• PETITS SOINS Le déficit d'attention

    PETITS SOINS

    Le déficit d'attention

    Votre enfant a constamment la bougeotte, perd ses affaires, ne semble pas écouter quand on lui parle, a de la difficulté à s’organiser et peine à se concentrer sur une tâche. Pourrait-il souffrir d’un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) ?

    Les enfants d’âge préscolaire ont souvent ces comportements. Commencez donc par vérifier si votre jeune se démarque considérablement des autres petits. Pour le parent, c’est parfois ardu à évaluer. Vous pourriez demander à son éducatrice en garderie ce qu’elle en pense. « C’est rare que l’on puisse diagnostiquer un TDAH chez un bambin, il doit être véritablement hors-norme », indique Annick Vincent, psychiatre et auteure de livres sur le TDAH.

    Voir au-delà des symptômes

    Les symptômes apparaissent avant l’âge de 7 ans. Mais c’est habituellement après l’entrée à l’école qu’on les remarque, parce que la capacité des autres élèves à se concentrer est plus grande. Les enfants ayant un déficit d’attention sans hyperactivité sont souvent moins faciles à identifier, car ils ne dérangent pas. Leur inattention peut toutefois avoir des conséquences importantes.

    Évitez cependant de sauter trop rapidement aux conclusions. « Il faut voir ce qui se cache derrière les symptômes, explique Annick Vincent. L’anxiété et les troubles de sommeil, par exemple, peuvent entraîner des effets semblables. » Si vous soupçonnez que votre jeune a un déficit d’attention avec ou sans hyperactivité, renseignez-vous sur le sujet et consultez des organismes spécialisés. Ensuite, prenez rendez-vous avec votre médecin de famille. Certains sont en mesure de faire des évaluations alors que d’autres préfèrent adresser leurs patients à des spécialistes.

    Dépister le plus tôt possible

    Les personnes atteintes d’un TDAH risquent davantage de devenir toxicomanes, d’avoir des difficultés scolaires, d’éprouver de l’anxiété et de souffrir de dépression. « Mais cela ne va pas nécessairement se produire, rassure Annick Vincent. Et selon certaines études, une intervention précoce limiterait les problèmes. » Le jeune vit ainsi moins d’échecs, tant scolaires que sociaux, et cela préserve son estime de soi. Comprendre pourquoi il est différent des autres est aussi réconfortant pour lui.

    Les traitements

    Contrairement à la croyance populaire, TDAH et Ritalin ne vont pas nécessairement de pair. Habituellement, on commence par mettre en place différentes stratégies comme l’utilisation de pictogrammes et d’aide-mémoire.

    Ensuite, on peut envisager une médication. Plusieurs sortes existent et les effets varient d’une personne à l’autre. On estime qu’on peut parvenir à aider 90 % des gens atteints de TDAH avec l’un d’eux. « C’est une réduction des symptômes et non une disparition », précise Annick Vincent. La nécessité de prendre des médicaments doit être réévaluée annuellement. La moitié des enfants ayant reçu un diagnostic de TDAH l’aura toujours à l’âge adulte. Environ 30 % de plus ressentiront encore certains symptômes sans qu’ils soient suffisamment nombreux pour maintenir le diagnostic.

    Librairie

    Pour les enfants :  

    Mon cerveau a besoin de lunettes, par Annick Vincent, aux éditions Québecor. (6 ans et plus) 

    Guide de survie pour les enfants vivant avec un TDAH, par John F. Taylor, aux éditions Midi Trente. (9 ans et plus)

    http://plus.lapresse.ca/screens/4266-8b50-527c0bdd-9ee1-6d61ac1c606a|_0.html


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  • Le trouble de déficit de l'attention

    Les personnes atteintes d’un trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ont des difficultés à se concentrer, à être attentives et à mener à terme des tâches le moindrement complexes. Elles ont souvent du mal à rester en place, à attendre leur tour et agissent fréquemment de façon impulsive.

