• Guide pour la rentrée scolaire des enfants vivant avec le TDAH

     

    La rentrée scolaire est une période stressante pour la plupart des enfants et des parents. Mais qu'en est-il des enfants aux prises avec le TDAH? Nouveaux professeurs, nouvelles routines, et peut-être même nouvelle école? D'ailleurs, selon un nouveau sondage mené par le Center for ADHD Awareness, Canada (CADDAC), 81% des parents d'enfants vivant avec un trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) admettent être stressés à l'approche de la rentrée. Ce sont donc des milliers de familles canadiennes qui ont de la difficulté à reprendre la routine et à s'assurer que leur enfant est sur la bonne voie.

    Un guide pour aider les familles

    Pour aider les familles ayant des enfants atteints du TDAH, le CADDAC publie un guide pour leur faciliter la vie. Selon leur sondage, l'aspect le plus stressant de la rentrée des classes est la gestion de la condition des enfants à la maison. Plus de 70% des parents s'inquiètent quant à l'organisation de la routine du matin et du soir et 89% sont stressés en pensant aux devoirs à faire après l'école et en soirée.

    «La période des devoirs est toujours un défi pour les parents, selon Madame Marie-Michèle Lemaire, directrice de PANDA Mauricie/Centre-du-Québec et maman de quatre enfants dont deux sont atteints de TDAH. L'inattention et l'impulsivité qui surviennent en soirée peuvent facilement faire dévier du but, c'est pourquoi les parents doivent mettre les bonnes stratégies en place, avec un horaire rigide et un traitement efficace par exemple. Ce qui rend les soirées plus gérables et réduit les conflits», précise-t-elle.

    Quelques conseils tirés du nouveau guide

    Planifiez une rencontre avec le nouveau professeur et apportez avec vous les renseignements suivants :

    • Une liste des plus belles qualités de votre enfant, de ses excentricités et de ses difficultés - ce qui aidera l'enseignant à mieux comprendre la façon dont le TDAH affecte votre enfant.
    • Une liste des stratégies qui ont bien fonctionné avec votre enfant au cours des années précédentes.
    • Un aperçu des causes courantes de stress pour votre enfant et votre famille, par exemples les devoirs.
    • Planifiez une deuxième rencontre quelques semaines après la première afin d'évaluer comment la nouvelle année scolaire se déroule.

     

    Organisez les routines avant et après l'école :

    • Affichez un aide-mémoire des routines à un endroit où votre enfant pourra facilement les voir, par exemple sur le frigo, sur le miroir de la salle de bain ou sur la porte de sa chambre.
    • Assignez un espace pour les choses qui doivent faire l'aller-retour entre la maison et l'école; renforcez les règles d'organisation de la maison et les responsabilités et affichez-les bien en vue.
    • Créez un coin devoir tranquille et propre qui contiendra seulement les fournitures requises.
    • Réévaluez les activités parascolaires afin de vous assurer qu'elles conviennent bien à votre enfant et à son horaire.

     

    Fixez un rendez-vous «rentrée des classes» avec le médecin ou le professionnel de la santé de votre enfant :

    • Cherchez des options de traitement, de thérapies et de counseling qui seraient selon vous appropriées pour votre enfant. Prenez des notes sur ce qui fonctionne bien ou ce qui ne répond pas à vos attentes. Travaillez en collaboration avec le médecin de votre enfant afin d'en arriver à un consensus sur les prochaines étapes.
    • Établissez l'horaire type de la journée afin de voir si le médicament actuel de votre enfant est efficace et si ses effets durent en soirée. Si vous le jugez approprié, discutez de nouveaux médicaments à action prolongée.
    • Avant de quitter le bureau du médecin, planifiez un rendez-vous de suivi afin que votre enfant bénéficie d'un suivi continu.

