• http://www.enfantsprecoces.info/l-enfant-discret/

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    Après l’enfant brillant et l’enfant autonome, voici venu le moment d’aborder le profil de l’enfant discret. Il s’agit là d’un profil qui ne devrait être que passager dans la vie d’un enfant surdoué. Si l’on ne veut pas le voir s’installer durablement et perdurer à l’âge adulte, cela nécessite cependant de prendre quelques mesures de bon sens au bon moment.
     

    Un profil plutôt féminin

    L'enfant discretL’enfant discret est le plus fréquemment une fille discrète. Ce profil touche en effet beaucoup plus les jeunes filles à l’adolescence que toute autre catégorie d’enfants surdoués. C’est en général au début du collège, voire en fin de primaire, que se produit la mise en retrait qui est la marque caractéristique de ce type d’enfant. Bien entendu, certains garçons peuvent également être touchés mais ils demeurent minoritaires. Pour eux, le phénomène intervient parfois un peu plus tard et souvent cela est à mettre en rapport avec leurs faibles capacités sportives et physiques comparées aux autres adolescents, ce qui les éloigne de la possibilité d’appartenir à un groupe.

    Etre comme les autres pour être avec les autres

    En raison de la nature asynchrone du développement du cerveau d’un enfant surdoué, celui-ci peut à un moment donné disposer d’une avance intellectuelle importante sur ses camarades tout en ayant des compétences sociales très en retard. Il peut avoir passé une longue période sans vraiment comprendre ce que cela signifie d’avoir une vie sociale et d’être intégré dans la société. Le plaisir de trouver enfin certaines personnes avec qui passer du bon temps peut alors l’emporter sur le désir qu’il a de se réaliser personnellement.

    Il ne faut pas non plus négliger le fait qu’un enfant puisse être soumis aux intimidations et à l’exclusion, voire au harcèlement scolaire. Ce phénomène est justement particulièrement fréquent  au collège. Si un enfant subit quotidiennement les brimades et les caprices de camarades tyranniques, est-il étonnant qu’il cherche à se fondre dans un moule plus classique au risque de nier totalement sa propre personnalité ?

    Un changement parfois brutal

    Le besoin vital d’appartenir à un groupe demeure  la raison principale qui pousse certains jeunes surdoués à se faire discrets. Ils  commencent à minorer puis à nier leur talent afin d’être plus facilement intégrés dans un groupe d’élèves non surdoués. Même les enfants et les adolescents les plus motivés et les plus fortement intéressés par des activités académiques ou créatives peuvent subir une transformation radicale apparemment soudaine et perdre tout intérêt pour leurs passions d’enfance. Cela ne se ressent pas toujours sur les résultats scolaires qui, en général demeurent bons voire très bons. Par contre, au niveau personnel, l’estime de soi de tels enfants se trouve considérablement amoindrie, d’autant plus que le résultat en terme d’intégration n’est pas toujours proportionnel  aux sacrifices consentis.

    L’enfant discret ressent souvent une extrême précarité et est très anxieux. L’évolution de ses besoins vient rapidement en conflit avec les attentes des enseignants et des parents qui ne comprennent pas bien pourquoi un enfant si doué jusque là rencontre subitement des difficultés inhabituelles. Trop souvent, les adultes réagissent d’une manière qui renforce la résistance et le déni de l’enfant. En raison des succès passés, les éducateurs et les parents cherchent à motiver l’enfant pour qu’il donne à nouveau le meilleur de lui-même. Ils insistent pour qu’il poursuive son programme éducatif sans se rendre compte du profond malaise qui l’habite et quelles que soient les conséquences. L’enfant discret gagnerait pourtant à être accepté tel qu’il est à ce moment précis de sa vie, tout en prenant les dispositions nécessaires pour que cette phase ne soit que passagère.

    Que faire pour accompagner l’enfant discret ?

    Il faut particulièrement veiller à ne pas laisser ce type d’enfant abandonner l’idée même d’excellence ou même simplement de suivre des études, il en paierait le prix des années plus tard. Des solutions devraient être envisagées pour répondre à ses besoins scolaires alors qu’il se trouve en cours de transition. Attention cependant à ne pas s’aliéner durablement un adolescent à ce moment-là en tentant de résoudre le problème trop brutalement. Ce qui compte avant tout, c’est de préserver la possibilité d’un rebond ultérieur pour qu’à long terme cette étape un peu difficile de sa vie ne soit plus qu’un lointain souvenir.

