• Enfants précoces, sois bête et tais-toi ?

     

    Qu’on les appelle précoces, surdoués, à haut potentiel, ces enfants-là ont en commun un QI élevé, mesure incontestable d’une intelligence « supérieure ». Une supériorité qui entraîne parfois dans le contexte scolaire, comme bien des différences, des parcours chaotiques faits de déni, d’incompréhension, de repli sur soi pour, dans certains cas, mener à l’échec. Décryptage d’un atout potentiellement dangereux.
    Précoce, GRANDIR-PSY-ENFANTS-PRECOCES©DR
    Qu'est-ce qu'un enfant surdoué ? Un enfant qui présente un QI - quotient intellectuel - supérieur à la moyenne, à partir de 125, la moyenne française étant de 100. Les diagnostiquer est chose aisée : les tests, scientifiques, incontestés, ne mentent pas et personne aujourd'hui ne les remet en question. Ce QI restera une constante pour toute la vie. Intelligent donc, plus que les autres, ce qui a priori ne devrait être qu'un avantage. Sauf que cette intelligence-là est aussi et surtout différente. Elle n'est pas juste du « plus ». Elle implique une autre façon de raisonner, de comprendre une consigne, d'appréhender un problème. Et c'est là que, dans un contexte scolaire, les difficultés commencent.

    « L'enfant précoce va dans toutes les déductions possibles à partir d'une première pensée, c'est foisonnant. Il peut se poser à l'école plusieurs cas de figure : l'appréhension d'un problème est rapide et intuitive, se passant volontiers du cheminement que l'école attend de ses élèves. Tout va très vite. Ce raisonnement, l'enfant précoce l'a peut-être eu mais il l'a déjà oublié quand il tient la solution et il n'a pas envie d'en rendre compte, il a envie de passer à autre chose. Et puis, les enfants précoces sont souvent très attachés au sens des mots. Parfois, l'enseignant veut poser une question mais la tourne de manière impropre. L'enfant précoce part alors dans une mauvaise direction. Un exemple : dans un cours de chimie, si l'on demande de « relater » une expérience, cet enfant va la « raconter » avec des phrases puisque c'est strictement ce que veut dire « relater ». Or, ce sont des formules que le professeur attendait »
    explique Clotilde Beylouneh, longtemps psychologue de l'éducation en classes spécialisées et auteur du récent ouvrage Mon enfant est précoce, comment l'accompagner aux éditions Marabout.

     Autre exemple cette fois donné par Jeanne Siaud-Facchin, spécialiste reconnue des surdoués et notamment auteur de L'enfant surdoué, livre de référence en la matière : celui d'un enfant de 9 ans à qui elle demanda un jour en quoi il était fort à l'école et qui lui répondit naturellement par cette interrogation : Fort à l'école ? En classe ou à la récré ? ».

    Enfant surdoué : y a-t-il quelqu'un pour me comprendre?

    enfant précoce©istock

    On l'aura compris, un enfant précoce est un enfant exigeant, qui attend beaucoup de ses professeurs. Mais sa forme de pensée singulière le fait souvent passer à côté de ce que l'institution scolaire, normative, attend. Lui-même ne comprend pas alors les causes de ses difficultés et vit les reproches qu'on peut lui faire comme autant d'attaques injustifiées qui blessent l'image qu'il a de lui-même et entame la confiance qu'il met dans les adultes. Dès lors, se sentant incompris, il peut préférer s'isoler, s'inhiber, avoir la tentation du mépris, voir du déni puisque la nature même de l'enseignement ne lui donne pas la possibilité d'exercer ses compétences. Et cela rejaillit tout naturellement sur ses relations avec ses petits camarades dont il se sent différent sans pouvoir se l'expliquer et dont il attend pourtant beaucoup affectivement. Il n'est pas rare qu'il tombe alors dans un ennui profond, s'enferme dans ses pensées et développe des troubles du comportement. On compte en effet une forte proportion d'enfants hyperactifs par exemple chez les surdoués. Or, il n'existe à aujourd'hui aucun enseignement spécifique au sein de l'Education nationale  mais des « aménagements » dans certains établissements, laissé à l'appréciation du chef d'établissement et du Conseil des maîtres.