     

    Un premier guide complet

    Le Guide pour la rentrée scolaire permet donc de savoir par où commencer lors de la rentrée des classes. Pour obtenir le guide complet des conseils et des stratégies, ou pour de plus amples renseignements sur le TDAH, visitez le site de PANDA ou celui du CADDAC (le guide en version PDF ici) :

     

    http://www.caddac.ca/cms/CADDAC_pdf/Campaign/FrenchB2S4PG.pdf

     

     


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  • Agitation, difficultés d’attention et impulsivité. TDA/H ou pas, ça se travaille!

        • 9 trucs simples pour améliorer la capacité d’attention et l’autocontrôleL’attention, la concentration et l’autocontrôle varient d’une personne à l’autre. Toutefois, une difficulté à rester attentif ou un surplus d’énergie ne signifient pas nécessairement que l’enfant est hyperactif. Plusieurs éléments peuvent influer sur les capacités attentionnelles et l’autocontrôle. Ainsi, la fatigue, le stress, une personnalité anxieuse, un manque d’intérêt pour la matière ou encore des difficultés académiques peuvent rendre plus difficile la concentration et augmenter l’envie de bouger.

          Imaginez un instant que vous devez assister à une formation toute la journée, sur un sujet qui ne vous intéresse pas, alors que vous êtes fatigué ou préoccupé. Auriez-vous du mal à rester attentif et calme? Si, en plus les chaises sont inconfortables, le formateur ennuyeux et que vous avez du mal à comprendre la matière, que se passerait-il? Je crois qu’on en demande beaucoup à nos cocos qui sont à un âge où ils ont bien davantage envie de jouer. Ceci dit, ils doivent tout de même aller à l’école et apprendre. Il importe donc d’aider l’enfant, par l’entraînement, à développer progressivement ces habiletés puisqu’elles sont essentielles à sa réussite scolaire et sociale. Certains chercheurs croient que près des deux tiers des enfants sous médication n’auraient pas de réel TDA/H et pourraient se passer de médication si une intervention adéquate et globale était faite dans leur milieu familial. Voici donc quelques pistes pouvant aider un enfant à développer sa capacité d’attention et son autocontrôle.

          1. Répondre au besoin de bouger

          • Lors de la routine, prévoir des activités où l’enfant pourra dépenser son énergie avant les périodes où il doit rester calme (repas, dodo, ateliers, etc.).
          • Fournir à l’enfant quelque chose qui occupe ses mains ou ses pieds pendant qu’il doit rester calme : balle antistress, corde avec nœuds à défaire, élastique à cheveux, etc.

          2. Réduire les sources de stress et la stimulation

          • Limiter le bruit et réduire l’éclairage (lumière du jour lorsque c’est possible plutôt que des néons et lumière tamisée le soir).
          • Ralentir le rythme de vie, diminuer le nombre d’activités structurées et la pression qu’on met à l’enfant afin qu’il aie une conduite irréprochable.
          • Diminuer le nombre d’intervention et de reproches (« Ne fais pas ça ! Tu vas le briser ! », « Dis bonjour à la dame ! Tu pourrais sourire ! », « Ne touche pas à ça ! Mange comme il le faut… »).
          • Arrêter de le bousculer constamment (« Grouille ! Dépêche ! ») et lui laisser le temps de respecter votre consigne avant de répéter.

          3. Augmenter les heures de sommeil

          • Coucher l’enfant 30 à 45 minutes plus tôt, quitte à permettre quelques minutes de lectures.
          • Ne pas les laisser se coucher trop tard les week-ends. On leur fait plaisir sur le coup mais on leur nuit à moyen terme.
          • Faire des siestes les week-ends.

          4. Adopter une saine alimentation

          • Réduire la quantité d’aliments préparés.
          • Moins de sucre, de gras et d’agents de conservation.
          • Vérifier si l’enfant ne pourrait pas avoir des intolérances alimentaires (lactose, gluten, etc.) Une mauvaise digestion peut influer grandement sur l’attention et l’humeur.

          5. Réduire le temps devant les écrans

          • Pas plus de 2h par jour, au total, devant la télé, les jeux vidéos, l’ordinateur ou tout autre écran.

