• Dossier complet : comment aider mon enfant en souffrance à l’école ? par Caroline · 25 septembre 2014

    Comment aider mon enfant en souffrance à l’école ?

    Les médias traitent de plus en plus de phobie scolaire, les nouveaux rythmes sont accusés de fatiguer les enfants, les critiques principales faites à l’école concernent la pratique enseignante jugée  trop magistrale et pas assez impliquante, les devoirs sont souvent sources de crispation dans les familles.

    Dans ce contexte, il n’est pas rare d’entendre de la part de nos enfants :

    « Maman, papa, je ne veux pas aller à l’école ».

    Comment alors gérer le rejet de l’école et aider nos enfants à mieux vivre leur scolarité ?

    Je vous livre plusieurs idées tirées de :

    • mon expérience d’enseignement et de maman d’une petite fille qui n’aime pas l’école,
    • discussions menées avec d’autres mamans d’enfants n’aimant pas l’école
    • mes différentes lectures sur le thème de l’éducation.

    J’espère que vous y trouverez quelques pistes concrètes pour vous aider au quotidien.

    Identifier ce qui bloque à l’école

    Vous pouvez essayer de comprendre ce qui bloque votre enfant : est-ce les notes ? les punitions ? les autres enfants ? A-t-elle/il le droit d’aller aux toilettes ou boire quand il/elle a besoin ? Est-ce de la fatigue ? un manque de confiance en lui ? Est-il victime de racket ou de harcèlement ?

    Vous pouvez poser des questions de curiosité et reformuler les propos de l’enfant jusqu’à ce qu’il mette en mots les situations précises sources de stress et de souffrance.

    • Que s’est-il passé ? 
    • A ton avis, qu’est-ce qui provoque cette situation ? 
    • Quelle pourrait être la solution ? 

    Selon ce qui ressort, vous pouvez prendre rendez-vous avec l’enseignant et établir avec lui les solutions adéquates.

    Angoisses et trop plein d’émotions

    Pour les enfants et notamment les plus jeunes, la séparation avec les parents peut être difficile. Pour rendre cette séparation plus facile, vous pouvez instaurer des petits rituels au moment de le quitter :

    • « déposer » un bisou dans chaque poche pour qu’il puisse les ressortir quand il en a besoin,
    • trouver un objet rassurant (un caillou que vous ramasserez lors d’une balade par exemple) que l’enfant pourra mettre dans sa poche et toucher, manipuler quand il aura besoin de penser à vous et aux bons moments passés ensemble (vous trouverez un article traitant du caillou magique à ce lien),
    • dessiner un cœur, un smiley ou un autre symbole de l’amour que vous portez à votre enfant au creux de sa main ou sur une partie de son corps qu’il pourra regarder discrètement quand il en ressentira le besoin (vous trouverez des exemples à ce lien).

    souffrance à l'école

    Si votre enfant est particulièrement angoissé, vous pouvez aussi lui proposer des exercices de relaxation et/ou de sophrologie (le livre Calme et attentif comme une grenouille est très bien, celui-ci aussi : Respiration et mouvements de bien-être pour les enfants et leurs parents).

    Je vous invite à regarder cette vidéo de relaxation dynamique afin de proposer des outils à votre enfant pour l’aider à évacuer son trop plein d’émotions.

    Manque de confiance en soi

    Si votre enfant manque de confiance en lui, peut-être pouvez-vous lui dire des phrases de remotivation, voire les afficher dans sa chambre ?

    Je vous en propose quelques unes : vous les retrouverez dans cet article si vous souhaitez les imprimer et les afficher.

    j'ai confiance en ton intelligence pour la rentrée

    ne dis pas si j'y arrive mais quand j'y arriveraiil n'y a pas d'erreurs bêtes il n'y a que des erreurs intelligentes

    Situations de réussite et encouragements

    Quoi qu’il en soit, tous les enfants ont besoin de connaître une situation de réussite pour reprendre le goût à l’effort et aux apprentissages. Si votre enfant paraît complètement démotivé, proposez-lui des activités dans-lesquelles il pourra reprendre confiance en lui :

    • jouer à des jeux de société,
    • pratiquer une activité sportive (en club ou en famille),
    • participer à des jeux de coopération dans lequel il sentira qu’on a besoin de lui pour réussir,
    • créer à travers des activités artistiques ou créatives,
    • s’occuper d’un animal de compagnie,
    • jouer à des jeux vidéos
    • aider un plus jeune dans ses devoirs…

    Je vous propose dans cet article des jeux sensoriels et moteurs pour stimuler les intelligences spatiale et corporelle des enfants.