     

    En pratique, pour l'instant, ces enfants, dans le meilleur des cas, sautent des classes... ou redoublent parce qu'ils ont baissé les bras, renoncé à être compris. Leurs parents peuvent juste espérer en la chance de tomber, en une heureuse année scolaire, sur le professeur qui fera la différence. « L'enfant précoce a une facilité à ne pas respecter les adultes parce qu'il arrive souvent qu'il s'aperçoive qu'ils sont moins intelligents que lui ! Donc, il va spontanément aller dans le mépris. Or, le prof est celui qu'il ne faut surtout pas mépriser ! Il leur faudrait des profs intelligents, qui les aiment, qui les comprennent, et que eux respectent, aiment et admirent. Le prof idéal en fait ! » précise encore Clotilde Beylouneh. Ce qui supposerait qu'outre leur bonne volonté, les professeurs soient formés à ce particularisme aussi. Faute de quoi, les rapports sont souvent conflictuels. Et la spécialiste de préciser : « Certains enseignants ne peuvent concevoir que le surdouement - appelé aussi douance au Canada, ndlr - existe, et encore moins que ce soit à eux de le détecter, car cela reviendrait à coopérer avec l'inégalité. Pourtant, on dit que le génie, c'est quelqu'un a qui a apporté quelque chose à l'humanité. L'enfant précoce, par analogie, c'est un peu la même chose. Il est là pour nous apporter des choses, pour nous montrer par exemple les insuffisances du système scolaire ».

     

    Enfants précoces : témoignage d’Anne-Marie, maman de Charles, 10 ans, entré en 6ème en septembre

    Côté Mômes : Comment avez-vous découvert la précocité de Charles ?  Sa maîtresse de l'époque s'en est-elle rendu compte ?
    Anne-Marie : Les « bizarreries » se remarquent très vite en famille. Tant que l'enfant est en maternelle, c'est-à-dire sans apprentissage contraignant (apprendre, restituer ce que veut l'enseignant, être noté), il n'y a pas de difficultés. C'est même plutôt agréable et amusant. On sent le potentiel, même si on ne met pas de nom dessus par manque d'informations. Mais on se rend compte qu'il se passe quelque chose dans les réflexions sur le monde environnant  « si quelqu'un est sur Mars, voit-il la Terre comme nous voyons Mars, comme un petit point lumineux ? » (4 ans), dans les remarques sur le côté irrévocable de la mort (4 ans), dans la prise de conscience de la matière et des atomes (8 ans), dans le sens de l'humour déroutant (9 ans). Mais globalement, rien ne transparaît en classe.

    L'enseignant le trouve solitaire et peu participatif, l'enfant est à part, en retrait et il observe les autres enfants. Quand on l'interroge sur son silence en classe, il dit : « je ne réponds pas en classe, car la maîtresse sait que je sais, alors ça ne sert à rien » (5 ans).


    CM : Charles a-t-il connu des soucis à l'école dus à sa précocité  tels l'ennui, le déni de l'enseignement ou du professeur, une attitude de refus, des soucis relationnels avec ses camarades ?
    AM : Dans le cas de Charles, le déclencheur fut une attitude violente en récréation en dernière année de maternelle. Les tests nous ont permis de mettre un nom sur son silence en classe, sur son agressivité dans la cour et sur son ouverture et sa puissance de réflexion avec les adultes. Nous n'avons rien dit à l'école, comme une maladie que l'on cache. Cependant, la psychologue nous avait conseillé de lui faire sauter le CE2, nous savions donc qu'il faudrait un jour en parler, si les enseignants ne proposaient
    rien d'eux-mêmes en CE1 ! En attendant, nous tâchions de le faire rentrer dans la norme à l'école et
    de l'aider à s'épanouir et à créer en dehors du milieu scolaire.