          6. Augmenter le temps de lecture

          • 20 à 30 minutes de lecture par jour peuvent faire une énorme différence sur les résultats académiques, quitte à lire avec lui.
          • Déployez des efforts afin de trouver un type de lecture ou une série qui plaira à votre enfant.
          • On peut offrir à l’enfant un vingt minutes de lecture au coucher. « Tu lis ou tu te couches tout de suite… » à la longue, il risque de développer un goût pour la lecture.

          7. Jeux de table et de société (30 minutes de jeu par jour)

          • Jouer à des jeux qui demandent de la concentration : casse-têtes, jeux de mémoire et de logique (Ottello, dames, Rummy, etc.)
          • S’assurer qu’il s’amuse et qu’il vit des réussites : choisir des jeux adaptés à ses capacités intellectuelles et à sa capacité d’attention pour qu’il puisse terminer le jeu.
          • Faire des jeux où l’enfant doit se concentrer sur plus d’une chose à la fois, par exemple :
            • Sauter sur le rythme de la musique tout en obéissant à des consignes visuelles et arrêter de courir lorsque la musique arrête;
            • Marcher sur une ligne en chantant une chanson ou en répondant à des questions de l’éducatrice;
            • Jouer à la tag tout en tentant de garder une balle de golf dans une cuillère, etc.

          8. Faciliter l’apprentissage

          • Utiliser les trois styles d’apprentissage :
            • Auditif/verbal : expliquer brièvement avec des mots…
            • Visuel/concret : montrer ce qu’on veut, faire une démonstration, utiliser des pictogrammes, tenir l’objet concerné…
            • Kinesthésique/expérientiel : Faire vivre l’expérience, faire des mises en situation, amorcer le mouvement, tenir par la main, caresser le dos, associer l’apprentissage à un mouvement, faire manipuler, etc.
          • Parler et agir lentement pour lui laisser le temps de comprendre, d’assimiler et de traiter l’information.

          9. L’aider à se calmer lorsqu’il est trop agité

          • Baissez le ton, parlez peu et tamisez les lumières. L’attention, la concentration et l’autocontrôle varient d’une personne à l’autre. Toutefois, une difficulté à rester attentif ou un surplus d’énergie ne signifient pas nécessairement que l’enfant est hyperactif. Plusieurs éléments peuvent influer sur les capacités attentionnelles et l’autocontrôle. Ainsi, la fatigue, le stress, une personnalité anxieuse, un manque d’intérêt pour la matière ou encore des difficultés académiques peuvent rendre plus difficile la concentration et augmenter l’envie de bouger.

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  • Au petit matin, les grands moyens !Chaque matin, c’est la même histoire, mon fils de 10 ans a du mal avec la routine du matin.  Avec le déménagement, plusieurs changements ont dû être apportés dans notre routine matinale.  L’école commence plus tôt mais surtout, il utilise le transport scolaire qui lui, a un horaire bien précis.  Puisque c’est nous qui auront à aller le reconduire s’il manque son autobus, nous avons intérêt à ce qu’il soit à l’heure.  L’autobus passe 20 min avant le début des classes.  Étrangement, mon fils se lève à 7h00 le matin (il se levait beaucoup plus tôt l’an dernier).  Ce qui lui donne tout juste 35 min. pour se préparer.  Ce qui est presqu’impossible à réaliser avec un enfant qui traine devant la télé, qui a du mal à choisir ses vêtements et encore plus à les mettre (ça prend un temps fou)… les chaussures disparaissent, il doit préparer son bol de céréales et tout manger mais perd son temps à imaginer des histoires avec la forme des céréales… sans parler de la fameuse prise des médicaments qu’il faut toujours lui rappeler… et la préparation du lunch dont je dois me charger en parallèle.  Bref, c’est le Vietnam!