    Et dans tous les cas, encouragez-le, valorisez ses réussites. Je vous propose 30 idées pour encourager efficacement votre enfant :

    30 propositions pour encourager efficacement

    Le cauchemar des devoirs

    Ne confondez pas stimulation et encouragement avec mise sous pression ! Il est nécessaire d’aménager une période de détente avant de s’attaquer aux devoirs. Cette période de détente peut se faire en famille (ou du moins avec un parent disponible et pourquoi pas les frères et soeurs) : chacun pourra en profiter pour raconter ses petits malheurs et petits bonheurs du quotidien. Pendant ce moment de tranquillité et de partage, l’enfant évacuera ses tensions, se sentira écouté et important. Il sera alors plus à même de reprendre le travail.

    Si les devoirs sont sources de tension, le livre Apprendre autrement avec la pédagogie positive pourra aussi vous donner des outils concrets pour aider votre enfant à mieux apprendre.

    apprendre autrement avec la pédagogie positive

    Une question de vocabulaire courant : positivons !

    Et si vous remplaciez certaines expressions à connotations négatives par des expressions à connotations positives ? Positivons, les enfants suivront :-).

    « Travaille bien » devient « Apprends bien » : on va à l’école pour apprendre avant de travailler, on peut très bien apprendre en s’amusant, en jouant !

    « Bon courage » devient « Bonne journée, amuse-toi bien !« 

    Les « problèmes » de mathématiques deviennent des « jeux » ou des « énigmes » (voir à ce sujet l’article 15 conseils pour une année scolaire réussie).

    Souvenirs personnels, partage d’expériences et anecdotes parentales

    Un matin sur le chemin de l’école alors que ma fille ne voulait pas y aller,  je lui ai raconté des souvenirs personnels et j’ai partagé avec elle ce que moi, j’aimais à l’école.

    Elle est en maternelle mais j’imagine que cette idée est transposable avec des enfants plus grands… Je lui ai dit que :

    • j’aimais consoler les enfants qui étaient tristes à l’école quand j’avais son âge (ma mère me raconte souvent cette histoire-là :-) ),
    • j’y ai connu ma meilleure amie (qu’on voit souvent et qu’elle apprécie beaucoup),
    • j’y ai rencontré son papa (et oui, au primaire !),
    • j’ai aimé apprendre à lire car je pouvais lire tous les livres qui m’intéressaient toute seule,
    • j’aimais quand on faisait de la danse avec la maîtresse.

    J’ai donc attaché des souvenirs positifs à l’école, qui plus est qui ont encore un impact positif dans ma vie actuelle des années après.

    rejet de l'école partage experience personnelle

    Ma fille a eu l’air étonné et en même temps a été très réceptive à mes anecdotes : elle m’a posé des questions à propos de ma scolarité et a complètement oublié qu’elle n’avait pas envie d’aller à l’école !

    Cela peut aussi être intéressant dans le cas où votre enfant rejette l’école de mener une réflexion sur les matières que vous n’aimiez pas vous-même à l’époque et sur la manière dont vous avez réussi à surmonter ces moments désagréables. Il suffira peut-être pour le remotiver de :

    • partager avec votre enfant des souvenirs et des expériences personnelles,
    • lui expliquer qu’il vous est déjà arrivé de ressentir la même chose que lui,
    • lui montrer comment vous avez fait face quand vous étiez dans son cas.

    Des livres pour surmonter le rejet de l’école

    Pour les plus jeunes, vous pouvez lire « L’école de Léon« , « Je veux pas aller à l’école« , « Calinours va à l’école« , « L’école ça sert à quoi?« , « Pop à l’école« , « P’tit Loup rentre à l’école » ou encore « Je veux pas y aller« , « Bienvenue dans mon école« , « Ma maîtresse est un monstre » pour les plus grands.