    CM : Charles a-t-il été contraint, à un moment donné, de changer d'établissement ?
    AM : Lorsque nous avons demandé le saut de classe dans l'école où il était, le directeur n'a pas été très favorable « on connaît cela, les QI élevés on en a plein, etc. ». De leur côté, les enseignants disaient qu'il n'était pas mûr, qu'il était trop lent. Nous avons donc changé d'école, tout en restant dans un contexte scolaire classique. L'intelligence du directeur a été de contacter la psychologue et de trouver l'enseignant qui conviendrait à Charles. Patience, patience, patience !

    Pour Charles, le primaire se termine. Sa chance a été de rencontrer deux enseignantes formidables pour ses deux dernières années CM1 et CM2. Qu'en sera-t-il du collège cette année avec la multiplication des professeurs ? Les uns attentifs et ouverts pourront-ils atténuer la douleur ressentie avec les autres droits et normatifs ? C'est le mystère de la 6ème qui commence.


    Pour plus d'informations :
    AEHPI (Association pour l'épanouissement des Enfant
    à Haut Potentiel Intellectuel) - www.ae-hpi.org - ae-hpi@wanadoo.fr - Tél. : 01 30 82 49 23

    AEP (Association pour les Enfants Précoces) : Tél. : 01 34 14 83 97 - cette association est à l'origine de l'ouverture en cette rentrée de l'Ecole de Paris qui accueillera une quarantaine d'élèves de 3 à 15 ans dans le sud de Paris

    AFEP : Association Française des Enfants Précoces

     

    Article de Anne-Claire Thérizols


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  • Les enfants intellectuellement précoces

    précoce© istock

    Le terme d’enfant précoce est souvent assorti d’aprioris et de préjugés. Ils sont associés aux « intellos » de la classe qui ont un avenir brillant parce qu’ils sont au-dessus des autres. Or, en réalité, beaucoup d’entre eux sont en échec scolaire, et ne suivent pas un parcours scolaire adéquat.

    Avoir un QI plus élevé que la moyenne peut être un don comme une malédiction, surtout pendant l’enfance.

     

     

     

     

    Un enfant intellectuellement précoce ou surdoué est un enfant dont l’âge mental est de 2 à 7 ans en avance sur son âge réel. En terme de chiffres, est considéré comme précoce un enfant dont le Q.I mesuré par le test de WECHSLER est supérieur à 130.
    Cela représente 2,3 % de chaque classe d’âge, soit 400 000 enfants entre 6 et 16 ans répartis actuellement dans le système scolaire français. De plus, il y a des E.I.P dans tous les milieux socioculturels.

    - 1/3 de ces enfants à la fin de la 3ème sont de bons voire de brillants élèves ;

    - 1/3 est moyen ou médiocre (la moitié pouvant redoubler une à deux fois) ;

    - 1/3 est en échec scolaire total.

    - Au total c’est la moitié de ces enfants qui ne feront pas d’études du tout ou des études sans rapport avec leurs capacités intellectuelles. La période critique est le collège.

     

    Un enfant intellectuellement précoce est avant tout un enfant qui a un fonctionnement intellectuel différent dont les tests de QI mettent en évidence un potentiel hors normes.
    Cet enfant présente un rythme de développement intellectuel supérieur à la norme définie pour les enfants du même âge.

    Mais ses développements affectif, relationnel et psychomoteur sont habituellement plus en rapport avec son âge biologique. Cet écart de rythme de croissance, ou « dyssynchronie », entre les composantes de sa personnalité différencie fortement l’enfant intellectuellement précoce des autres enfants et nécessite des réponses éducatives adaptées.