    Après une semaine, j’ai capitulé.  Trop difficile de tout faire le matin avec un enfant qui traine et qui traine.  J’ai donc décidé de mettre en place une série de moyens afin de survivre à la routine matinale :

    Préparer à l’avance la boite à lunch


    Préparer la veille le diner de l’enfant libérera plusieurs minutes à la routine matinale.  Il aura l’occasion d’identifier ce qu’il veut ou ne veut pas.  Au mieux, il pourrait préparer son propre lunch. Personnellement, j’ai opté pour une solution encore plus simple : le service de traiteur à l’école.  Plus de soucis, plus d’inventaires de petites boites de jus à maintenir.

    La veille plutôt que le jour même


    Un papier à signer, un agenda à commenter, un truc à préparer pour la classe, de l’argent?  Tout peut se régler la veille plutôt qu’au petit matin.  Ne pas attendre à la dernière minute.  Prévoyez un temps spécifique à la revue et à la préparation du sac d’école.  Ainsi, vos enfants prendront l’habitude de le faire à l’avance.  Le sac doit être placé au même endroit qu’à l’habitude, prêt à être emporté.

    Préparer les vêtements à l’avance


    Il se plaint sans cesse qu’il ne trouve pas de pantalon, que son chandail préféré est salle ou qu’il a oublié de changer sa petite culotte? Prenez le choses en main et préparez tout à l’avance.  Vous pouvez le faire pour la semaine ou simplement la veille. Idéalement, il devrait sélectionner lui-même ce qu’il portera le lendemain.  Puisqu’on est au Québec, je ne vous apprendrai rien en disant qu’il est important de vérifier la météo avant de sélectionner les vêtements… mais lui (elle) doit l’apprendre!

    Une routine claire


    Sur un mur, bien identifier ce que l’enfant doit faire le matin et le temps qu’il a pour le réaliser.  Pour les petits, utiliser les pictogrammes qui identifieront ce qui doit se faire en premier (je déjeune, je m’habille, je brosse mes dents, je me prépare pour partir, etc.)  Pour les plus grands, bien identifier les heures limites.  Si l’enfant a du mal à respecter le temps alloué, je vous suggère de retirer les minutes prises en trop du temps accordé aux loisirs (télé, ordi, etc.)… "tu prends 10 min. de plus pour t’habiller alors que je t’en laisse déjà 15, tu perdras donc ces 10 min. sur ton temps d’ordi".

    Pas de télévision


    La télévision ensorcèle mes enfants. Croyez-moi, nous sommes une famille plutôt ouverte en ce sens.  La télévision est importante pour nous, mais pas le matin! Elle est une épine au pied.  Mon fils TDAH s’y colle, s’y perds et surtout, s’y accroche comme un ours sur un pot de miel.  Nous avons essayé de faire avec et de la fermer la dernière demi-heure… peine perdue.  Il faut proscrire la télé le matin.

    On utilise la musique

    Rien de mieux qu’une routine "musicale" pour stimuler les enfants.  Je sais que chaque fois que je vais conduire mon fils de 4 ans à la pré-maternelle il veut que je mette la même chanson à répétition.  C’est rassurant pour lui et les enfants prennent énormément de réconfort et de confiance dans les routines.  Pour la routine du matin, je suggère de préparer un bande audio qui prévoit la tâche à accomplir en fonction du temps alloué pour le faire (je sais que lorsque cette chanson démarre, je dois aller m’habiller).

    Le soir par exemple, j’utilise pour la routine du dodo de mon fils de 4 ans les chansons de Passe-partout.  "Brosse brosse" pour le brossage des dents, la chanson suivante est pour l’étape du pipi et on termine au lit avec "la chanson de Doualé".  Lorsque la chanson se termine, on fait dodo. Chaque soir c’est la même chose et il ADORE ça.  Le principe, c’est de faire la même chose pour la routine du matin mais avec des chansons stimulantes!  Ne choisissez pas des chansons qui les feront danser! On veut qu’ils arrivent à accomplir leur routine… dans les temps! Cette technique est excellente pour les petits comme les grands.

    Alors voilà! J’espère que ces petits trucs vous seront utiles!


