• FACILITER LA SCOLARITE DE L’ENFANT DYSPHASIQUE 

     

    DEFINITION

     

    La dysphasie est un trouble structurel (déviance profonde et constante dans l’utilisation du langage), spécifique et durable du développement du langage oral.

    Le trouble est spécifique car il survient en l’absence de pathologie neurologique, de déficience mentale, de trouble auditif ou visuel, de troubles psychiatrique ou psychologique envahissants, de trouble de l’appareil bucco-phonatoire, ou de carence sociale ou psychoaffective. Ce sont des enfants d’intelligence normale (un QI performance au WISC III ou IRP au WISC IV  supérieur à 80 est requis pour porter le diagnostic).

    Le trouble est durable car il perdure au-delà de l’âge de 6 ans.

    La dysphasie touche environ 1% des enfants.

    Les garçons sont plus touchés beaucoup plus souvent que les filles.

    Il est très difficile d’en faire le diagnostic avec certitude avant 6 ans.

     

     

    LES DIFFICULTES OBSERVEES

     

    Elles portent sur des aspects complexes isolés ou associés :

     

    Ø  Soit sur la réception (cad sur la compréhension du langage)

    Ø  Soit de la programmation des sons de la langue puis de leur production

    Ø  Soit sur la disponibilité des mots ou encore

    Ø  sur leur agencement syntaxique au sein de la langue

     

    Ces domaines du langage peuvent être déficitaires ou préservés indépendamment les uns des autres. C’est pourquoi ils doivent faire l’objet d’un bilan précis qualitatif et quantitatif en orthophonie, permettant ainsi de poser le diagnostic et les indications thérapeutiques.

     

     Le langage écrit est souvent d'acquisition problématique. De fait, les troubles ont un retentissement constant sur les apprentissages scolaires classiques, puisque le langage est l'outil privilégié de la transmission du savoir à l'école. L’importance du trouble du langage oral ne doit en aucun cas être un obstacle au passage au C.P. , à condition que des aides soient apportées à l’enfant et que son trouble ait été repéré avec précision.C’est en effet, la langue écrite qui peut servir de tremplin ou de renfort à l’acquisition de la langue orale.

    L’objectif fondamental, qui guide la prise en charge pédagogique de l’enfant passe par l’accès à la langue écrite.

    Des activités langagières nombreuses et variées sont proposées à l’enfant afin d’éviter une coupure d’avec le monde et un retrait.

    Bien que ce soit difficile, il faut différencier la parole – le langage et la pensée -

    Ces enfants ont une atteinte qui va au-delà de leur parole, c'est une atteinte à la capacité de catégorisation, de planification, d'organisation, de raisonnement qui sont les fonctions du langage.

    Si la compréhension est atteinte, la gêne peut être majeure.

     


    Dans d'autres domaines pourtant, ils se développent bien, même si fréquemment les difficultés langagières s'accompagnent d'un retard psychomoteur ou/et graphique.
    Ils organisent un langage qui peut suffire dans la vie quotidienne mais le plus souvent évoluent sans bien parler. Le « visuel » est chez eux bien plus performant.
    Leur langage est fait de morceaux, d'approximations, de segments traités sans souplesse comme des agglomérats, des blocs figés, des expressions entières, utilisées socialement ,mémorisées et ressorties parfois bien à propos.

     

     

    AIDER LA SCOLARITE DE L’ENFANT DYSPHASIQUE 

     

    Reconnaître le handicap d’un enfant dysphasique c’est reconnaître :

     

    Ø  Qu’il lui faut du temps, donc accepter sa lenteur

     

    Ø  Qu’il se fatigue vite (concentration intensive pour comprendre et obligation à prélever des indices multiples pour renforcer la compréhension)

     

    Ø  Que son attention ne peut être soutenue longtemps, donc essayer de la capter à nouveau

     

    Comment l’aider au sein du groupe classe :

     

    Ø  Avoir un débit de parole un peu ralenti

     

    Ø  Marquer les aspects articulatoires sans toutefois les déformer

     

    Ø  Penser toujours à s'aider du visuel : gestes, images, mimiques, avec des exemples visuels et une matérialisation visible des consignes.

     

    Ø  Garder à l’esprit que même le vocabulaire simple peut être source de confusions (« l’Est » traité comme « la laisse » , « famine » comme « famille », Combien on lui rend ? Pourquoi ? ne sont pas compris…) Le langage abstrait reste souvent inaccessible. Ces situations génèrent de l’insécurité et si elles sont fréquentes, elles ne permettent pas à l’enfant de soutenir son attention.

