Un médicament pour atténuer les effets de l’autisme? Peut-être. Même si l'étude qui a été rendu publique, ce matin, par l’Inserm, reste limitée, et que comme souvent avec l’autisme, on mélange des pathologies variées.

 

En tout cas, un essai, en double aveugle, a montré qu'un diurétique pourrait atténuer la sévérité de certains troubles de l’autisme. Cet essai a porté sur soixante enfants, âgés de 3  à 11 ans, atteints d’autisme, mais incluant également le syndrome d’Asperger qui a peu à voir avec l’autisme. Les enfants ont reçu, par tirage au sort, pendant trois mois, soit le diurétique (1mg de bumétanide par jour) pour «réduire les niveaux de chlore» dans les cellules, soit un placebo. Les enfants ont été observés pendant quatre mois, puis le dernier mois ils ont été laissés sans aucun traitement.

Selon l’Inserm, la sévérité des troubles autistiques des enfants a été évaluée au démarrage de l’essai, à la fin du traitement, et un mois plus tard. Or, pour les trois quarts des enfants traités, une diminution de la sévérité des troubles autistiques a été notée, d’après les chercheurs de l’Inserm dont les travaux paraissent dans le journal Translational Psychiatry. A l’arrêt du traitement, certains troubles réapparaissent. «Même s’il ne peut pas guérir la maladie, le diurétique diminue la sévérité des troubles autistiques de la plupart des enfants. D’après les parents de ces enfants, ils sont plus présents», selon un des co-auteurs de l’essai. Mais on ignore comment ils ont analysé dette amélioration.

Non sans raison, les chercheurs soulignent la nécessité d'évaluer l’effet à long terme de ce type de traitement. Et selon l’AFP, un spécialiste, la professeure émérite Uta Frith, s’est montrée pour sa part «sceptique», ayant vu «un nombre impressionnant de traitements de l’autisme surgir puis disparaître».

Eric FAVEREAU avec AFP