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  • -Vous l’avez demandé en grand nombre, voici donc mon premier billet sur la gestion des crises.

    312444_10152376661110212_1988165466_nLes "crises" apparaissent souvent chez un enfant TDAH présentant aussi une comorbidité de trouble oppositionnel. Toutefois, elle peuvent aussi être très présentes chez les enfants TDAH ayant un prédominance d’hyperactivité-impulsivité ou un TDAH de type mixte.

    Ces enfants ont du mal à se contrôler et à se maîtriser, d’où la présence de crises qui peuvent dégénérer.

    Pourquoi?

    On sait que les enfants TDAH vivent dans le moment présent, dans l’immédiat.  C’est l’un des facteurs qui explique pourquoi il vivent de la frustration quand leurs besoins/désirs ne sont pas satisfaits de façon immédiate. Donc, avant de parler de gestion de crise, il faut d’abord savoir reconnaître ce qui enclenche le processus de crise, ce qui amène l’enfant à péter les plombs.

    Les voici:

    1. Ses besoins ne sont pas satisfaits  immédiatement (on le redit, c’est important)
    2. L’injustice – l’enfant TDAH a du mal à reconnaître ses tords et a davantage le sentiment de subir de l’injustice
    3. Un trop plein – de stress, d’émotions et de frustrations surtout s’il y a présence d’anxiété
    4. Revivre une émotion – il a associe une émotion désagréable passée à la situation actuelle, même s’il n’y a pas de ressemblance
    5. La faible estime de soi – Les échecs répétés affectent l’estime de soi et en situation de rappel de cet échec (ou de réprimande), l’enfant éclate.
    6. La perte de pouvoir – il a du mal à vivre sous l’autorité de l’adulte
    7. L’envahissement de l’espace personnel
    8. La colère déplacée – une colère qui est survenue dans la journée peut être responsable du trop plein de frustrations (son verre déborde déjà)
    9. Le besoin d’attention – l’un des plus importants. L’enfant cherche l’attention de l’adulte, sans égard à l’aspect négatif de celle-ci
    10. Les monologues intérieurs – l’enfant répète des phrases (c’est nul, c’est toujours moi, je déteste) qui renforcent sa colère
    11. et en finalité… les aspects plus physiologiques tels que la fatigue, la faim, le manque d’exercice… une bonne hygiène de vie, évite bien souvent l’apparition des crises.

    Prévention des crises

    Lorsque vous aurez identifié les facteurs déclencheurs de crises, il faut maintenant arriver à les prévenir. D’abord, ne pas donner de l’attention à un enfant qui souhaite de l’attention (il cherchera votre attention, qu’elle soit négative ou positive) est un grand pas dans la bonne direction.  Il faut aussi lui montrer comment se calmer (écouter de la musique, jouer calmement, prendre une collation, regarder la télé) ou comment se défouler (aller jouer dehors, courir, danser, etc.). Il est important de ne pas demander à l’enfant de se maîtriser en toute situation, il en est incapable. D’autant plus qu’il est normal de vivre des frustrations et d’être submergé par ses émotions.  C’est dans la façon de gérer celles-ci qu’il faut intervenir.

    Gestion de crise

    Lorsque vous sentez que la crise pourrait apparaître, généralement les signes de colère sont fortement présents, il faut apporter de l’aide à l’enfant et faire preuve d’empathie.