    Tout ceci touche encore plus ce qui ne se voit pas, notamment le vocabulaire abstrait ( des notions de temps par exemple).

     

     

    Ø  Être attentif au rythme des échanges .Il a besoin de temps pour traiter les énoncés.

     

    Ø  Donner un temps de réflexion pour intégrer mais aussi pour encoder une réponse.

     

     

    Ø  Accompagner et soutenir la prise de parole

     

    Ø  Savoir se contenter d’un mot phrase comme réponse et valoriser cette réponse par une reprise de celle-ci.

     

     

    Ø  Accompagner les changements d’activités en prenant le temps d’expliquer et de contextualiser celles-ci.

     

    Ø  Vérifier la compréhension des consignes (simplifier la syntaxe) et ne pas hésiter à reformuler de différentes façons.

     

    Ø  Reconnaître à l’enfant la possibilité d’avoir son rythme propre d’évolution

     

    Ø  Privilégier les évaluations qui prendraient en compte principalement les aspects de la dynamique individuelle.

     

    Ø  Travailler sur les stratégies et les procédures utilisées

     

    Ø  Construire des outils de référence et reconnaître les situations dans lesquels ceux-ci sont utilisables

     

    Ø  Avoir toujours à l'esprit que le langage ne sert pas qu'à PARLER mais aussi à RAISONNER, à COMPRENDRE et à MAITRISER LE REEL, à ORGANISER LE MONDE; par conséquent, son atteinte touche beaucoup plus que L'EXPRESSION VERBALE mais aussi LA PENSEE.

     

    Ø  Savoir que le diagnostic de dysphasie porte sur les fonctions langagières de l’enfant

     

    Ø  Noter que dans de nombreuses pathologies pédopsychiatriques il y a une atteinte du langage et que quand on est face à un problème « intriqué » il ne faut négliger ni le suivi langagier ,ni le suivi psychologique car un trouble du langage retentit sur la communication et inversement.


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  • Par  Dys Loulou.

     


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  • On regroupe sous “troubles Dys” les troubles cognitifs spécifiques et les troubles des apprentissages qu’ils induisent.

    Les troubles cognitifs spécifiques apparaissent au cours du développement de l’enfant, avant ou lors des premiers apprentissages, et persistent à l’âge adulte. Ils ont des répercussions sur la vie scolaire, professionnelle et sociale, et peuvent provoquer un déséquilibre psycho-affectif. Leur repérage, leur dépistage et leur diagnostic sont déterminants.

    Certains de ces troubles affectent les apprentissages précoces : langage, geste…
    D’autres affectent plus spécifiquement les apprentissages scolaires comme le langage écrit, le calcul. Ils sont le plus souvent appelés troubles spécifiques des apprentissages.

    Ces troubles sont innés, mais certains enfants victimes d’un traumatisme crânien ou opérés et soignés pour une tumeur cérébrale peuvent également présenter des troubles cognitifs spécifiques gênant la poursuite de leurs apprentissages.

    On regroupe ces troubles en 6 catégories :
    • Les troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit, communément appelés dyslexie et dysorthographie.
    • Les troubles spécifiques du développement du langage oral, communément appelés dysphasie.
    • Les troubles spécifiques du développement moteur et/ou des fonctions visuo-spatiales, communément appelé dyspraxie.
    • Les troubles spécifiques du développement des processus attentionnels et/ou des fonctions exécutives, communément appelés troubles d’attention avec ou sans hyperactivité.
    Les troubles spécifiques du développement des processus mnésiques.
    • Les troubles spécifiques des activités numériques, communément appelés dyscalculie.

    Combien sont les DYS?
    Les chiffres varient normalement selon les études, selon les pays et selon les époques. Selon la nature des troubles que l’on inclut dans l’étude, selon le degré de sévérité pris en compte, les chiffre varient de 1 à 10%.
    En France on parle de 6 à 8% de troubles dys. On peut dire que 4 à 5 % des élèves d’une classe d’âge sont dyslexiques, 3% sont dyspraxiques, et 2% sont dysphasiques.
    Aucune étude fiable n’a donné un chiffre des troubles DYS en France.

     

    http://www.ffdys.com/troubles-dys/nature-des-troubles/introduction.htm


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