de la télé ou de ses livres. Essayez plutôt : « Tu n’es pas méchant, mais ce que tu viens de faire n’est pas bien. Je ne veux pas que tu recommences. »

    « Je vais m’ennuyer de toi! »

    Votre pitchounette passe le weekend chez ses grands-parents et vous voulez lui démontrer votre amour en lui disant que vous allez vous ennuyer d’elle tout plein? Attention de ne pas trop insister là-dessus, sinon l’enfant pourrait se sentir coupable d’avoir du plaisir pendant que vous, vous vous ennuyez! « Je vais penser à toi et j’espère que tu auras du plaisir » lui dira que vous l’aimez encore plus, sans la culpabilité!

    « Arrête de pleurer comme un bébé! »

    Bon, habituellement si on dit cette phrase, c’est qu’on n’en peut plus de l’entendre pleurer. On pense à tort que lui dire qu’il fait le bébé va l’arrêter de pleurer! L’enfant qui pleure exprime un sentiment de peine, de frustration, de colère ou simplement de la fatigue. Il est important de d’abord reconnaître son émotion, tout en se montrant doux et ferme dans nos limites. « Je sais que tu as de la peine, je comprends que tu sois frustré, je comprends que tu sois en colère, etc. » suivi de « mais il faut que tu arrêtes. Viens me parler de ce qui ne va pas… » le rassurera sur sa légitimité d’avoir des sentiments, tout en lui indiquant que sa manière de l’exprimer n’est pas appropriée.

    « Allez, dépêche-toi » suivi de « Attends une minute »

    Avec nos rythmes de fou, on voudrait bien avoir la collaboration de l’enfant au moment de s’habiller, de se ramasser, de quitter un endroit pour une autre… Ensuite, on lui demande d’attendre que nous ayons fini d’habiller sa sœur, de ramasser les assiettes du déjeuner, d’enfiler notre manteau et quoi d’autre! S’il est vrai que nous ne contrôlons pas toujours notre environnement et les tâches qui en découlent, mieux vaut prévoir du temps supplémentaire ou préparer ce que l’on peut à l’avance que de lui pousser dans le dos toute la journée! Si l’enfant a effectivement besoin d’apprendre à attendre et à être plus patient, il est également bon de lui expliquer pourquoi et de lui dire quand on pourra s’occuper de lui.


    « Tu me coûtes cher »

    Bien entendu, un enfant vient avec son lot de dépenses et vous pouvez penser que son service de garde, ses camps, ses livres et ses vêtements changent grandement votre budget de voyage, mais évitez de le lui dire. Quand vous le dites, c’est probablement à la légère et pour lui faire comprendre que vous ne pouvez pas tout acheter, mais pour un enfant, c’est comme si vous donniez une valeur pécuniaire à votre amour. Pour eux, c’est aussi grave que si Roméo disait à Juliette qu’il voulait la marier pour son argent.

    « Ton père et moi, on ne voulait même pas d’enfant », « T’étais un accident », « Ma grossesse était l’enfer! », « Ça nous a coûté cher de t’avoir in vitro », « L’adoption était vraiment compliquée »

    Un enfant n’a pas besoin de « tout » comprendre du miracle de la conception et c’est d’autant plus vrai si vous vous apprêtez à lui avouer qu’il n’était pas désiré ou qu’il vous a causé tout un tas d’ennuis. Dans sa tête, le monde n’existait à peu près pas avant son arrivée et pour lui, vous avez toujours été des parents aimants. Mieux vaut garder vos anecdotes et vos secrets pour les rassurer au moment où ils auront eux-mêmes des enfants.

    « Tu manges mal », « Tu manges comme un cochon », « Tu es lent comme un escargot… »

    Vous vous rappelez sans aucun doute des phrases assassines que vos parents vous disaient peut-être quand vous étiez jeune. Ces phrases qu’on finit par croire en vieillissant et qui nous marquent pour la vie sont pourtant faciles à éviter quand on prend la peine d’y penser! La sensibilité des enfants est à fleur de peau et ils absorbent ce qu’on leur dit comme des éponges. Voulez-vous vraiment que votre enfant grandisse en pensant qu’il est comme un cochon ou toutes ces comparaisons colorées qui vous viennent à l’esprit? Sûrement pas!

    Parler avec le cœur!

    Ne paniquons pas non plus, nous ne pouvons quand même pas nous censurer chaque fois qu’on ouvre la bouche! L’important c’est simplement d’être conscients de l’impact de certains mots, certaines intonations et surtout de la manière dont ils seront décodés par l’enfant. En étant moins négatif dans nos remarques, en essayant de se mettre à la place de notre enfant et en utilisant une approche plus positive, on rassure l’enfant sur notre amour, tout en lui passant les bons messages!


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