    • Ce que vous devez FAIRE : poser des questions pour amener l’enfant à exprimer ses frustrations (qu’est-ce qui ne va pas?) et lui laisser le temps de s’exprimer. En relation d’aide, on utilise souvent l’écoute active. Le principe simplifié consiste à répéter les derniers mots de l’enfant ou à reformuler avec justesse ce qu’il a dit afin de lui faire sentir qu’on comprend et l’amener à compléter sa pensée ("Je déteste ma soeur" – Tu n’aimes pas ta soeur). Il faut arriver à le faire sans juger, sans analyser la situation.  On résume et on répète, c’est tout. On reste calme (notre voix aussi), on rassure et on apaise (se mettre à sa hauteur, le toucher ou s’approcher en douceur). Vous êtes doué pour les blagues, c’est le temps de sortir votre savoir-faire, dédramatiser la situation a un effet très apaisant. Si rien n’y fait, le laisser tranquille et le laisser se calmer.
    • à ne pas dire ou à NE PAS FAIRE : évaluer l’état mental de l’enfant (t’es donc bien agressif!), lui demander de s’excuser, le culpabiliser ou lui parler avec autorité. Ce n’est surtout pas le temps de narguer l’enfant et d’adopter une position agressive à son tour.

    Lorsque vous sentez le dérapage, que la réaction de l’enfant est plus agitée, qu’il a du mal à se retenir ou qu‘il communique avec agressivité, c’est qu’il s’engage dans la crise.

    • Ce que vous devez FAIRE : continuer l’écoute active tout en ajoutant notre perception de l’émotion qu’il vit (tu me sembles en colère), lui donner une consigne sur ce qu’on souhaite qu’il ai comme approche, lui suggérer des façons pour se calmer : prendre de grandes respirations ou s’asseoir seul calmement. Se détacher émotivement de la situation (s’il nous hurle à quel point il nous déteste, l’ignorer).
    • Ce qu’il ne faut PAS FAIRE : monter le ton, s’impatienter ou tenter de contrôler l’enfant.

    Lorsque l’enfant n’est plus réceptif aux paroles de ses parents et qu’il est en perte de contrôle, l’écoute active n’est désormais plus utile. C’est le moment d’être plus directif.

    • Ce que vous devez FAIRE : Réprimander avec efficacité ; quel est le comportement à cesser, les raisons pour lesquelles vous ne tolérez pas ce comportement et ce que sera la conséquence si ce comportement ne cesse pas. On essaie de faire valoir les conséquences positives (il a le choix entre les deux). La conséquence doit être raisonnable et surtout applicable. Évidemment on s’exprimer sur un ton ferme.
    • Et ce que vous ne devez PAS FAIRE : des menaces, des punitions illogiques ou corporelles, revenir sur des anciennes histoires (l’histoire se répètera de toute façon), être moralisateur, hausser le ton ou contenir physiquement.

    Il a perdu le contrôle et il pète littéralement les plombs? Son volcan éclate et c’est exactement là où on déteste se rendre n’est-ce pas?

    • Il faut alors FAIRE: demander à l’enfant de se retirer dans un endroit calme, de s’approcher de l’enfant et tenter de le toucher (s’il réagit, reculer et attendre) pour le calmer.  Éloigner les sources de danger et demander aux personnes présentes de s’éloigner. Il n’est toujours pas calmer? Le laisser seul un moment pour le laisser reprendre son calme. Si sa sécurité ou celle des autres est menacée, maintenir physiquement l’enfant (on le prend dans ses bras de dos et on encercle ses bras).
    • ÉVITER d’exprimer votre exaspération ou de l’insulter.  Ce n’est pas le moment de le regarder en croisant les bras et de lui demander de se calmer, il est déjà en crise! C’est encore moins le moment de hausser le ton, de l’acculer au mur ou d’interdire l’enfant de parler.

    Il est suggéré de laisser l’enfant seul après la crise pour qu’il puisse retrouver ses esprits (10 à 30 minutes). Ce n’est pas le moment pour le sermonner  ou entrer dans une longue discussion sur les motifs de sa crise. Ce n’est pas non plus le moment de le punir.

    Les clés du succès résident dans les actions que je vous ai décrit comme étant à FAIRE.  Si vous suivez ces instructions, vous devrez être en mesure d’anticiper une crise et même, de la prévenir.

    Bonne chance!

    - Mon prochain billet portera sur le comportement d’opposition dont l’approche est plus globale mais dont la base reste la même.