    Les parents et les enseignants confrontés à des enfants surdoués au profil discret devraient favoriser les activités d’enrichissement et de divertissement mais sans insister lourdement sur l’aspect scolaire et intellectuel. Il ne faut absolument pas perdre de vue que l’adolescence est un moment difficile pour beaucoup d’enfants, surdoués ou non, mais qu’elle ne dure qu’un temps. C’est la période des expériences sociales et peut-être que la phase « discrétion » est un passage obligé que certains enfants doivent traverser pour mieux se connaître socialement et faire leurs armes face à la collectivité. Faire trop intensément usage de l’autorité à ce moment se révélera bien souvent contre-productif et risquera d’enfermer l’enfant plus profondément encore dans sa retraite.

    L’important est d’aider l’enfant discret à passer au mieux les quelques années cruciales qui lui permettront d’atteindre puis de dépasser le lycée en continuant d’obtenir des bons résultats scolaires malgré tout. Des études post-bac adaptées à son potentiel et à ses envies lui permettront alors, et enfin,  de sympathiser avec des camarades qui sauront apprécier sa véritable personnalité et partageront avec lui plus d’affinités que les collégiens de son adolescence.


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    L’enfant autonome semble réunir en lui tous les éléments nécessaires pour assurer sa réussite et lui permettre de devenir un adulte apprécié et épanoui. Cependant, quelques précautions doivent être prises pour asseoir durablement ses atouts et que son démarrage en fanfare dans la vie ne débouche pas finalement sur un atterrissage douloureux.
     

    Un profil plutôt rare

    L'enfant autonomePeu d’enfants surdoués présentent à un âge très précoce les caractéristiques propres au profil de l’enfant autonome et cela même si les parents bien informés peuvent avoir quelques soupçons avant même l’entrée à l’école.

    Comme l’enfant brillant, l’enfant autonome a appris progressivement à travailler efficacement dans le système scolaire. Cependant, à la différence de celui-ci, qui s’efforce comme nous l’avons vu d’en faire aussi peu que possible tout en obtenant des résultats satisfaisants, l’enfant autonome a compris comment utiliser l’école pour se créer de nouvelles opportunités personnelles. Il ne travaille pas avant tout pour satisfaire ses parents ou les enseignants, il fait vraiment fonctionner le système à son avantage. Il est souvent autodidacte et capable de s’approprier facilement tous les sujets qui l’intéressent.

    L’enfant autonome a une image de soi très positive. Ses besoins sont satisfaits, il réussit, fait l’objet de l’attention et du soutien de ses pairs, de ses parents et de ses éducateurs qui apprécient ses réalisations et sa personnalité. Il manifeste une forte capacité à diriger et à prendre l’ascendant au sein d’un groupe, que ce soit à l’école ou en-dehors, par exemple dans les activités de loisir ou sportives. Une bonne représentation de ce type d’enfant serait l’élève performant que ses camarades choisissent comme délégué de classe. Dans une comédie américaine, ce serait l’étudiant simultanément très doué en mathématiques, capitaine de l’équipe de foot et président de sa fraternité étudiante. Autant dire que ces enfants représentent une très faible minorité des élèves surdoués scolarisés.

    Un enfant brillant qui serait résilient

    L’enfant autonome est indépendant et capable de concevoir ses propres objectifs éducatifs et personnels. Il a une très grande confiance en lui et n’hésite pas à prendre des risques car il a l’impression d’être maître de son destin. Grâce à son fort sentiment de pouvoir personnel, il se rend compte très tôt qu’il peut opérer de grands changements dans sa vie sans attendre le soutien des autres. Il exprime ses sentiments, ses objectifs et ses besoins librement et de manière appropriée.