     

    « Bienvenue dans mon école » est un tour du monde sur le thème de l’école : 22 écoles du monde entier y sont présentées par des enfants de tous les horizons. L’occasion de découvrir que l’école est différente d’un pays à l’autre et d’ouvrir un débat avec vos enfants sur ce que devrait être l’école, sur les avantages et les inconvénients de l’école en France.

    bienvenue dans mon école bangladesh bienvenue dans mon école liban

    Le livre « Ma maîtresse est un monstre » permet également de désamorcer des relations tendues entre l’enfant et l’enseignant. Un jeune garçon, Robert, qui considère sa maîtresse Mme Quincampoix comme un grand monstre vert va apprendre à la connaître en dehors de l’école. Dans le parc, Robert sauve le chapeau préféré de Mme Quincampoix. Elle considère alors le garçon comme son héros. Robert décide de lui montrer son endroit préféré dans le parc et Mme Quincampoix a une idée : ils vont lancer des avions en papier ! Ce livre touchant pourra être l’occasion d’expliquer à votre enfant que derrière chaque enseignant se trouve une personne humaine avec ses qualités et ses défauts et qu’il suffit parfois d’un mot ou d’un geste amical pour transformer un monstre apparent en personne attentive. Il est plus difficile d’aimer ce qu’on ne connait pas.

    ma maîtresse est un monstre

    Que faire concernant le temps de présence en classe ?

    Si mon enfant s’ennuie

    Si votre enfant s’ennuie pendant la classe, vous pouvez peut-être lui proposer d’imaginer dans sa tête

    • des histoires ou des exemples de phrases pour illustrer la leçon,
    • des images mentales à partir de ce que l’enseignant raconte.

    clé 1 pour une mémorisation efficace par association d'images mentales

    Il ou elle pourrait aussi essayer de visualiser des mind maps dans son esprit au fur et à mesure que l’enseignant déroule la leçon.

    S’il ou elle a fini les exercices avant tous les autres, proposez-lui de créer une histoire à partir des phrases exemples de l’exercice ou des jeux à partir des chiffres.

    Peut-être pouvez-vous inciter votre enfant à plus participer à l’oral, à poser des questions qui l’intéressent pour aller plus loin dans le cours avec l’enseignant, à recréer de l’intérêt pour lui (et pour ses camarades par la même occasion).

    Que proposer à l’enseignant ?

    Dans cette situation, un rendez-vous pour discuter avec l’enseignant est une bonne idée. Vous pouvez commencer par lui exposer la situation, le laisser vous expliquer comment il gère sa classe puis lui proposer quelques suggestions pour que votre enfant s’ennuie moins. A vous de voir bien sûr si l’enseignant semble réceptif et comment vous pouvez tourner vos phrases pour ne pas empiéter sur le domaine de l’enseignant : les suggestions sous forme de questions paraîtront moins brutales de son point de vue.

    A cette occasion, demandez-lui si votre enfant peut proposer des exposés de temps en temps sur un thème de son choix (à étendre à toute la classe pour que chaque élève partage un sujet qui l’a intéressé).

    Vous pouvez peut-être aussi voir avec l’enseignant s’il peut introduire des cahiers d’autonomie avec des activités plus ludiques pour les élèves qui ont fini leurs exercices plus tôt (l’an dernier, j’avais mis dans ce type de cahier des sudokus, des mandalas, des anti coloriages, des mots mêlés, des charades pour mes CE2).

    Peut-être que l’enseignant serait d’accord pour que votre enfant amène un livre de la maison à lire s’il a fini ses exercices avant les autres.

    Des apprentissages au service d’un projet

    Les enfants apprennent mieux quand les apprentissages sont au service d’un projet :

    • Peut-être faudrait-il demander à votre enfant quel est son projet professionnel et en quoi ce qu’il ou elle fait en ce moment à l’école sert ce projet.
    • Si cela lui parait trop vague ou trop lointain, alors essayez de trouver un projet ensemble : ce peut être de raconter en détail ce qu’il ou elle fait à l’école pour
      • correspondre avec un enfant de son âge dans un autre pays,
      • écrire le livre de sa vie ( vous pouvez lui dire « comme Anne Franck » par exemple),
      • le raconter à un enfant plus jeune que lui ou elle (petit frère/ petite sœur/ petits cousins…).

    Vous pouvez aussi proposer à votre enfant d’aider les élèves en difficulté de sa classe (avec l’accord de l’enseignant). Cela l’aiderait à être plus attentif/ve, à mieux comprendre avec le projet de réexpliquer à ses camarades, à se sentir utile.