    Réf. : Mieux vivre avec le TDAH à la maison - Programme multi-propulsions 

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    Le TDAH chez l’adulte, une souffrance sous-estimée

     

     

    Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) n’est pas un mal réservé aux enfants puisque l’on considère que 10 % des adultes canadiens seraient eux aussi touchés. Certains parviendront à composer avec ce problème, tandis que d’autres vivront une souffrance bien réelle et encore trop souvent sous-estimée.

    Beaucoup pense qu’une vague de diagnostics déferle sur la province depuis quelques années, mais elle est principalement due à un accès à de meilleurs outils de dépistage et à une connaissance accrue des professionnels de la santé.

    Qu'est-ce que le TDAH?

    Le TDAH est un problème neurologique, bien souvent génétique, même s’il peut être aggravé par des facteurs psychosociaux. Il est causé par la défaillance de deux neurotransmetteurs, la dopamine et la noradrénaline, qui ont comme principale mission de faire circuler l’information dans notre cerveau. Ce dernier va donc fonctionner différemment chez les personnes atteintes, ce qui peut entraîner des atteintes fonctionnelles et leur causer des difficultés dans différentes sphères de leur vie.

    Selon l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, les garçons auraient deux à trois fois plus de risques que les filles d'être atteints, même si ces dernières peuvent l’être aussi sévèrement.

    Les symptômes du TDAH sont présents depuis l'enfance et persistent en vieillissant dans la moitié des cas. D’après une étude canadienne, de 85 à 90% des adultes atteints ne seraient ni diagnostiqués, ni traités. Ceux qui en souffrent sont d’ailleurs souvent mal perçus dans la société en raison de certains de leurs comportements qui peuvent parfois sembler inadaptés, autant dans leur vie professionnelle que personnelle.

    Les trois symptômes les plus communément associés à ce trouble sont l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité, ces deux derniers allant souvent de paire. Il arrive également que certaines personnes combinent les trois. La bougeotte motrice, associée à une activité excessive, a tout de même tendance à s'atténuer à l’âge adulte.

    Pour établir un diagnostic, il faut donc que l’un de ces comportements soit considéré comme excessif, se déclare avant l’âge de sept ans, et affecte de façon significative au moins deux sphères de la vie.

    Le TDAH au quotidien

    Les difficultés d’attention et les nombreuses pensées qui se bousculent provoquent de la distraction et empêchent la concentration. Résultats : oublis et pertes d’objets, désorganisation, éparpillement à la tâche, procrastination, absence de la notion du temps pouvant provoquer des retards, et même parfois défaillance de la mémoire à court terme...

    Filtrer et établir une priorité parmi les informations pertinentes peut également s’avérer ardu, tandis que l’impulsivité peut entrainer de mauvaises prises de décisions, celles-ci étant trop souvent irréfléchies.

    Il arrive que les gens atteints puissent avoir des difficultés à contrôler l'intensité de leurs émotions, se faisant alors qualifier d’hypersensibles. Même si les symptômes varient d’un individu à l’autre, leurs impacts peuvent entrainer une faible estime de soi et un sentiment de sous-performance.

    Et plus tard le diagnostic est posé, plus les risques de développer de nouvelles difficultés sont grands. Les petits irritants de la vie vécus par les personnes non atteintes sont bien souvent subis au quotidien chez les adultes qui souffrent de TDAH.

    De plus, pour eux, les routines comme le respect de saines habitudes de vie peuvent s’avérer extrêmement laborieuses à adopter, au même titre que faire des études. Ceux qui y parviennent témoignent souvent du caractère ardu de leur parcours, redoublant alors d’efforts pour pallier leurs lacunes.

    Certains apprennent donc à canaliser leur énergie dans le sport ou le travail, tandis que d’autres se traitent à l’aide des moyens dont ils disposent; caféine, nicotine, drogue...

    Enfin, il faut savoir que les gens atteints développent généralement une multitude de qualités comme la créativité, l’intuition, la curiosité ou encore la flexibilité, leur permettant ainsi d’aborder des situations de façon particulière, voire unique!