    De la même manière, l’enfant autonome n’est pas quelqu’un qui accepte passivement les vérités officielles. Il sait utiliser son discernement pour accepter pleinement ou au contraire rejeter totalement une idée extérieure dont il aura cependant pris la peine d’étudier la validité. En associant ses larges connaissances à un esprit critique bien développé, il s’engage sans peine et sans crainte sur la voie de l’érudition.

    La principale différence entre l’enfant autonome et l’enfant brillant réside dans leurs réactions respectives face à l’adversité et à l’échec. L’enfant autonome prend un coup, l’encaisse puis se relève et se remet en selle avec aplomb. Moins résilient, l’enfant brillant aura beaucoup plus de mal. Il cherchera des excuses futiles pour justifier le fait qu’il est incapable de repartir de l’avant et d’essayer de surmonter son échec.

    Attention, rien n’est définitivement acquis

    Face à un enfant surdoué autonome, beaucoup de gens vont penser que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et qu’une radieuse vie d’adulte lui ouvre ses bras. Malheureusement, les choses ne sont pas si simples. Il ne faut pas perdre de vue que le fait de présenter tel ou tel profil étant enfant n’est pas définitivement acquis et que l’hypersensibilité des surdoués leur fait toujours courir des risques. C’est la raison pour laquelle l’enfant autonome a besoin de votre aide afin d’asseoir plus solidement ses perspectives d’accomplissement personnel.

    En effet, si l’enfant autonome a  appris à gérer avec succès les différents aspects de sa propre personnalité, il n’a pas toujours le pouvoir réel de tirer le meilleur parti de son environnement. Par exemple, il ne peut pas décider lui-même qu’il est temps d’accélérer son cursus scolaire, il ne peut pas se rendre seul dans une bibliothèque éloignée de chez lui ou s’inscrire librement à une activité extrascolaire qui l’intéresse.

    Lorsqu’il se rend compte à plusieurs reprises qu’il n’a pas réellement toute l’autonomie ou toute l’emprise nécessaire sur son environnement pour satisfaire ses besoins, il peut devenir déprimé, aigri, rebelle ou cynique. C’est pourquoi il a besoin de vous, surtout avant l’adolescence. Il est nécessaire que vous le souteniez pour qu’il puisse élargir ses connaissances. L’enfant autonome sait comment il fonctionne et cela l’aide à apprendre. C’est sans doute l’un des atouts majeurs que peut posséder un individu mais il ne peut le faire tout seul. Vous devez lui donner les outils pour nourrir son autonomie au long cours et faire en sorte que, jamais, il ne se retrouve dans une impasse, avec un savoir-faire énorme mais pas les matériaux à sa disposition pour le mettre en œuvre efficacement.

    Comment aider son enfant à demeurer durablement autonome ?

    Pour que sa personnalité puisse continuer à se développer harmonieusement, il est impératif de lui proposer des  opportunités en rapport avec ses passions. Il est également recommandé de favoriser les rencontres, y compris avec les adultes ou des enfants plus âgés, qui lui permettront d’enrichir ses connaissances et ses apprentissages. Il est généralement bénéfique de le faire participer aux projets parentaux, auxquels il apportera avec bonheur sa créativité et son enthousiasme naturel.

    Ce qu’il faut vraiment retenir en tant que parent ou qu’éducateur, c’est que l’enfant autonome ne doit pas être livré totalement à lui-même parce qu’autonome. L’idéal est de nourrir son autonomie en lui laissant largement la bride sur le cou. Dans ces conditions, il a toutes les chances de devenir un adulte confiant, extrêmement bien intégré socialement et apprécié de ses pairs, ce que tout parent responsable souhaite pour son enfant.


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  • http://www.enfantsprecoces.info/l-enfant-brillant/

    Cet article est publié dans le cadre de notre dossier sur les 6 profils d’enfants surdoués dont vous trouverez le sommaire en bas de page. Rejoignez-nous sur la page Facebook d’Enfants précoces Info pour être averti de la parution des prochains articles du dossier dès leur publication.

    L’enfant brillant a bien compris comment fonctionne le système scolaire. Il est généralement reconnu par ses professeurs comme étant doué et bien adapté à l’école. Il est relativement bien intégré socialement mais avec le temps et s’il n’est pas suffisamment accompagné, un élément clef  lui fera défaut, la résilience. Ce manque pourra se révéler source de difficultés susceptibles de se montrer particulièrement handicapantes dans sa vie d’adolescent puis d’adulte.