     

    L'enfant intellectuellement précoce identifié et reconnu par tous parce qu'en réussite est apparemment sûr de lui, avec un aplomb déconcertant, une logique implacable. Il dispose de capacités de compréhension et d'apprentissage plus rapides que celle des enfants de son âge et par conséquent peut se retrouver en avance sur le plan scolaire. Curieux insatiable, il peut se réfugier dans les livres et s'éloigner ainsi d'un monde qui ne lui ressemble pas…
    Même identifié, il peut désirer se fondre dans la masse ; timide, solitaire, incompris, il dissimule sa souffrance intérieure et ses immenses capacités. Tout en restant « très bon élève » pendant un certain temps.

     

    L'enfant intellectuellement précoce non identifié peut être en échec scolaire, se montrer provocateur ou perturbateur, distrait, brouillon, ne faisant que ce qui l'intéresse.
    Néanmoins hypersensible, il est de nature anxieuse et commence à présenter des difficultés de comportement et de scolarité. Il peut être curieux, montrer certaines facilités, ce qui déroute les parents et les enseignants qui ne comprennent pas ces paradoxes.

     

    Qu'est-ce que la précocité intellectuelle ?

    Pour reconnaître un enfant intellectuellement précoce, ou enfant à haut potentiel, il faut savoir dépasser les paradoxes de tableaux parfois très différents selon la situation.

     

    De nombreux paradoxes caractérisent en effet les plans affectif et cognitif de ces enfants particuliers, paradoxes qu'il est donc important de connaître pour les identifier et pour pouvoir les accompagner vers leur réussite scolaire et leur épanouissement personnel.

     

    Le terme de « précocité » désigne une avance par rapport à son âge chronologique en termes de compréhension et d’acquisitions.

     

    Il faut garder à l’esprit que les capacités de l’enfant intellectuellement précoce : ne sont qu'un potentiel qu’il faut s'appliquer à épanouir; ne garantissent pas une réussite visible ; peuvent être associées à des difficultés d’apprentissage.

     

    Si, dans l’inconscient collectif, « précocité » rime trop souvent avec « facilité », telle n’est pas la réalité de ces enfants et de leur entourage.

     

    La précocité intellectuelle peut mettre l'enfant en situation de difficulté et de souffrance aussi longtemps que l’environnement qui lui est proposé n’est pas en adéquation avec ses besoins particuliers.

     

     

    Caractéristiques

    • curiosité et soif d'apprendre, posent beaucoup de questions, sont capables d'acquérir des connaissances par leurs propres moyens

    • conscience méta-cognitive (savent identifier et réutiliser les stratégies qu'ils emploient pour résoudre des problèmes)

    • intérêt atteignant parfois momentanément un niveau obsessionnel pour certains sujets

    • apprentissage précoce de la lecture, parfois sans aide extérieure

    • hypersensibilité (souvent invisible de l'extérieur (cf dyssynchronie interne))

    • altruisme, besoin intime d'aider les autres (qui les pousse parfois vers les professions du domaine de la santé)

    • tempérament solitaire

    • sens de la justice

    • grande capacité d'attention

    • maturité intellectuelle supérieure à celle des enfants de leur âge (dyssynchronie externe)

    • affectivité et/ou développement psycho-moteur parfois en décalage avec la maturité intellectuelle (difficultés en écriture, difficulté de diction) : dyssynchronie interne

    • sens de l'humour (notamment l'ironie)

    • sensibilité à l'harmonie (musique, esthétique)

    • mémoire importante

    • capacité à suivre une conversation ou un exposé en faisant autre chose

    • très grande facilité à justifier ses comportements a posteriori

    • difficulté à prendre des décisions si confronté à un problème ne pouvant être résolu uniquement par la logique (ex: problème sentimental, émotionnel)

     

    Un mal-être déstabilisant

    Même si la majorité des enfants est heureuse et s’adapte sans problème, certains enfants précoces souffrent d’un mal-être qu’ils ne savent pas expliquer. Ils se sentent différents et inadaptés. Mais la précocité n’est pas une maladie, seulement une différence. Pour certains les problèmes commencent dès l’enfance, pour d’autres, ce sera au moment de l’adolescence.
    Un enfant surdoué a une capacité de raisonner, de comprendre, de mémoriser comme un enfant plus âgé.
    Mais il reste néanmoins un enfant, qui a les besoins de son âge. Il y a souvent un décalage entre la maturité intellectuelle et affective, certains enfants surdoués font même un peu bébé. Il se sent souvent mal dans se peau. Ils s’ennuient à l’école. Et ils cherchent à être comme tout le monde, donc ils vont mettre leur intelligence entre parenthèses.