    Pour ne pas avoir l’impression de travailler dans le vague, vous pouvez également aider votre enfant à donner une direction à ses efforts sous forme de contrat :

    • déterminer des objectifs à atteindre (atteignables et réaliste selon la méthode du kaizen),
      • Ces objectifs ne doivent pas nécessairement concerner des notes minimum à atteindre. Cela peut être d’augmenter d’un point sa note à la prochaine dictée (valorisation des progrès), de réciter sa poésie avec une mise en scène de son choix devant toute la famille au prochain repas, de pouvoir vous réexpliquer sa leçon de maths en moins de deux minutes chrono (l’obligeant à comprendre et à synthétiser), d’inventer une histoire à partir d’une liste de mots à apprendre…
    • écrire ces objectifs sur un carnet-contrat,
    • faire évoluer les objectifs pour qu’ils restent motivants.

    Le but est de faire comprendre à l’enfant que les apprentissages peuvent lui servir à n’importe quel moment de sa vie, qu’ils peuvent lui donner accès à des jeux, à de nouvelles responsabilités au quotidien (payer le pain en calculant la monnaie par exemple), à des discussions nouvelles avec ses parents ou d’autres personnes, qu’il pourra lui-même apprendre quelque chose à quelqu’un d’autre et en retirer de la fierté.

    Consacrer plus de temps et d’attention à l’enfant en souffrance à l’école

    D’après le témoignage d’enseignants, les enfants qui supportent le moins bien l’école (surtout en maternelle) sont ceux qui passent le plus de temps en collectivité.

    Si vous bénéficiez d’un temps partiel ou de jours de congé en semaine, pouvez-vous envisager de garder votre enfant avec vous une matinée ou un après-midi de temps en temps au lieu de l’emmener à l’école ? Vous en profiteriez pour faire des activités à l’extérieur (cours de peinture, randonnée en forêt, pique nique…).

    Vous pouvez aussi instaurer un système de joker : votre enfant a le droit à 3 jokers dans l’année pour manquer l’école. Il/ elle peut les utiliser quand il/elle veut mais une fois les 3 jokers utilisés, il/elle n’a plus le droit de manquer l’école (sauf pour maladie bien sûr).

    joker de l'école rejet de l'école

    En dernier recours, peut-être pourriez-vous envisager une scolarisation dans une école privée type Montessori, Freinet ou Steiner-Waldorf (bien que ce choix pose des questions financières et géographiques) ? Ou encore de passer à l’instruction en famille ? Le livre Montessori, Freinet, Steiner… une école différente pour mon enfant pourra vous aider dans le choix de l’école si vous décidez de vous engager dans cette voie.

    Témoignage de maman : Une maman (créatrice du blog http://profbienveillant.com/) a rencontré des problèmes de rejet de l’école avec sa fille : elle a pour sa part décidé de retirer sa fille de la cantine car le bruit et le personnel de cantine peu bienveillant lui pesait beaucoup. Par ailleurs, elle passe le plus de temps possible avec sa fille après l’école , les mercredis, les week-ends et les vacances scolaires pour compenser. 

    Apprendre hors des murs de l’école

    Vous pouvez aussi inciter votre enfant à apprendre par lui-même afin qu’il ne perdre pas le goût d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses, qu’il ne perde pas sa curiosité naturelle.

    Encouragez-le à apprendre dans toutes les situations :

    • écrans (télés, internet, jeux vidéos, cinéma…),
    • vie associative,
    • voyages,
    • musique et chant,
    • cuisine, bricolage, jardinage,
    • lecture et culture (visite de musée, d’expo…) ,
    • développement personnel (yoga, méditation, écriture, théâtre).

    Les connaissances qu’il pourra acquérir par ce biais pourront être réinvesties dans ses apprentissages scolaires afin de leur redonner de la saveur, de les illustrer, de les faire vivre dans le monde présent de l’enfant, de les appliquer utilement.

    Apprendre, ce n’est pas simplement accumuler des savoirs du passé, c’est aussi une promesse pour demain.

    Ce ne sont que quelques pistes pas toujours envisageables selon votre organisation je le conçois. J’espère que vous trouverez malgré tout quelques points d’appui pour avancer au quotidien avec vos enfants en souffrance à l’école.

    Si votre enfant est en grande souffrance à l’école, qu’il rejette violemment l’école, qu’il se rend littéralement malade ou perd l’appétit, que vous le sentez déprimé, il souffre peut-être de phobie scolaire Consulter un professionnel peut dans ce cas s’avérer nécessaire.

    http://apprendreaeduquer.fr/comment-aider-mon-enfant-en-rejet-lecole/

     


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