• Le mensonge chez l'enfant et l'adolescent

     

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    Le mensonge est un comportement commun chez l’être humain, bien peu de personnes peuvent se vanter de ne jamais mentir ou de ne l’avoir jamais fait. Cela devient problématique à partir du moment où il interfère avec la qualité des relations familiales ou sociales, plus généralement, ou lorsqu’il s’inscrit dans un ensemble de troubles du comportement.

    Souvent, il se manifeste chez l’enfant qui manque de confiance en soi, l’objectif est différent en fonction de la personne à laquelle le mensonge est adressé.

    L’enfant ou l’adolescent ment à ses parents pour éviter une punition ou obtenir une récompense qu’il n’a pas méritée. L’enfant TDA/H, par exemple, dit avoir fait ses devoirs pour éviter une réprimande qu’il a déjà trop souvent entendue. Il peut mentir pour éviter d’avoir à faire cette tâche qu’il estime trop difficile ou inutile. La tâche est jugée trop compliquée quand il est fatigable ou facilement distrait ; inutile quand il ne voit plus de lien entre les efforts qu’il peut faire et la récompense, c’est-à-dire qu’il a beau passer du temps à réviser, il n’a pas pour autant de bons résultats. Parfois, quand il a une anxiété de performance, il a pu constater qu’il obtenait de meilleurs résultats en ne révisant pas (moins de stress) que lorsqu’il travaillait beaucoup (risque d’être paralysé par l’anxiété pendant l’évaluation). 

    L’enfant ment à ses pairs pour être mieux accepté, il « fait son intéressant » peut-on souvent entendre à propos de ce mensonge. En effet, l’enfant qui a de mauvaises habiletés sociales et ne sait comment s’intégrer dans le groupe juge souvent à tort que les autres sont plus intéressants que lui. Il a l’impression que ses camarades ont toujours quelque chose d’intéressant à dire, alors que, lui, n’a pas grand-chose de captivant à faire valoir dans son discours. Le mensonge est alors une tentative maladroite de participer aux discussions avec ses camarades et, peut-être, de les intéresser. Le problème, avec ce type de comportement, est que les autres jeunes ne sont pas dupes et réalisent rapidement la tromperie ; il est alors rejeté d’autant plus fort.

    L’enfant peut se mentir à lui-même quand il est rejeté par son entourage, qu’il s’agisse de ses camarades ou de son entourage familial. Il se construit alors une muraille de croyances défensives et imagine qu’il est bien accepté ou même qu’il a beaucoup d’amis. Ce type de mensonges indique une souffrance importante chez l’enfant dont l’image de soi est fortement fragilisée ; il a pour but de maintenir un équilibre psychique.

    Le mensonge le plus problématique est celui qui a pour but de manipuler l’autre, notamment lorsqu’il est associé à d’autres conduites antisociales (comportements agressifs, vols, non-respect répété des règles sociales). Ce type de mensonge est inscrit dans le mode de fonctionnement des délinquants.

    La première étape pour venir à bout des problèmes de mensonge chez l’enfant ou l’adolescent est de déterminer le type de mensonge auquel l’on a à faire. Devant un manque d’estime de soi, le but sera d’aider l’enfant à développer une meilleure estime de soi en valorisant ses points forts (sans exagérer) et en donnant une perspective plus objective aux qualités des autres (il surestime trop souvent les qualités des autres et sous-estime les siennes). Lorsque le mensonge a pour but d’éviter une tâche fastidieuse, il faut l’encourager à communiquer sur ce qu’il ressent plutôt que de le blâmer. Adopter une attitude positive a de meilleurs effets que les punitions.


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