    Bien que ces comportements puissent se retrouver chez tous les êtres humains, ils sont présents de façon anormalement prononcée et prolongée chez ceux qui sont atteints d’un TDAH. Ils sont également présents dans toutes les circonstances de la vie (pas uniquement à l’école ou uniquement à la maison, par exemple).

    TDAH chez les adolescents et les adultes

    Le TDAH se remarque souvent plus chez l’enfant que chez l’adulte. Il a d’ailleurs été beaucoup plus étudié chez l’enfant. Il persiste toutefois à l’adolescence dans 40 % à 70 % des cas et jusqu’à l’âge adulte chez la moitié des enfants qui en sont atteints8. On estime qu’environ 4 % des adultes souffrent du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité1. Parfois, le TDAH n’est diagnostiqué qu’à l'âge adulte.

    Trois symptômes caractérisent le TDAH : inattention, hyperactivité et impulsivité. Ils peuvent être présents à des degrés divers. Par exemple, un enfant toujours « dans la lune », qui ne termine pas ses devoirs, qui ne retient pas les consignes et qui perd constamment ses objets personnels, mais qui n’est pas particulièrement agité pourrait être atteint d’un TDAH. Un autre, surtout hyperactif, impulsif et agité, mais qui arrive à relativement bien à se concentrer lorsque les tâches l’intéressent pourrait aussi en être atteint. En général, l’hyperactivité et l’impulsivité sont plus accentuées chez les garçons que chez les filles.

    Chez la vaste majorité des personnes atteintes, le TDAH a une origine neurologique qui peut dépendre de l’hérédité et de facteurs environnementaux. Les experts sont formels à ce sujet : le TDAH n’est pas causé par des besoins affectifs non comblés ou par des problèmes psychosociaux, même s’il peut être exacerbé par ces facteurs.

    Le TDAH est généralement diagnostiqué autour de 7 ans. Cependant, les enfants qui souffrent de TDAH ont des comportements difficiles avant leur rentrée à l'école, souvent dès l'âge de 2 ans.

    TDAH et intelligence

    Il n’y a pas de lien entre le TDAH et l’intelligence de l’enfant. Les difficultés scolaires dont souffrent la plupart des enfants avec un TDAH sont le plus souvent liées aux troubles du comportement ou au déficit d’attention, mais pas à un manque d’intelligence.

    Prévalence

    Il s’agit du trouble neurocomportemental le plus fréquent chez les enfants : de 5 % à 10 % d’entre eux en seraient atteints. On a longtemps affirmé que sa prévalence était plus élevée chez les garçons, probablement parce que les garçons atteints de TDAH ont un comportement plus hyperactif, qui se remarque plus facilement que celui des filles (chez qui l’inattention prédomine). Cependant, les études les plus récentes ne semblent pas révéler de différences importantes entre les sexes.

    Diagnostic

    Il n'est pas facile d'établir un diagnostic de TDAH, car les mêmes symptômes peuvent résulter d’autres troubles en rapport plus ou moins étroit avec le TDAH. Par conséquent, le diagnostic de TDAH reposera sur une évaluation approfondie de l'enfant et de son milieu de vie.

    Le médecin s'intéresse d'abord au développement psychomoteur de l’enfant. Les parents sont invités à dresser un historique du développement de l'enfant. Des tests psychologiques et neuropsychologiques peuvent aussi être utiles afin d'évaluer son quotient intellectuel et son potentiel d'apprentissage scolaire. Les enseignants peuvent aussi contribuer à l’évaluation de l’enfant. Ce dernier est finalement interrogé sur ses difficultés actuelles.

    Il n’existe pas de test neurologique ou psychologique qui permet de diagnostiquer formellement la maladie. Selon les critères de l’Association américaine de psychiatrie, on doit observer un certain nombre de symptômes d’inattention ou d’hyperactivité/impulsivité chez un enfant pour qu’un TDAH soit diagnostiqué2.