    Du côté des parents

    L’enfant doit savoir qu’il est surdoué et donc différent.
    Il en va de son épanouissement. Il faut se renseigner sur la précocité, pour mettre toutes les chances de son côté pour l’aider. Il peut être nécessaire d’en parler aussi à son école pour qu’elle puisse s’adapter et peut être changé sa façon de travailler. En proposant un passage anticipé ou simplement du travail plus intéressant, plus difficile ou différent. Surtout que les surdoués s’ennuient souvent à l’école, ils ne sont pas attentifs et ont parfois des troubles de l’apprentissage. Autre conseil, en parler le plus possible que soit en famille, à l’école, ou à un psychologue spécialisé.
    Ce qui lui sera aussi utile pour se faire des amis. Et difficile à dire surtout au moment et de l’adolescence, mais il faut que l’enfant ait confiance en lui.

    La précocité expliquée aux enfants

    « Toi qu'on dit surdoué, la précocité intellectuelle expliquée aux enfants » est un livre sur les enfants précoces qui s’adresse à eux-mêmes. Ecrit par Claire Grand, mère de quatre enfants et psychologue de l'Education nationale, ce petit manuel de compréhension tutoie son lecteur et apporte toutes sortes d’explications sur la vie quand est un enfant intellectuellement précoce. Et ça commence ainsi : « Tu as rencontré un psychologue. Il t’a fait passer un test et t’a appris que tu es un enfant «intellectuellement précoce ». Tu sais peut-être qu’on dit aussi « surdoué ». C’est ce terme que j’utiliserai dans mon livre. Tu as déjà entendu ces mots parce que le sujet est à la mode. On en parle beaucoup, à la télé, en famille et à l’école. Mais, comme beaucoup de gens, tu ne sais pas vraiment ce que c’est d’être surdoué. »

     

    C.Grand, Toi qu'on dit surdoué, la précocité intellectuelle expliquée aux enfants, Edition l'Harmattan, 2011.

     

    Article de Marie Deghetto


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  • L'Enfant Surdoué

     

    L'Enfant SurdouéC'est un enfant dont l'âge mental est en avance de plusieurs années par rapport à son âge réel, physique et affectif. II lui faut assumer au quotidien ce décalage entre les différents secteurs de son développement. La précocité est « embarrassante ». L'enfant ne répond pas à l'image que l'on pourrait attendre de lui : il déroute ceux qui le côtoient…

    Comme beaucoup d’enfants, il est curieux de tout mais de façon intarissable. Il recherche le plus fréquemment le dialogue avec les adultes, mais préfère travailler seul et s’isole très souvent. Il apprécie, et cherche des jeux complexes, mais ne supporte pas d'échouer jusqu’à même éviter l’éventualité de la déception, renoncer pour ne pas souffrir, et fuir. Il peut très vite se lasser d’une activité, mais sitôt qu’elle l’intéresse il peut y rester collé de nombreuses heures ; il est infatigable, mais ne sait pas que ses parents ne le sont pas.

    II préfère bien souvent des camarades plus âgés que lui, mais ne peut partager leurs préoccupations, mal à l'aise avec les enfants de son âge, il est souvent mis à l'écart, rejeté parce que ressenti comme étant différent. La souffrance peut devenir telle, que l'école peut être totalement désinvestie ; il peut la comparer à une arène ; un lieu où il se sent persécuté. Aussi, l'enfant peut présenter des troubles psychologiques liés à l'angoisse de se retrouver seul dans « la cage aux fauves » ! (agoraphobie, inhibition, timidité extrême…).