    Établir un diagnostic

    Le TDAH peut bien souvent expliquer toutes sortes de maux et de comportements, dont les relations interpersonnelles et professionnelles instables, l’humeur labile, les émotions en dents de scie, les épisodes de dépression, ou encore les agissements inappropriés ou à risque.

    Il n’est d’ailleurs pas rare que les adultes consultent et soient traités pour toute autre chose, et qu’un diagnostic précis ne soit malheureusement jamais posé. Il existe en effet un niveau élevé de comorbidité, ce qui signifie qu’un ou plusieurs troubles pourraient découler et cohabiter avec un problème principal comme l’anxiété, les troubles de la personnalité, la toxicomanie...

    Si le portrait dressé précédemment vous semble familier, il pourrait alors être intéressant d’entamer des démarches afin d’obtenir un diagnostic. Sachez par contre que le processus et la prise en charge par des professionnels est parfois difficile.

    Tout d’abord, un outil comme l’inventaire des symptômes peut constituer une première étape éclairante, même si rien ne vaut un avis médical. Il est donc important de consulter un médecin qui confirmera, ou non.

    Mieux vivre avec le TDAH

    Quand vivre avec le TDA/H demeure problématique, une médication peut être considérée afin d’aider les neurotransmetteurs à fonctionner correctement. Le but du traitement est donc de réduire les symptômes pour permettre à la personne atteinte de fonctionner selon son potentiel réel et d’avoir une meilleure qualité de vie.

    Médication

    Les deux principaux types de médicaments utilisés pour traiter le TDAH sont les agents stimulants et non stimulants. Les non stimulants, comme l'atomoxétine (ex: Strattera) vont amplifier les effets de la noradrénaline dans le cerveau, tandis que les stimulants, comme le méthylphénidate (ex: Ritalin, Concerta, Biphentin) agissent principalement en régulant les substances chimiques du cerveau (la noradrénaline et la dopamine).

    Par contre, tout comme le diagnostic, trouver le traitement adéquat pour obtenir un bon équilibre entre les effets thérapeutiques et les effets secondaires peut parfois prendre du temps. En général, les médicaments pour le TDAH sont tout de même bien tolérés.

    Il faut également savoir que la prise de médicaments seule ne constitue pas une solution absolue. Ils vont certes atténuer les symptômes, mais n’agiront malheureusement pas sur l’apprentissage de nouveaux schémas de vie ou à l’élaboration de stratégies pérennes.
    D’autres ressources sont donc vivement conseillées pour améliorer la qualité de vie au quotidien.

    Thérapies

    Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) individuelles ou de groupe amènent habituellement d’excellents résultats en agissant sur le « ici et maintenant ». Elles permettent aux clients de travailler sur la normalisation de certains comportements problématiques, souvent issus de croyances infondées qui provoquent les émotions et les désordres qui empêchent d’avancer.

    Certains coachs spécialisés offrent également une approche intéressante dans le but, par exemple, de permettre aux personnes atteintes de mettre à profit leur potentiel et leurs différences, d’améliorer leurs lacunes et d’élaborer des stratégies adaptées.

    Sur le net

    Sachez que plusieurs sites Web regorgent de précieuses informations et de ressources éclairantes, ainsi que de stratégies simples qui ont déjà fait leurs preuves. Ils s’adressent autant aux personnes touchées qu’à leur entourage, comme le Canadian ADHD Resource Alliance (CADDRA)

    Au quotidien

    En attendant de recevoir de l’aide, sachez qu’un sommeil équilibré, une saine alimentation et la pratique régulière d’un sport aident déjà les neurotransmetteurs touchés à mieux fonctionner. Le yoga et la méditation sont également bénéfiques pour favoriser la concentration et contrer l’anxiété.

    Finalement, le fait même de se savoir touché par le TDAH peut d’ores et déjà faire une différence au quotidien en nous aidant à prendre conscience de l’origine de nos difficultés. Le TDAH est une explication, pas une excuse!


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