    Pour que le diagnostic soit confirmé, il est important de savoir que :

    • certains symptômes doivent être présents avant l’âge de 7 ans;
    • les symptômes doivent se manifester autant à la maison qu’à la garderie (crèche) ou à l’école, bien que leur intensité puisse varier d’un lieu à l’autre;
    • les symptômes doivent être présents depuis au moins 6 mois.

    Causes

    Le TDAH est une maladie complexe qui n’a pas une cause unique. Il s’agit d’un trouble d’origine neurologique, lié à des anomalies de développement et de fonctionnement du cerveau.

    Ainsi, les chercheurs ont observé que, chez les enfants ou les adultes atteints de TDAH, les zones cérébrales responsables de l'attention, du sens de l'organisation et du contrôle des mouvements s’activent de façon anormale ou ont une anatomie singulière. Ils ont aussi noté un déséquilibre dans les taux de certains messagers chimiques (neurotransmetteurs) dans le cerveau, comme la dopamine et la noradrénaline.

    La génétique
    Des facteurs héréditaires contribuent de façon majeure à l’apparition du TDAH. En effet, lors d’études menées sur de vrais jumeaux, des chercheurs ont découvert que lorsqu’un jumeau est atteint du TDAH, dans 80 % des cas, l’autre l’est aussi3. En outre, la plupart des enfants atteints du TDAH comptent au moins un membre de leur famille qui en souffre aussi. Au total, un quart des parents ayant des antécédents de TDAH ont des enfants qui en sont atteints à leur tour36. Plusieurs gènes impliqués dans le TDAH ont été identifiés, mais les facteurs génétiques n’expliquent pas à eux seuls la maladie.

    Trouble de déficit de l'attention / hyperactivité (TDAH)

    L’environnement
    L’exposition à certaines substances toxiques (alcool, tabac, plomb, pesticides, etc.) durant la vie foetale expliquerait de 10 % à 15 % des cas3. D’autres facteurs environnementaux, pas tous identifiés, contribuent probablement à l’apparition de la maladie chez des enfants génétiquement prédisposés.

    Lésions au cerveau
    Une lésion ou une infection du cerveau, un manque d’oxygène à la naissance, ou d’autres complications liées à la naissance peuvent augmenter les risques de TDAH. Voir les sections Personnes à risque et Facteurs de risque.

    Troubles associés

    Plusieurs enfants atteints de TDAH souffrent aussi de l’un ou l’autre des troubles suivants.

    • Trouble oppositionnel avec provocation. Attitude hostile, méfiante et négative devant les figures d'autorité qui tend à se manifester plus fréquemment chez les enfants impulsifs et hyperactifs.
    • Troubles de conduite. Comportement antisocial profond qui peut se traduire par le vol de biens, la recherche du combat et un comportement généralement destructeur envers les humains et les animaux.
    • Dépression. Souvent présente, la dépression résulte du rejet que l’enfant vit parce qu’il n’arrive pas à se contrôler. Il souffre souvent d’une pauvre estime de lui-même. La dépression peut apparaître autant chez l'enfant que chez l'adulte atteint du TDAH - surtout si d'autres membres de la famille en ont souffert.
    • Troubles anxieux. Anxiété et nervosité excessives qui s'accompagnent de divers symptômes physiques (tics, accélération du rythme cardiaque, transpiration, vertiges, etc.) ou de troubles obsessionnels compulsifs.
    • Troubles d'apprentissage. Environ 20 % des enfants atteints du TDAH ont des retards de développement du langage et de la motricité fine (dont l’écriture) et ont besoin d'une éducation spécialisée.

    Conséquences

    À l’âge adulte, le TDAH peut occasionner de graves problèmes comportementaux et sociaux. Ainsi, près de la moitié des adultes atteints de TDAH souffrent de troubles anxieux, qui perturbent leur intégration sociale et leur équilibre de vie. De plus, les personnes atteintes de TDAH sont plus susceptibles que les autres de souffrir de dépendance à l’alcool ou aux drogues.
    Il est donc très important de mettre tout en oeuvre pour dépister et traiter du mieux possible le TDAH dès l’enfance.

     

    http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=trouble_deficit_attention_hyperactivite_pm


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