    II a tout compris très vite : « laisse un peu les autres répondre » entend-il quelquefois. II a besoin de passer à autre chose, il attend en vain : il devient rêveur ou agité, il subit critiques et punitions. Selon son caractère, il va se refermer sur lui-même (inhibition, solitude, introversion), se réfugier dans les larmes, ou bien encore devenir agressif, et dans le pire des cas, rejeter toute activité scolaire...

     

    L'Enfant Surdoué

    L'Hypersensibilité de l'enfant précoce

    Par Pascal BARBECANNE, Psychologue clinicien, IRLES.

    www.irles-aquitaine.fr
    Article sous licence Creative Commons.


    L’hypersensibilité ou l'hyperesthésie désigne la capacité sensorielle exacerbée, des cinq sens en ce qui concerne les enfants intellectuellement précoces.
    Un surdoué a des compétences visuelles, olfactives, gustatives hors normes, mais aussi kinesthésiques (le toucher). La vue est fine, perçante diront certains. L’enfant perçoit les reliefs de façon plus nette, les contrastes sont marqués. Il remarque tous les détails d’une scène, il les analyse, cherche à les comprendre et à y mettre du sens. Le regard est scrutateur et peu déranger... Les enfants ont une appréhension de leur environnement dans la recherche de sens.

    Au niveau de l’ouïe, l’écoute est acérée ; elle distingue simultanément des informations en provenance de plusieurs sources, comme si le surdoué disposait de plusieurs canaux auditifs. Il possède une grande capacité de discrimination auditive et en même temps, il a besoin d’entendre la globalité des sons pour en donner du sens... On peut faire l’analogie au Jazz où pour improviser il faut ressentir : ressentir les sons, les harmonies, les changements de climats, ressentir sa musique du bout des doigts... Cela demande de connaitre et comprendre le thème choisi ; être capable en pleine exécution d’écouter les autres musiciens pour créer de l’émulation et de la cohérence, du sens. L’approche de l’improvisation est dite « horizontale » bâtie à l’aide de phrases musicales qui ont une histoire, une émotion, un début, une fin. Ces phrases participent dans un contexte musical construit comme un dialogue spontané entre plusieurs interprètes qui jouent (dans tous les sens du terme)... Etre surdoué c’est vivre en perpétuelle improvisation dans son rapport au monde...

    Sur le plan de l’odorat, le surdoué a conservé la capacité de se servir des odeurs pour retirer des informations sur les personnes et les choses qui l’entourent. Il en parle rarement car il ignore bien souvent que les autres ne disposent pas de ce sens exacerbé. Parfois il fini par croire que son odorat est une tare honteuse. Une tare qui lui permet pourtant de mémoriser plus facilement, de comprendre certaines choses qui sont invisibles par les autres.

    Concernant le gout et le toucher, les enfants surdoués sont plutôt des gastronomes. Ils sont fréquemment dérangés par certaines textures au contact de la peau (la laine, le synthétique…) jusqu’à des réactions épidermiques pouvant entraîner dans certains cas des allergies. A contrario, ils ont besoin de toucher les autres pour bien comprendre ; comme si par le geste ils s’assuraient d’avoir bien intégré toutes les composantes d’un objet.

     


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  • L'Enfant Surdoué

     

    L'Enfant SurdouéC'est un enfant dont l'âge mental est en avance de plusieurs années par rapport à son âge réel, physique et affectif. II lui faut assumer au quotidien ce décalage entre les différents secteurs de son développement. La précocité est « embarrassante ». L'enfant ne répond pas à l'image que l'on pourrait attendre de lui : il déroute ceux qui le côtoient…

    Comme beaucoup d’enfants, il est curieux de tout mais de façon intarissable. Il recherche le plus fréquemment le dialogue avec les adultes, mais préfère travailler seul et s’isole très souvent. Il apprécie, et cherche des jeux complexes, mais ne supporte pas d'échouer jusqu’à même éviter l’éventualité de la déception, renoncer pour ne pas souffrir, et fuir. Il peut très vite se lasser d’une activité, mais sitôt qu’elle l’intéresse il peut y rester collé de nombreuses heures ; il est infatigable, mais ne sait pas que ses parents ne le sont pas.