     Un enfant qui réussit scolairement

    Un nombre très important des enfants identifiés comme supérieurement doués appartient au profil de l’enfant brillant. Pour résumer, c’est le type même du premier de la classe qui ne pose pas de problèmes, apprend bien, obtient des résultats plus qu’honorables. Ces enfants ont écouté attentivement leurs parents et les enseignants et font le nécessaire pour satisfaire du mieux possible leurs exigences. Dès qu’ils ont compris ce que l’on attend d’eux, ils adoptent le comportement approprié. C’est typiquement l’enfant qui fera de son mieux pour colorier soigneusement l’arbre que vous lui avez présenté, la satisfaction de votre demande d’adulte primant sur l’ennui qui en découle.

    L’enfant brillant apprend bien et, lorsqu’il est évalué, obtient généralement de bons résultats aux tests de QI.  Ce type d’enfants présente rarement des problèmes de comportement parce qu’il est vraiment soucieux de recueillir l’approbation des enseignants, des parents et des adultes qu’il côtoie.

    Attention, l’ennui guette

    Cependant, l’enfant brillant en vient souvent à s’ennuyer à l’école. Son intelligence le pousse à minimiser au maximum les efforts consentis pour atteindre ses objectifs. Sa volonté de satisfaire ses parents et enseignants fait qu’il est très respectueux des procédures, méthodes et consignes qui lui sont données. Par conséquent, il n’acquiert pas toujours les compétences et les attitudes nécessaires pour viser l’autonomie. Ce comportement très conformiste le pousse à réprimer son sens de l’innovation qui lui permettrait pourtant de se démarquer favorablement d’autres enfants très doués mais plus autonomes.

    Cela n’est pas toujours détecté car ses réalisations sont conformes aux attentes mais il est dépendant du système. Lui-même n’a pas conscience de ses carences car l’image que lui renvoient les adultes qui l’entourent est très positive. Une fois devenu adulte à son tour, cet enfant qui fut brillant demeurera certes compétent mais il n’aura pas développé pleinement son potentiel et ses talents car il lui manquera les petit plus qui font la différence. Lui feront particulièrement défaut les compétences nécessaires pour rebondir après un échec. Les enfants qui manquent de résilience ne rebondissent pas. Ils sont tétanisés par la peur quand ils rencontrent  une vraie concurrence ou une difficulté qui leur semble insurmontable. Ils cessent dès lors de prendre des risques et choisissent le chemin de la facilité. Souvent, cela les amène à souffrir d’une mauvaise estime d’eux-mêmes à l’âge adulte quand ils repensent avec dépit à tout ce qu’ils auraient pu réaliser et qu’ils ont laissé passer.

    L’étape difficile de l’adolescence

    Dans certains cas, ce profil d’enfant surdoué peut rencontrer des difficultés majeures une fois entré au collège, notamment par manque de rigueur et d’expérience face à la difficulté. D’enfant brillant, il passera alors plus ou moins brutalement au profil d’enfant décrocheur. S’enclenchera dès lors la spirale qui, nourrie par l’incompréhension des adultes qui ne reconnaissent plus le jeune élève du primaire si agréable et performant, le mènera vers une vie d’adulte peu conforme à ses attentes. Il ne possèdera pas les compétences et les attitudes nécessaires pour apprendre tout au long de sa vie et, quoique bien adapté socialement, il ne sera pas préparé efficacement à faire face aux défis d’une société toujours plus rapide et changeante.

    Que faire pour aider l’enfant brillant à se réaliser ?

    Evidemment, il n’y a pas là de fatalité. Le rôle des parents, peut-être plus encore que celui des enseignants, est primordial pour éviter à un jeune enfant surdoué brillant de mal construire son avenir. Il est indispensable de traiter avec bienveillance les échecs apparents de son enfant tout en cherchant avec lui les causes de ses difficultés. Il peut être utile de supprimer de son vocabulaire le terme même d’échec quand il se rapporte à une question scolaire.

    Faites savoir à votre enfant que peu importe ce qu’il accomplit, aussi longtemps qu’il apprend et qu’il vit une expérience significativement enrichissante, vous le soutenez. Ne faites pas d’éloge excessif des résultats obtenus avec facilité mais insistez sur ses mérites lorsqu’il surmonte un obstacle difficile. En tant que parent ou qu’enseignant, il est  important de lui expliquer qu’il a le droit d’être différent et que les grands échecs précèdent souvent les grands succès.

    Accompagner l’enfant brillant de cette manière est la meilleure façon de renforcer ses capacités de résilience et en agissant de la sorte, de l’armer pour la vie d’adulte qui l’attend.


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  • http://www.enfantsprecoces.info/lenfant-a-double-etiquette/

     

    Voici le dernier des six profils d’enfants surdoués présentés dans notre dossier. Rejoignez la page Facebook d’enfants Précoces Info pour être tenu au courant en temps réel de la parution des prochains articles de ce dossier.

    Nous terminons cette série avec le profil de l’enfant à double étiquette, qui n’est pas le plus simple à traiter. Ce profil recouvre en effet des situations fort différentes et regroupe des enfants rencontrant des difficultés variées, avec néanmoins quelques constantes que je vais tenter de dégager pour vous. N’hésitez pas à laisser vos commentaires à la suite de cet article pour apporter les précisions qui vous sembleraient utiles.
     

    Attention, un enfant peut en cacher un autre

    L'enfant à double étiquetteLe profil de l’enfant à double étiquette se réfère aux enfants surdoués qui souffrent également d’un handicap, qui présentent des troubles de l’apprentissage, un syndrome d’Asperger, ou un autisme de haut niveau. Les capacités intellectuelles hors norme de ces enfants sont très rarement identifiées ou reconnues du fait des difficultés qu’ils rencontrent en classe et qui masquent leur potentiel.  Rares sont les établissements scolaires qui prennent en compte leurs besoins doublement particuliers. Il semble cependant que la prise de conscience de ce problème s’accélère et que, peu à peu, des adaptations se mettent en place dans un nombre grandissant d’écoles et de collèges pour leur permettre de suivre une scolarité enrichissante et épanouissante.

    L’enfant à double étiquette ne présente pas d’ordinaire le comportement que l’on attribue aux élèves surdoués. Il peut souffrir de problèmes d’écriture ou adopter à son corps défendant un comportement perturbateur qui l’empêche de respecter une consigne et d’aller au bout de son travail. Il semble parfois confus au sujet de sa capacité à effectuer des tâches scolaires. Il présente souvent des symptômes de stress et se sent facilement découragé, frustré, rejeté, impuissant, ou isolé.

    Ce type d’enfant peut nier qu’il a de la difficulté en affirmant que les activités ou les travaux demandés par les enseignants l’ennuient ou sont stupides. L’enfant à double étiquette peut utiliser son humour pour rabaisser les autres afin de renforcer sa propre estime personnelle. Il souhaite à tout prix éviter les échecs et est malheureux lorsqu’il ne parvient pas à satisfaire ses propres attentes. Il intellectualise facilement les raisons qui motivent le sentiment d’incapacité découlant de ses difficultés. Il est souvent impatient et critique mais réagissent assez violemment quand il est lui-même remis en cause.

    Une prise en charge nécessaire

    Habituellement ces enfants  sont soit ignorés parce qu’ils sont perçus comme moyens, soit intégrés à des programmes de soutien scolaire qui ne correspondent pas du tout à leur potentiel intellectuel et les poussent au découragement et à l’ennui. Les équipes éducatives ont malheureusement tendance à  trop se concentrer sur leurs faiblesses et ne parviennent donc pas à combler leurs attentes en termes d’apprentissages.

    L’enfant à double étiquette est fréquemment perfectionniste: il parvient sans problème à imaginer l’objectif qu’il souhaite atteindre, généralement une belle production du niveau de celle d’un enfant non précoce plus âgé. Mais quand il veut réaliser ce qu’il se représente, il s’aperçoit qu’il n’y arrive pas pour des raisons variées, par exemple parce que sa main est trop maladroite. Il ressent alors une intense frustration et une déception à la hauteur de ses espérances. Même si son entourage le félicite, il sait que ça n’a rien à voir avec ce qu’il voulait faire. Il va alors progressivement se mettre à éviter les activités qui lui procurent un sentiment d’échec et c’est un cercle vicieux qui s’enclenche. Je n’aime pas parce que je n’y arrive pas, j’évite donc je ne progresse pas, je n’y arrive pas donc je n’aime pas.