    II préfère bien souvent des camarades plus âgés que lui, mais ne peut partager leurs préoccupations, mal à l'aise avec les enfants de son âge, il est souvent mis à l'écart, rejeté parce que ressenti comme étant différent. La souffrance peut devenir telle, que l'école peut être totalement désinvestie ; il peut la comparer à une arène ; un lieu où il se sent persécuté. Aussi, l'enfant peut présenter des troubles psychologiques liés à l'angoisse de se retrouver seul dans « la cage aux fauves » ! (agoraphobie, inhibition, timidité extrême…).

    II a tout compris très vite : « laisse un peu les autres répondre » entend-il quelquefois. II a besoin de passer à autre chose, il attend en vain : il devient rêveur ou agité, il subit critiques et punitions. Selon son caractère, il va se refermer sur lui-même (inhibition, solitude, introversion), se réfugier dans les larmes, ou bien encore devenir agressif, et dans le pire des cas, rejeter toute activité scolaire...

     

    L'Enfant Surdoué

    L'Hypersensibilité de l'enfant précoce

    Par Pascal BARBECANNE, Psychologue clinicien, IRLES.

    www.irles-aquitaine.fr
    Article sous licence Creative Commons.


    L’hypersensibilité ou l'hyperesthésie désigne la capacité sensorielle exacerbée, des cinq sens en ce qui concerne les enfants intellectuellement précoces.
    Un surdoué a des compétences visuelles, olfactives, gustatives hors normes, mais aussi kinesthésiques (le toucher). La vue est fine, perçante diront certains. L’enfant perçoit les reliefs de façon plus nette, les contrastes sont marqués. Il remarque tous les détails d’une scène, il les analyse, cherche à les comprendre et à y mettre du sens. Le regard est scrutateur et peu déranger... Les enfants ont une appréhension de leur environnement dans la recherche de sens.

    Au niveau de l’ouïe, l’écoute est acérée ; elle distingue simultanément des informations en provenance de plusieurs sources, comme si le surdoué disposait de plusieurs canaux auditifs. Il possède une grande capacité de discrimination auditive et en même temps, il a besoin d’entendre la globalité des sons pour en donner du sens... On peut faire l’analogie au Jazz où pour improviser il faut ressentir : ressentir les sons, les harmonies, les changements de climats, ressentir sa musique du bout des doigts... Cela demande de connaitre et comprendre le thème choisi ; être capable en pleine exécution d’écouter les autres musiciens pour créer de l’émulation et de la cohérence, du sens. L’approche de l’improvisation est dite « horizontale » bâtie à l’aide de phrases musicales qui ont une histoire, une émotion, un début, une fin. Ces phrases participent dans un contexte musical construit comme un dialogue spontané entre plusieurs interprètes qui jouent (dans tous les sens du terme)... Etre surdoué c’est vivre en perpétuelle improvisation dans son rapport au monde...

    Sur le plan de l’odorat, le surdoué a conservé la capacité de se servir des odeurs pour retirer des informations sur les personnes et les choses qui l’entourent. Il en parle rarement car il ignore bien souvent que les autres ne disposent pas de ce sens exacerbé. Parfois il fini par croire que son odorat est une tare honteuse. Une tare qui lui permet pourtant de mémoriser plus facilement, de comprendre certaines choses qui sont invisibles par les autres.

    Concernant le gout et le toucher, les enfants surdoués sont plutôt des gastronomes. Ils sont fréquemment dérangés par certaines textures au contact de la peau (la laine, le synthétique…) jusqu’à des réactions épidermiques pouvant entraîner dans certains cas des allergies. A contrario, ils ont besoin de toucher les autres pour bien comprendre ; comme si par le geste ils s’assuraient d’avoir bien intégré toutes les composantes d’un objet.

     


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