    Sur la précocité se greffent chez l’enfant à double-étiquette des troubles dys (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie…), des soucis de concentration, d’hyperactivité… La plupart du temps, ce sont ces troubles qui sont à l’origine des problèmes d’écriture et de motricité fine. Le problème chez les enfants à double étiquette est qu’une différence masque l’autre. Leur surdouement compensera dans une certaine mesure la dysorthographie par exemple mais celle-ci empêchera la précocité de s’exprimer pleinement et la détection des problèmes sera rendue plus difficile.

    La combinaison d’une compréhension précoce et de compétences physiques ou sociales en retard est compliquée et déroutante pour l’enfant. Ces capacités cognitives et son désir de mieux s’accepter peuvent le rendre impénétrable aux avis sur son travail, de peur d’entendre des critiques.

    Comment aider l’enfant à double étiquette ?

    Si votre enfant est concerné par ce profil et qu’il a du mal à comprendre sa propre complexité, que pouvez-vous faire pour le soutenir ?

    Parlez-lui ouvertement des ses besoins particuliers et de ses difficultés. Demandez-lui comment son esprit fonctionne et ce qu’il pense de cette situation. Offrez-lui des possibilités d’explorer les choses par lui-même et manifestez de la  compréhension face à ses échecs. Soyez toujours à l’écoute lorsqu’il exprime ses frustrations.

    Aidez votre enfant à se comprendre lui-même, c’est ce qui l’aidera à mieux comprendre les autres et leurs réactions face à ses difficultés.

    Il est important de favoriser au maximum l’expression de ses points forts sans négliger pour autant le développement en douceur des compétences qu’il a du mal à acquérir. La réussite dans un domaine doit lui permettre de retrouver la confiance dont il a besoin pour progresser dans les autres.

    Beaucoup  d’enfants à double étiquette réussissent mieux lorsqu’on leur donne du travail qui engage plusieurs sens et leur offre des possibilités d’apprentissage pratique. Cela est encore plus vrai quand ils peuvent s’appuyer sur le soutien efficace d’un accompagnateur compréhensif. Des aménagements individualisés peuvent aussi être nécessaires, au moins ponctuellement, comme par exemple du temps supplémentaire pour effectuer les devoirs ou passer les épreuves d’un examen.

    Il m’est impossible d’aborder ici en détail le profil particulier de chaque type d’enfant à double étiquette et donner des recettes pour chaque trouble différent associé à la précocité intellectuelle. Si vous vivez vous-même au quotidien avec un enfant de ce genre, je vous invite à nous faire partager votre expérience dans la rubrique « témoignages » du site ou à échanger avec d’autres parents sur notre forum.

    Je vous livrerai demain la conclusion de ce dossier sur les 6 profils d’enfants surdoués ainsi qu’un tableau récapitulatif pour bien cerner chacun d’entre eux.

     


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  • Document n°9920
    Enseigner aux élèves à hauts potentiels - brochure d'information

    Cette brochure a été rédigée à l'issue d'une recherche en éducation subventionnée par le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle vise, dans le même esprit que « Enseigner aux élèves avec troubles d’apprentissage », à permettre aux équipes éducatives de mieux connaître les élèves à hauts potentiels et la variété de leurs profils, mais aussi à leur proposer des pistes de différenciation pédagogique. L’importance du travail collectif, et le rôle central qu’y jouent les centres PMS y est aussi développé. Enfin, des ressources externes et des outils, développés par un réseau d’enseignants et d’éducateurs, y sont présentés, et pourront être téléchargés dans leur intégralité sur ce site. Cette publication est actuellement en réimpression. Merci de patienter.

     Enseigner aux élèves à hauts potentiels - brochure d'information

     
     

     

     

     

     http://www.enseignement.be/index.php?page=23827&do_id=9920

     

     

     

     

     


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